www.e-rara.ch MŽmoires sur les objets les plus importants de l'architecture Patte, Pierre Rozet. A Paris, 1769 ETH-Bibliothek ZŸrich Shelf Mark: RAR 197 q Persistent Link: http://dx.doi.org/10.3931/e-rara-715 www.e-rara.ch Die Plattform e-rara.ch macht die in Schweizer Bibliotheken vorhandenen Drucke online verfŸgbar. Das Spektrum reicht von BŸchern Ÿber Karten bis zu illustrierten Materialien Ð von den AnfŠngen des Buchdrucks bis ins 20. Jahrhundert. e-rara.ch provides online access to rare books available in Swiss libraries. The holdings extend from books and maps to illustrated material Ð from the beginnings of printing to the 20th century. e-rara.ch met en ligne des reproductions numŽriques dÕimprimŽs conservŽs dans les bibliothques de Suisse. LÕŽventail va des livres aux documents iconographiques en passant par les cartes Ð des dŽbuts de lÕimprimerie jusquÕau 20e sicle. e-rara.ch mette a disposizione in rete le edizioni antiche conservate nelle biblioteche svizzere. La collezione comprende libri, carte geografiche e materiale illustrato che risalgono agli inizi della tipografia fino ad arrivare al XX secolo. Nutzungsbedingungen Dieses Digitalisat kann kostenfrei heruntergeladen werden. Die Lizenzierungsart und die Nutzungsbedingungen sind individuell zu jedem Dokument in den Titelinformationen angegeben. FŸr weitere Informationen siehe auch [Link] Terms of Use This digital copy can be downloaded free of charge. The type of licensing and the terms of use are indicated in the title information for each document individually. For further information please refer to the terms of use on [Link] Conditions d'utilisation Ce document numŽrique peut tre tŽlŽchargŽ gratuitement. Son statut juridique et ses conditions d'utilisation sont prŽcisŽs dans sa notice dŽtaillŽe. Pour de plus amples informations, voir [Link] Condizioni di utilizzo Questo documento pu˜ essere scaricato gratuitamente. 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AYEC APPROBATION, ET PRil'ILEGE DU ROI A MONSIEUR LE MARQUIS DE MARIGNY; Confeiller du Roi en fes Confeils, Commandeur de fes Ordres, Lieutenant-GŽnŽral des Provinces d'OrlŽanois & de Beauce , Gouverneur des Ville & Ch‰teaa de Blois, DireŽl:eur & Ordonnateur-GŽnŽral des B‰timens de Sa MajeftŽ, Jardins, Arts, AcadŽmies, & Manufac-:á tures Royales. MoNSIEUR; V o u s dŽdier ces MŽmoires ; c'efl rappeller au Public les obligations que -vous ont les Arts : en effet depuis le miniflere du grand Colbert, jufricŽ de l'air. Il ne feroit pas. Cuivant moi, h dŽlirer qu'une Capitale confidŽrable & comrner'tante fc confuuice fur le bord de la mer avec un porc , il fuffiroit qu'elle en fžc difl:ante de quelques lieues , comme l'c!l: Bordeaux ¥ Rouen, Lifbonne, Londres, &c. ou comme l'Žcoir :rnrrefoic: Achcnes. f:ar, ainfi qn,¥ le rem:irq11e Plutarque (a) dans la vie de ThŽmi!l:ocles, au fujet de l'Žloignement du PyrŽe ˆ cerce dernicre CicŽ , il faut qu'il y ait une certaine di!l:ance pour Žcarter d'une grande Ville, la licence qui regne Qrdinairemct1t dans les ports : il fuffit quo le port puiffe tre fecouru par la Ville, fans que le bon ordre de celle-ci en fouffre. La forme extŽrieure d'une Ville efl: d'elle -mme a!fez in-cL-crioM phe, il foudroie que l'on trouv‰t une place demi-oŽl:ogone ou demi-circulaixc, percŽe de rues qui y aboutiroie;.nt de cous c™tŽs, & qui ft.roienr terminŽes par des obj..:ts incŽrcffans, reis que des fon:aines, des :iir,ui!les, des fl:acucs pedcHrcs ou Žqu1,.;fires , & dc:s b‰cimens p-iblics. L'cntri:c d Rome p.1r la Porte du Peu V t CI Ji: u s Jt I) B s V t L t E .¥¥ II plc, efi ˆ-peu-prs difpofŽc de cette maniere, & produit le plus grand effet. Pour la beautŽ d'une Ville, il n'efl: pas nŽceffaire qu'el!e foit percŽe avec l'exaŽl:e fymmŽcrie des Villes du Japon ou de la Chine, & que ce foie toujours un affcmblage de quarrŽse, ou de parallelogrames ; l'effentiele, ainfi que je l'ai die ailleurs (a), efl: que rous fes abords foient faciles, qu'il y ait fuffifamment de dŽbouchŽs' d'un quartier ˆ l'autre pour le cranfport des marchandifes, & la li.. bre circulacion des voitures,& qu'enfin fes excrmicŽs pu”ffenc fe dŽgager du centre ˆ la irconfŽrence fans confofion. Il convient fur.. cout d'Žviter la monotonie & la trop grande uniformitŽ dans la di[.. tribution totale de fon plan, mais d'affeŽler au contraire de la variŽtŽ & du contrafle dans les formes, afin que cous les diffŽrens quartiers ne fe reffemblent pas. Le V oyagcur ne doit pas cout appercevoir d'un coup-d'oeil, il faut qu'il foie fans cclTe attirŽ par des fpeŽbcles intŽre1fancs, & par un mlange agrŽable de places, de b‰timens publics & de maifons parciculicres. Quant ˆ la largeur des rues d'une Ville , & ˆ l'ŽlŽvation de fes maifons, il faut avoir Žg:ud au climat oŸ l'on b‰tit. Dans les pays froids & temperŽs, il efr ˆ propos de les faire plus larges & plus fpacieufes que dans les pays chauds, & auili de tenir leurs b‰timens moins ŽlevŽs. Cette plus grande largeur fera que le foleil pŽnŽtrera partout plus facilement, Žchauffera les maifons davantage, en difŸpera l'humiditŽ, & leur procurera plus de lomieres. D'ailleurs les rues larges faci1iccnc le paffagc des voitures , font moins fujecces aux embarras, & de plus permettent de dŽcouvrir la beautŽ ainfi que l'Žtendue des Ždifices, des temples & des palais, ¥ qui font l'ornement des Villes. Au contraire dans un climat chaud, les b‰timens doivent rre plus exhauifŽs & les rues plus Žtroices(b) ,afin de tempŽrer la cha¥ leur par la grande ombre que les maifons porcenc,ce qui COtribue ..a) Monumcns ŽrigŽs ˆ Louis XV, rage 1u., ( h.) Palladio, liv. J , chap, :., B ij (2. D E L A D I S T R I B U T I O N ˆ la fantŽ. Aprs le grand incendie de Rome, NŽron en fit reconf:. truire les rues plus larges qu'auparavant , dans le delfein de rendre cette Ville plus belle ; mais, remarque Tacite, elle fe trouva alors plus expofŽe aux impreffions des grandes chaleurs, ce qui la rendit bien moins faine. Par les mmes raifons, il ne faut pas autant d'ouvertures ni de croifŽes ˆ un b‰timent dans un pays chaud que dans un pays froid, afin d'entretenir dans les logemens une certaine fra”cheur. Pour la difpoficion des rues, il ne faudroit pas imiter Babylone, dont coutes les maifons Žtoienc ifolŽes avec des terres labourŽes , & des jardins fpacieux qui y Žtoient joints , ce qui donnoit ˆ cette Ville un circuit immenfe (a). Il ne faudroic pas non plus prendre pour modele les Villes de la Chine, dont les rues, quoiqu'affez larges, n'ont le plus fouvent qu'un rcz.-dc-chauffŽe. Il n'eA: pas douteux que ces arrangemens rendent ]es Villes extrmement vaftes , & leur donnent plus d'apparence que de grandeur rŽelle. Toutes nos grandes Capitales d'Europe, Paris, Lyon, Vcnife, Naples , dont les rues font fore Žtroites , & les maifons ŽlevŽes jufqu'ˆ cinq & fix Žtages, ce qui rend en gŽnŽral ces Villec; malfaines, ne mŽritent pas davantage de fervir d'exemples. Ce que les Chinois penfenc du peu de largeur de nos rues, & de l'ŽlŽvation de nos maifons eft fingulierement curieux. ,)Lorfqu'ils voyenc >J la defcription de nos b‰cimens ou des efiampes qui les reprŽ>) fentent; ces grands corps de logis, ces hauts pavillons les Žpoun vantent ; ils regardent nos rues comnle des chemins creufŽs (a)oSon plan, au rappon des HiltoricM, & des terres labourabfts. L'Euphratc qui tr3VH¥oŽtoitoun quarrŽ parfait, donccbaquec™rŽavoa foie Babylone du nord au midi, n'avoir qu'un fŸ, lieues. Ses murailles avoicnc ,.. coiCes d'Ž-feu! pont de 104 roiCcs de longueur fur 1 t0ifcs paiffcur fur 50 pieds d'ŽlŽvation : cites Žcoicnt de largeur. Ses quais Žtoicnt bordŽs de muraildc briques & environnŽes d'un vafre fotrŽ rem-les de briques, dans lcfqucllcs Žcoic percŽepli d'eau. Chaque c™cŽ de ce quarrŽ avoir vingt-une porce en face ˆe chaque rue pour faciliter cinq portes , abou111Tam par auram de rues aux le paJ”age de l'eau en baceaux. On pcuc juger portes du cotŽ oppofŽ ; c'cll:-a-dirc, que cette combien l'Žtendue gi..anccfque d'une pareilleVille Žtoic compofŽc de cinqu:tme grandes rues \'ille devoH rendre d1tlicdc la communication qui Ce couroienc ˆ angle droic. A droirc & ˆ entre Ces liab1rans, rant pour Jeurs bcloius jourgauche de ces rues Žroicm d1frribuŽes les mai-nalicrs qnc pour les affaires civiks: c'Žcoir llll ions, qui coures l!toicnc (ŽparJ la defcription de nos b‰cimens ou des efiampes qui les reprŽ>) fentent; ces grands corps de logis, ces hauts pavillons les Žpoun vantent ; ils regardent nos rues comnle des chemins creufŽs (a)oSon plan, au rappon des HiltoricM, & des terres labourabfts. L'Euphratc qui tr3VH¥oŽtoitoun quarrŽ parfait, donccbaquec™rŽavoa foie Babylone du nord au midi, n'avoir qu'un fŸ, lieues. Ses murailles avoicnc ,.. coiCes d'Ž-feu! pont de 104 roiCcs de longueur fur 1 t0ifcs paiffcur fur 50 pieds d'ŽlŽvation : cites Žcoicnt de largeur. Ses quais Žtoicnt bordŽs de muraildc briques & environnŽes d'un vafre fotrŽ rem-les de briques, dans lcfqucllcs Žcoic percŽepli d'eau. Chaque c™cŽ de ce quarrŽ avoir vingt-une porce en face ˆe chaque rue pour faciliter cinq portes , abou111Tam par auram de rues aux le paJ”age de l'eau en baceaux. On pcuc juger portes du cotŽ oppofŽ ; c'cll:-a-dirc, que cette combien l'Žtendue gi..anccfque d'une pareilleVille Žtoic compofŽc de cinqu:tme grandes rues \'ille devoH rendre d1tlicdc la communication qui Ce couroienc ˆ angle droic. A droirc & ˆ entre Ces liab1rans, rant pour Jeurs bcloius jourgauche de ces rues Žroicm d1frribuŽes les mai-nalicrs qnc pour les affaires civiks: c'Žcoir llll ions, qui coures l!toicnc (Žparazards en font l'ornement, & font b‰tis en pierre avec des por¥ tiques : ils s'annoncent par de vafres & longues galeries ŽclairŽes rar dec; cl™mec;, 01'i lec; marchandifcs & les denrŽes de tOQtcs cfpeccs font ˆ couvert contre la pluie & la chaleur. (a) La mulriplicicŽ des fontaines feroit encore un des ornemens de notre Ville ; elles lui donneraient une air de vie & contribueraient ˆ fa propretŽ. Aprs avoir coulŽ abondamment dans fes diffŽrens quarriers, dans les palais, dans les places, dans les jardins publics, & dans les principaux carrefours, leurs eaux jroient laver les Žgožcs, & cncra”neroienc fans ce1fe leurs immondices. (.t) li n'y a de comparables ˆ ces Ždifices Žrranger, on fair o le rencontrer, commenr que les caravanCcrails ou h™telleries publiques avoir de fcs nouvelles, comuicnr fc procurer pour les Žc.rangcrs ; cc foot des b‰tinicns Cpades correfpond11nccs. Il elt ˆ ccoire que la cicux, bien b‰tis, cncrccenus Couvcnc aux dŽpolice de nos Villes gagncroic ˆ de fcmblables pens du Souverain. JI y en a, non-feulemenc Žtablilfcmens. Ils feroicnc fans conrrcdit prŽdans l:s Villes , mais encore fur les grandes fŽrables ˆ cette mulcitudc d'h™tels & de chamJourcs. Ils font quelquefois fi vafies , qu'il bres garnies, <>ô roue le mond.. e/l: confondu¥ y peur loger jufqu'ˆ crois cens Žtrangers. Dans & q1u fervent Couvent de reuaicc ˆ ds i;en. les Villes conlidŽrablcs, chaque nacion a Con dom l'ordre public dcmandcroit que lc:s ;1Žhon& q.ravanfcrail : par-lˆ chacun Cc rcuouve avec fuJlm ŽclairŽes. fc, orupaaiotcs : li l'on a alfaitc /1. quelque V I C I E u s E DE s V I L L E s. 11Si ce n'efi Rome, je ne fai aucune Ville convenablement approvifionnŽe ˆ cec Žgard. Il y a fur-cout deux forces de b‰cimens publics peu connus, que je dŽfirerois qui fulfenc Žtablis dans la Ville en quefiion. Le premier ferviroic ˆ mettre en fžrecŽ les fortunes des citoyens, & les titres qui confracenc leur Žtat , leur ficuacion. Ce feroit un chartrier commun o cous les Notaires de l'endroit & des environs, feroient tenus de porter une expŽdition de cous leurs aŽl:es. Cet Ždifice que l'on Žleveroic dans un emplacement ifolŽ, & que l'on confiruiroit ˆ l'abri du feu, fcroit comme une efpece de fanccuaire pour la furetŽ publique de toutes les familles. En y mettant l'ordre nŽce1faire, on pourroic confulter ces titres en toue rems.. avec promptitude & ˆ peu de frais. Cet Žtabliifemenc a lieu ˆ Florence, & eft de la plus grande utilitŽ. Le fccond auroic pour bue de confiruirc dans les diffŽrens carrefours, des lieux communs pour lcsebefoins des pa!fans. On pratique. roic dans chacun , des robinets de propre.rŽ , pour fafre Žcouler promptement les marieres, & empcher la mauvaifc odeur. A l'aide de c..-:s Žt.ibŸffc..mc..u:,, il :,"cufuiuáoir que les dehors des grands murs, & fur-toue des temples, donc on ncdevroit s'approcher qu'avec refpcfr, ne fe crouveroienr pas fans ceffe infcŽl:Žs d'excrŽmens. On ne voie rien de fembbble que dans nos Vilks d'Europe. N2ples eH: principal..menc un exemple des plus fcnfibles jufqu'ot1 peut aller lamal-propretŽ & l•nfeŽlion. Les cours des palais & des Iiorc.ls, les porches des maifon:-p.iniculi..:rcs & kur:. pallt::rs, font aur..Ult de rŽceptacles aux befoins des pa{fans. IndŽpendamment que de pareils abus corrompent l'::ir d'une Ville, quelle indŽcence n'c!l-ce pas de voir de.; toutes parts <.fans d ... s Capitales auOE policŽes que Paris, Londres, l\fad1 id & autres, les habirans foire publiquement dans les rues leur nŽcdI,rŽ ˆ la vue de cour le monde, & fe montrer en plein jour, prcfque ˆ ch.1.1ue pas, aux yeux du fexe dans des po res fi peu cor forr1cs ˆ l'honntecc'., & qui ne rŽvoltent pas mo:ins la bicn!‘ance que la V I C I E u s E DE s V I L L E s. 11Si ce n'efi Rome, je ne fai aucune Ville convenablement approvifionnŽe ˆ cec Žgard. Il y a fur-cout deux forces de b‰cimens publics peu connus, que je dŽfirerois qui fulfenc Žtablis dans la Ville en quefiion. Le premier ferviroic ˆ mettre en fžrecŽ les fortunes des citoyens, & les titres qui confracenc leur Žtat , leur ficuacion. Ce feroit un chartrier commun o cous les Notaires de l'endroit & des environs, feroient tenus de porter une expŽdition de cous leurs aŽl:es. Cet Ždifice que l'on Žleveroic dans un emplacement ifolŽ, & que l'on confiruiroit ˆ l'abri du feu, fcroit comme une efpece de fanccuaire pour la furetŽ publique de toutes les familles. En y mettant l'ordre nŽce1faire, on pourroic confulter ces titres en toue rems.. avec promptitude & ˆ peu de frais. Cet Žtabliifemenc a lieu ˆ Florence, & eft de la plus grande utilitŽ. Le fccond auroic pour bue de confiruirc dans les diffŽrens carrefours, des lieux communs pour lcsebefoins des pa!fans. On pratique. roic dans chacun , des robinets de propre.rŽ , pour fafre Žcouler promptement les marieres, & empcher la mauvaifc odeur. A l'aide de c..-:s Žt.ibŸffc..mc..u:,, il :,"cufuiuáoir que les dehors des grands murs, & fur-toue des temples, donc on ncdevroit s'approcher qu'avec refpcfr, ne fe crouveroienr pas fans ceffe infcŽl:Žs d'excrŽmens. On ne voie rien de fembbble que dans nos Vilks d'Europe. N2ples eH: principal..menc un exemple des plus fcnfibles jufqu'ot1 peut aller lamal-propretŽ & l•nfeŽlion. Les cours des palais & des Iiorc.ls, les porches des maifon:-p.iniculi..:rcs & kur:. pallt::rs, font aur..Ult de rŽceptacles aux befoins des pa{fans. IndŽpendamment que de pareils abus corrompent l'::ir d'une Ville, quelle indŽcence n'c!l-ce pas de voir de.; toutes parts <.fans d ... s Capitales auOE policŽes que Paris, Londres, l\fad1 id & autres, les habirans foire publiquement dans les rues leur nŽcdI,rŽ ˆ la vue de cour le monde, & fe montrer en plein jour, prcfque ˆ ch.1.1ue pas, aux yeux du fexe dans des po res fi peu cor forr1cs ˆ l'honntecc'., & qui ne rŽvoltent pas mo:ins la bicn!‘ance que la J(, D E L A D I S T R I D U T I O N pudeur. A Confl:antinoplc on donne la bafl:onade ˆ quiconque cft furpris faire fcs befoins dans les rues. Au Grand-C:iire , .. Damas & dans tous ces endroits que nous regardons comme barbares, on ne fouffre rien de femblablc. Quoique cela foie en quelque forte Žtranger ˆ mon fujet, je ne puis encore m'empcher de remarquer un autre fpeŽl:acle qui n'efl: pas moins frappant dans les Villes les plus Horiffances, c'cfl: do rencontrer dans les places & dans les lieux les plus frŽquentŽs, une multitude de n1endians incommodes qui bleffent la vue des paffans ˆ chaque pas, par coures fortes d'ulccres & de plaies qu'ils Žcalent avec affeŽl:ation pour exciter la. charitŽ ; jufqucs d:i.ns les Eglifcs, ils interrompent fans cclfe la pietŽ des fideles. La police devroit s'attacher ˆ rŽprimer ces abus, qui femblenc faire des rues & des lieux publics , un H™pital ambulant. Que n'cnferme-r-on cous ces eftropiŽs & ces pauvres dans des ma1fons ou ils fcroienc infhuits ˆ la piŽtŽ & au travail? Tl n'cfl: pas impoffible de rendre les gens les plus impotens propres ˆ de u;.rcains genres d'ouvrages, capables de faire vivre ceux qui s'en occupent. Il y a des travaux o Il ne faut que des p1t:ch , (lllC de punmon. rnaifons 'l x c r E u s F. D E s V r L r. E s. r7 maifons des particuliers y feroient ornŽes fimplemcm, & fan., colonnes : on rlferveroit au contraire toutes les richefls de l' ArchiceŽl:ure pour les palais, les temples & les Ždifices public&; c'eft ce que les anciens appelloienc puhlicam mag11ificentiarn. En effet dl-il dŽcent que la maifon d un fimplc Particulier, quelque richeequ'il foie, furpaffc, ou Žgale en magnificence , la demeure deel'Ecre Suprme, celles des Princes & des :\1iniHres? N'efr-ce paseconfondre cous les rangs & cous les Žtats? On veut que cous ceseefpeces de palais ain!i multipliŽs indifl:inŽl:cmenc, faffcnc honneureˆ une Ville; ils la dŽgradent bien pluc™c, remarque CicŽron ( .z),efi l'on veut en juger fainemcnte, parce qu'ils la corrompent, enelui rendant le luxe & le fafrc nŽceffaire, par la fompruofu:Ž desemeubles 1 & par les autres ornemens que demande un b‰timentefoperbe , fans compter que les grandes dŽpenfes qu'ils exigent,e& qui entra”nent roujours au-delh des moyens des Particuliers,efont fouvenc la caufe de la ruine des familles,eD'ailleurs c'eft une erreur de croire que la profufion des ornemens releve la beautŽ de l' ArchiceŽl:ure : elle y nuit plus qu'elle n'y fert. Le beau effentiel de cec arc, confifl:e principalement dans la rŽgularitŽ, la proporc1on, & l'ordre. Un Ždifice eH d'autant plu-. agrŽable qu'il contient un plus grand nombre de ces rapports, & que coutes fcs parties paroiffenc mieux convenir enfomblee, tellement que de cec affemblage il rŽfoltc une harmonie gŽnŽrale qui enchante cous les regards. Je ne m'arrterai pas ˆ donner des regles couchant la difl:ri.. bucion parriculicrc de chaque b‰timent ; difiribucion qui varie foivant les climats, fuivanc les perfonnes, fuivant les diffŽrences confiicutions & les ufages des gouvernemens. Un Ždifice Turc ne doit pas tre diGribuŽ comme un Ždifice Chinois ou Fran..ois, ni un b‰timent coufiruit fous la Ligne I comme s'il Žtait ŽlevŽ dans le Nord. Il y a une ArchiceŽl:urc locale, ou plut™t un arrangement (a)Liv. i , de offic. n. JJ ,, 'l x c r E u s F. D E s V r L r. E s. r7 maifons des particuliers y feroient ornŽes fimplemcm, & fan., colonnes : on rlferveroit au contraire toutes les richefls de l' ArchiceŽl:ure pour les palais, les temples & les Ždifices public&; c'eft ce que les anciens appelloienc puhlicam mag11ificentiarn. En effet dl-il dŽcent que la maifon d un fimplc Particulier, quelque richeequ'il foie, furpaffc, ou Žgale en magnificence , la demeure deel'Ecre Suprme, celles des Princes & des :\1iniHres? N'efr-ce paseconfondre cous les rangs & cous les Žtats? On veut que cous ceseefpeces de palais ain!i multipliŽs indifl:inŽl:cmenc, faffcnc honneureˆ une Ville; ils la dŽgradent bien pluc™c, remarque CicŽron ( .z),efi l'on veut en juger fainemcnte, parce qu'ils la corrompent, enelui rendant le luxe & le fafrc nŽceffaire, par la fompruofu:Ž desemeubles 1 & par les autres ornemens que demande un b‰timentefoperbe , fans compter que les grandes dŽpenfes qu'ils exigent,e& qui entra”nent roujours au-delh des moyens des Particuliers,efont fouvenc la caufe de la ruine des familles,eD'ailleurs c'eft une erreur de croire que la profufion des ornemens releve la beautŽ de l' ArchiceŽl:ure : elle y nuit plus qu'elle n'y fert. Le beau effentiel de cec arc, confifl:e principalement dans la rŽgularitŽ, la proporc1on, & l'ordre. Un Ždifice eH d'autant plu-. agrŽable qu'il contient un plus grand nombre de ces rapports, & que coutes fcs parties paroiffenc mieux convenir enfomblee, tellement que de cec affemblage il rŽfoltc une harmonie gŽnŽrale qui enchante cous les regards. Je ne m'arrterai pas ˆ donner des regles couchant la difl:ri.. bucion parriculicrc de chaque b‰timent ; difiribucion qui varie foivant les climats, fuivanc les perfonnes, fuivant les diffŽrences confiicutions & les ufages des gouvernemens. Un Ždifice Turc ne doit pas tre diGribuŽ comme un Ždifice Chinois ou Fran..ois, ni un b‰timent coufiruit fous la Ligne I comme s'il Žtait ŽlevŽ dans le Nord. Il y a une ArchiceŽl:urc locale, ou plut™t un arrangement (a)Liv. i , de offic. n. JJ ,, 18 D EL A D I S T R I B U T I O N' d'Žtiquette, relatif aux diff..rentes tempŽratures du fol, fur-tout par rapport au plus ou moins de percŽs. D'ai'.leurs, ces objets ne font que particuliers, & il u'efl: quefl:ion ici que de regards gŽnŽraux fur cc qui confl:icue l'enfemblc des Villes. Quant aux Villes riches & d'une certaine grandeur, telles que des Capitales, je ne pcnfc pas qu'il foie abfolument nŽcelfaire de les environner de fortifications. Tl fuffuoic ˆ l'aide, ou du canal donc il a ŽtŽ quefiioo , ou d'un foffŽ fuffifamment large, faifant autour une circonvallation , de les mettre ˆ l'abri d'un coup de main, & qu'on ne pžt, foie y entrer, foie en forcir fans qu'Qn s'en apperut: car de la maniere dont on affiŽge aujourd'hui les Villes, en les rŽduifant en cendres, il n'y en a point d'imprenables: de-lˆ ' il s'enfuit qu'une CitŽ opulente & fortifiŽe, lorfqu'clte eft affiŽgŽe .. fe trouve ruinŽe en peu de jours, ou qu'elle efl: obl.igŽc, pour prŽvenir fa deHruŽbon, de fe rendre ds les premiers coups de canon. De plus, lorfqu'elle dl: prife, l'ennemi qui n'a pas le mme ë11tŽrc que fon Souverain ˆ la mŽnager, en fait une place d'armes, & y foutient des fiŽgcs qui achevcnt fa ruine : voyez ce qui dl arrivŽ aux Villes de Prague, de Drefde & de Caffel pendant la derniere guerre. Si ces Villes n'a voient pas eu de fortifications, l'ennemi n'au¥ roit fait qu'y paffer, & ne les aurait pas abymŽes, comme elles l'ont ŽtŽ. Il fuffic donc de mettre une grande Ville ˆ couvert de l'infulte d'un parti de troupes lŽgeres, & voilˆ tout. C'efl: le nombre & le courage de fcs habitans, qui doit faire fa force : il faut faire enforrc de graver dans tous les coeurs l'amour de la patrie, & que chaque citoyen puiife dire, ˆ l'exemple des anciens Spartiates, en mettant la main fur fa poitrine , voici nos remparts. 18 D EL A D I S T R I B U T I O N' d'Žtiquette, relatif aux diff..rentes tempŽratures du fol, fur-tout par rapport au plus ou moins de percŽs. D'ai'.leurs, ces objets ne font que particuliers, & il u'efl: quefl:ion ici que de regards gŽnŽraux fur cc qui confl:icue l'enfemblc des Villes. Quant aux Villes riches & d'une certaine grandeur, telles que des Capitales, je ne pcnfc pas qu'il foie abfolument nŽcelfaire de les environner de fortifications. Tl fuffuoic ˆ l'aide, ou du canal donc il a ŽtŽ quefiioo , ou d'un foffŽ fuffifamment large, faifant autour une circonvallation , de les mettre ˆ l'abri d'un coup de main, & qu'on ne pžt, foie y entrer, foie en forcir fans qu'Qn s'en apperut: car de la maniere dont on affiŽge aujourd'hui les Villes, en les rŽduifant en cendres, il n'y en a point d'imprenables: de-lˆ ' il s'enfuit qu'une CitŽ opulente & fortifiŽe, lorfqu'clte eft affiŽgŽe .. fe trouve ruinŽe en peu de jours, ou qu'elle efl: obl.igŽc, pour prŽvenir fa deHruŽbon, de fe rendre ds les premiers coups de canon. De plus, lorfqu'elle dl: prife, l'ennemi qui n'a pas le mme ë11tŽrc que fon Souverain ˆ la mŽnager, en fait une place d'armes, & y foutient des fiŽgcs qui achevcnt fa ruine : voyez ce qui dl arrivŽ aux Villes de Prague, de Drefde & de Caffel pendant la derniere guerre. Si ces Villes n'a voient pas eu de fortifications, l'ennemi n'au¥ roit fait qu'y paffer, & ne les aurait pas abymŽes, comme elles l'ont ŽtŽ. Il fuffic donc de mettre une grande Ville ˆ couvert de l'infulte d'un parti de troupes lŽgeres, & voilˆ tout. C'efl: le nombre & le courage de fcs habitans, qui doit faire fa force : il faut faire enforrc de graver dans tous les coeurs l'amour de la patrie, & que chaque citoyen puiife dire, ˆ l'exemple des anciens Spartiates, en mettant la main fur fa poitrine , voici nos remparts. V I C I E u s ED E s V I L L E s. A R T I C L ET R O I S I E M E. Comment il feroit ˆ propos de difpofer les rues d'une Ville, pour obvier aux inconvŽniens qu'on y remarque. Qu EL t E eO: la rnaniere la plus favorable de difpofcr les ruesed'une Ville ? Vaut-il mieux les dŽcorer avec deux fi.les de portiques ou promenoirs couverts fur lefquels porte en faillie le premier Žtage des rnaifons, .. l'exemple de Bologne, de Padoue, de Reggio & de nombre de Villes de la Lombardie; ou bien dif .. rribuer des trotoirs des deux c™tŽs, comme ˆ Londres, ˆ Coppenhague ; ou bien enfin ne mettre ni trotoirs ni portiques, comme ˆ Paris, ˆ Rome, ˆ Madrid, &c? Premieremenc, quoique les portiques procurent un abri continuel contre la pluie, le foleil, & les accidens qu'occafionnem les voitures aux gens de pied, il s'en faut bien qu'il en rŽfulte aucua .embellj1femenc pour les Villes. Le plus fouvenc ils varient de forme ˆ chaque b‰timent, aiofi que de hanteur. Le milieu de-: rues ne fervanc plus qu'aux voitures & aux b..tes de forome, eft -ibfolumenc nŽgligŽ , d'o il arrive que les rues font comme des efpeces de cloaques , que perfonne n'efl: intŽreffŽ ˆ approprier. De plus les portiques rendent le rez-de-chauffŽe des maifons & les boutiques obfcurs, ainfi. que les rues dangereufes, pendant la nuit. Secondement, les trocoirs ne font pas moins nŽgliger le milieu des rues que les portiques. On conno”t les dŽfagrŽmens de 1a Capitale de l'Angleterre ˆ cet Žgard. La chauffŽe eft toujours couverte de crote, au point qu'on n'y fauroit marcher, ˆ moins de choifir, en la traverfant, les endroits o il fe trouve par ha fard quelque pierre pour ne pas trop enfoncer dans la boue. D'ailleurs on ef-1: obligŽ d'interrompre les trocoirs ˆ l'entrŽe des portes cocheres ou des rues traverfantes , ce qui nŽce!Iice de montec & d.. -1efendre fouvenr. C ij V I C I E u s ED E s V I L L E s. A R T I C L ET R O I S I E M E. Comment il feroit ˆ propos de difpofer les rues d'une Ville, pour obvier aux inconvŽniens qu'on y remarque. Qu EL t E eO: la rnaniere la plus favorable de difpofcr les ruesed'une Ville ? Vaut-il mieux les dŽcorer avec deux fi.les de portiques ou promenoirs couverts fur lefquels porte en faillie le premier Žtage des rnaifons, .. l'exemple de Bologne, de Padoue, de Reggio & de nombre de Villes de la Lombardie; ou bien dif .. rribuer des trotoirs des deux c™tŽs, comme ˆ Londres, ˆ Coppenhague ; ou bien enfin ne mettre ni trotoirs ni portiques, comme ˆ Paris, ˆ Rome, ˆ Madrid, &c? Premieremenc, quoique les portiques procurent un abri continuel contre la pluie, le foleil, & les accidens qu'occafionnem les voitures aux gens de pied, il s'en faut bien qu'il en rŽfulte aucua .embellj1femenc pour les Villes. Le plus fouvenc ils varient de forme ˆ chaque b‰timent, aiofi que de hanteur. Le milieu de-: rues ne fervanc plus qu'aux voitures & aux b..tes de forome, eft -ibfolumenc nŽgligŽ , d'o il arrive que les rues font comme des efpeces de cloaques , que perfonne n'efl: intŽreffŽ ˆ approprier. De plus les portiques rendent le rez-de-chauffŽe des maifons & les boutiques obfcurs, ainfi. que les rues dangereufes, pendant la nuit. Secondement, les trocoirs ne font pas moins nŽgliger le milieu des rues que les portiques. On conno”t les dŽfagrŽmens de 1a Capitale de l'Angleterre ˆ cet Žgard. La chauffŽe eft toujours couverte de crote, au point qu'on n'y fauroit marcher, ˆ moins de choifir, en la traverfant, les endroits o il fe trouve par ha fard quelque pierre pour ne pas trop enfoncer dans la boue. D'ailleurs on ef-1: obligŽ d'interrompre les trocoirs ˆ l'entrŽe des portes cocheres ou des rues traverfantes , ce qui nŽce!Iice de montec & d.. -1efendre fouvenr. C ij !.O D E L A D I S T R I B U T I O N Troific_mement, la dif pofition des rues de Paris, de l'vfadrid; de Naples & autres , quoique plus avantageu!e par rapport aux maifons & ˆ l<1. propretŽ, occafionne des accidcns journaliers, parce qu'en gŽnŽral letuás rues font trop Žtroites, & le chemin des voitures n'Žtant pas diHinŽl: de celui du peuple , il rŽfulce que celui-ci cfi: fou vent foulŽ aux pieds des chevaux, ou en rifque d'tre ŽcrafŽ. Un autre dŽfagrŽment, c'eH: qu'on ne peur gucres marcher dans les rues, funs tre comáerc de bouc par les voitures,. ou fans tre inondŽ, lorfqu'il pleut, par les ŽgoCits des to”ts¥, Les Chinois font les fculs qui paroiffent avoir pris quelques prŽcautions ˆ cer Žgard, dans la difiribucion de leurs principales rues , qui ont quelquefois jufqu'ˆ cent vingt pieds de la1áge. Ils divifenc cet efpace en crois parties : celle du milieu dt rŽforvŽe pour les gens de: pied & les palanquins, & les deux autres le long uis; mais li l'ou veut bien fc rendre attemif, 2.6 D E L A D l S T R I B U T I O N' auroic qu'?i. creufer la terre au-deffous du pavŽ d'un pied de pro.. fondeur, remplacer cette terre par huit ou neuf pouces de gros graviers bien battus ˆ la demoifelle, puis rŽpandre un lait de chaux fur fa furface pour rendre cette malfe encore plus compafre, & enfin mettre une couche de trois ou quatre pouces du J'hcilleur fable de riviere, pour faire b forme du pavŽ & garnir fcs joints. Certainement cette faon d'opŽrer le pavement, feroit beaucoup plus folide qu'ˆ l'ordinaire, & formeroic un cout prcfquc inŽbranlable, dont mme la fermetŽ augmcntcroit ˆ raifon de fa prcffion. Il s¥enfuivroic delˆ qu'on ne verroit pas, ainfi qu'on en eft tŽmoin continuellement, la terre en fc dŽlaya ne, s'Žchapper ˆ travers les joints dc:s pavŽs ŽbranlŽs par les voitures , & former une boue auffi confidŽrable (a). Alors dif paro”croient coutes les inŽgalitŽs occafionnŽes par la mauvaife affiete du pavŽ qui, en cŽdant plu.. ou moins, produit d..,s crous o s'amalfe l'eau. Lorfqu'il feroit qucfŸon de rŽtablir ce pavŽ, il n'y auroit pas bcfoin de toucher ˆ la malfe de gros graviers, il fuffiroic feulement de renouvcller le fable de rivicre qui fe trouveroit dŽfo8:ueux. Une autre:: allculiuu qu'on tlcvruit toujoun avoir, en repavant ]es rues , ce feroit de s'attacher fans celfe ˆ conferver le mŽmo niveau : car par un abus qui n'efl: que trop ordinaire dans les Villes, & auquel devroit veiller la Police, leur cerrein va continuellement en hauffitnt. Pour en tre perfuadŽ, il n'eH befoin que de remarquer qu'on efr obligŽ de defcendrc dans la plžpart des b‰timens anciens o l'on moncoic autrefois : la raifon en eft qu'en faifant la forme du pavŽ, on ajožre cou jours plus de nouveau fable qu'on n'en emporte d'ancien, de forte qu'ˆ la longue les maifons s'encerrenc, & l'eau des ruilfeaux y encre : ce qui dt rrs-dŽfagrŽable, & rend fingulicrerncnr humide les rez.de-chauffŽe. Il faudrait (4)M. de Buffon prŽrcnd, dans le premier on remarquera que le mauv:iis Cable dont on"TOlumc de l'HiPoitt N-,rurtllt du Cabinet du &it le plus Couvent la forme de, pavŽs , ainli Roi, que le gms fouu un comro[Ž de ..bife, que la terre dŽtrempŽe qui rcAuc ˆ travers de fe rŽ.luu a1ftmcnt en bouc pir le frottcmcm, Jeurs joincs, cunmbucnt au mo111s autant ˆ &. cite 1t. ccne occa/io,1 , celle des rues de augmenter cette bouc, J>uis; mais li l'ou veut bien fc rendre attemif, V 1 C I E ues E D E s V 1 1, L E s. 'l-7 pour les rues avoir la mme attention que pour les ponts, o l'on a grand foin, en pavant, d'emporter roujours ˆ-peu-prs autant de fable qu'on en apporte, fans quoi infenfiblement le fol du pont arriveroit ˆ la hauteur du paraper. ¤. II. Comment l'on peut aller de toutes parts dans une Ville, ael'abri du mauvais tems. DE la maniere dont feraient difpofŽes les rues de notre Ville , rien n'empcherait de procurer ˆ fos habitans, l'agrŽment & la commoditŽ d'aller en tout tems dans fes di.ffŽrens quartiers, fans rifquer.d'tre mouillŽs, ou incommodŽs par les injures de rair. Pour cet effet, il ne s'agiroit que d'ordonner ˆ chacun de placer dans des colliers de fer, fcellŽs ˆ deJfein dans les bornes, donc il a ŽtŽ quefiion prŽcŽdemment, des perches d'environ huit ˆ neuf pieds de hauteur, le[ quelles foutiendroiem des bannes de toile, ou mme de toile cirŽe , difpofŽes en pente vers les ruiffeaux, & attachŽes aux murs des maifons avec des anneaux & des crochets. Par-lˆ on. jouirait de l'avantage des portiques fans craindre aucun de leurs inconvŽniens. Lorf qu'il feroit beau te.ms, on ™ter oit ces bannes ; lorfqu'il feroit mauvais, au contraire, on les placerait. Cette fu. JŽtion feroit peu de chofe pour les habitans, v que l'utilitŽ en foroit rŽciproque. Il eft ˆ obferver que ces bannes n'o.ffufqueroienc point le jour des rez-de-cl1auffŽe & des boutiques, parce qu'á n'Žtant ŽlevŽes que d'environ neuf pieds, il refteroic au-deJfus une ouverture fuffifante pour leur procurer la clartŽ nŽcelfaire, Voyez les Planches I & II: dans la y feroienr condnirec; h mefore. D;inc; l'intention de prŽcipir:er leur Žcoulement, il faudrait faire en forte de diriger ˆ travers les petites foifes en queftion , coures les eaux d'une maifon , elles des to”cs, celles qui proviendraient des cuifines , celles des cours & autres. Par ce procŽdŽ ces endroits fel'oient fans ceif e lavŽs , & leurs immondices Žtant fucceffivement entra”nŽes , il pe pourrait rŽfulter aucune odeur, dans les maifons, par leur fŽ 1our. Il dl: ˆ obferver que Piffue des tuyaux de ces foffes dans le doaque, frrqic placŽe dans le focle des banquettes qui portent les conduites d'eau. Comme l'arrangement que je propofe eft de la plus grande fimplicirŽ , & que fon feul e.xpofŽ porte avec lui fa conviŽl:ion, il eft inutile d'infifier davantage pour te dŽ .. velopper. On voit dans la Planche I, le plan P, d'une latrine, ain.fi que la direŽl:ion de fon Žcoulement dans l'aqueduc, exprimŽe, v r c I E u s è o E s V 1 L L E s. 3? par des lignes ponŽl:uŽes O, & dans la Planche II, le profil d)une latrine : S, efi le ftŽge: T, efi la foffe: X, eH: le tuyau defiinŽ ˆ conduire les marieres dans l'aqueduc , lequel clt affis fur un petit mafftf de maonnerie : V, efi un petit rŽfcrvoir occupant le deffus des latrines, lequel peut tre rempli nacurellement par les eaux des to”tse, ˆ l'aide d'un tuyau de communication a, cc celui de conduitee, &c. Cette eau ferviroit ˆ l‰cher fucceffivement dans la foffe T, pour prŽcipiter l'Žcoulement des marieres. Enfin, Y eH un tuyau defiinŽ ˆ diriger l'eau de la comá ˆ travers de la foffe. IndŽpendamment de ce que l'on peut p:u notre procŽdŽ, purger les maifons de l'infcŽl:ion des latrines, il ne feroic pas moins poffible de renouveller l'air de leur intŽrieur, quand on le jugeroit ˆ propos. Il n'cfr pas douteux: que l'air que l'on ref pire dans les logemens, doit contribuer plus ou moins ˆ la fantŽ fuivant fa puretŽ ; fans ceffe il fort de notre corps des exhalaifons qui le corrompent peu ˆ peu, ˆ moins qu'il ne foie quelquefois renouvellŽ. Suppofez une nombreufc compagnie renfermŽe dans une chambre bien calfeutrŽe; au bout de quelques heure,;, on y refpircr:i nŽccffˆirement un air mal-fain. Il eft ˆ pr..fumer que la plžpart des vapeurs du fexe foot en grande partie engendrŽes par cette caufe: car un air corrompu rend le genre nerveuxe, l‰che , dŽlicate, & eft capable de faire fermenter les humeurs. Peut-tre ml:me pourroit- on avancere, avec raifon, que c'elt un abus de fermer les chambres des malades avec tant de prŽcautions, & qu'il feroit plut™t ˆ fouhaiter d'en pouvoir rafra”chir l'air de cems ˆ autre, afin que pŽnŽtrant toutes les puiffances de l'Žconomie animale , cet air nouveau pžt leur donner du refforc, & une aŽl:ivirŽ fufceptible de rŽtablir leurs fonŽlions. Pour cet effet, il ne s'agiroit que d'appliquer, ˆ quelques changemens prs, le Venrillaccur que M. Halles a inventŽ pour renouveller l'air des prifons de N ewgate en Angleterre. On fgair que les prifonuiers qui languiffoicnt dans ces endroits, & qui .. Žcoient prefquc cou jours malades ˆ cauf1.. de l'air v r c I E u s è o E s V 1 L L E s. 3? par des lignes ponŽl:uŽes O, & dans la Planche II, le profil d)une latrine : S, efi le ftŽge: T, efi la foffe: X, eH: le tuyau defiinŽ ˆ conduire les marieres dans l'aqueduc , lequel clt affis fur un petit mafftf de maonnerie : V, efi un petit rŽfcrvoir occupant le deffus des latrines, lequel peut tre rempli nacurellement par les eaux des to”tse, ˆ l'aide d'un tuyau de communication a, cc celui de conduitee, &c. Cette eau ferviroit ˆ l‰cher fucceffivement dans la foffe T, pour prŽcipiter l'Žcoulement des marieres. Enfin, Y eH un tuyau defiinŽ ˆ diriger l'eau de la comá ˆ travers de la foffe. IndŽpendamment de ce que l'on peut p:u notre procŽdŽ, purger les maifons de l'infcŽl:ion des latrines, il ne feroic pas moins poffible de renouveller l'air de leur intŽrieur, quand on le jugeroit ˆ propos. Il n'cfr pas douteux: que l'air que l'on ref pire dans les logemens, doit contribuer plus ou moins ˆ la fantŽ fuivant fa puretŽ ; fans ceffe il fort de notre corps des exhalaifons qui le corrompent peu ˆ peu, ˆ moins qu'il ne foie quelquefois renouvellŽ. Suppofez une nombreufc compagnie renfermŽe dans une chambre bien calfeutrŽe; au bout de quelques heure,;, on y refpircr:i nŽccffˆirement un air mal-fain. Il eft ˆ pr..fumer que la plžpart des vapeurs du fexe foot en grande partie engendrŽes par cette caufe: car un air corrompu rend le genre nerveuxe, l‰che , dŽlicate, & eft capable de faire fermenter les humeurs. Peut-tre ml:me pourroit- on avancere, avec raifon, que c'elt un abus de fermer les chambres des malades avec tant de prŽcautions, & qu'il feroit plut™t ˆ fouhaiter d'en pouvoir rafra”chir l'air de cems ˆ autre, afin que pŽnŽtrant toutes les puiffances de l'Žconomie animale , cet air nouveau pžt leur donner du refforc, & une aŽl:ivirŽ fufceptible de rŽtablir leurs fonŽlions. Pour cet effet, il ne s'agiroit que d'appliquer, ˆ quelques changemens prs, le Venrillaccur que M. Halles a inventŽ pour renouveller l'air des prifons de N ewgate en Angleterre. On fgair que les prifonuiers qui languiffoicnt dans ces endroits, & qui .. Žcoient prefquc cou jours malades ˆ cauf1.. de l'air 40 D E L A D I S T R. I B U T I O N croupi qu'ils y refpiroient, fe font auOE bien portŽs depuis cette invention, que s'ils fc fu!fent trouvŽs en pleine campagne. Il n'y auroit donc qu'ˆ placer ce vcncillateur compofŽ de deux grands fouffiets, dans l'endroit le ph1s a‘rŽ d'une maifon, dans une chambre hauce, dans un greniere, ou fur une terra!fe, donc les diaphragmes feroienc mus, foie par un petit moulinet ˆ bras avec une manivelle coudŽe, foie par un petit rouage, ˆ l'aide d'un contre-poids cachŽ dans un coyau que l'on monceroic, comme l'on fait un tourne-broche. De ce vencillatcur partirait un cuy:1u principal defcendant le long des Žtages jufqu'au bas de la maifon, & communiquant par des foupapes ˆ d'autres cuyaux plus petits , rŽpondant dans les diffŽrentes chambres donc on voudrait renouveller l'air. Ces tuyaux feraient difpofŽs de fa9on que, lorfqu'il ferait nŽceffaire d'introduire de l'air nouveau dans une chambre, l'ancien pžt cou jours forcir par le c™..Ž oppoOE: l'ilfue de ces con duits dans les chambres s'ouvriraient & fe fermeraient ˆ volontŽ, par le moyen de plaques ˆ couli1fe, capables d'intercepter tout paf. fage aux vents-coulis. Quand il <.':1giroit de rcnouvetler f'..ir d'une chambre ou d'un appartement, on ouvrirait feulement la foupape du cuyau principal, corref pondance au cuyau particulier da la chambre en quefrion, & on fermerait routes lei. autres : par ce moyen on didgero•c le renouvellement de l'air par-cout ot'i l'on voudrait. De quelle utilitŽ ne feraient pas ces vencillaceurs, fur-cout pour les H™pitaux o il regne tant de mauvaifes odeurs ? les malades ep. recevroicnc certainement beaucoup de foulagement. Car il efl: d'expŽrience que , dans une falle fermŽe o il y a u11 npmbre de malades, fi l'on monte ˆ une Žchelle jufqu'au haut du plancher, on ne fauroit y refl:er, fans fe trouver mal ; tant le nJauvais air qui furnage, & qui gagne toujours principalement le haut, y eft :infeŽl: & corrompu. On en peut dire autant des falles de fpeŽl:acles, o les affemblŽes font fi nombreufes : non-feule.1,.ent par ces vcntillaceurs, on y entr..tiendroit la fal ubrjcŽ de l'air i p:1ais " I C ì X '11 s ! D .! s V t L t E s: ..p:: mais encore on opŽreroit de la maniere la plus naturelle un rafra”-i chiifement qu'on ne ceffe d'y defirer. AeR T x c L E Cex N Q. u r E N E. Nicqfiti de transfirtr la flpulture. hors d'une Ville, & comment l'on y peut rŽujfir. LE s anciens inhumoient ou bržloient leurs morts ordinaire-:emenc hors de l'enceinte des Villes. La loi des XII Tables chez les Romains l'ordonnoit expreffŽment : hominem mortuum in urhe ne fipelito, neve urito (a). Les Chinois, les Perfans, les Maho .. mŽrans, & pref que tous les Orientaux font , depuis un tems immŽmorial, dans l'habirude d'eruerrer au-dehors des murs de leurs CitŽs. Il parole que l'ufage conrraire ne remonte pas en Europe au-delˆ de quatre ou cinq cens ans, & ne s'eft jncroduit que par abus, & parce que les Cimecieres qui Žtoient autrefois au-delˆ des Villes, fe font trouvŽs fucceffivement compris dans leur aggrandiffetnenr. Quant ˆ l'inhumation dans les temples, elle n'e.fr pas plus auto.. ri fŽe par les Saints Canons. Nombre de Conciles en diffŽrens tems l'ont dŽfendu. Ce n'e!l: rnanife!lemenc que par tolŽrance qu'elle s'e.fr introduite dans les lieux facrŽs : on l'accorda d'abord aux Evques & aux Fondateurs des Eglifes : on Žtendit enfuite cette faveur ˆ ceux: qui faifoienc des legs pieux, & infcnfiblemenc avec de l'argent, chacun parvint ˆ obtenir ce privilŽge ; il n'y a pas d'autre titre de cet ufag-e: la religion n'a aucun intŽrt ˆ le ' ,mamtemr. Il e.fr rŽfultŽ de ces abus, 1¡. que les temples font devenus des lieux o l'on refpir.. continuellement des exhalaifons dangŽreufes qui, de-lˆ fe rŽpandant dans les diffŽrens quartiers d'une Villee,. (a)Cicm de Lerib, lib. 1. F " I C ì X '11 s ! D .! s V t L t E s: ..p:: mais encore on opŽreroit de la maniere la plus naturelle un rafra”-i chiifement qu'on ne ceffe d'y defirer. AeR T x c L E Cex N Q. u r E N E. Nicqfiti de transfirtr la flpulture. hors d'une Ville, & comment l'on y peut rŽujfir. LE s anciens inhumoient ou bržloient leurs morts ordinaire-:emenc hors de l'enceinte des Villes. La loi des XII Tables chez les Romains l'ordonnoit expreffŽment : hominem mortuum in urhe ne fipelito, neve urito (a). Les Chinois, les Perfans, les Maho .. mŽrans, & pref que tous les Orientaux font , depuis un tems immŽmorial, dans l'habirude d'eruerrer au-dehors des murs de leurs CitŽs. Il parole que l'ufage conrraire ne remonte pas en Europe au-delˆ de quatre ou cinq cens ans, & ne s'eft jncroduit que par abus, & parce que les Cimecieres qui Žtoient autrefois au-delˆ des Villes, fe font trouvŽs fucceffivement compris dans leur aggrandiffetnenr. Quant ˆ l'inhumation dans les temples, elle n'e.fr pas plus auto.. ri fŽe par les Saints Canons. Nombre de Conciles en diffŽrens tems l'ont dŽfendu. Ce n'e!l: rnanife!lemenc que par tolŽrance qu'elle s'e.fr introduite dans les lieux facrŽs : on l'accorda d'abord aux Evques & aux Fondateurs des Eglifes : on Žtendit enfuite cette faveur ˆ ceux: qui faifoienc des legs pieux, & infcnfiblemenc avec de l'argent, chacun parvint ˆ obtenir ce privilŽge ; il n'y a pas d'autre titre de cet ufag-e: la religion n'a aucun intŽrt ˆ le ' ,mamtemr. Il e.fr rŽfultŽ de ces abus, 1¡. que les temples font devenus des lieux o l'on refpir.. continuellement des exhalaifons dangŽreufes qui, de-lˆ fe rŽpandant dans les diffŽrens quartiers d'une Villee,. (a)Cicm de Lerib, lib. 1. F D E L A D I S T R ( B U T I O N 41. portent le ge..me de toutes les maladies & de la mort (a): 2,0 que ¥ les Cimctieres placŽs au milieu des Villes, fouvenr dans les endroits les plus peuplŽs , offrent fans ceffe fous les fentres des citoyens, l'affreux fpe&acle de foffcs ouvertes qui ne font pas plut™t remplies qu'on en creufe d'autres ˆ c™tŽ. L'infcŽl:ion que cc.. folfes exhalent dans les maifom qui les avoifinenc, faic corromlJre les alimens les plus nŽceffa1res ˆ la vie; & fi l'on vouloir app1 o ondir la caufc des maladies ŽpidŽmiques qui regnent dans les CirŽs, on vcrroic qu'elles ne tirent pas moins leur origine de Jluumarion dans leur enceinte, que de la mal-propretŽ qu'on y remarque. Il efl: ˆ prŽfumcr que la plžparc des tempŽramens foiblcs, poitrinaires, & cacochimes, qu'on y apperoic en fi grand nombre, ne font le plus fouvenc que des viŽl:imes lentes du mau vais air qu'on y ref pire. Ainfi routes forcec; de raifons concourent ˆ exiger que l'on transfere les fŽpulcures hors d'une Ville que l'on voudroit b‰tir; il y a trop ˆ gagner pour la falubritŽ de l'air dans cette rŽforme, pour la nŽgliger. La grande difficultŽ fera dans tous ]es rems d'exrirper crr ah11c; de noc; CirŽe; o il ell: fingulierement enracinŽ, & o il femble tenir ˆ l'opinion des peuples. Comme je fuis per fuadŽ qu'il n'y a que manierc d'envifager cet objet pour faire difparo”tre route difficultŽ, je crois devoir entrer dans quelques dŽtails ˆ ce fujec. L'inhumation ayant ŽtŽ confidŽrŽe de tous les tems comme une chofe fa.:rŽe, il eft important de ne point 1¥avilir ni de la dŽgrader: il faudroic plut™t chercher ˆ en augmenter le cŽrŽmonial qu'ˆ le diminuer. Tout projet ˆ cet Žgard qui .ne conciliera pas ˆ la fois, le bien public, l'intŽrt de l'Eglife, & la vanitŽ du peuple, Žchouera nŽceffaircment. Il cft effenticl que perfonnc ne paroiffe perdre, ( ") Les inhumations dans les Eglifcs d'EC-de brgc , CŽparlcs par de pctirs mul'$ _t..¥mio.p..g!le & d'lrahc font encore bien plus frl-ces , fur Jcfquels poncnt les rombcs qui les 'lucntcs que dans celles de France. Chaque couvrent, &. qui font toajolll'S trs-mal joml::ghfc de ces pays , efi en quelque forte une toyics : auJ!i dans les chaleurs, les odeurs qui fpulturc continue. La plžpart de leur Col efi s'exhalent de ces cndroŸs, font ˆ peine fupdmfŽ en cafes de fcpr pieds de long fur quatre portables, v r c r E u s E n E s V 1 L L E s: 4 3 mais femble au contraire gagner ˆ un arrangement de cette nature; qli'en un mot rien n'aie l'air de troubler le repos & les cendres de nos peres. Relativement ˆ ces vues, il faudroit transfŽrer chaque dŽfunt, de la maifon o il feroic dŽcŽdŽ, dircŽtement ˆ fa Paroiffe, accompagnŽ des Prtres & du cortŽge ordinaire. A prs les prieres užrŽes, le corps feroic portŽ dans une des Chapelles de l'Eglife, au milieu de laquelle il y auroic une combe de bois facile ˆ lever : fous cerce Chapelle, on praciqueroit un caveau dont la vožte feroit percŽe d'un cuyau, pour porter les exhalaifons cadavŽreufes au-de.ffus du toit ; ds que le mo1ác y feroic placŽ , chacun lui rendroit les derniers devofrs comme de coutume ; & enfuice la tombe feroit refermŽe, ainfi que les portes de la Chapelle que l'on feroic double, ˆ deifein qu'il ne pžt pŽnŽtrer aucune exhalaifon dans l'Eglife. De cette maniere l'inhumation fe cŽlŽbreroit avec coute la dŽcence imaginable : chacun paro”troit vŽritablement enterrŽ dans i‰ Paroi.ffe. Aprs avoir facisfait au divin, on fatisferoit ˆ la falubricŽ publique. Vu que dans la plžparc del> Ville.., h:s tt:mplcs fonc lt! plus fou vent ifolŽs, ou du moins ont toujours quelqu'une de leurs faces qui borde la rue, il conviendroit de choifir dans une de ces direŽtions une Chapelle pour opŽrer l'inhumation , dont il fut aifŽ de hauffer le fol dans le befoin, afin que le caveau que l'on pratiqueroit au-de.ffous, ežc une hauteur fuffifance, & pžt avoir une porte dans la rue a.lfcz grande pour fortir les corps, fauf mme ˆ y defcendre quelques marches, s'il le falloit. A une certaine heure reglŽe, tdle que deux heures au matin, un char attelŽ de deux chevaux, couvert d'un drap morruaii-e, viendroit du Cimetiere de la Paroiffe pour enlever les corps du caveau : il feroit accompagnŽ des Fo1foyeurs avec chacun une lanterne, & d'un Prtre de confiance, qui auroic l'infpeŽl:ion du Cimetiere. Ce Prtre fe.coic feul dŽpoficaire de la clef de la porte extŽrieuredu caveau. Aprs qu'il auroic fait placer les mores dani F ij D.E LA DISTRIB UTIO N á44 le char , il l'accompagneroit jufqu'au Cimetiere, o il enregifl:reroit le nombre qu'il en auroit trouvŽ dans le dŽp™t, pour que fon regifl:re pžt rre confrontŽ dans un befoin avec celui de la Paroiife: & enfin il finiroic par faire enterrer les n1orcs en.fa prŽfence foivant les conventions demandŽes , lefquelles feroient ˆ cec effet toujours Žcrites fur les bien-es, afin qu'il n'y ežt point d'Žquivoque, & que les intentions de ceux qui auroienc payŽ pour une foife particuliere, fuifenc exŽcutŽes fcrupuleufement. (a) Il feroic eifentiel de ne faire aucune diilioŽtion de perfonnes, pour rre transfŽrŽ dans le Cimeciere commun : fans cela, avec de l'argent, les abus que l'on veut extirper, rena”traient bient™t : toute exemption quelconque les-perpŽcueroic. Le feul privilŽge qu'on rŽferveroit aux grands, aux perfonnages d'une vertu Žmi nence, & aux bienfaiteurs des temples , feroit d'avoir leur coeur dŽpofŽ , foit dans un endroit dŽGgaŽ pour cec effet dans les :Paroiifes, foie dans les Chapelles affeŽl:Žes ˆ leur maifon, o l'on pourroic leur Žlever, comme il efl: d'ufage, de magnifiques tom beaux, mais qui ne feroient que pour l'ornement, & feulement tcp1Žfcm.tlif:,. Rien o'empcheroic auffi de transfŽrer les corps des perfonnes d'un rang diflinguŽ , aprs ta prŽfenration ˆ l'Eglife, direŽtemenc dans les Cimetieres communs : on les y conduiroic dans des voitu res drapŽes, accompagnŽes des Prtres & de11 invitŽs, efcorcŽes de leurs domeftiques avec des flambeaux : on donneroir tout le relief' que l'on voudroic ˆ ces pompes funebres qui, ayant ˆ traverfer une grande Ville avec leur cortege, auroienc nŽcdfaircmenc quelque chofo de grand, d'impofanc, & de fupŽrieur aux convois ordi naires. Les Particuliers en payant doubles droits ˆ l'Eglife pourroient (a) Un Cimcticrc pourroit tre commun ˆ pluGeurs Paroilfcs, compris dans un ccrrain arroncliffement : alors le char fcroit cbarg.. d'e11lever en mme-tems les corps de chacun de leurs caveaux, dont le Prtre en quellion auroit fcul les clefs, qu'il feroit tenu de ne confier ˆ perfonoe fous aucun prŽtexte. 011 f..ait combien d'incoovŽnic:ns polidqucs & fr1ils rŽful1eroicru:á de la plus JŽgerc nŽgligence ˆ m Žgud. v I c I E u s E b E s V 1 t t E s. 4S ..gaiement fe faire tranfŽrer en droiture dans le Cimetiere : on fe ferviroit ˆ cet effet d'un char particulier, capable de concenir plufieurs Prtres : & la fuite du convoi fuivroit dans des voitures. (a) Les Cimecie::res que je propofe, feraient ficuŽs hors s la veorc en fon rems des cmplacemcns des Cimcdcrcs tiroŽs d:ins l'cnccinrc aŽhtdle des Villes, lefqucls fe rrouvanr Coavcnt dans des quartiers donc le fol cil: cher , produiroient au-delˆ des Commes door on auroit bcfoin pour ces Žrablilfcmens. Au bouc de quelques annŽes, avant de difpofer du fol des anciens Cimcticrcs, il convicnBroit de ra/fcmbler c9us les olfemens qu'ils rcofcrmcnr, pourles rransfŽrer avec appareil dans les nouveaux. On fcroit de cerrc rraoflarion une fte pour le peuple: car encore un coup, on ne fauroit trop refpcŽter les (cntimens pablics ˆ et Žgard, 46 DE LA DISTRIBUTION afin de lai1fer dans toute leur Žtendue une libre communication ˆ l'air : on y defcendroit les corps par des combes placŽes fous les pornques. Il feroic libre aux familles d'orner ces galeries, d'infcripcions, de mŽdaillons avec des portraits, de bu.fies, de :figures, d'obŽlifques, ou d'y faire Žlev(!r des reprŽfencacionsá de tombeaux ; doforte que par la fuite il ne feroit pas impoffible que ces endroits ne devinlfenc un des plus curieux des Villes, par l'importance des monumens qu'ils rcccleroienc, & par les chefs-d'oeuvre de fculpture, qui pourroient s'y trouver raffemblŽs. Au milieu de chaque Cimeciere, il y aurait une Chapelle o l'on diroic cous les jours la Meffe, & qui feroit affez fpacieufe, pour que la fuite d'un convoi pžt s'y placer. On confiruiroic auffi ˆ fon encrŽe un logement, tant pour le Concierge, que pour quel.. ques Prtres & les Foffoyeurs. Il y auroitdc plus des remifos pourles chars, & une Žcurie pour les chevaux , d'autant que ce feroit toujours du Cimetiere d'o partiraient les chars, foie pour les convois gŽnŽraux la nuit, foie pour les convois particuliers, lofoir ou pendant le jour. (a). Il efl ˆ croire que le projet d'inhumation hors des Villes, tel ( .s-) Je ne (crois pas d'avis que les folfcs communes des nouveaux Cimcticrcs, fuifcnt tr..s-fpacieufes, mais feulemcot (u/lifarucs pourrecevoir au plus une douzaine de corps : car ccs foffcs immenfcs o l'on raJfemblc des deu:r 011 nois cens cadavres, CembJcnr avilir l'honneur des fŽpulturcs , & rŽvolrenr pa.r l'idŽe d'Ûcre cn(cvcli p&lc-m..lc. lndŽpcncbmmcnc de l'horrcw, infŽp:arablc de la pcnfŽc de ces folfes gŽnŽrales , dont l'ufage parole ne pas rcmomcr au-ddˆ de quatte-vingt ans , on doit concevoir combien une maJfc de pounirure auffi conlidŽxable feroit capable d'exhaler ˆ la lon..c d'infcŽtion : malgrŽ les hautesmurailles des Cimeticres, il n'cfl: pas douteux que ces exhalaiCons (croient quelquefois portŽes par les vems du c™tŽ de la V 1llc, cc qui en !\mpoifooncroit l'air. Auffi routes Cortes de raiCons doivcot¥cllcs engager ˆ prŽfŽrer des folfcs communes, pour un petit nombre, &: prefque ;oi.-nalicres. I}'aillcurs fa terre corrompra bien plus facilement une douzaine de corps qu'unecrs-graode q112ntitŽ, qui lui fcroient perdre cerroineme1< t fa q11alitŽ corroftvc , & ufcroit fa force, de Corte qu'on ne pourroir plus faHe de folfe en cet endroit par la Cuite. Quant :iux dilfŽrens tcrr:uns pour l'cmpl7cemenr des nouveaux Cimencrcs & aux mura1Jlcs dont il faudroic les environner, on cmployeroic ˆ ces acqui!itio1>s la veorc en fon rems des cmplacemcns des Cimcdcrcs tiroŽs d:ins l'cnccinrc aŽhtdle des Villes, lefqucls fe rrouvanr Coavcnt dans des quartiers donc le fol cil: cher , produiroient au-delˆ des Commes door on auroit bcfoin pour ces Žrablilfcmens. Au bouc de quelques annŽes, avant de difpofer du fol des anciens Cimcticrcs, il convicnBroit de ra/fcmbler c9us les olfemens qu'ils rcofcrmcnr, pourles rransfŽrer avec appareil dans les nouveaux. On fcroit de cerrc rraoflarion une fte pour le peuple: car encore un coup, on ne fauroit trop refpcŽter les (cntimens pablics ˆ et Žgard, V I C I E V S E D E S V I L L E S.47 que je le propofe, ne trouveroic aucune concradiŽl:ion; r0¥ De la part des Prtres qui doivent fe regarder eux-mmes comme les premieres viŽl:imes du mauvais air des Eglifes: d'ailleurs par mon arrangement, au lieu de perdre de leurs droits, ils en acquŽreroient de nouveaux. 2 ¡. Parce qu'au lieu d'avilir l'inhumation , on donneroic plus de relief que jamais ˆ cette cŽrŽmonie : jufqu'ˆ l'Eglife, cout fe trouveroic Žgal encre les grands & le ápeuple ; ils y paro1troienc Žgalement enterrŽs : chacun y rendroic les derniers devoirs ˆ fes parens, ce qui dl conforme ˆ fef prit de la Religion. 3¡. La diHinŽtion mme accordŽe aux perfonnes d'un certain rang, foie d'avoir leurs coeurs dŽpofŽs dans les Eglifes avec des tombeaux reprŽfentatifs, foit de fe faire conduire en pompe direŽternent dans le Cimeciere, pour y tre inhumŽs dans les caveaux affeŽl:Žs ˆ leurs familles, produiroit certainement le meilleur effet, & ne pourroit manquer d'tre de leur gožt. 4¡. Enfin le bien public y gagneroit ; d'une part on ne refpireroic plus dans les temples, en aOEfl:ant aux facrŽs MyG:cres, le germe de tontes lec; maladies, d'autant que le peu de fŽjour des corps dans les caveaux, n'occafionneroit aucune odeur, & qu'au furplus, celle qu'ils pourroienc produire, feroit portŽ par des tuyaux pratiquŽs dans la vožte du caveau au -delfus des toits: d'une autre part les Crmetieres n'Žtant plus enclavŽs au milieu des maifons, c..ffc1 ¥)iem dáoOErir des fpeŽl:ades horribles, & non moins contraires ˆ la fi'JlcŽ des citoyens, qu'aux loix d'une bonne police: en un mot les V ii1es fe trouveroicnt par-lˆ purgŽes des exhalaifons cadavŽret!fe.3 qui les infi:Žl:enc journellement, inconvŽnient auquel je me fuis propofŽ de remŽdier dans cet ouvrage. V I C I E V S E D E S V I L L E S.47 que je le propofe, ne trouveroic aucune concradiŽl:ion; r0¥ De la part des Prtres qui doivent fe regarder eux-mmes comme les premieres viŽl:imes du mauvais air des Eglifes: d'ailleurs par mon arrangement, au lieu de perdre de leurs droits, ils en acquŽreroient de nouveaux. 2 ¡. Parce qu'au lieu d'avilir l'inhumation , on donneroic plus de relief que jamais ˆ cette cŽrŽmonie : jufqu'ˆ l'Eglife, cout fe trouveroic Žgal encre les grands & le ápeuple ; ils y paro1troienc Žgalement enterrŽs : chacun y rendroic les derniers devoirs ˆ fes parens, ce qui dl conforme ˆ fef prit de la Religion. 3¡. La diHinŽtion mme accordŽe aux perfonnes d'un certain rang, foie d'avoir leurs coeurs dŽpofŽs dans les Eglifes avec des tombeaux reprŽfentatifs, foit de fe faire conduire en pompe direŽternent dans le Cimeciere, pour y tre inhumŽs dans les caveaux affeŽl:Žs ˆ leurs familles, produiroit certainement le meilleur effet, & ne pourroit manquer d'tre de leur gožt. 4¡. Enfin le bien public y gagneroit ; d'une part on ne refpireroic plus dans les temples, en aOEfl:ant aux facrŽs MyG:cres, le germe de tontes lec; maladies, d'autant que le peu de fŽjour des corps dans les caveaux, n'occafionneroit aucune odeur, & qu'au furplus, celle qu'ils pourroienc produire, feroit portŽ par des tuyaux pratiquŽs dans la vožte du caveau au -delfus des toits: d'une autre part les Crmetieres n'Žtant plus enclavŽs au milieu des maifons, c..ffc1 ¥)iem dáoOErir des fpeŽl:ades horribles, & non moins contraires ˆ la fi'JlcŽ des citoyens, qu'aux loix d'une bonne police: en un mot les V ii1es fe trouveroicnt par-lˆ purgŽes des exhalaifons cadavŽret!fe.3 qui les infi:Žl:enc journellement, inconvŽnient auquel je me fuis propofŽ de remŽdier dans cet ouvrage. DE LA. DIS'l'R. !13UTION' A R T I C L B s I X I E M E. UtilitŽ des Briquetteries dans le voifinage d'une Pille, pour diminuer la dŽpenfa de la bd.tiffe. LEs confl:ruŽHons en briques font prefque auffi. 'anciennes que le monde. Ninive, Babylone, Seleucie, Rome, & la plžp.irt des plus grandes Villes de l'antiquitŽ en furent b‰ties. Il femble que les briques foient les matŽriaux les plus naturels pour confl:ruir des habitations: ar par-tout on trouve des veines d'argile propres ˆ en faire ; il n'efl: quefl:ion que de favoir les difl:inguer, ou du moins favoir mlanger les terres qui peuvent convenir ˆ leur fabrication, afin de les reaifŸ:r l'une par l'autre ; tant™t en remŽdiant ˆ la trop grande maigreur d'un terrein par une certaine proportion d'argile pure, c.mr™c en corrigeant une terre trop graffe par d. fable, ou par un certain alliage de terre maigre. Comme il efl: rare que ceux qui font chargŽs de cet examen, y apportent le foin convenable, ou ayent des lurnieres fuffifantes pour faire ces diftinaions : voilˆ d'o vient on voie fi peu de bonnes bn le centre des fours ˆ briques, la chaleur efi d'ordinaire trop vive, & les briques y font en fufion, candis que dans leurs excrrnitŽs elles font ˆ peine ˆ moitiŽ cuites. Ces dŽchl!ts immenfes font en partie ce qui occafionnt: la chertŽ de ces matŽ- 1áiaux. Ce ferait certainement un vŽritable fcrvice ˆ rendre, qu de s'attacher ˆ perfoŽhonner les fours ˆ briquese, ou du moins ˆ faire voir comment l'on pourroit parvenir ˆ gouverner leur feuuniformŽment. En examinant la duretŽ confiante des briques employŽes dans les b‰timens antiques, il efl: ˆ prŽfumer que les fours o on les cuifoit, Žtaient diffŽremment confi:ruics que le$ n™tres. IndŽpendamment de nos grandeurs de briques ordinaires, on en remarque qui ont jufqu'ˆ deux pieds en quarrŽ fur trois pouces d'Žpaiffeure, lefquclles font parfaitement cuites : or dans nos fours, il feroit de coute im poffibilicŽ de faire cuire des briques de pareil volume, fans qu'elles fo gerfaffcnt, ou fe fcndiffenr. :Bien des raifons me font conjcŽl:urer que les fourneaux des anciens Žcoient ˆ rŽvcrbere. Au forplus fi J 'infifte fur la pcrfcŽtion des briques, c'cfi qu'il ne f..auroit y avoir que leurs bonnes qualitŽs qui puiffenc les faire fupplŽer ˆ la pierre, & produire beaucoup d'Žconomie dans la oonftruŽl:ion des b‰timens d'une Ville. En effet la pierre exige bien des frais pour la tirer de la carriere, la tranf porrcr, la travailler , la cailler , enfin pour Žtablir des Žchafauds & des machines nŽccffaircs pour la monrcr, au lieu que la brique fe fait pour ainfi dire fur le cas, s'emploie aifŽmenc .. avec peu de prŽp.a ranons, Il y a eu un tems en France o les confl:ruŽlions en briques Žcoicnt fort en ufage. Avant le rcgne de Louis XIV, on ne b‰ci{ foit gueres autrement. Le Ch‰teau de faine Germain-en-Laie, celui de V erfailles du c™rŽ de l'entrŽe, les places Royale & Dauphine li Paris, aiafi que beaucoup d'Ždifices confidŽrables, furen.. G V I C I E U S E D E S V I L L E S,4, :rntant une bonne cuiffon dl-elle ˆ defirer, autant cfl:-il rare d'y voir rŽuffir : les briques font communŽment trop , ou trop peu cuites : dan'> le centre des fours ˆ briques, la chaleur efi d'ordinaire trop vive, & les briques y font en fufion, candis que dans leurs excrrnitŽs elles font ˆ peine ˆ moitiŽ cuites. Ces dŽchl!ts immenfes font en partie ce qui occafionnt: la chertŽ de ces matŽ- 1áiaux. Ce ferait certainement un vŽritable fcrvice ˆ rendre, qu de s'attacher ˆ perfoŽhonner les fours ˆ briquese, ou du moins ˆ faire voir comment l'on pourroit parvenir ˆ gouverner leur feuuniformŽment. En examinant la duretŽ confiante des briques employŽes dans les b‰timens antiques, il efl: ˆ prŽfumer que les fours o on les cuifoit, Žtaient diffŽremment confi:ruics que le$ n™tres. IndŽpendamment de nos grandeurs de briques ordinaires, on en remarque qui ont jufqu'ˆ deux pieds en quarrŽ fur trois pouces d'Žpaiffeure, lefquclles font parfaitement cuites : or dans nos fours, il feroit de coute im poffibilicŽ de faire cuire des briques de pareil volume, fans qu'elles fo gerfaffcnt, ou fe fcndiffenr. :Bien des raifons me font conjcŽl:urer que les fourneaux des anciens Žcoient ˆ rŽvcrbere. Au forplus fi J 'infifte fur la pcrfcŽtion des briques, c'cfi qu'il ne f..auroit y avoir que leurs bonnes qualitŽs qui puiffenc les faire fupplŽer ˆ la pierre, & produire beaucoup d'Žconomie dans la oonftruŽl:ion des b‰timens d'une Ville. En effet la pierre exige bien des frais pour la tirer de la carriere, la tranf porrcr, la travailler , la cailler , enfin pour Žtablir des Žchafauds & des machines nŽccffaircs pour la monrcr, au lieu que la brique fe fait pour ainfi dire fur le cas, s'emploie aifŽmenc .. avec peu de prŽp.a ranons, Il y a eu un tems en France o les confl:ruŽlions en briques Žcoicnt fort en ufage. Avant le rcgne de Louis XIV, on ne b‰ci{ foit gueres autrement. Le Ch‰teau de faine Germain-en-Laie, celui de V erfailles du c™rŽ de l'entrŽe, les places Royale & Dauphine li Paris, aiafi que beaucoup d'Ždifices confidŽrables, furen.. G 50 D E L A D I ! T R I l3 U T I O N confl:ruits de ces matŽriaux. Il s'en fulloit bien que l'on prodigu‰t alors la pierre de raille comme de nos jours : on ne l'en1ployoit fouvenc qu'a l'extŽrieur & pour la dŽcoration d'un b‰timent, mais l'intŽrieur des murs Žcoit de briques ou de moitons. Peut-tre fera-t-011 obligŽ de revenir bient™t ˆ ces conftru8:ions, fur-tout dans cette Capitale & fcs environs. Il efl: feulement ˆ craindre qu'on ne s'en avife trop tard: je dis trop tard, parce qu'il efi nŽcelfaire dans les conftruŽbons en briques, d'exŽcuter en pierre quelques-unes des parties qui exigent le plus de folidicŽ, relles que les encoignures, les cha”nes, les jambes Žtrieres, & enfin les foadations : au lieu que .li l'on attend que les carrieres foienc totalement ŽpuifŽes pour avoir recours ˆ la brique, il s'en faudra bien que l'on b‰tilfe auili folidement qu'on le feroit , en alliant avec art l'une avÛc l'autre. La preuve de la bontŽ & durŽe des confl:ruB:ions n briques n'eft pas Žquivoque. Elle cft acccftŽc par une infinitŽ de b‰timens trs-anciens (a). Le Pantheon ˆ Rome, & les bains de Julien l' Apofl:at ˆ Paris, qui fub{ifl:ent depuis tant de fiecles, font b‰tis ainfi. Ces matŽriaux ont cela d'avantageux, qu'on peut les liaifonner Žga¥ lemenc avec du mortier ou du pl‰tre, qu'on peut revtir les murs qui en font fabriquŽs de ftuc, de dalles de pierre, ou enfin de tables de marbre ˆ la maniere des anciens. Tous les murs de la Ville d'Herculanum enfevelie fous le regne de Ti'cus, par les cendres du Vefuve, furent b‰ties en partie de briques recouvertes d'un fort enduit de poifolane lavŽ d'un blanc de chaux. On faic encore qu'en Ruffie, pays ou la pierre efl: rare, on fait des colonnades en briques avec leurs place-bandes, que l'on revtit d'une efpece d'enduit cornpofŽ de chaux, de fable fin, & de pl‰tre : ce qui imite alfez bien le ton de la pierre. En Perfe, o l'on ne b‰tie les maifons qu'en terre graife que l'on coupe ˆ volontŽ, & que l¥on fait fŽcher pendant quelque- (..) Carre la_ foli?it1 rcc..nnuc de la brique, les ..1urs qui en _fonc connruits , ont l'avantagede n :trc pas fuJcts a 1 hum1d1t.. , comme ceux en pierre : cc qui rend les Jogemcos plus faim. Aulli JC ne doute pas que cc fc une fore bonne mŽthode de rcvdr de briques, pofŽc.. de chamr, ks murs des rci-dc-chaulfŽcs du c™tŽ des apparrc1ucns, 50 D E L A D I ! T R I l3 U T I O N confl:ruits de ces matŽriaux. Il s'en fulloit bien que l'on prodigu‰t alors la pierre de raille comme de nos jours : on ne l'en1ployoit fouvenc qu'a l'extŽrieur & pour la dŽcoration d'un b‰timent, mais l'intŽrieur des murs Žcoit de briques ou de moitons. Peut-tre fera-t-011 obligŽ de revenir bient™t ˆ ces conftru8:ions, fur-tout dans cette Capitale & fcs environs. Il efl: feulement ˆ craindre qu'on ne s'en avife trop tard: je dis trop tard, parce qu'il efi nŽcelfaire dans les conftruŽbons en briques, d'exŽcuter en pierre quelques-unes des parties qui exigent le plus de folidicŽ, relles que les encoignures, les cha”nes, les jambes Žtrieres, & enfin les foadations : au lieu que .li l'on attend que les carrieres foienc totalement ŽpuifŽes pour avoir recours ˆ la brique, il s'en faudra bien que l'on b‰tilfe auili folidement qu'on le feroit , en alliant avec art l'une avÛc l'autre. La preuve de la bontŽ & durŽe des confl:ruB:ions n briques n'eft pas Žquivoque. Elle cft acccftŽc par une infinitŽ de b‰timens trs-anciens (a). Le Pantheon ˆ Rome, & les bains de Julien l' Apofl:at ˆ Paris, qui fub{ifl:ent depuis tant de fiecles, font b‰tis ainfi. Ces matŽriaux ont cela d'avantageux, qu'on peut les liaifonner Žga¥ lemenc avec du mortier ou du pl‰tre, qu'on peut revtir les murs qui en font fabriquŽs de ftuc, de dalles de pierre, ou enfin de tables de marbre ˆ la maniere des anciens. Tous les murs de la Ville d'Herculanum enfevelie fous le regne de Ti'cus, par les cendres du Vefuve, furent b‰ties en partie de briques recouvertes d'un fort enduit de poifolane lavŽ d'un blanc de chaux. On faic encore qu'en Ruffie, pays ou la pierre efl: rare, on fait des colonnades en briques avec leurs place-bandes, que l'on revtit d'une efpece d'enduit cornpofŽ de chaux, de fable fin, & de pl‰tre : ce qui imite alfez bien le ton de la pierre. En Perfe, o l'on ne b‰tie les maifons qu'en terre graife que l'on coupe ˆ volontŽ, & que l¥on fait fŽcher pendant quelque- (..) Carre la_ foli?it1 rcc..nnuc de la brique, les ..1urs qui en _fonc connruits , ont l'avantagede n :trc pas fuJcts a 1 hum1d1t.. , comme ceux en pierre : cc qui rend les Jogemcos plus faim. Aulli JC ne doute pas que cc fc une fore bonne mŽthode de rcvdr de briques, pofŽc.. de chamr, ks murs des rci-dc-chaulfŽcs du c™tŽ des apparrc1ucns, v r c r E u s E D E s Vx L L E s. 5r tems au foleil, on couvre les murailles d'une couche de mortier de chaux que l'on unie le plus que l'on peur: parmi cc mortier on mle du verd de Mofcovie & un peu de gomme pour rendre la. chaux plus gluante : en frottant les murs avec une groffe brolfe, on parvient ˆ les rendre brillans & lu if ans comme du marbre (a). Qui empcherait par quelques procŽdŽs femblables d'embellir les murs des maifons en briques, de faon ˆ ne le point cŽder pour le coup d'oeil ˆ celui des maifons en pierres ? Prefque roue eft encore ˆ raifonner dans la b‰tiffe. A R T I C L E s E p T I E M E. Pojfihiliti de conflruire les maifons , de maniere ˆ obvier aux incendies. DEPUIS long-tems l'on a dit avec raifon qu'il feroic ˆ defirer queel'on pžt profcrire le bois de la confuull:ion des b‰timens, pour mettre la vie & la fortune des citoyens ˆ couvert des incendies. Que de ravages ne caufent-ils pas! En effet, fans remonter ˆ des tems trop ŽloignŽs, il y a cent ans que prefque toute la Ville de Londres fur rŽduire en cendres : en 1721 , huit cens cinquante maifons furent bržlŽes ˆ Rennes en Bretagne: en 1728, foixante& quatorze rues de Coppenhague furent dŽvorŽes par les flammes. On a vu, foie ˆ Mofcow, foie ˆ Confiantinople, bržler ˆ diverfcs fois des parties de ces Capitales auOE confidŽrables que notre Faux. bourg faiot Germain ˆ Paris : de toutes parts on e!l: concinuellen1ent expofŽ ˆ ce redoutable flŽau. Il y a peu d'endroits, par exemple, o les incendies foient auffi frŽquents que dans la Capitale deel' Angleterre, au point qu'il s'efi: Žtabli plufieurs Chambres d' Alfurance., qui, moyennant un rede¥ vance annuelle par chaque maifon , l'affurent contre l'ŽvŽnement du feu, comme l'on affure un vailfeau, qui entreprend un voyage de long cours, contre les naufrages. ( a)Voyages de Tavernier, ton:, :a., pag. :a.s. Gij v r c r E u s E D E s Vx L L E s. 5r tems au foleil, on couvre les murailles d'une couche de mortier de chaux que l'on unie le plus que l'on peur: parmi cc mortier on mle du verd de Mofcovie & un peu de gomme pour rendre la. chaux plus gluante : en frottant les murs avec une groffe brolfe, on parvient ˆ les rendre brillans & lu if ans comme du marbre (a). Qui empcherait par quelques procŽdŽs femblables d'embellir les murs des maifons en briques, de faon ˆ ne le point cŽder pour le coup d'oeil ˆ celui des maifons en pierres ? Prefque roue eft encore ˆ raifonner dans la b‰tiffe. A R T I C L E s E p T I E M E. Pojfihiliti de conflruire les maifons , de maniere ˆ obvier aux incendies. DEPUIS long-tems l'on a dit avec raifon qu'il feroic ˆ defirer queel'on pžt profcrire le bois de la confuull:ion des b‰timens, pour mettre la vie & la fortune des citoyens ˆ couvert des incendies. Que de ravages ne caufent-ils pas! En effet, fans remonter ˆ des tems trop ŽloignŽs, il y a cent ans que prefque toute la Ville de Londres fur rŽduire en cendres : en 1721 , huit cens cinquante maifons furent bržlŽes ˆ Rennes en Bretagne: en 1728, foixante& quatorze rues de Coppenhague furent dŽvorŽes par les flammes. On a vu, foie ˆ Mofcow, foie ˆ Confiantinople, bržler ˆ diverfcs fois des parties de ces Capitales auOE confidŽrables que notre Faux. bourg faiot Germain ˆ Paris : de toutes parts on e!l: concinuellen1ent expofŽ ˆ ce redoutable flŽau. Il y a peu d'endroits, par exemple, o les incendies foient auffi frŽquents que dans la Capitale deel' Angleterre, au point qu'il s'efi: Žtabli plufieurs Chambres d' Alfurance., qui, moyennant un rede¥ vance annuelle par chaque maifon , l'affurent contre l'ŽvŽnement du feu, comme l'on affure un vailfeau, qui entreprend un voyage de long cours, contre les naufrages. ( a)Voyages de Tavernier, ton:, :a., pag. :a.s. Gij S'-n E L A D r s T 1l r B u T r o N Envain a-t-on fait dans tous les pays les mt:illeurs RŽglc-,,mens relativemcnc au feu. Les incendies fonc toujours ˆ-peu -prs Žgalement friquens, & l'on n'efi: parvenu qu'ˆ rendre les fecours un peu plus prompts. Auffi dans la confi:ruŽl:ion d'une nouvelle Ville, ne peut-on efpŽrer d'empcher de pareils accidens, qu'en coupant le mal par fa racine, c'efi:-a-dire, qu'en faifant en forte de fe paffer abfolument d.. bois de charpente pour la b‰tilfe des maifons. Peut-tre m'objeŽl:era-t-on qu'il y a des endroits o l'on efl: nŽceffitŽ de conHruire les b‰timens enr”Žrement en cl1arpenre, tantˆ caufe de la difficultŽ de pouvoir fe procurer de la pierre, que par rapport aux fccouffes des cremblemens de terre auxquels les rnaifons en bois rŽGfienc davantage. A cela il efi: aifŽ de rŽpondre; 1e¡. qu'au dŽfaut de pierre, il efi: par-roue poffible d'y fupplŽer par de la brique, v™ que dans tous les pays la nature oflrc des veines d'argile propre lt eu fabriquer, ainfi qu'il a ŽtŽ die dans l'article prŽcŽdent ; 2¡. qu'en fo fcrvant de bois prŽfŽrablement ˆ la pierre ou ˆ la brique par rapport aux tremblemens, c'efi manifefiemcnteŽviter un danger, pour tomber dans un autre : car le feu qui fe trouve dans les rnaifons, lorfque cc flŽau fe fait fentir, venant ˆ rouler dans les chambres, confume ce que les fecou.!fes one ŽpargnŽ; l'on fc;aic que lors du dernier dŽfafrre de Lifbonnee, le feu caufa incomparablement plus de dommages que le tremblement de terre. Toutes fortes de raifons doivent donc engager ˆ rŽformer l'aliment des incendies ; &: ce projc.. n'offre aucun obftacle quipuilfe empcher de l'effeŽl:ucr. A la place despans de bois, on peut f ubfticuer en toutes occafions :des murs en briques : au lieu deplanchers ˆ folive, il n'efi: pas moins poffible de confuuire des vožtes plattes auffi en briques, foie ˆ la maniere pratiquŽe aux Bureaux de la Guerre & des Affaires Žcran geres ˆ Ver failles, foie fuivant la mŽthode opŽrŽe aux baffe-cours du Ch‰teau de Bify, prs de Vernon en Normandie, foir enfin en prenant pour modele les S'-n E L A D r s T 1l r B u T r o N Envain a-t-on fait dans tous les pays les mt:illeurs RŽglc-,,mens relativemcnc au feu. Les incendies fonc toujours ˆ-peu -prs Žgalement friquens, & l'on n'efi: parvenu qu'ˆ rendre les fecours un peu plus prompts. Auffi dans la confi:ruŽl:ion d'une nouvelle Ville, ne peut-on efpŽrer d'empcher de pareils accidens, qu'en coupant le mal par fa racine, c'efi:-a-dire, qu'en faifant en forte de fe paffer abfolument d.. bois de charpente pour la b‰tilfe des maifons. Peut-tre m'objeŽl:era-t-on qu'il y a des endroits o l'on efl: nŽceffitŽ de conHruire les b‰timens enr”Žrement en cl1arpenre, tantˆ caufe de la difficultŽ de pouvoir fe procurer de la pierre, que par rapport aux fccouffes des cremblemens de terre auxquels les rnaifons en bois rŽGfienc davantage. A cela il efi: aifŽ de rŽpondre; 1e¡. qu'au dŽfaut de pierre, il efi: par-roue poffible d'y fupplŽer par de la brique, v™ que dans tous les pays la nature oflrc des veines d'argile propre lt eu fabriquer, ainfi qu'il a ŽtŽ die dans l'article prŽcŽdent ; 2¡. qu'en fo fcrvant de bois prŽfŽrablement ˆ la pierre ou ˆ la brique par rapport aux tremblemens, c'efi manifefiemcnteŽviter un danger, pour tomber dans un autre : car le feu qui fe trouve dans les rnaifons, lorfque cc flŽau fe fait fentir, venant ˆ rouler dans les chambres, confume ce que les fecou.!fes one ŽpargnŽ; l'on fc;aic que lors du dernier dŽfafrre de Lifbonnee, le feu caufa incomparablement plus de dommages que le tremblement de terre. Toutes fortes de raifons doivent donc engager ˆ rŽformer l'aliment des incendies ; &: ce projc.. n'offre aucun obftacle quipuilfe empcher de l'effeŽl:ucr. A la place despans de bois, on peut f ubfticuer en toutes occafions :des murs en briques : au lieu deplanchers ˆ folive, il n'efi: pas moins poffible de confuuire des vožtes plattes auffi en briques, foie ˆ la maniere pratiquŽe aux Bureaux de la Guerre & des Affaires Žcran geres ˆ Ver failles, foie fuivant la mŽthode opŽrŽe aux baffe-cours du Ch‰teau de Bify, prs de Vernon en Normandie, foir enfin en prenant pour modele les V I C I E U S E D E S V I L LE S, '>3 procŽdŽs qu'on employe pour leur ex6cution ˆ Lyon & dans le Rouffillon ; car il faut bien fe garder de juger de ces confl:ructions qui font excellences, fur quelques e1fais malheureux de ces forces de planchers faits ˆ Paris par des gens fans expŽrience : les mal-adroits ont plus d'une fois dŽcrŽditŽ les meilleures inventions. Pour rŽuffir ˆ leur exŽcution, il fam que les briques foienc de bonne qualitŽ, ainfi que Je pl‰tre; favoi r dŽrober avec art l'action de leur pouffŽe ; ne point fc piquer de faire leur courbure trop forbai1fŽe ; les conlhuirc fur des ceincres fuffifammenc folides, en fc gardant de les ™ter, comme l'on fait quelquefois, avant que le pl‰tre foie fec, ou aie opŽrŽ coute fon aŽbon; en un mot n'exŽcuter de pareils planchers que fur des murs qtii ne foient pas trop nouvellement maonnŽs. En attendanr que je traire de ces con!l:ruŽHons dans route leur Žtendue, il me fuffit pour le prŽfent de remarquer qu'en gŽnŽral leur exŽcution ayant ŽtŽ opŽrŽe ail leurs avec fuccs, peut remplacer, fans aucun douce, les planchers ˆ folives. Perfoane ne fauroit difconvenir que les toks ne puiifent ..tre Žgalement ŽxŽcucŽs en briques comme les planchers. Il en a ŽtŽ fait un trs-con!idŽrablc depuis peu pour terminer la nouvelle Halle au bled de Pa.ris: on travaille ˆ couronner de cetre maniere les nouveaux b‰rimens du Palais Bourbon : l'on fait auffi qu'il en a ŽtŽ b‰ti ˆ. Tonloufe & en plufieurs autres endroits qui rŽuffifŸ: nc trs-bien: ainfi les immenfes charpentes dont on furcharge le haut des maifons, & qui font les alimens 1es plus ordinaires des incendies, peuvent tre remplacŽes fans contredit par des com bles briquetŽs Il ne fauroic non-plus y avoir d'obfracles ˆ fupprimer totalement les co”cs des m..ifons, pour y fubfricuer des cerralfes: il n'y a qu' faon de les faire foliJes & lŽgeres ˆ la fois. Dans le grand nombre de celles qui font exŽcutŽes , il s'en trouve quelques-unes d'une con!lruŽl:ion qui ne laiffe rien ˆ defirer: je me propofe encore de donner dans la fuite de cet ouvrage, toujours en paratlele, qui D E L A D I s T R I B u T I O N S4 eH ma maniere de voir, les meilleurs modelcs en ce genre, afin de mettre ˆ mme de les rŽpŽter dans l'occafion. Quoique les bois de menuiferie ne foicm pas de la confŽquence de ceux de charpente pai-rapport aux incendies , fi l'on vouloit, on pourrait Žgalement y fupplŽer. Les portes, & les guichets des croifŽes fe peuvent fabriquer avec de lŽgers b‰tis ou grillages de fer plat , fur lef quels on fixeroit de part & d'autre des plaques de t™le ou de cuivre, fufceptibles d'tre doreŽs, cifelŽes & enfin enrichies tant qu'on le jugeroit ˆ propos. Les chailis des croifŽes peuvent auffi tre exŽcutŽs fans le fecours du bois. En I 7 13, il fut Žtabli ˆ E1Tone, ˆ fept lieues de Paris, une ManufaŽl:ure de chaffis de croifŽes en fer qui n'Žtoient pas plus lourds que ceux en bois: on donnoit ˆ ces fers tous les galbes & les profils que l'ou defiroic, ˆ l'aide d'un laminoir & de deux cylindres, dont l'un Žcoic profilŽ fur fa circonfŽrence. Il efr certain que de pareilles portes & croifŽes auroient l'avancage de pouvoir durer aucanc que le b‰timent, & mme de n'tre pas fujettes ˆ fe dŽjeter comme celles en bois. Il n'y a pas jufqu'aux: parquets de menuiferie qui ne pui1Tcnt tre avanrageufement remplacŽs, d'aucant qu'ils ne fervent que de nids ˆ rfltS & de rŽceptacles aux vents-coulis. Outre les carreaux de terre Cl!ëte, de pierre & de marbre qui font en ufage, quelle difficultŽ y atiroit-il pour les appartemens diftinguŽs, de faire fur les vožtes en brique, une aire de deux-pouces de mortier & pl‰tre, dans lequel on incorporeroic quantitŽ de petits cailloux fufceptibles de recevoir le poli. On voit ˆ Venife & dans plufieurs Vil les d'Italie, de femblables parquetages qui font trs-apparens, & qui imitent trs-bien le marbre, faris en avoir la fra”cheur: ils ont feulement le dŽfagrŽmenc de fe gerfer, par la raifon qu'ils font affis fur des planchers ˆ folive; mais U eft Žvident que s'ils Žroient faits fur de-s vožtes en briques, ces gerf ures n'auroient pas lieu, & alors on auroit dc\ parquets faciles ˆ approprier & du coup-d'oeil le plus agrŽal:le Jl eft donc palpable qu'on peut vŽrir-ablement exŽcuter des mai.,. V I C I B U S E D E S V 1 L t E s.) ) fons entieres fans le fecours du bois , lcfquelles dureraient Žvidemment plus que les autres, & feroient bien moins fujettes ˆ rŽparations, vž que le bois n'a qu'un pŽriode. A la faveur de cette fuppreffion, il rŽfulteroic qu'il n'y auroit plus ˆ redouter aucun embrafemenc de confŽquence dans une Ville: chacun feroit affurŽ de conferver fes maifons & de les tranfrnettre ˆ fcs hŽritiers. Le feu des cheminŽes occafionnŽ par la "nŽgligence ˆ les faire ramoner, ne produiroic femblablement aucun effet capable d'allarmer. On pourroit mme ds-ˆ-prŽfenc dans nos maifons aŽl:uelles tre dŽlivrŽ pour jamais de toute inquiŽtude ˆ cet Žgard, il ne faudroic pour cela que placer ˆ l'entrŽe du tuyau de chaque cheminŽe, un peu au-de/fus de fa tablette, une plaque de t™le difpofŽe en forme de trape ; en cas d'ŽvŽnement, il ne s'agirait que d'abai.OEer cette plaque; alors l'air de la chambre & celui du tuyau de la cheminŽe n'ayant plus de communication, la fuie enflammŽe ferait nŽce.OE airement prŽcipitŽe fur-le-champ par le poid de l'air fupŽrieur, & il n'en rŽfulteroic aucun accident : fai toujo11rs defirŽ qu'un moyen auOE fimple & donc le bon effet e.fi reconnu, fžt adoptŽ gŽnŽralement. Ainfi en profcrivanc les bois de charpente , de la confhuŽl:ion des b‰cirnens d'une nouvelle Ville, fes habicans jouiro•ent de la fatisfaŽl:ion d'tre en fžretŽ contre un fi redoutable flŽau. AR T r c L E HuI T x E :M E, Fontaines domeftiques, ˆ l'aide def01c:nable ˆ la Ca¥ 11 de Sa 11,uJ..fiŽ, 4. 10ôs les Arna:cun l w1 coë',, 64 D l! :t A D I S T R I D U T I O N en particulier, e'efi: ce qu'il n'cfl: gucres poffib:e, attendu qne 1e.. pofitions des V tlles fe modifient d'une infinitŽ de faons, & que cc qui convient ˆ l'une, ne fauroir convenir ˆ. une autre. L'effenticl feroit de confidŽrcr les cbJcts dans le grand, fuiv:u1c toutes ls combiuaifons qu¥its P"Ÿ\ l!llt recevoir pour opŽrer l'utilicŽ publique, la propretŽ, la falubricŽ, en un mot pour rec- ¥¥rcours gŽnŽral pour le plan de hidite Viller.. de PŽtcr..bourg. Pour que rour fc: fa.Ife dansr Èrl'ordre & que fcs Concourans Coienc btcu pcr., fuad.!s que la bonne foi Ile 1.1 jullicc Cc,tlqr" dŽcideront du mŽrite & du ta lcnc , il fera ,. ponŽl:ucllcmcm obfervŽ cc qui fLLic. " bien dŽraillŽ &c bien circonnanciŽ de tout.. n [es parti..$, I. "Tous ceux qui voudront a,-oir part ..u cou" cours, cnvcrrom prendre un plan de la Y illc " de l'etersbourg celle qu'elle elt aŽl:ucllcmcnr, ,, qui leur fera dŽlivrŽ par ladite CommiBion " ˆ qui on lailëcra un rccu dudit plan , lignŽ .. :1ducllcmcnr ¥ le rnctllcut or.Ire &: la rlus ., parfaite b,trmonic que faire fc pourr;> , t:mt Èrponr l'utile , que pour l'agrŽable , & gŽnŽ .. ralŽmc11t pour tout cc q;1i doit totrr dansr.. la dŽcoration d'une graudc Ville Capitale. '1 Dans le fecond plan, les Concourans auront ., la ltbcrrŽ crqere de faire 1.t. V1llcr, & de la 1> dŽcorer comme ils le jugcroiic ˆ propos, pourr,. lt1i J,mner fa magnificence que doit avoirunc " grand: & hdle c..p1tale, en dŽcacha11t cout> jours l.l Vtll.. de< Fauxbourgs par d..s limites "' co:wc¥,ablcs. Il ne dMi... c point _I' Autc1.1r j lad.itc ..arque ferar¥rparcagc, c'dl-ˆ-dirc ¥ que le plan & le rat..rv focincment en portera une moiriŽr, & le cou" pon qu'il.. en auront follfiraic, l'autre.rV, ,, La Commiilion ayant rc..1 les plans, le$ " marquera cous par lettres alphabfoqucs> Il.. " les expofera, avec leurs :aifonnemcns y joint, Èrpendant quinze jours dans un lieu convcna¥r" bic , o cous les ArchiceŽtcs & Amateurs ci" c!c!fos !llCnttonnŽs auront la libertŽ Je venirr11 matin & foir le& examiner. lb remarque., ront les plans qui leur plairont le micUY , È en exceptant comefois les leurs : ils mettrontr,, par Žcrir les raifons pour kfquellcs ,ls prŽfŽ" rcnt reis plaus, & dŽt:tillcrom les endroits der,, ces plans propres :i, tre ex..cutŽ;. Ils <:nverrontr È ˆ l.l Corn million k ”ecoud. tatfonncmrnt dansr., uti paquet c:tch..tŽ $! fans fig11aiurc,po11rq_u'on È ne facbc pas de 9ui 11 vienr. li n'y aura quer" cC:U)'. dont les plaas ferout expofŽs qui pour¥r È ront donner par Žcrit leur jugeruenr (ur lc:1r,) autres.rV I. " La Commiffion ayant rc..u ces ll:conds ,. rn.ifonuemcus & ayant eicanunŽ avec la plus ,, forupulcufe exaŽtirude cous les plans avec; ,, le ars raifonneme.ns , Cc dŽcidera pour ceux È fculs qui paroluont dtgne.s d'..tre prŽfŽrŽs ,r È &: s'Žtanr prŽalablement nmoi. de l'approba- tifiet 64 D l! :t A D I S T R I D U T I O N en particulier, e'efi: ce qu'il n'cfl: gucres poffib:e, attendu qne 1e.. pofitions des V tlles fe modifient d'une infinitŽ de faons, & que cc qui convient ˆ l'une, ne fauroir convenir ˆ. une autre. L'effenticl feroit de confidŽrcr les cbJcts dans le grand, fuiv:u1c toutes ls combiuaifons qu¥its P"Ÿ\ l!llt recevoir pour opŽrer l'utilicŽ publique, la propretŽ, la falubricŽ, en un mot pour rec- ¥¥rcours gŽnŽral pour le plan de hidite Viller.. de PŽtcr..bourg. Pour que rour fc: fa.Ife dansr Èrl'ordre & que fcs Concourans Coienc btcu pcr., fuad.!s que la bonne foi Ile 1.1 jullicc Cc,tlqr" dŽcideront du mŽrite & du ta lcnc , il fera ,. ponŽl:ucllcmcm obfervŽ cc qui fLLic. " bien dŽraillŽ &c bien circonnanciŽ de tout.. n [es parti..$, I. "Tous ceux qui voudront a,-oir part ..u cou" cours, cnvcrrom prendre un plan de la Y illc " de l'etersbourg celle qu'elle elt aŽl:ucllcmcnr, ,, qui leur fera dŽlivrŽ par ladite CommiBion " ˆ qui on lailëcra un rccu dudit plan , lignŽ .. :1ducllcmcnr ¥ le rnctllcut or.Ire &: la rlus ., parfaite b,trmonic que faire fc pourr;> , t:mt Èrponr l'utile , que pour l'agrŽable , & gŽnŽ .. ralŽmc11t pour tout cc q;1i doit totrr dansr.. la dŽcoration d'une graudc Ville Capitale. '1 Dans le fecond plan, les Concourans auront ., la ltbcrrŽ crqere de faire 1.t. V1llcr, & de la 1> dŽcorer comme ils le jugcroiic ˆ propos, pourr,. lt1i J,mner fa magnificence que doit avoirunc " grand: & hdle c..p1tale, en dŽcacha11t cout> jours l.l Vtll.. de< Fauxbourgs par d..s limites "' co:wc¥,ablcs. Il ne dMi... c point _I' Autc1.1r j lad.itc ..arque ferar¥rparcagc, c'dl-ˆ-dirc ¥ que le plan & le rat..rv focincment en portera une moiriŽr, & le cou" pon qu'il.. en auront follfiraic, l'autre.rV, ,, La Commiilion ayant rc..1 les plans, le$ " marquera cous par lettres alphabfoqucs> Il.. " les expofera, avec leurs :aifonnemcns y joint, Èrpendant quinze jours dans un lieu convcna¥r" bic , o cous les ArchiceŽtcs & Amateurs ci" c!c!fos !llCnttonnŽs auront la libertŽ Je venirr11 matin & foir le& examiner. lb remarque., ront les plans qui leur plairont le micUY , È en exceptant comefois les leurs : ils mettrontr,, par Žcrir les raifons pour kfquellcs ,ls prŽfŽ" rcnt reis plaus, & dŽt:tillcrom les endroits der,, ces plans propres :i, tre ex..cutŽ;. Ils <:nverrontr È ˆ l.l Corn million k ”ecoud. tatfonncmrnt dansr., uti paquet c:tch..tŽ $! fans fig11aiurc,po11rq_u'on È ne facbc pas de 9ui 11 vienr. li n'y aura quer" cC:U)'. dont les plaas ferout expofŽs qui pour¥r È ront donner par Žcrit leur jugeruenr (ur lc:1r,) autres.rV I. " La Commiffion ayant rc..u ces ll:conds ,. rn.ifonuemcus & ayant eicanunŽ avec la plus ,, forupulcufe exaŽtirude cous les plans avec; ,, le ars raifonneme.ns , Cc dŽcidera pour ceux È fculs qui paroluont dtgne.s d'..tre prŽfŽrŽs ,r È &: s'Žtanr prŽalablement nmoi. de l'approba- tifiet v r c I x u s E n .! s V r r. r. .! s. 6-; tHier les inconvŽniens produits par les nombreufcs habitations: un homme de gŽnie voie fouvenc des reffources , o d'autres n'appere:oivenc que des difficultŽs, des obfi:acles, des impo!Iibi JicŽs. Quand une fois le plan d'une Ville feroic fuffifamment mŽditŽ, peu-ˆ-peu on palferoic ˆ fon exŽcution, non pas en abattant , c-0rnme on pourroic le croire, toutes fcs maifons; mais en ordonnant qu'ˆ mefure qu'il Cc feroic de nouvelles confiruŽbons , elles fufI'enc dirigŽes fuivanc l'arrangement pro jetcŽ : en confŽquence, il ne foudroie pas que l'on perm”t de rŽtablir ou d'entretenir aucun b‰timent qui pžt le contrarier, & faire durer les chofeseplus long-cems qu'elles ne durent naturellement.e Cette feule dŽfenfc opŽrcroit les embelliffmens propofŽs en pel.l de tems, & changeroit trs-prompcemenc la face d'une Ville; au lieu qu'en lailfant chacun le ma”tre de rŽtablir fans ccJfc fon b‰timent, & d'y faire ˆ volontŽ des repnfes par dc1fous-oeu He, pmais on ne verra jour ˆ effeŽl:uer fa rcŽl:ificacion; & nos demeures refieronc cc qu'elles font, ˆ moins qu'on ne veuille dŽpcnfer des fomrnes immenfcs. La Ville de l'vlctz, donc la plus grande partie a ŽtŽ reŽifiŽe fuivanc un nouveau plan depuis une vingtaine d'annŽes, ne s'efi jamais conduite que par ces principes, & il n'elt pas concevable avec quelle facilitŽ & cŽlŽritŽ cous fes changemens fe font opŽrŽs & s'operent encore journellcmenr Pour y rŽuOEr, il n'a fallu que faire revivre une Ordonnance de Henri IV, qui dŽfend de recon!l:ruire ou de rŽtablir cour ce qui fo trou\Ccra en faillie, ou dan:. les all1gnemcns arrtŽs pour ,. tion de (11. MajcfiŽ , annoncera les plans 1ui 11 vŽs, outre l'honneur de voir leur ouvrage co14¥ ., ;rnront ŽtŽ approuvŽs: alors on apportera es ÈroonŽ, feront prff..rablcmenr employŽs danso,, coupons, pour etrc confrontŽs & Cc fane ., l'exŽcution du projet c1-ddfus expliquŽ, &:o., rcconnoitre pour Auteurs dcCdics plans ap-., que ceux dont les plans n'auronr point Žto 1" prouvŽs. È applaudis, ne perdront point leur rems ¥ V I I. ., vu qu'ils feront tndemnifŽs par une gratin¥ È canon proportionnŽe ˆ lc,ir ouvrage. ,. Pour encourager & Žchauffer l'Žmulauoo Cc Profptflus a ŽtŽ publiŽ ˆ S. Ntcnbourg .. des Concourans , la Commiflion les prŽvient le 1+ Novcl\lbrc 17, J. "' 9.ue cc111 ˆonr ks plans auront ŽtŽ approu: l ¥ 66 D E L A D I S T R I B U T I O N les embclliffemcns des Villes (a). Il n'efr pas douteux qu'en inutam le procŽdŽ de Metz, pour la re8:ificacion des plans des CitŽs, on peut fe flatter d'un femblable fuccs. Ce que nous aurions commencŽ, nos defcendans l'achcveroient, & nous auroienc l'obligation de les avoir mis fur la voie pour les rendre auffi heureux qu'ils peuvent l'tre dans leurs habfrations. Au furplus, ct: n'efr que de la fa..on de penfer des Monarques & de leurs Minifues, qu'on peut ef pŽrer de femblables bienfaits. Tous ces travaux devant tre en grande partie enfcvelis fous terre, peuvent ne pas paro”tre, au premier coup d'oeil, auffi capables d'illufrrer un Souverain qui les ordonneroic, que des Ždifices 1\ colonnades, que des monumens fomptueux, ou que des ouvrages de fafre & de magnificence ; mais aux yeux de la raifon & du petit nom- bre de ceux qui apprŽcient les chofes par les avantages rŽels qu'ils L&0 procurent , & dont la voix dŽcide la rŽputation des Princes , ce feroic des dŽpcnfrs vŽrirnblcmenc louables, & qui cara8:Žriferoient un Roi ami de l'humanitŽ & du bonheur de fes Sujets. On parle toujours avec vŽnŽration de Tarquin l'ancien, qui fic faire les Žgouts de Rome : on fe fouvienc de M..ris, qui lie exŽcuter tous les canaux qui procurent encore, aprs tant de fiŽcles , la fertilitŽ ˆ l'Egypte : on les cite l'un & l'autre comme les bienfai- teurs de leur peuple; au lieu qu'on ignore les noms de prefque tous ceux qui n'ont ordonnŽ que des monumens de vanitŽ, inu- tiles, pour la plžpart, ˆ la vraie fŽlicitŽ des hommes. (a)Code de la Voisic, HCJT ¥ ¥ 66 D E L A D I S T R I B U T I O N les embclliffemcns des Villes (a). Il n'efr pas douteux qu'en inutam le procŽdŽ de Metz, pour la re8:ificacion des plans des CitŽs, on peut fe flatter d'un femblable fuccs. Ce que nous aurions commencŽ, nos defcendans l'achcveroient, & nous auroienc l'obligation de les avoir mis fur la voie pour les rendre auffi heureux qu'ils peuvent l'tre dans leurs habfrations. Au furplus, ct: n'efr que de la fa..on de penfer des Monarques & de leurs Minifues, qu'on peut ef pŽrer de femblables bienfaits. Tous ces travaux devant tre en grande partie enfcvelis fous terre, peuvent ne pas paro”tre, au premier coup d'oeil, auffi capables d'illufrrer un Souverain qui les ordonneroic, que des Ždifices 1\ colonnades, que des monumens fomptueux, ou que des ouvrages de fafre & de magnificence ; mais aux yeux de la raifon & du petit nom- bre de ceux qui apprŽcient les chofes par les avantages rŽels qu'ils L&0 procurent , & dont la voix dŽcide la rŽputation des Princes , ce feroic des dŽpcnfrs vŽrirnblcmenc louables, & qui cara8:Žriferoient un Roi ami de l'humanitŽ & du bonheur de fes Sujets. On parle toujours avec vŽnŽration de Tarquin l'ancien, qui fic faire les Žgouts de Rome : on fe fouvienc de M..ris, qui lie exŽcuter tous les canaux qui procurent encore, aprs tant de fiŽcles , la fertilitŽ ˆ l'Egypte : on les cite l'un & l'autre comme les bienfai- teurs de leur peuple; au lieu qu'on ignore les noms de prefque tous ceux qui n'ont ordonnŽ que des monumens de vanitŽ, inu- tiles, pour la plžpart, ˆ la vraie fŽlicitŽ des hommes. (a)Code de la Voisic, HCJT ¥ V I C I E U S E D E S V I t L t S. E X P L I C A T I O N D E S F I G U R E S. La Planche I reprŽfente le plan d'un Carrefour de la Ville projettŽe a-vec l'arrangement, Joit des Rues., foit des Quais. A, ChauffŽe garnie de petits pavŽs, pour faciliter le trait des chevaux. B, B, Chemins le long des maifons pour les gens de pied , fŽparŽs chacun de la chauffŽe par un ruiffeau F. C, Carrefour donc les angles font arrondis. D, Fontaine publique environnŽe da bornes,pour mettre les Por¥ teurs-d'eau ˆ l'abri des voitures : au-deffous de chaque robinet, font de petites ouvertures, pour faciliter le furplus des eaux de tomber dans l'aqueduc fožterrain,fans fe rŽpantdre fur la chauffŽe. E, Bornes"placŽes prs des rui1fcaux en-deˆ de la chauffŽe, pour mettre les habitans ˆ couvert de tout accident de la part des voicures: il y a du c™tŽ des maifons de doubles colliers de fer, fcellŽs dans ces bornes, lefquels font defrinŽs ˆ recevoir des perches. G, Quai bordŽ, tant du c™tŽ des maifons que du parapet, de grands pavŽs, candis que fon milieu efr garni de petits pavŽs : il cf!: ˆ obferver que les ponts feraient difrribuŽs comme les rues, avec deux chemins de niveau le long des parapets, fŽparŽs de la chauffŽe par des bornes. R, Riviere avec des trotoirs ˆ fleur d'eaus, le long des murs de.. quais, pour refferrer fan lie lors des baffes eaux. I, Lanternes pour Žclairer les rues : elles font adoffŽes aux mai .. fons, & placŽes en Žchiquier, c1efl:-ˆ-dire, alternativement l'une d'un c™tŽ & l'autre de l'autre. J(, K, Lignes ponŽl:uŽes, qui indiquent, fous les rues, la po.. fition des cloaques ou aqueducs fožterrains defrinŽs ˆ rec.. I ij V I C I E U S E D E S V I t L t S. E X P L I C A T I O N D E S F I G U R E S. La Planche I reprŽfente le plan d'un Carrefour de la Ville projettŽe a-vec l'arrangement, Joit des Rues., foit des Quais. A, ChauffŽe garnie de petits pavŽs, pour faciliter le trait des chevaux. B, B, Chemins le long des maifons pour les gens de pied , fŽparŽs chacun de la chauffŽe par un ruiffeau F. C, Carrefour donc les angles font arrondis. D, Fontaine publique environnŽe da bornes,pour mettre les Por¥ teurs-d'eau ˆ l'abri des voitures : au-deffous de chaque robinet, font de petites ouvertures, pour faciliter le furplus des eaux de tomber dans l'aqueduc fožterrain,fans fe rŽpantdre fur la chauffŽe. E, Bornes"placŽes prs des rui1fcaux en-deˆ de la chauffŽe, pour mettre les habitans ˆ couvert de tout accident de la part des voicures: il y a du c™tŽ des maifons de doubles colliers de fer, fcellŽs dans ces bornes, lefquels font defrinŽs ˆ recevoir des perches. G, Quai bordŽ, tant du c™tŽ des maifons que du parapet, de grands pavŽs, candis que fon milieu efr garni de petits pavŽs : il cf!: ˆ obferver que les ponts feraient difrribuŽs comme les rues, avec deux chemins de niveau le long des parapets, fŽparŽs de la chauffŽe par des bornes. R, Riviere avec des trotoirs ˆ fleur d'eaus, le long des murs de.. quais, pour refferrer fan lie lors des baffes eaux. I, Lanternes pour Žclairer les rues : elles font adoffŽes aux mai .. fons, & placŽes en Žchiquier, c1efl:-ˆ-dire, alternativement l'une d'un c™tŽ & l'autre de l'autre. J(, K, Lignes ponŽl:uŽes, qui indiquent, fous les rues, la po.. fition des cloaques ou aqueducs fožterrains defrinŽs ˆ rec.. I ij 68 D E L A D I S T R I B U T I O N' voir les ordures : on peut remarquer que leurs divers embran.; chemens, foie du c™tŽ des quais', foie dans les carrefours, font dirigŽs vers le courant de la riviere, & de faon que rien ne pui.lTe contrarier leur Žcoulement. L, L, Lignes ponŽl:uŽes exprimant la pofition du grand cloaque placŽ fous les quais, defiinŽ ˆ la dŽcharge des cloaques K, & ˆ porter les immondices au-dehors de la Ville, au-de.ffous du courant de la riviere. M, Efpcce de puits d'environ deux pieds de diametre, fermŽ avec un couvercle de pierre armŽ de fer, & ayant un anneau au mi¥ lieu pour le lever, lorfqu'il s'agiroir de jeter par-lˆ les ordures tous les matins. N, Petits conduits placŽs dans les rui.ffeaux pour l'Žcoulement des eaux dans l'aqueduc fožcerrain, & empcher qu'elles ne s'y a.ffemblent. áo, 0, Lignes ponŽtuŽes exprimant la dire8:ion par-deffous lepavŽ des foffes d'aifance P, & leur Žcoulement dans l'aqueduc. Q, Tuyaux de def cente pour les eaux des toits. R, Ruiffeau d'une des cours, difpofŽ de maniere ˆ diriger l'Žcou¥ lement des eaux ˆ travers les latrines P. S; Fontaine domefl:ique defiinŽe ˆ raffembler l'eau de pluie. T, Lieux communs pour les befoins publics. P, V, Maffes de maifons. 'La Planche I 1 fait -voir en profil la largeur d'une Rue , avec la conflruŽtion des Bt2.timens E L A D I S T R I !B U T I O N, &c, Q, Profil d'une autre maifou cou.ltruire fans bois de charpente; avec un toit plat & un chenau : fcs planchers feroient aufii exŽcutŽs en briques. R, Coupe des lat1áines. S, SiŽge de commoditŽ. T, Foffe peu profonde & difpofŽe en ,pente. 1 V, Petit rŽfervoir ˆ l'u fage des latrines, & pouvant fe ren1plir de lui-mme par le moyen de l'eau des toits. IX, Tuyau des latrines difpofŽ en pence fur uu petit ma!l"'tf de maonnerie, abouciffant d'une part dans l'aqueduc au-de/fou$ des banquettes F, & de l'autre dans le bas de la fo1fe T. Y, Autre cuyau dirigeant coutes les eaux des ruilfeaux de la cour, ˆ travers la fo.lfe T, ˆ delfein de laver concinuellement cet endroit. 'Z, Fontaine domeftique deillnŽe ˆ.raffembler l'eau de pluie pour la boilfon : elle cft fablŽe, faice en bois cerclŽ de fer, & couverte d'un bon enduit, avec une pecice porte vers le bas dan1t laquelle eft une cannule de bois . . fi,Tuyau de conduite dirigeant l'eau des toits vers la fontaine t pour la remplir quand on le jugerait ˆ propos. - s ,, ., .. "' 14 r " - CHAPITRE SECOND. Dijfercation fia les proportions gŽnŽrales des ordres d' Archi.. tellure, oz} l'on fait -voir jufqu' ˆ quel point il efl poffible de les dŽterminer. LE s propol'tions font ce qui confiicue le beau cffendcl de l'ArchitcŽlure. S'il Žtoit poffible de parvenir ˆ les dŽterminer, de ma.. nicrc ˆ prodLJre dans cous les cas Pafpefr le plus agrc.:able, on pourroic affurer que cec ai-c feroic arrivŽ au plus haut dŽgrŽ de pcrfoŽl-ion auquel il puiffo prŽtendre. Perfonnc n'ignore combien de , olumcs ont ŽtŽ Žcrits ˆ cc fujcr, & que dans tous les temps les prcmic:rs ArchiteŽtcs fc font exercŽs fur cerce importante ma¥ ticrc, fans avoir pu s'accorder, & rien fi,uucr d'univcrfcllemenc applaudi. Ainfi une differraon qui tend ˆ faire voir jufqu'ˆ quel point on peur ef pŽrer de fixer les proportions par la comparaifon des ccntarives qui ont ŽtŽ fuites jufqu'ˆ prŽfcnc, ne fauroic tre que trs-incŽreffante pour les progrs de l' ArchiteŽlure. Pour y parvenir, nous allons fuivre les proportions dans leur origine, les envifager fui vanc cous leurs rapports, par cc qu'on a fuir, juger de cc qu'on auroic dž faire, & enfin nous forons voir que ce n'dl: qu'en concdianc le gožt & le jugement, qu'on peut rŽuffir, linon \ les fixer inva.riablcmcnc, du moins h. trouver des moyens d'approxin1ation capables de tenir }icu dans la pratique d'un<-rigo reufe prŽcifion jufqu'ici fi inutilement cherchŽe. Cc furent \ raifcmblablement les troncs d'arbres qui f ouccnoienc les toits des anciens b‰rimens, qui fourn.irent la pcnfŽc des premiercs colonnes de pierre & de marbre dont on les dŽcora par la fuilc, &. non la proportion humaine, comme quelques-wis l'onc prŽccuduire un effet agrŽable. Pour y rŽu!fu-, voici comme nous penfons qu'on pourl'oic s'y prendre. Ce feroit de s'en tenir aux trois ordres Grecs, parce qu'ils fuffifent dans tous les cas , & font relatifs aux trois manieres de b‰tir, folide, moyenne & dŽlicate. Car les deux autres ordres qu'on f a joint n'en font qu'une in.lipide imitation, & ont ŽtŽ caufe de toutes les licences qui ont fait dŽgŽnŽrer l'ArchiceŽture fous les EmFercurs. En cQnfidŽrant donc chacune ..e ces crois manieres fous deux n x L'A R c H r 't E c T u R ... 8 r 'deux dŽnominations particulieres, l'une !impie & m‰le, & l'autre ŽlŽgante ou plus riche, on parviendroit ˆ avoir en quelque forte fix faons d'arranger les ordres. Ainfi on auroit deux Doriques, deux Ioniques , deux Corinthiens. Le caraŽtere de chaque ordre feroic difiinŽt comme ˆ l'ordinaire, mais chacune des deux efpcces diffŽrcroit par plus ou moins de fimplicitŽ. Il n'y auroit qu'ˆ approprier ˆ cesordres coutes les proportionsles plus univerfcllementapplaudies, & les divers membres d' ArchiteŽture dont le bon effet de l'exŽcution a cimentŽ la rŽputation, on parviendroit ˆ avoir non-feulement tout ce qui e!l: nŽce1fairc pour varier les ordonnances, mais encore un guide fžr, ˆ l'aide duquel on ne pourrait rifquer de fe tromper fenfiblement. Le choix parmi les ordonnances d'ArchiteŽture antiques fe rŽduirait ˆ un petit nombre; car il y en a trs-peu qui mŽritent d'tre imitŽes ; ˆ l'exception peut-tre des crois colonnes de Campo -vaccino, du portique de la Rotonde, de l'ordre d11 temple de Mars le Vengeur, des profils du thŽ,1crc de Marcellus, & de quel qu'autres femblablcs, la plus grande partie n'efi: gueres digne de fervir de modeles , & doit tre plut™t regardŽ comme autant de fingularitŽs vicieufes, plus capables de corrompre le got que de le former. Dans les ruines de la Grcce, il n'y a pas un profil, ni un dŽtail intŽre1fanc d'Archite&urc dont on puiffe fe promettre de fair<.: ufage avec fuccs en exŽcution ; mais dans celles du temple de 13.ilbec & du palais du Soleil ˆ Palmyre, on remarque par endroits des ordonnances d'ArchireŽlure, des profils, des dŽtails d'orno. mens d'un gout exquis, & donc avec difccrncmcnt il feroit pofftblc de faire des choix trs-avantageux. Parmi les ArchireŽles modernes qui one travaillŽ fur les ordres, & qui ont pris l'antique pour modclc, tels que Palladio, Vignole, & quelquefois Scamozž, il y a auffi quelques proportions gŽnŽrales & plufieurs profils admirables qu'on peut adopter. Nous n'avons garde d'en dire autant des ordonnances d'Archi.. i:eŽl:ure compofŽes par Barbaro, Scrlio, Alberti, Cataneo, Bul-. L 8.z D E S p R O P O R T l O N Slant, Viola & Philibert de Lormes: leurs manieres feches & mef_. quines dont on peut juger dans le livre des Parallclcs de Chambray, ne mŽritent aucune attention, & doivent les faire regarder comme nulles pour notre objet. Le cours d'ArchiceŽl:ure de: Franois Blondel (a) qui renferme rantd'excellens prŽceptes, offre en gŽnŽral fur les ordres des difcuf.. fions plus favantes qu1appropriŽes ˆ l'ufage ordinaire; auffi n'a-t-il fait aucun feŽl:aceur. Il en efi de mme du traitŽ des ordonnances des colonnes foivant la mŽthode des anciens de Perrault, o il propofe pour regle gŽnŽrale une moyenne proportionnelle entre le plus & le moins de routes les proportions antiques: fyfime que perfonne n'a adoptŽ, parce qu'il n'efi pas vrai que cette moyenne proportionnelle pui!fe produire, dans tous les cas, l'effet le plus agrŽable, & foie toujours le vŽritable point de perfeŽl:ion. En fuivant notre penfŽe,le Dorique fimple (figure 1, Pl. III), feroit, ˆ quelques changcmcns prs, le Tofcan de Vignole, fept diametres de ha.uteur ; entablement le quart ; piŽdefl:al le tiers. Cette proportion rŽuffit parfaitement dans plufieurs Ždifices. Il n'y auroic qu'ˆ retl:ifier la gueule pendante du foffite du larmier de la corniche de l'entablement , ne donner qu'un feptieme de diminution au haut du fžt de la colonne, changer la corniche de fon piŽdefial, compofŽe d'un filet & d'un talon qui eH mefquine, en une plinte, un filet & un cavet, enfin Žlever un peu fon focle: on auroit un ordre rufiique ˆ-peu-prs parfait. Pour l'ordre Dorique ornŽ ( figure 2-, Planche III), on peut adopter encore le Dorique de Vignole, qu'il a imitŽ de plufieurs exemples aniciques. Il a huit diamerres d'ŽlŽvation: fon entablement efl: auffi le ql\.lart & fon piŽdeflal le tiers ; avec quelques reŽbficarions d'aprs les autres Doriques , & en ne diminuant fur-toue fa (a)On e!t f‰chŽ de remarquer dans cet Ouvrage qu'apr..s avoir donn.., tome II, q11atriemepartie, page 664, tous les dŽca ils de la porte Saint Denis, monument fupŽrieur ˆ cout cc que lesanciens one jamais fait en cc genre, Franois Blondel propofc en paralklc uo arc dt triomphe de fa compolition, du plus m..uvais go”tt & fans aucune proportion ; on cil prcfque tcmŽ dec:oe, en la voyant, <3u'cllc ne ”5auwit ,rc d11 mme Auu:ar; tanc le co.ntra!lc cet fraPl'am. 8.z D E S p R O P O R T l O N Slant, Viola & Philibert de Lormes: leurs manieres feches & mef_. quines dont on peut juger dans le livre des Parallclcs de Chambray, ne mŽritent aucune attention, & doivent les faire regarder comme nulles pour notre objet. Le cours d'ArchiceŽl:ure de: Franois Blondel (a) qui renferme rantd'excellens prŽceptes, offre en gŽnŽral fur les ordres des difcuf.. fions plus favantes qu1appropriŽes ˆ l'ufage ordinaire; auffi n'a-t-il fait aucun feŽl:aceur. Il en efi de mme du traitŽ des ordonnances des colonnes foivant la mŽthode des anciens de Perrault, o il propofe pour regle gŽnŽrale une moyenne proportionnelle entre le plus & le moins de routes les proportions antiques: fyfime que perfonne n'a adoptŽ, parce qu'il n'efi pas vrai que cette moyenne proportionnelle pui!fe produire, dans tous les cas, l'effet le plus agrŽable, & foie toujours le vŽritable point de perfeŽl:ion. En fuivant notre penfŽe,le Dorique fimple (figure 1, Pl. III), feroit, ˆ quelques changcmcns prs, le Tofcan de Vignole, fept diametres de ha.uteur ; entablement le quart ; piŽdefl:al le tiers. Cette proportion rŽuffit parfaitement dans plufieurs Ždifices. Il n'y auroic qu'ˆ retl:ifier la gueule pendante du foffite du larmier de la corniche de l'entablement , ne donner qu'un feptieme de diminution au haut du fžt de la colonne, changer la corniche de fon piŽdefial, compofŽe d'un filet & d'un talon qui eH mefquine, en une plinte, un filet & un cavet, enfin Žlever un peu fon focle: on auroit un ordre rufiique ˆ-peu-prs parfait. Pour l'ordre Dorique ornŽ ( figure 2-, Planche III), on peut adopter encore le Dorique de Vignole, qu'il a imitŽ de plufieurs exemples aniciques. Il a huit diamerres d'ŽlŽvation: fon entablement efl: auffi le ql\.lart & fon piŽdeflal le tiers ; avec quelques reŽbficarions d'aprs les autres Doriques , & en ne diminuant fur-toue fa (a)On e!t f‰chŽ de remarquer dans cet Ouvrage qu'apr..s avoir donn.., tome II, q11atriemepartie, page 664, tous les dŽca ils de la porte Saint Denis, monument fupŽrieur ˆ cout cc que lesanciens one jamais fait en cc genre, Franois Blondel propofc en paralklc uo arc dt triomphe de fa compolition, du plus m..uvais go”tt & fans aucune proportion ; on cil prcfque tcmŽ dec:oe, en la voyant, <3u'cllc ne ”5auwit ,rc d11 mme Auu:ar; tanc le co.ntra!lc cet fraPl'am. D E L'A R. C H l T E C 1' U R E, 3,, J . colonne que d'un fepueme par le haut, ( changement dont nous rendrons raifon par la fuite), cet ordre peut tre employŽ avec fuccs. Tant qu'on n'accouplerait pas les colonnes, on conferveroic, ˆ l'imitation des anciense, les mŽtopes quarrŽs dans la frife; mais lorfqu'on fe trouveroic obligŽ ˆ l'accouplement, quelle difficultŽ y auroic-il de faire dans ce cas cous les mŽtopes barelongs uniformŽment? Au lieu de fe donner la torture, conune de coutume, pour accorder ces mŽtopes, foie en faifanc pŽnŽtrer les bafes des colonnes les unes dans les autres, foie en Žlevant la l1auteur de l'entablement au-deffus du quart, foit en augmentant l! proportion ordinaire du fi'.'.1c des colonnes, on parvien droic ˆ employer cet ordre avec la mme facilitŽ que les autres. Notre arrangement procureroic d'ailleurs une variŽtŽ qui n'auroit rien de choquant, & n'alcŽreroic en rien l'enfemble gŽnŽral de cet ordre, ni d'aucune de fes principales parries.La forme oblongue des triglyphes concrafteroit avec la forme barelongue des mŽtopes : rien ne peut affurŽmenc tre contraire aux vrais principes deel' ArchiceŽture dans ce procŽdŽ. Pour rendre le barelong des mŽtopes moins fenfible, il feroic aifŽ d'Žlargir le triglyphe d'un doužeme, & de diminuer auffi d'un cinquicme la faillie des bafes des colonnes, de force que le mŽtope n'auroic qu'ˆ-peu-prs un neuviemc de plus de largeur que de hauteur, ce qui efr peu confidŽrablc. Quelques perfonnes pourront trouver 11redire ˆ. ce changement, mais ce fera fans pouvoir obje&er des raifons plaufibles. Au lieu de faire les bords des canelures en angle aigu, ainfi que le propo”e Palladio & Vignole, d'aprs le Dorique des Thermes de DioclŽtien, il feroit mieux de fubllicuer toujours un petit lifiel cncr'elles, comme l'a faic Scamozže, attendu que lorfqu1on exŽcute ces cotonnes en pierres, ces artes n'ayant pas fuffifammenc de confi.Hance, font us-aif Žes ˆ Žcorner. Pour les intŽrieurs, rien n'empcheroic d'adopter l'entablement du thŽ‰tre de Marcellus avec des denticules: elles y rŽuffufenc trs .. bien, malgrŽ que Vitruve les dŽfapprouve dans cet L ij 84 D E S p R O P O R. T I O N S ordre , comme Žtant affeŽl:Žes particuliŽrement ˆ l'Ionique. Nous n'infifl:erons pas fur quantitŽ de petits dŽtails de propor...; cions, attendu que le delfein ci-joinc les rend fenfiblcs: d'ailleurs nous ne voulons ici qu'indiquer fommairement les ordonnance:t gŽnŽrales. La colonne de l'ordre Ionique, fimple, (figure 3. Planclu. III.) auroic neuf diamecres d'ŽlŽvation ; proportion prefquc gŽnŽrale1nent affeŽl:Že ˆ cet ordre dans cous les Ždifices , tant anciens que modernes: fa diminution par le haut feroit e11tre le fixiemc & le fep.. tiŽme du diamecre infŽrieur: fon chapiteau feroit celui de Scaroozzi) dont les quatre face.. font fomblables : fa bafe feroit celle connue fous le nom d'Atcique; elle eft d'un profil univerfellement eHimŽ-: au lieu que celle que Vignole donne a cet ordre , ainfi que plufieurs autres Auteurs d'aprs Vitruve, n'a point de proportions ; c'eft un gros tore qui para”t Žcrafer un cas de !petites moulures. La haureur de l'eorab!em.cnc feroit entre le quart & le cinquieme de la colonne : les dimenfions de fa corniche feraient les mmes que celles affeŽl:Žes ˆ cet ordre par Palladio. En cenantles mutules un peu plus larges, & la frife fans bombement, (a) Žgale ˆ l'architrave, & en donnant ˆ cette derniere feulement deux faces fŽparŽes p.ar un petit talon, on auroic un entablement de beaucoup de caraŽtere, & donc les diverfes parties auroienc coute fa correfpondance nŽceffaire. Enfin , la proportion du piŽdefl:al dont on peut adopter les profils de Palladio, feroit entre le tiers & le quart. L'ordre Ionique riche, (figure 4, Planche III. ) auroic les m. mes dimenfions gŽnŽrales que le prŽcŽdent. Ses membres ne dif. fŽreroienc que par plus d'ŽlŽgance & de lŽgŽretŽ; pour cet effec, on adopterait les profils de l'entablement du temple de la Fortu ne virile, qui eft un des plus prŽcieux de l'antique, & dont la hau < a) Nous fupprimons le bombement de la ftifc, qui cil une opinion pacticnJierc ˆ Palladio; & qui a peu d'exemples dans rautiqae. Sou bue Žtoir par-l?t de donner plus de relief ˆ Ces corniches : au Curplus en n'outraat pas trop cc bombement, a•oli qu¥on le remarque dans pl..cws fi>xemples des rwnes de Palmyre, on peut l'employer quelquefois avec avantage. .0 .E L'A R C H 1 T .E C T u R E. 81eteur gŽnŽrale cil: moyenne, proportionnelle entre le quart & le cinquieme ; c'eft-ˆ-dire, la mme que celle que nous avons dŽfignŽ pour l'ordre ci-devant. Le chap•reau de la colonne feroit l'an.. tique, & la bafc celle que Palladio a affcŽl:Že ˆ cet ordre, laquelle efl: un peu plus riche que l'attique. Les profils du piŽdeftal pourroienc tre ceux de Vignole, dont on ŽlŽveroic le focle de la bafe que cec ArchiceŽte tient , ˆ fon ordinaire, trop bas. Le deffein rend palpable coute la difpofition de cette ordonnance, qui efl: une des plus parfaites qu'il foie poffible d'imaginer. Le Corinthien firnple, (figure 5, Planclze III.) auroit fa colonne de dix diametres de hauteur. La diminution de fon fžt ferait le fixiŽme du diametre , confor1nŽment aux fenrimens de Vignole , de Palladio, & de la plžpart des plus beaux modeles ami.. ques & modernes, qui font d'accord en ce point. Son chapiteau reifembleroic ˆ celui du Corinthien ordinaire, fans alrŽration & avec la proporrion de deux modules ”, qui efr auffi gŽnŽrale dans cous les anciens Ždifices. La bafe auroic un module de hauteur, & une re!femblance avec celle du Corinch”en de Palladio. La corniche de l'e11tablement feroit celle de l'ordre Compofite de ce mme ArchiteŽl:e, avec fes modillons ˆ double face, qui produifent un fi bon effet en exŽcution. En faifant la frife Žgale ˆ l'architrave, en ajoutant une face ˆ cette derniere, & en lui fubHicuant pour couronnement un talon avec un filet, on auroit un entablement corinthien d'une grande tnanieree, & fufccptible de beaucoup d'ŽlŽgance. Sa hauteur totale feroit le cinquiŽme de la co .. Ionne. De plus, le piŽdeHal dont-les profils fonc les mmes de Palladio, aurait d'ŽlŽvation le quart de la colonne. L'ordre Corinthien riche (figure 6, P !anche IIl.) re.ifembleroit dans prefque coutes fes proportions gŽnŽrales, ˆ l'autre. Son entablement efi imitŽ de celui de la colonnade du Louvre, donc les moulures feroienc rŽparties proportionnellement dans la hauteur totale du cinquieme de la colonne ,que nous donnons ˆ fon ŽlŽvation : le chapiteau auroic U-o module i , c'eft-ˆ-dire , forcie un ¥e.0 .E L'A R C H 1 T .E C T u R E. 81eteur gŽnŽrale cil: moyenne, proportionnelle entre le quart & le cinquieme ; c'eft-ˆ-dire, la mme que celle que nous avons dŽfignŽ pour l'ordre ci-devant. Le chap•reau de la colonne feroit l'an.. tique, & la bafc celle que Palladio a affcŽl:Že ˆ cet ordre, laquelle efl: un peu plus riche que l'attique. Les profils du piŽdeftal pourroienc tre ceux de Vignole, dont on ŽlŽveroic le focle de la bafe que cec ArchiceŽte tient , ˆ fon ordinaire, trop bas. Le deffein rend palpable coute la difpofition de cette ordonnance, qui efl: une des plus parfaites qu'il foie poffible d'imaginer. Le Corinthien firnple, (figure 5, Planclze III.) auroit fa colonne de dix diametres de hauteur. La diminution de fon fžt ferait le fixiŽme du diametre , confor1nŽment aux fenrimens de Vignole , de Palladio, & de la plžpart des plus beaux modeles ami.. ques & modernes, qui font d'accord en ce point. Son chapiteau reifembleroic ˆ celui du Corinthien ordinaire, fans alrŽration & avec la proporrion de deux modules ”, qui efr auffi gŽnŽrale dans cous les anciens Ždifices. La bafe auroic un module de hauteur, & une re!femblance avec celle du Corinch”en de Palladio. La corniche de l'e11tablement feroit celle de l'ordre Compofite de ce mme ArchiteŽl:e, avec fes modillons ˆ double face, qui produifent un fi bon effet en exŽcution. En faifant la frife Žgale ˆ l'architrave, en ajoutant une face ˆ cette derniere, & en lui fubHicuant pour couronnement un talon avec un filet, on auroit un entablement corinthien d'une grande tnanieree, & fufccptible de beaucoup d'ŽlŽgance. Sa hauteur totale feroit le cinquiŽme de la co .. Ionne. De plus, le piŽdeHal dont-les profils fonc les mmes de Palladio, aurait d'ŽlŽvation le quart de la colonne. L'ordre Corinthien riche (figure 6, P !anche IIl.) re.ifembleroit dans prefque coutes fes proportions gŽnŽrales, ˆ l'autre. Son entablement efi imitŽ de celui de la colonnade du Louvre, donc les moulures feroienc rŽparties proportionnellement dans la hauteur totale du cinquieme de la colonne ,que nous donnons ˆ fon ŽlŽvation : le chapiteau auroic U-o module i , c'eft-ˆ-dire , forcie un ¥e 86 D E S p R O P O n. T l O N S peu moins haut que celui de la colonnade en quefl:ion, qui a deux modules dix-huit parties, que l'on reŽl:ifieroit, en ajoutant une petite Žpaiffeur aux tigettes du milieu des faces, pour leur donner plus de grace, & les empcher de fe rencontrer ˆ angle aigu, ainfi qu'on peut le remarquer par les dŽtails que nous donnerons ci-aprs , dans l'Hifl:oire de la confuuŽl:ion du pŽtillile du Louvre. Cette plus grande ŽlŽvation ferait fuvorable furtout pour les chapiteatJx, pilafl:res qui n'ayant pas de diminution , par¥ coiffent un peu trop larges, lorfqu'on ne leur donne que deux modules 1. La bafe aurait un module & les mmes profils que celle de c:e dernier Ždifice. La colonne auroit di1r diamecres & i: cette hauteur d'un fixieme affeŽl:Že de plus , efl: relative ˆ l'augmenta¥ cion d'ŽlŽvation du chapiteau fur le prŽcŽdent, & a pour but de conferver ˆ fon fžt la n1me longueur. Enfin le piŽdeftal ferait compofŽ des mmes moulures que celui de Vignole. Il efi ˆ croire que ce changement ŽlŽgiroic fiogulieremenc cette ordonnance faite pour rŽunir toutes les richcffes de l'ArchiceŽlurc , & que cout cet cofemble l'emporteroic encore de lŽgŽrecŽ fur leprŽcŽdent. Si l'on fc donne la peine d'examiner attentivement notre procŽdŽ, on verra que routes nos ordonnances d'ArchiteŽlure font progreOEves en ŽlŽgance, en lŽgŽrecŽ, & analogues ˆ la vraie maniere de b‰tir, qui confifre ˆ proportioilner les fardeaux aux piliers qui doivent les foucenir. Sans ceffe on avance par gradarioJ:l du fimple au plus riche. Nous n'admettons que crois ordres, par.. e qu'ils renferment tout le nŽceffaire de l'archiceŽl:ure, qu'eu" feuls fuffifenr dans coures les circonfian.:es, & que ce que l'on a voulu inventer au-delˆ fous le nom de. Compo.G.te, d'ordre FranfrOìs, &c. n'a fait qu'apporter de la confufion. D'ailleurs le point de vue fous lequel nous confidŽrons les ordres Grecs, cH plus Žtendu que de coutume. On auroit deux ordres pour un , dontihacun en particulier , quoique fous une mme dŽnomination , p1u1áoic cr.. employŽ diffŽre1-pment fui vant les occafions. 86 D E S p R O P O n. T l O N S peu moins haut que celui de la colonnade en quefl:ion, qui a deux modules dix-huit parties, que l'on reŽl:ifieroit, en ajoutant une petite Žpaiffeur aux tigettes du milieu des faces, pour leur donner plus de grace, & les empcher de fe rencontrer ˆ angle aigu, ainfi qu'on peut le remarquer par les dŽtails que nous donnerons ci-aprs , dans l'Hifl:oire de la confuuŽl:ion du pŽtillile du Louvre. Cette plus grande ŽlŽvation ferait fuvorable furtout pour les chapiteatJx, pilafl:res qui n'ayant pas de diminution , par¥ coiffent un peu trop larges, lorfqu'on ne leur donne que deux modules 1. La bafe aurait un module & les mmes profils que celle de c:e dernier Ždifice. La colonne auroit di1r diamecres & i: cette hauteur d'un fixieme affeŽl:Že de plus , efl: relative ˆ l'augmenta¥ cion d'ŽlŽvation du chapiteau fur le prŽcŽdent, & a pour but de conferver ˆ fon fžt la n1me longueur. Enfin le piŽdeftal ferait compofŽ des mmes moulures que celui de Vignole. Il efi ˆ croire que ce changement ŽlŽgiroic fiogulieremenc cette ordonnance faite pour rŽunir toutes les richcffes de l'ArchiceŽlurc , & que cout cet cofemble l'emporteroic encore de lŽgŽrecŽ fur leprŽcŽdent. Si l'on fc donne la peine d'examiner attentivement notre procŽdŽ, on verra que routes nos ordonnances d'ArchiteŽlure font progreOEves en ŽlŽgance, en lŽgŽrecŽ, & analogues ˆ la vraie maniere de b‰tir, qui confifre ˆ proportioilner les fardeaux aux piliers qui doivent les foucenir. Sans ceffe on avance par gradarioJ:l du fimple au plus riche. Nous n'admettons que crois ordres, par.. e qu'ils renferment tout le nŽceffaire de l'archiceŽl:ure, qu'eu" feuls fuffifenr dans coures les circonfian.:es, & que ce que l'on a voulu inventer au-delˆ fous le nom de. Compo.G.te, d'ordre FranfrOìs, &c. n'a fait qu'apporter de la confufion. D'ailleurs le point de vue fous lequel nous confidŽrons les ordres Grecs, cH plus Žtendu que de coutume. On auroit deux ordres pour un , dontihacun en particulier , quoique fous une mme dŽnomination , p1u1áoic cr.. employŽ diffŽre1-pment fui vant les occafions. n E L' A R c H r T è c T u R E.871 On ne doit point regarder comme une licence, de ce que nous con!idŽrons le Tofcan comme un Dorique fimple. Sa proportion de fcpt diametres, Žcoit celle que les Grecs lui donnaient le plus fouvent. Au ThŽ‰tre de Marcellus , le Dorique n'a que fept diametres. Quant aux mŽtopes & aux triglyphes que nous n'admettons pas dans cet ordre, ils ne font pas plus eJfenciels au Dorique que fa proportion. Toue le monde appelle Dorique, l'ordre qui environne la place de Saine Pierre de Rome, bien qu1il n'y ait ni mŽtopes ni triglyphes dans fon enrablemenr. Le Dorique riche, de la maniere dont nous l'envifageons, en fecouant la fervicude des mŽtopes quarrŽs, quand l'accouplement des colonnes ne fauroit le permettre, autrement qu'en tronquant & dŽ.figurant quelques parties principales de cet ordre , le rend fufccpcible d'tre employŽ partout o l'on veut donner un caractre m‰le & hŽro•que ˆ un Ždifice. Il n'y a qu'une fuperil:icion aveugle pour cout ce qui n'e.11: pas confacrŽ par l'antiquitŽ, qui puiffe trouver ˆ redire ˆ ce changement. On obfe1ávera auffi que nous avons donnŽ ˆ nos colonnes une progreffion dans leur diminution, relative ˆ leur longueur & ˆ leur dŽlicate1fe. Le Dorique a de diminution par le haut le fepcieme de fon diametre; le Corinthien a le ftxieme ; !'Ionique a une diminution moyenne proportion elle, encre le žxieme & le feptiŽme. Vignole veut qu'on diminue uniformŽment toutes les colonnes d'un fixieme, exceptŽ celles de l'ordre Tofcan qu'il a:ffeŽl:e mme de diminuer plus que les autres. Palladio & Scamozzi vont jufqu'ˆ donner ˆ ce dernier le. de la diminution de la colonne; ce qui femble abfurde, vž que plus les colonnes font courtes & matŽrielles , moins elles devraient tre au co ncraire diminuŽes, ne fuffe qu'afin de para”tre porter avec plus de foliditŽ ce qui eft aude1fus. Au Dorique de la fŽpulcure d' Albane, un des plus eftimŽs de l'antique, la diminution n'e.11: que d'un feptieme ; proporrion adoptŽe par Palladio. Quant aux autres diminutions de colonnes Ioniques& Corinthiennes, elles fom a1fez onftantes dans les meilleurs Ždifies. n E L' A R c H r T è c T u R E.871 On ne doit point regarder comme une licence, de ce que nous con!idŽrons le Tofcan comme un Dorique fimple. Sa proportion de fcpt diametres, Žcoit celle que les Grecs lui donnaient le plus fouvent. Au ThŽ‰tre de Marcellus , le Dorique n'a que fept diametres. Quant aux mŽtopes & aux triglyphes que nous n'admettons pas dans cet ordre, ils ne font pas plus eJfenciels au Dorique que fa proportion. Toue le monde appelle Dorique, l'ordre qui environne la place de Saine Pierre de Rome, bien qu1il n'y ait ni mŽtopes ni triglyphes dans fon enrablemenr. Le Dorique riche, de la maniere dont nous l'envifageons, en fecouant la fervicude des mŽtopes quarrŽs, quand l'accouplement des colonnes ne fauroit le permettre, autrement qu'en tronquant & dŽ.figurant quelques parties principales de cet ordre , le rend fufccpcible d'tre employŽ partout o l'on veut donner un caractre m‰le & hŽro•que ˆ un Ždifice. Il n'y a qu'une fuperil:icion aveugle pour cout ce qui n'e.11: pas confacrŽ par l'antiquitŽ, qui puiffe trouver ˆ redire ˆ ce changement. On obfe1ávera auffi que nous avons donnŽ ˆ nos colonnes une progreffion dans leur diminution, relative ˆ leur longueur & ˆ leur dŽlicate1fe. Le Dorique a de diminution par le haut le fepcieme de fon diametre; le Corinthien a le ftxieme ; !'Ionique a une diminution moyenne proportion elle, encre le žxieme & le feptiŽme. Vignole veut qu'on diminue uniformŽment toutes les colonnes d'un fixieme, exceptŽ celles de l'ordre Tofcan qu'il a:ffeŽl:e mme de diminuer plus que les autres. Palladio & Scamozzi vont jufqu'ˆ donner ˆ ce dernier le. de la diminution de la colonne; ce qui femble abfurde, vž que plus les colonnes font courtes & matŽrielles , moins elles devraient tre au co ncraire diminuŽes, ne fuffe qu'afin de para”tre porter avec plus de foliditŽ ce qui eft aude1fus. Au Dorique de la fŽpulcure d' Albane, un des plus eftimŽs de l'antique, la diminution n'e.11: que d'un feptieme ; proporrion adoptŽe par Palladio. Quant aux autres diminutions de colonnes Ioniques& Corinthiennes, elles fom a1fez onftantes dans les meilleurs Ždifies. 88 D E S peR O P O R T I O N S L'ŽlŽvation des colonnes par rapport ˆ leurs diametres quo nous avons affignŽs, efi encore conforme ˆ celle qu'on remarque dans la plžpart des modeles, tant anciens que modernes. On eft prefque convenu aujourd'hui gŽnŽralement, que la proportion de huit diametres pourele Dorique, de neuf pour l'Ionique,&de dix pour le Corinthien, produifoit l'effet le plus agrŽable ˆ. la vue; de forte qu'on ne peut gueress'enŽcarter. Il en eH de mme de la diminution des colonnes qui l'on fait commencer partout, depuis le tiers infŽrieur du fžt progreffivement, jufqu'en haut. Il paro”c que c'efl: un fyftme adoptŽ mainten ..nc par cous les ArchiceŽes , malgrŽ la plžpart des exemples de l'antiquitŽ, donc prefque toutes les colonnes font diminuŽes du bas en haut du fžt, ˆ l'imitation des arbres (a). Vjgnole indique pour regle gŽnŽrale , de donner le quart .de la hauteur des colonnes aux encablcmens de cous les ordres : proportion qui paro”c gigantefque, furcouc pour les 9rdres dŽlicats. Il s'enfuit de fon fyfl:me qu'une colonne Corinthienne de mme ŽlŽvation qu'uneTofcane, doit fupporterun fardeau Žgal, ce qui eft contraire ˆ. la raifon , relativement ˆ la grande diffŽrence dei diamerres, qui para”t demander un fardeau proportionnŽ. C'efl: prŽcifŽment propofer de mettre fur les Žpaules d'une jeune fille dŽlicate & ˆ qui l'‰ge rend l‰ caille dŽliŽe, le mme poids que fur celles d'un robufl:e athlete. Nous favons que beaucoup d'exemples anriques offrent cette proportion, auffi ne faifons-nous cerce remarque que pour apprŽcier ce qui e.ll: le plus d'accord avec le jugement, lequel efl: une efpece de pierre de couche ˆ laquelle il faut toue effayer dans les arcs ; fans quoi cout dŽgŽnŽre en bizar.. rerie ou en confufion. Palladio veut au contraire que l'on donne le cinquieme ˆ ..'!) Quant au rcnllcment vers le ricrs infŽrieur du ft de la colonne, obfervŽ dans quelquci; i!d1hccs modernes, & pnncipalcmcm ˆ la colonnade du Louvre; indŽpendamment que cette _ l!fcn..e dl contre cout exemple anuquc, il fomble que ce renflement foie concraire ˆ la conf.. iruŽhon, & anuonce ..ue la colonue s'ccant atfailfŽe, a bouclŽ dans Con milieu. Or, fui va nt ..i cglc.. de l'art de ba1ir, cout 4oic s'Ž!cvcr ˆ plomb & i:n retraite, l'entablement D E L'A R C H I T B C T U R l!'. 8? l'-entablement corinthien & ionique indifhnˆ:cmcnc, & une hauteur encre le quart & le cinquiŽme ˆ l'enc:tblemcnc dorique ; proportions -qui ne font pas raifonnŽes : car la caufe de la diminution des entablemens (a) , ne pouvant tre autre que de dŽcharger les colonnes, ˆ mefure qu'elles s'affoibliffem & qu'elles deviennent plus dŽlicates, il s'enfuie qu'il faut la rendre progreffive, c'efi-ˆ-diree, diffŽrence fur une colonne ionique que fur une corinthienne. C'clt pouiáquoi nous avons donnŽ le quart ˆ l'entablement dorique, le cinquiŽme ˆ l'entablement corinthien, & une hauteur moyenne proportionnelle, ˆ l'encablemenc ionique qui efi intermŽdiaire. Il rŽfulte encore de cet arrangement que les corniches des encablemens des ordres dŽlicats, devenant moins faillantes ˆ mefure qu'elles s'Žlevcnt, font d'une exŽcution plus facile. De toutes les proportions gŽnŽrales , celles des piedefraux paroiffent les plus difficiles ˆ dŽterminer , parce qu'ils ne font pa. des parties abfolumenc indifpenfabJes aux colonnes, & qu'on ne les emploie gucres que dans des cas de nŽceffitŽ; car hors de lˆ, il faut leur fubfl:icucr des facies, & les moins hauts favorifcnt d'autant plus l'ŽlŽvation & 1a grace des colonnes. Encre la hauteur confiance du tiers des colonnes que Vjgnole donne ˆ tous fes piedeftaux, laquelle nous para”t exceffive pour les ordres dŽlicacs,dont elle fem ble allonger encore le fžt par la grande ŽlŽvation, & la hauteur auffi confiance du. que leur donne Palladio, nous avons pris Žgalement le parti de leur affigner une relation intime avec le carall:re de l'ordre qu'ils fupportent : ainfi nous avons donnŽ le tiers au piedefral de l'ordre Dorique, le quart ˆ celui de l'ordre Corinthien, & une hauteur cntr.. le q\1art & lo inquiŽme, qU piedefial de l'ordre Ionique. (a) li y a des Architcacs q11i inclinent !'ur le devant les larmier$ , :i l'imitation di: quelque; exemples antiques, prŽtendant que cette inclinaifon deffine mieux les profils des corniches & leur tlonne plus de relief. M:iis cc:-s licences plaifcnt ˆ peu de monde ; & en gŽnŽral dans toue. ce que l'on fait, il faut fuivrc les cnŽtllodes appro,v..es: c¥cft prcfque toujours avoir ton, quq ffm f..ul d [oQ fnW11iic, 90 D E S peR O P O R T I O 'N S En pourfui vanc ainfi les paralleles fui vanc notre mŽthode, & en s'actachanr ˆ motiver cou jours les raifons de prŽfŽrence, on parviendrait ˆ dŽterminer des rapports d'approximation ˆ cous les diffŽrens membres d'Architell:ure. On Žtabliroie une correfpondance entre les portes & les croifŽes , avec le cara&re des ordres qui les accompagnent. Les portes & croifŽes de nacre dorique ftmple, par exemple, pourroienc avoir de hauteur deux fois leur largeur ; celles du fecond dorique auroient deux fois & un fixiŽme: celles de l'ionique deux fois & un tiers ; celles du corimhien deux fois & demie. Il en feroic de mme des ef pacemens des colonnes qne l'on apprŽcieroic toujours par des comparaifons , foie avec l'ufage des Anciens, foie avec les meilleurs exemples modernese, foie ave.a les fuffrages des Ma”tres de l'art. On aOEgneroit aufii des hauteurs anx foubaffemens & aux attiqueserelativement aux ordres qu'ils fupportcnc ou qu'ils couronnent ,. fuivant les diffŽrens cas. On parvicndroic encore ˆ: dŽterminer les proportions les plus agrŽables des ordres d' Architc8:ure, lorfqu'ils font ŽlevŽs l'un au-deifus de l'autre, & s'il vaut mieux donner ˆ chaque ordre fupŽrieur, le diamerre du haut de la colonne qui lui dt infŽrieur, ou bien feulement un module de moins que l'ordre qu'il furmonce, ou bien enfin s'il n'y auroit pas quclqu'autrc difpofition gŽnŽrale plus favorable : en un mot , par des obfervations fagement rŽdigŽes , on viendroit ˆ bouc drindiquer quelles foot les variŽtŽs que le jugement, & non l'optique, peut apporter foivanc les circonflances, dans les proportions. Il eft ˆ croire qu'un traitŽ des proportions dŽveloppŽ fuivant notre expofŽ , feroit fatisfaifanc ˆ cous Žgards, & rŽpondroit aux cliverfes ordonnances que l'on peut fouhaiter. A la place de fyftŽmes pleins de difparates & d'inconfŽquencc, par. tout les regards du Philofophe dirigeroienc le compas de l'Archite8:e: par-toue le jugement Žclairerait le gožt. Les proportions cefferoient d'tre livrŽes ˆ la bifarrerie des opinions fous aucuo prŽtexte DeE L9 A 1t c H I T ..E c T u R E. 9. fpŽdeux; elles feroient un affemblage exquis de tout cc qui a obtenu fŽparŽml!nt le fuffrage univcrfcl, placŽ dans le point de vue le plus propre ˆ produire un effet agrŽable, & par confŽquent fufceprible de rŽunir cous les fencimens. Sans rifquer d'opŽrer au hafard & machinalement, comme par le paOEŽ , on pourroit fo flacct:r alors d'avoir une mŽthode raifonnŽe avec des approximations confiances d'aprs les meilleurs exemples, ˆ l'aide dcfquellc:. ¥on feroit certain de ne pouvoir fenfiblement s'Žgarer dans la pra..e tique ; avantage qu'on ne peut fe promettre de tous les ouvragc.e qui one ŽtŽ produits jufqu'ˆ prŽfent fur cette matiere.e E X P LI C A T I O N D E S FI G U R E S. LAfigure pre.rnierc efi: le Dorique fimple. La colonne a fepc foisefon diametre de hauteur ; fa diminution par le haut eft d'un feprieme ; fon entablement efl: le quart, conformŽment ˆ la proportion que lui donnent Vignole & Palladio ; on peut remarquer le bon effet de cet ordre ˆ l'Orangerit: de Verfailles. Il efl: ˆ obfcrver pour l'intelligence de notre de1fein , que nous fuppofons le module divifŽ en trente parties , & que les cottes de.s diffŽrences faillies font mefurŽes depuis la ligne centrale de la colonne. Le piedefl:al dt le tiers de la hauteur de la colonne : le talon & le filet qui lui fervent de corniche, fuivant Vignole, ont ŽtŽ chan ,gŽs en une pleince, un filet & un cavet; & nous avons auffi ŽlevŽ f on focle_ de crois parties. La figurt 2. reprŽfence le Dorique r.iche; fa colonne ˆ huit dia metres ; fa diminution efl: d'un fcpticme ; fcs canelures fonr fŽpa rŽes par un lifl:cl ; fon entablement efl: le quart avec les mmes profils que Vignole lui donne ; fon piedefial qui efl: du mme Au. uurea le tiers; nous en avons feulement fupprimŽ le double focle. ,. M ij D E S p R O P O R. T I O 1:'I S 92, La figure 3 ef-1: !'Ionique fimple. La colonne a neuf diamettes: fon chapiteau efr le moderne de Scamozž ; fa bafe e.H attique ; fa diminution vus le haut c{l: entre le fepcieme & le fixieme; la coirniche de l'enrablemcnc eft celle que Palladio affeŽl-e .. ccc ordre. Pour tenir un milieu entre Vignole qui fait la frife plus haute que l'architrave dans cet ordre, & Palladio qui la fait plus baffe, nous les avons fait Žgales, & nous avons divifŽ la hauteur de l'archi,. crave en deux faces partagŽes inŽgalement par un petit talon. Le piedefl:al eH compofŽ dei profils de celui de Palladio, dooc nous avons diminuŽ la hauteur du focle que cet ArchiceŽe au rebours de Vignole, cienc dans cous fes piedeH:aux trop ŽlevŽe ; notre proportion eft entre le tiers & le quart. La figure 4 qui reprŽfcnre l'ordre Ionique ricI1e, a fa pro-. portion gŽnŽrale de l'Ionique du temple de la F orrune Virile: 1.i colonne a neuf di:imecres; la difl:ribution de la totalitŽ & des divcrfes parties de l'cntablcn.1enr cit la mme. Nous avons feule:m eoc fuppdmŽ le filet qui couronne la frifc pour Žlever les denticules qui, par ce moyen, deviennent plus apparentes ; aiofi qtTe le filet qui couronne le larmier pour en augmenter la cimaifc. La bafe de la colonne c:ft: celle de Palladio. Les profils du picde!l:al font ceux que Vignole a affeŽl::Žs ˆ cet ordre, dont nous avons Žle, Ž le focle de dix parties. La figure 5 eft I ordre Corint:hi'eo fimple: fa hauteur dl dix diamctl'es : le chapiteau a la proportion de l'antique ; la bafe eft celle de Palla l ? n E L'A a c H 1 T E c T u R E, 93 & trois parties de hauteur; fon chapiteau a deux modules ¥ ; fa bafe efl: celle que l'on remarque ˆ la Colonnade du Louvre ; fon entablement qui efl: auffi le cinq uieme de la colonne, offi-e toutes les diftribucions des moulures du mme ordre de la Co lonnade, reparries proporcion:nellemenc dans notre hauteur gŽnŽrale: enfin fon piedcfl:al a les mmes profils que celui dtt Corinthien de Vignole , avec un focle plus ŽlevŽ de fix parties. 94 INSTRUCTIONS C H A P I T R E T R O I S I E M E. Inflruflions pou.r un jeune ArchiteŽle fur la conflruElion des Btftimens. Quo 1 Q. u E l' ArchiceŽture, confidŽrŽe en elle-mme, ne paroiffe dŽpendre :aux yeux du vulgaire, que de la connoiffance de la pra.. tique, il s'en faut bien, Monfieur, que cette derniere donue le gŽnie & les lumiŽres. Que l'on cite des ArchiceŽtes vraiment di. gnes de ce nom, on nommera des hommes dont l'ef prit Žtoit prŽparŽ par l'Žtude de !'AntiquitŽ , cultivŽ par les Belles.-Lettres, & enrichi de connoiffances philofophiques, ˆ l'aide clef quelles ils one portŽ le flambeau dans cous les dŽtours de leur Arc: tels ont ŽtŽ les Vitruve, les Palladio, les Michel-Ange, les Perrault, le$ Fran9ois Blondel, & plufieurs autres , doncles ouvrages feront ˆ jamais l'admiration de la pofl:ŽritŽ, Ce font vraifemblablcmenc les connoi!fances fans nombre nŽceffaires pour exceller dans l'Archiccaure, qui firenrdireautrefois ˆ Platon , que la Grece route floriffance qu'elle Žroic de fon cems, ..voie de la peine ˆ citer un excellent Arrifl:e en ce gc;-nre. En effet, ,;:omme l'a trs-bien obfervŽ un AcadŽmicien moderne (a) : È les "plus difficiles de tous lesArts, font ceux dontles objets fonrchan .. "geans , qui ne permettent pas aux efpries bornŽs l'application "commode de certaines rŽgies fixes , & qui demandent ˆ chaque "momenr, les reffoures naturelles & imprŽvues d'un gŽnie heu¥ "reux1 Pour rŽuillr ˆ devenir un habile Archiceae, le vrai moyen eft de tourner toute fon infl:ruŽHon en parallele; ceen'efl:qu'ˆforccede¥'ac-, outumer ˆ voir & ˆ comparer les objets cntr'eux 1 qu'on peut efpŽ .. rer d'acquŽrir un fenrimenc fin & dŽlicat, & de fe rendre le coup.. {r,) Fonttnclle. Žloge di: M. de Va11bau, 94 INSTRUCTIONS C H A P I T R E T R O I S I E M E. Inflruflions pou.r un jeune ArchiteŽle fur la conflruElion des Btftimens. Quo 1 Q. u E l' ArchiceŽture, confidŽrŽe en elle-mme, ne paroiffe dŽpendre :aux yeux du vulgaire, que de la connoiffance de la pra.. tique, il s'en faut bien, Monfieur, que cette derniere donue le gŽnie & les lumiŽres. Que l'on cite des ArchiceŽtes vraiment di. gnes de ce nom, on nommera des hommes dont l'ef prit Žtoit prŽparŽ par l'Žtude de !'AntiquitŽ , cultivŽ par les Belles.-Lettres, & enrichi de connoiffances philofophiques, ˆ l'aide clef quelles ils one portŽ le flambeau dans cous les dŽtours de leur Arc: tels ont ŽtŽ les Vitruve, les Palladio, les Michel-Ange, les Perrault, le$ Fran9ois Blondel, & plufieurs autres , doncles ouvrages feront ˆ jamais l'admiration de la pofl:ŽritŽ, Ce font vraifemblablcmenc les connoi!fances fans nombre nŽceffaires pour exceller dans l'Archiccaure, qui firenrdireautrefois ˆ Platon , que la Grece route floriffance qu'elle Žroic de fon cems, ..voie de la peine ˆ citer un excellent Arrifl:e en ce gc;-nre. En effet, ,;:omme l'a trs-bien obfervŽ un AcadŽmicien moderne (a) : È les "plus difficiles de tous lesArts, font ceux dontles objets fonrchan .. "geans , qui ne permettent pas aux efpries bornŽs l'application "commode de certaines rŽgies fixes , & qui demandent ˆ chaque "momenr, les reffoures naturelles & imprŽvues d'un gŽnie heu¥ "reux1 Pour rŽuillr ˆ devenir un habile Archiceae, le vrai moyen eft de tourner toute fon infl:ruŽHon en parallele; ceen'efl:qu'ˆforccede¥'ac-, outumer ˆ voir & ˆ comparer les objets cntr'eux 1 qu'on peut efpŽ .. rer d'acquŽrir un fenrimenc fin & dŽlicat, & de fe rendre le coup.. {r,) Fonttnclle. Žloge di: M. de Va11bau, POUR U N JEU NE ARC HI TE C T E', .9S d'oeil en quelque force infaillible. A l'aide de cette maniere d'Žtudier, on parvient infenfiblemenc ˆ mouler ˆ fa tte les modles que l'on copie, ˆ faifir l'efpric des ouvrages des grands Ma”tres, leurs craies , leur gŽnie, & ˆ prendre chez eux de quoi les Žgaler, fans devenir leur plagiaire. Une fois l'imagination fuffifammenc nourriepar ces diffŽrens parallcles, on conrraŽl:e l'hcureufe habitude de cornpofer avec facilitŽ, parce qu'on trouve en foi -mme une abondance de penfŽes dont on s'efr enrichi, fans prefque s'en appercevoir. C'efi ain!i qu'oncŽcudiŽ ceux qui fe font le plus diH-inguŽ en ArchiteŽl:ure , & c'efl: la feule maniere de l'Žtudier avec fruit. Mais malgrŽ vorrc application ˆ vous perfeŽbonner, je ne puis cependanc vous diOEmuler que vous encrez dans une carriere bien diHicile ˆ parcourir , & que vous obtiendrez avec peine les occafions de manifofier vos talens. Euffiez-vous autant de favoir que les Perrault & les Manfards, peut-tre n'aurez-vous jamais l'avantage d'employer une colonne. La raifon en dl: , qu'il y a pct1 d'arc o il fe renconcre moins de connoi!feurs qu'en .ArchiteŽl:ure. CommunŽment on choifi.t fur [a rŽputation pour les grands ouvrages un Peincre, un Sculpteure, ou un Muficien ; mais c'efr prefque coujours le ha;zard qui dŽcide du choix d'un ArchireŽl:e. En vain aurez-vous dŽveloppŽ ces Ždifices fi vantŽs, o l'antiquitŽ fcmble aous avoir tranfmifes les traces pompeufes de fon gŽnie & de fa grandeur, fi vous n'avez des protc:Žl:eurs puiffans, ou une cabale qui vous produife; un ƒcolier protŽgŽ l'emportera fur vous,, vous enlevera les occafions que vous mŽritiez, & les moyens de fignaler votre capacitŽ. Vous ef pŽrerez auffi inucifement avoir la prŽfŽrence dans les concours que l'on propofc quclqucfoiá, lorfqu'il s'agit d'Ždifices publics. Quelques chef-d'oeuvres que vous faffiez, foyez perfuadŽ que coutes vos penfŽes feront le plus fouvenc facrifi.Žes ˆ. celui de vos rivaux qui fe trouvera en faveur. Vous verrez avec douleur qu'un aucre fe parera de vos idŽes, & que vous n'aurez c.xactemenc fervi qu'ˆ la rŽputation d'autrui. POUR U N JEU NE ARC HI TE C T E', .9S d'oeil en quelque force infaillible. A l'aide de cette maniere d'Žtudier, on parvient infenfiblemenc ˆ mouler ˆ fa tte les modles que l'on copie, ˆ faifir l'efpric des ouvrages des grands Ma”tres, leurs craies , leur gŽnie, & ˆ prendre chez eux de quoi les Žgaler, fans devenir leur plagiaire. Une fois l'imagination fuffifammenc nourriepar ces diffŽrens parallcles, on conrraŽl:e l'hcureufe habitude de cornpofer avec facilitŽ, parce qu'on trouve en foi -mme une abondance de penfŽes dont on s'efr enrichi, fans prefque s'en appercevoir. C'efi ain!i qu'oncŽcudiŽ ceux qui fe font le plus diH-inguŽ en ArchiteŽl:ure , & c'efl: la feule maniere de l'Žtudier avec fruit. Mais malgrŽ vorrc application ˆ vous perfeŽbonner, je ne puis cependanc vous diOEmuler que vous encrez dans une carriere bien diHicile ˆ parcourir , & que vous obtiendrez avec peine les occafions de manifofier vos talens. Euffiez-vous autant de favoir que les Perrault & les Manfards, peut-tre n'aurez-vous jamais l'avantage d'employer une colonne. La raifon en dl: , qu'il y a pct1 d'arc o il fe renconcre moins de connoi!feurs qu'en .ArchiteŽl:ure. CommunŽment on choifi.t fur [a rŽputation pour les grands ouvrages un Peincre, un Sculpteure, ou un Muficien ; mais c'efr prefque coujours le ha;zard qui dŽcide du choix d'un ArchireŽl:e. En vain aurez-vous dŽveloppŽ ces Ždifices fi vantŽs, o l'antiquitŽ fcmble aous avoir tranfmifes les traces pompeufes de fon gŽnie & de fa grandeur, fi vous n'avez des protc:Žl:eurs puiffans, ou une cabale qui vous produife; un ƒcolier protŽgŽ l'emportera fur vous,, vous enlevera les occafions que vous mŽritiez, & les moyens de fignaler votre capacitŽ. Vous ef pŽrerez auffi inucifement avoir la prŽfŽrence dans les concours que l'on propofc quclqucfoiá, lorfqu'il s'agit d'Ždifices publics. Quelques chef-d'oeuvres que vous faffiez, foyez perfuadŽ que coutes vos penfŽes feront le plus fouvenc facrifi.Žes ˆ. celui de vos rivaux qui fe trouvera en faveur. Vous verrez avec douleur qu'un aucre fe parera de vos idŽes, & que vous n'aurez c.xactemenc fervi qu'ˆ la rŽputation d'autrui. !)6 IeN s T ll u C T I O N s Quoi qu'il en foit, je vous exhorte ˆ ne vous pas rebuter, en at tendant les occafions favorables, & ˆ travailler de plus en plus ˆ vous perfcŽl:ionner , foie dans la thŽorie, foie dans la pratique. Car le delfein ne fuffit pas feul, pour exceller dans l' ArchiteŽl:u.. re. Rien n'efl au contraire plus commun, que de voir d'excellens Dcffinateurs, crede trs-mŽdiocres ArchiteŽtcs, tŽmoins Opper.ort, l\,lciffonier, Germain & Pinault. Le deffein, s'il n'efr ŽclairŽ par l'expŽrience, n'eH qu'une illufion agrŽable , donc l'exŽcution dŽtruit le charme la plžpart du rems : c'eft de l'Archite8:ure eo peinture , & voilˆ roue. Croyez qu'il y a une diffŽrenco immenfe encre l'effet que produit un Ždifice fur le papier, & celui qu'il fait fur le lieu. Le d™me des Invalides deffinŽ gŽomŽ.. tralcment tel qu'il ef!:, ainfi que je l'ai ŽprouvŽ, n'ef!: pas fupportable; il paro”c lourd, pefant, fans proportion; cependant, quelle ŽlŽgance n'a-t-il pas en exŽcution ? Eft-il rien d'auffi gracieux , & d'aufli hcureufemenc terminŽ? C'e:fi: ce qui caraŽl:Žrifc le grand ArchiteŽl:e, que de fe: avoir juger par avance de ce que deviendront: fes penfŽes fur place, d'apprŽcier l'effet des avant-corps, des raccourcis & de la pcrfpeŽl:ivc d'un projet , afin que toutes les diverfes parties de fon enfemble {oient tellemeqt liŽes , que de leur affemblage il r6fulte une force d'harmonie muette, .. rien ne fo contrarie, ol1 rien ne fe confonde , o rien ne rompe FunicŽ de deffein; mais o.., tout tende au contraire ˆ grandir les objets, & .. les faire valoir, afin de produire aux yeux une efpŽce d'en chan., oement. C'eft la rŽunion d.. la pratique ˆ la thŽorie, qui vous inf ... truira de tous ces rapports. Ajoutez ˆ cehi, que le vrirable honneur d'un Artifte do•c;conli!l: er ˆ ne rien ignorer de c.. qui confricue effentiellement fa profeffion. Il ne faut pas moins qu'il herche ˆ s'.y difŸnguer par fon ..alent, que par fa droiture cS fon intŽgritŽ: il doit furcouc redouter de fe charger des intŽrts d'autrui , fans les lumiŽres nŽceffai,: es, .. avoir fans ceffe devant les yeux que c'ef!: la mme chofo fo.r le particulier avances : ce qui dŽrange les affaires des familles, & occafionne, des dŽclamations perpŽtuelles contre la plžpart de ceux qui dirigent les b‰timens : auffi a-t-il pa1fŽ comme en proverbe que, qui bdtit, ment. Lorf que vous aurez fait approuver vos plans par le PropriŽtaire, & qu'aprs d'e mžres rŽflexions, vousaurez apprŽciŽ, comme il vient d'tre die, les diffŽrens ouvrages, & toutes les circonfl:anc.es qui doivent confiituer la bonne qualitŽ & faon de chacun d'eux, alors vous en confŽrerez avec les diffŽrens Enrrepreneurs, vous leur communiquerez vos de1feins, vous leur lirez vos devis, & vous Žcouterez leurs objeŽl:ions pour y avoir Žgard, fi elles mŽ-r itent actencion. Quelquefois il fe trouve parmi ces Ouvriers des ..ens tts-intelligens qui, comme ils n'ont iamais ŽtudiŽ qu'u.o. feul POUR UN TEUNE AacHITECT.!:. 107 obje.. , appercevronc ..elq_uefois des chofes qui vous auront å!-vt-1if. ŽchappŽ, malgrŽ votre capacitŽ : c'efi pourquoi affeŽtez de les mettre fur fa voie, & de les engager ˆ vous dire librement cout ce qu'ils penfenc pour la perfeŽtion de votre ouvrage; fouvenez vous de ce prŽcepte de l'art po‘tiquc de Boileau. Ecoute{ tout le monde af!idu confultant, Unfat ouvre Jouvent un avis important. Le MarŽchal de Vauban , qui a fait tant de grandes chofes ; avoic coutume de dire qu'il devoit une partie des opŽrations qui lui a voient fait le plus d'honneur, ˆ des confeils que lui avoienc quelquefois donnŽ des gens groffiers qui croyoienr parler au hafard, & fans fe douter de leur importance: avec de l'orgueil & de la fuffifance on fe prive de cette reffource, dont on peut cirer un parti immenfe dans l'occafion. Si les Entrepreneurs ne voulaient pas acquiefcer aux prix raifonnables que vous avezarrtŽs, vous leur perfuaderez que vous ne leur propofez rien au hafard, & pour les en convaincre, il fera. ˆ propos de faire en leur prŽfence le dŽtail de chaque toife d'ouvrage concefiŽ. Par l'exaJnen de ce que doit cožter la maciere premiere , de fon dŽchet, de fon emploie, des journŽes d'Ouvriers nŽceffaires pour fon exŽcutione, & du bŽnŽfice raifonnable qu'ils doivent faire, vous J'Urviendrez ˆ les rŽduire a des prix convenables. Par exemple , je fuppofe qu'il s'agiffe d'Žtablir le prix d'une toife quarrŽe en pierre dure de trente pouces d'Žpaiifeur ˆ deux paremens, dont l'Entrep.-eneur_ demande 170 livres, vous lui prouver..z, 1¡ . Qu'il ne lui faudra au plus que 1Os pieds cubes de pierre brute, en y comprenant unfixieme pour le dŽchet de la taille, auxquels ajožtant les draies d'entrŽe, les pour boire aux Charretiers, Les journŽes de carriere de l'Ouvrier qui va ˆ la 0 ij 108 lNSTilUCTIONS pierre, a; s'enfuit que rendu ˆ l'attelier, chaque pied cube ne fauroit lui revenir qu'environ ˆ 2.of. ce qui produit en totalitŽ . 2¡. Que la taille des deux paremens faifant enfemble foixante & douze pieds de fuperficie, c'eft-ˆ-dire, deux toifes de Tailleur de pierre, ˆ raifon de 45 fols, ˆ caufe des grandes Žpai!feurs de lits & de joints, ne feft pas douteux, ainfi qu'il vient d'tre die, ,que l'autre mŽthode e.fi: incomparablement plus folide, & il convient toujours de la prŽfŽrer, ˆ moins que la pierre n>ait pas de fardeau ˆ fupporcer, telle e.fi: une borne, 'ou ˆ moins que la preOEon ne fe faffo fuivant la direŸion d'un centre, comme dans les vožtes o les claveaux font appareillŽs fuivant la longueur du lie de la pierre , pour oppofcr plus de force & de rŽfiftance-. Entre les pierres dures formŽes par diffŽrentes couches, il fe trouve fur leur lit, lorfqu'on les cransfere des carrieres, une efpece de mouife ou pierre ˆ demie formŽe, que l'on nomme boufin, qu'il faut toujours avoir grand foin de faire enlever, avant de les employer. Il eft ˆ remarquer que le lie infŽrieur d'une pierre fuivant fa poficion dans la carr”ere, efl: toujours plus cendre que le lit fupŽrieur, c'eft pourquoi en la caillant, il efl: ˆ propos d'affeŽter d,™ter du c™tŽ du lie infŽrieur davantage que de l'autre. Quelquefois il fe rencontre au milieu du lie d'une pierre quel ques petites couches de boufin qu,on nomme moyes, ce four autant de veines cerreufes ou de parties de pierres ˆ demi formŽes qui, n'ayant pas de confifiance, peuvent s'Žcrafer fous le fardeau: auffi doit-on avoir grand foin de rebuter de pareilles pierres & de ne pas fouffrir qu'on en ernploye dans la con!lru&ion d'un Ždifice, ˆ moins de les faire fcier ˆ l'endroit de la moye, pour en ïter le boufin. Il fe trouve encore dans la hauteur du lie des pierres , des fŸs, mais cet inconvŽnient n'eft pas ˆ beaucoup prs auffi prŽjudiciable ˆ la foliditŽ que le prŽcŽdent ; & en ne plaant pas ces pierres dans les angles d'un b‰timent ou en parement, on peut les faire fervir. 112. ! N S T R U C T I O N S Les pierres en fortant de la carricre fom ordinairement pleines d'humiditŽ, & en fŽcham il eft d'expŽrience qu'elles fe retirent un peu : fi vous caillez une pierre nouvellement arrivŽL fur le chantier, & que vous en preniez la mefure bien jufre, aprs l'avoir foie fŽchcr foffifamment au foleile, vous remarquerez qu'elle.: fe fera retirŽe d'environ une demie ligne for une longut:ur dl. deux pieds. Il efl: effenciel pour la folidirŽ d'un b‰cimcm, de n'y poinc employer des pier..es tirŽes ..ep..is peu de la carricre, & de les laiffer au moins reffuyer unhiver, avant de les mettre en oeuvre,afin de donner le tems ˆ Peau ou ˆ l'humiditŽ qui s'y trouve concentrŽe, de s'Žvaporer : car fans cette prŽcaution il arrive fouvent que le froid venant ˆ furprendre cette eau daus l'intŽrieur de la pierre, & la faifant enfler par l'effet de la gelŽe, la dŽlice , la fait fendre, ou dŽcompofe fes parties. Toutes les pi1::rres ne font pas Žgalement geliffes ou fujettes aux irnpreffions de la gelŽe; cela dŽpend de la poficion de l'endroit d'o on les t:ire: c'dl pourquoi ifefi: ˆ propos de les Žprouver, principalement quand une carriere e!l: nouvelle. J'ai vu des ConfiruŽl:eurs incelligens faire venir ds le printemps, toute la provifi.on de pierre, qu'ils devoicnc employer dans l'automne, & [e fervir au contraire durant toue l'Ž Ž de la pierre, ˆ mefore qu'elle arrivoic de la carriere, d'o il rŽfolcoic que cette dcrniere avoit le rems de fŽcher jufqu'ˆ l'hyvt:r, candis que la prerniere ayant ŽtŽ pŽnŽtrŽe par les rayous du foleil pendant longtems, & fe trouvant pa!fablemenr reffuyŽe, pou voit tre employŽo fans in cou vŽnienc dans l'arriere faifon, & fans crainte que la gelŽe pžt lui caufer aucun dommage. Quoique ce procŽdŽ ne foie pas auffi fžr que de lai1fer fŽcher la pierre pendant un hiver, cependant on peut en ufer, quand il n'efr pas poffible de faire autrement. Comme les pierres one toujours une force relative ˆ leur denficŽ ou ˆ leur duretŽ , on a coutume de placer celles qui foot les plus dures dans les fondations, dans les fouba1femens, dans les angles des Ždifices, dans les lieux humides, & dans tQUS les en W-Qi.. ciw ont de grands f..deau.x .. fupporer, ou qui reoivent? direŽtement; p Ou 1l.. 0 N J t ON E A Jt C tt I T t C T t. I 13 'dircŽ!emcnt les injures de l'air, rels font les jambes fous poutres, les appuis de croifŽes, les rerra!fes qui couvrent les b‰ti mens, les cimaifes des entablernens, &c á car dans roue le refte on ne faic ufagc le plus fouvent que de pierres cendres. Les diverfcs efpeces de pierres varient fuivant les pays, & prennent leurs noms des endroits o fonc fieuŽes leurs carricrcs: ainfi la pierre dure que l'on employe ˆ Paris, laquelle fc tire d' Arcueil, de :Bagneux & de Saine Cloud, s'appelle pierre d'Arcucil, pierre de Dagneux, pierre de Saine Cloud : la tendre, qui fe rire de Conflans, de Saint Leu, fe nomme auffi pierre de Conflans, pierre de Saine Leu , &c. Tous les bans de pierre de peu de hauteur ou ˆ demi formŽsá, produifenr ce qu'on appelle le moilon, lequel participe de la nature des carrieres d'o il efi cirŽ. Comme ce moilon eft cou jours chargŽ de boulin, & que les Ouvriers prennent rarement le foin de l'atteindre au vifen l'employant, de crainte de le rŽduire prcfque ˆ rien, il s'enfuie que les conftruŽHons qui en font faites, ont ordinairement peu de foliditŽ. Il y a une autre efpece de moilon que l'on trouve aux environs de .Paris, & dont il ferait ˆ fouhaiter que l'on f”c plus d'ufage, appellŽ pierre de mculierc, laquelle eft fort dure & poreufe : clic operc avec le mortier une excellente liaifon, & forme au bouc de quelques annŽes un corps difficile ˆ dŽfunir : fon dŽfaut dl: d'rre un. peu feche & c:ilfance, & de n'avoir pas un beau coup d'oeil, mais on reŽH6.e facilement l'un & l'autre, foie en conll:ruifant quarrŽ: ment par charge Žgale au-deffus, fait en y faifanc un enduit qui la cache, & qui s'y attache toujours trs. bien. Il y a bien des expŽriences ˆ dcfirer pour connolcrc les fardeaux que peuvent fupporcer les diffŽrences efpeccs de pierre, par exemple, quel poids un pilier de deux pieds de diarnecre & d'une hauteur donnŽe, foie en pierre d'Arcucil, foie en pierre de Saine Leu, peut foucenir fans s'affailfer ou s'Žcrafer, Le pied cube de pierre d'Arcueil pcfanc cent cinquante livres, & celui de Saint Leu no p 114 ! N STUC T r o N s pefant que cent quinze livrese, il efr tout funple que l'un doit porter un fardeau bien plus confidŽrable que l'autre. Mais quel efl: ce fardeau rela,if, & jufqu'o peuc-il aller? C'efr ce qu'on n'a point encore dŽmontrŽ. Au dŽfaut de cette connoi1fance, on procede fans ce!fc au hafard & l'on multiplie les objets fans nŽcefficŽ, en mettant plus que moins : il parok que les Goths en favoienc plus que nous ˆ cet Žgard. Dans la con.HruŽbon des b‰cimens, les pierres doivent toujours fc placer en liaifon, bien de niveau , fuivant leurs couches, auddfus les unes des autres, ˆ lits & joints quarrŽs, & de .maniere que leurs furfaces foienc toujours comprifes encre des plans bien paralleles : on lie enfemble cous leurs joints par du mortier compofŽ de chaux & fable, lequel peut tre regardŽ comme une efpecc de colle defi-inŽe ˆ les unir, pour leur donner une inhŽrence parfaire. ¤. .r I. De la Bri9ue. DAN s les pays ou la pierre manque, on y fupplŽc par de fa brique que l'on fait, foie avec de la cerrc-glaife mlangŽe, foie avec de l'argile, que l'on ptr”t & corroye avec de l'eau , de rnaniere ˆ en faire une p‰te duŽl:.ile, ˆ laquelle on donne dans des moules la forme que l'on veut, On fait fŽcher cerce terre moulŽe fous des angars, enfuice cuire dans des fours faits exprs, avec dt1 bois, du charbon de terre, ou de la houille. Trois chofcs concourent ˆ la perfŽbon de la brique, la nature des terres, le foin avec lequel elles font corroyŽes, & le degrŽ de cuiffon : cette derniere qualitŽ, c'eft-ˆ-dire, le degrŽ de cuiffon efr fur-tout celle qui eil la plus rare ˆ rencontrer: de-lˆ viencquc les briques s'Žcrafenc fous le fardeau, ou bien qu'elles s'elfeuillenr, & ne fauroienc rŽfifl:er au feu. Si l'on pouvait parvenir ˆ perfeŽl:ionner les briqueteries, & que le Gou\ácrnemeoc fe prt‰t ˆ les favorifer, a.fin que ces marŽriau:i: cožra!fenc le moins ,pofTible, il cfr certain qu'on diminueroic beall-'. P O t)' 1l UN' 1 E U N E ARC H I T l! C T !, II) coup la dŽpenfc des b‰rimens que la cherrŽ de la pierre ren-d de jour en jour cxceffive, & qu'on fe trouveroic avec les mmes fommes en Žcar d'exŽcuter des Ždifices plus nombreux ; voyez ce qui a ŽtŽ die ˆ cc fujet dans l'article fixieme du premier chapitre. Les briques fe lient enfemble, foie avec du morcicr de chaux & fable, foit avec du pl‰tre. ¤. II I. De la Chaux. TouTE pierre qui fait cffervefccnce avec les acides, efl: propre plus ou moins, pour faire de la chaux. Il paro”t que plus les pierres que l'on employe ˆ fa fabrication font dures, meilleure elle e!l:: peut-tre dl-ce en partie pour cela que celle des anciens, qui Žcoic faite communŽment de marbre , produifoic un auffi bon mortier. La chaux convenablement cuite doir trre fonorc, quand on frappe de1fus, & exhaler beaucoup de fumŽe en la mouillant. Il efl: e1fcntiel, aprs fa forcie du four, de ne la voiturer que dans des tonneaux bien fermŽs, afin que l'humiditŽ ne pui1fc la pŽnŽtrer : fans cela elle perd une partie de fa qualitŽ & ne fermcnrc plus que mŽdiocrement, c'efl:-ˆ-diree, qu'elle n'a pas coute l'aptitude qu'elle devroir avoir pour faire du bon mortier. Il n'efl: pas moins de confŽquence de l'Žteindre peu de rems aprs fa cuiJfon: car lorfqu'elle efl: conforvŽe en pierre trop long-cems, mme ˆ l'abri de l'air, elle perd auffi de fa vertu , attendu que la chaleur qui lui efl: apparemment nŽce1Taire, pour convertir l'eau en vapeurs fubciles, fe diffipe peu-ˆ-peu, & lui ™te enfuice de fon aŽbon, lorfqu'on en fait ufagc. Toutes fortes d'eau ne fane pas propres pour Žteindre la chaux. Il faut Žviter furtout celle de mares ou de marais : l'eau de puits expofŽe ˆ l'air dans des tonneaux quelques jours avant de l'e1nployer, afin de lui faire acquŽrir un peu de chaleur, efl: celle donc on fc fert de prŽf‘rence : fans cette prŽcaution il feroic ˆ craindre. que la frakheur de l'eau, forcouc dans l'ŽtŽ, ne referr‰t les pores p ij II.. J N S T R U C T I O N S de la chaux en l'Žteignant, & qu'en l'empchant de fe fondre, e11e ne la m”t en grumeaux. L'ufage dl d'Žteindre la chaux dans un petit baffin que l'on pratjque ˆ c™tŽ du trou o l'on en veut conferver une provifion, pour l'employer fucceffivement. Dans ce baffin on jette une quantitŽ de pierre ˆ chaux que l'on concaffe auparavant avec des maffes, pour la rŽduire en morceaux ˆ-peu-prs Žgaux : on remue ces pierres avec des rabots, en verfant de l'eau ˆ mefure, & de maniere que la chaux Žtant parfaitement arrofŽe partout, pujffe fe fondre facilement. Cecce eau doit ..tre verfŽe avec difcrŽtion dans le baffin; car trop d'eau noye la chaux , & trop peu la fait au contraire bržler. Quand on juge que la chaux eit dŽlayŽe , ou la fait couler da. baffin dans la foffe o il efi quefiion de la garder, & on continue cette opŽration juf qu'ˆ ce qu'elle foie remplie, ou fuivant qu'on en veut amaifer plus ou .moins. La fo1fe Žcant pleine, on la laiff'e dŽcouverte pendant quelques -rems, & , on l'arrofe d'eau pen. c!ant quarre ou cinq jours, pour faire rŽunir les fentes qui fe font dans la chaux : fit™t qu'on s'apperoic qu'elle ne fe fend plus, ce qui annonce que fa chaleur efi abfolumenc ŽvaporŽe, on la couvre d'un pied ou deux de fable : cela fait on la laiife repofer, & on peut la garder en cec Žtat trs-long-ten1S , fans craindre aucunement qu'elle fe deffeche. La chaux fe vend au muid , qui fe divife en douze feptirs : chaque fepticr contient deux mines; chaque mine deux minots, & chaque minot un pied cube. ¤. IV. Du Sable. LA qualirŽ du fable que l'on mlange avec la chaux, ne contribue pas moins ˆ la boucŽ du mortier. On a toujouri remarquŽ que dans tou:s les pays OLI l'on ne peut fe procurer de bon fablee, fa b‰ci!fe n'y vaut rien. L'expŽrience journaliere confume que, plu.s le fable eft pur, dŽgagŽ de toutes parties cerrcufes, compofŽ de pou R u N 1 Eu NE Ar c 1rr TF c TE. rr7 petits grains fans inhŽrence cnrr¥ct. c. & ..ulanc facilement les uns fur les autres, fans falir les mains en le frottant, plus le mortier qui en provient cft excellent, & fait aifŽment corps avec les pierres. Il n'y a gueres que le fable des rivercs, qui ait cette qualitŽ. Comme il eft fans ceffe lavŽ, chaque grain forme autant de petits cailloux trs nets, au lieu que celui que l'on cire des fablonieres ou des fouilles des b‰timens, dl: prefque cou jours mlŽ d'argile, & de parties terreufes qui Žmouffent l'aŽl:ion du mortier. Pour s'aifurer de la dŽfcŽl:uofi.cŽ de ce dernier fable, l'effai eft bien fimple: il n'y a qu'ˆ en prenodre une petite quantitŽe, le laver dans de l'eau chaude en l'agitant pendant quelques-rems, peuˆ- peu ralentir le mouvement pour laiffer prŽcipiter au fond du vafe le vrai fable, & enfuite faire Žcouler l'eau trouble par inclination ; fi l'on pefc ce fable avant & aprs cette opŽration , on s'appercevra qu'il s'y trouve beaucoup de parties terreufes, & que la diffŽrence eft quelquefois rrs-confidŽrable. Aufli ne peur-on cf pŽrer de faire de bon mortier avec du fable tirŽ des dŽcombres des b‰timens, qu'en le lavant prŽalablement. A confidŽrer la chaux & le fable fŽparŽmenr, vous obferverez que la chaux par elle-mme n'a pas de corps, ni le fable de liaifon, & que ce n'eft que leur rŽunion dans une certaine proportion qui puiffe opŽrer de la confifiance. Cette proportion reconnue de coure antiquitŽ eft un tiers de chaux contre deux tiers de fable bien JlCt. Une plus grande quantitŽ de chaux empcherait les grains d'appuyer les uns fur les autres, d'o il rŽfulteroic queles parties du morcier n'auroient pas la foliditŽ nŽceffaire pour faire corps: trop peu de chaux au contraire ne feroit pas moins prŽjudiciJble ; car alors lt!s intervalles ne fe trouvant pac: fuflifammenr remplies, il n'y auroit pas affcz de glue ou de colle pour lier cnfemblc tous les petits grains de fable; de force que dans ces deux cas, le mortier n <..tant pas en Žtate, ni de gripper les pierres, ni d<-s'y incorporer, ne frroit pas un toue a, cc elles, Le n1orcicr fc fait en mt:langeant dans la proportion fufdite, la. I N s T R u c T 1 o N s á uS <;haux & le fable avec de l'eau, & en obfervant d'en mettre le moins po!Iible: {i la chaux cH nouvellem<.:nt Žreinte, on peut mme s'en pailcr; ˆ force de les corroyer a\'CC .:nt auf”i t™t I c.au qu'un y mec pour le d .. hyer ; auffi, coá11mc il hir pnfo fur k champ, ne le g:i.che-r-on qu'ˆ mefure qu'on en a bdoin ) MalgrŽ cet abforbcmcnr, il faut bien fe garder d, croire qu.! l't:au qui sáy dl: incorporŽe foie pour cc..la dŽtruire; clic o'cil: en qudq..c force qu'intcrpofŽe encre les molŽcules du pl5trc, 0?1 elle L conferve pendant plus ou moins de t1.:ms, fuh ant q.!c les lieux font focs ou h:.imidcs : fon aŽtion efi mme telle q á'c'le fair g1.; hflcr le pticrc fuivanr ks circon!tanct.:s, au point que fi l' 011 ne prend pas d.; prŽcaution ˆ cet Žgard, elle force & rcn I r 2.0 I N s T R u c T r o N s vcrfe les obfl:acles qu'on lui oppofe. L1 chaleur faic fucceffive.m enc Žvaporer l'eau qu'a retenu le pl‰tre, au lieu que l'humiditŽ la concentre : c'c!l: la raifon pour laquelle le pl‰tre ne vaut rien dans les endroits humides ; toujours il y cfi: en aŽtion, il fe tourmente, il fe dŽtache, & fait travailler la maonnerie entre laquelle il fe trouve. On employe le pl‰tre avec fuccs principalement dans les endroits ˆ l'abri des injures de l'air. Il rŽuffic furtouc merveilleufernent pour les plafonds, les fauches de cheminŽes, les corniches & les ornemens dont on dŽcore l'intŽrieur des appartemens. Les Goths en fabriquoienc des vot1tes trs-Žrenducs, auxquelles ils fe contencoienc de donner quatre ou cinq pouces d'Žpaiifeur , & dont il y en a qui fubfifrent depuis plus de cinq ˆ fix cens ans dans plufieurs de nos Eglifes, Le pl‰tre fe lie trs-bien avec la brique & i).vec le fer; il efr au contraire ennemi du bois, & n'y tient qu'en le lardant de doux. Il efi: ˆ obferver que le pl‰tre ne reprend plus fa premiere qua litŽ par une feconde calcination : on a foie plu!ieurs fois des tentatives pour refaire du pl‰tre avec des pl‰tras, en les faifanc paffer ;tu four, fans avoir pu y rŽuOEr. Ce nouveau plarre n'a plus d1action, & n'efr plus fufceptible d'tre g‰chŽ. Dans les MŽmoires d.. l'AcadŽmie des Sciences, annŽe 1719 , 011 lit des dŽtails de plufieu rs effais inutiles qui ont ŽtŽ faits ˆ cecce occafion par M. d.. Juffieu. Le pl‰tre cuit fe vend au muid qui contient foixante & douze boiffeaux, ou quarante-huit pieds cubes, deux boilfcaux font UB fac. Outre le morrier & le pl‰tre, il n'y a gueres de pays o l'on n'ait l'ufage de quelque mafi:ic particulier pour les joincs des dalles de pierre des terralfcs. Les Goths , & beaucoup de Modernes fe font fcrvi avec avanr1ge de limaille de fer mlŽe avec un peu de thaux & de ciml!ur, bien pulvŽrifŽe & dŽlayŽe dans de l'urine. VI. \ 'POU 1l UN JE fJ N :! A Il CHI Tl C T X. r2 r ¤. VI. Du bois qu'on employe pour la charpente des B‰timens. LE chne cft le bois que l'on prŽfere pour la b‰tŸfe. On en di[tingue de deux ef peces ; l'un tendre & gras qui fore pour les ouvrages de mcnuifecie, l'autre dur & forme que l'on cmploye pour les ouvrages de charpenterie. C'efl: la nature des rerreins o les chnes croilfent, aiofi que leurs diverfes expoficions qui fonc leur.. diffŽrences qualitŽs. Ils font communŽment dans leur perfcŽl-ion depuis foixante jufqu'ˆ deux cens ans: au de-lˆ de ce terme, ils dŽgŽnerent & dŽpŽriffenr. En coupane un chne par le pied, on juge de fon ..ge par le nombre de couches annulaires qui forment fon Žpaiffeur : il efr ˆ remarquer que ces couches ne font point concentriquese, & que leurs fŽparations fonc toujours moins Žpaiffes du c™tŽ du midi que du nord, parce qu'en recevant direŽernenc J'irnpreOEon de la chaleur, elles fe durci.ffcnc plus facilement. La texture de l'incŽdeur d'un chne eft ce qui confl:icuc fa force: fcs 1ibres ne font pas paralleles ˆ fon axe dans leur longueur, mais depuis le bas jufqu'au fommet & ˆ l'exrr!micŽ des branches, ils: ftnuent, s'encrelacenc, & forment les ondes que l'on remarque fur les faces du fciage des picces de bois. C'efi pourquoi les bois de brin ont, ˆ gro.ffeur Žgale, beaucoup plus de force pour porter des fardeaux que t:eux de fciage, attendu que dans les premiers, les fibres fe prtent un mutuel fccours, & ne font point coupŽs , comme dans les feconds. O.e coupe ordinairement les bois dans l'automne & l'hiver, c'eil: .t dire, dans lcccms o leur fŽvcecftfans aaion, ou en quelque forte endormie. Il faut les garder enfuice au moins deux ou trois ans expofŽs ˆ l'air a vanc de les employer, afin de donnc.;r le tems ˆ l'humiditŽ de s'Žvaporer, fans quoi ils fe pourriffent en peu de tems. On J ou de la brique; qu'ils ne foient pas mal faonnŽs comme fonte" tous les Limofins ; mettez les premieres affifes de vos quatree'¡ murs & de ceux de refend d'un parfait niveau; placez fous ellese,, des plateformes de charpente de trois ˆ quatre pouces d'Žpaif. ¥efour, de toute la largeur des rigoles des fondations; ramenez vo,e,J quatre gros murs ˆ fruit Žgal en dedans, & ne donnez, fi vouse" voulez, que deux pieds de fondation audeJfous du fol de vose,., caves, & ne craignez rien, votre maifon ne branlera jamais; care" alors, ajožte-c-il, tous vos murs portant dans toute leur Žren,, due uniformŽment fur ces plateformes, il faudroic qu'ils enfon' J affcnt la maffe de terre qui efi audeffous pour baiffer: ce quie" ne fe peut, quand bien mtme le terrein feroic mouvant. (a)e Il eft certain que, lorf qu'un b‰timent n'efl: pas d'un grand poids; on peut employer avantageufement cette mŽthode pour fe difpenfer de creufer des fondations trs-profondes : mais pour fonder avec fuccs, tant par ce procŽdŽ que par le prŽcŽdent, il faut conftruire les murs de fondation, non les uns aprs les autres, mais tous ˆ la fois bien quarrŽment & d'un mme niveau, & affeŽl-er de les lier tous enfemble, de maniere que l'un ne puiffe fe mouvoir fans l'autre: alors le poids d'un b‰timent ag”ffaoc fans ce1fe bien ˆ plomb, & le caffement du terrein devenant uniforme, il ne f'iauroit y avoir rien ˆ craindre de l'effort de la pŽfanteur, pour POUR UN J:!UN:! ARCltITZCTE." t2. . vti qu'il n'y ait aucun trou, aucune cavitŽ, aucune partie plus foihie que l'autre, & que le fol ne foit point marŽcageux ou rempli d'eau. Dans le cas de troux ou de cavitŽs fous quelque endroit du terrein o il s'agit de fonder, il n'y a d'autre parti ˆ prendre que de les combler s'ils font peu confidŽrables; & s'ils le font, d'Žlever des piliers de pierre depuis le bon fond, pour y bander des arcs ca.. pables de porter les murs des caves. Mais fi l'on trouve au contraire de l'eau, il faut nŽeelfairemenc pilotter. On employe ˆ cet effet, ( aprs avoir fait pomper l'eau,á ou l'avoir fait Žcouler dans des lieux plus bas,) des pieux de bois de chne, proportionnŽs pour leur greffeur ˆ la profondeur du terrein dans lequel il s'agit de les enfoncer. Cette groffeur eft ordinairement le douzieme de leur longueur. On les arme de fabots de fer par le bouc, lorfque le b‰timent eft de confŽquence; finoa on fe contente de bržler leurs poinces pour les durcir. Ces pieux: doivent tre plantŽs d'un droit alligncment dans les tranchŽes des fondations, & battus jufqu'au refus du mouton : on n'en peut pas placer moins de deux rangs fous un mur de peu d'Žpaiffeur, mais fous ceux qui font Žpais, il en faut mettre trois, quatre, cinq, fix, & pl us f uivant leur largeur. La cou eu me dl: de les planter tant pleins que vuides, c'efr-ˆ-dire de ne pas laiffer plus d'efpace entre eux que celle de leur groffeur ou diametre. Aprs qu'on a ..in!i garni de pieux le deffous des diffŽtens .tna1I'ifs des fondations, on les rŽcepe de niveau, & l'on remplit tous leurs intervalles de moilons enfoncŽs avec force. Sur chaque :file de pieux, on pofe un cours de racinaux de bois de chnee, de fix pouces d'Žpaiffeur fur quatorze ˆ quinze pouces de largeur, c'efr-ˆ-dire, proportionnŽs ˆ la groffeur de la tte des pilotis, que l'on affemble avec d'autres pareils racinaux entaillŽs par moitiŽ ˆ queue d'aronde en forme de grillage. Aprs cette opŽration, on perce des troux de tarriere .. travers ce grillage fur chaque pieu, pour l'attacher avec 4e bons boulons ˆ pointe, de quinze ˆ feize pou,es de long, ene _ 1 2,6 l N S T R U C T I O N S forme de chevilles enfoncŽes ˆ tte perdue. On garnir encore de moilons tous les quarrŽs de ce grillage que l'on arrafe avec les racinaux. Sur cette arrafe on Žtablit uo plancher de place-formes de bois de chne, de crois ˆ quatre pouces d'Žpaiffeur, & d'une largeur fuffifante, que l'on fixe auffi fur les racinaux avec des chevilles de fer ˆ tte perdue. On pofe enfin fur ce plancher un. lit de mouffe 'de demi pouce d'Žpaiffeur, fur lequel on place la premiere affife de pierredure des fondations, bien de niveau, de hauteur Žgale, & faifant toue le parpin du mur avec mortier de chaux & fable. Je n'iofi.frerai pas, pour le prŽfent, fur les difficultŽs que l'on rencontre quelquefois de la part du terrein, pour fonder des Edifices d'importance & d'un grand poidse, attendu que je me propofe, dans le chapitre fuivant, de traiter ˆ fond cette maciere. Ainfi, fuppofŽ que vous ne trouviez pas de difficultŽs de 1a part du fol , & qu'il ait la confifl:ance requife pour fonder, il faudra faire les fouilles des tr:md1Žes de fondacion, aifez larges & fpacieufes, pour pouvoir Žlever les murs entre deux lignes, foie quevous b‰tiffiez en libages ou en moilons durs; car la mme prŽcaution doit s'obferver pour l'un comme pour l'autree, afin que les n1Urs foienc droits, & qu'il ne fe puiffe trouver de porte ˆ faux, quand il y aura des corps faillans. Vous donnerez fucceffivement aux Entrepreneurs, ˆ mefure qu'ils en' auront befoin, les Plans foie des fondations, foie des diffŽrens Žtages , ainfi que les Žlevations & les coupes dans tous les feus, bien arrtŽs & cocrŽs en pieds, pouces & lignes, avec exaŽl:icude; lefqucls de!fcins ou parties de delfein feront fignŽs & approuvŽs par vous pour leur cxŽcurion. De cainte que les ouvriers ne fe trompent, vous leur tracerez, ou vous .-f.:rez tracer en votre prŽfence votre plan fur le ter¥ 1áein, ftlì\',Ÿ. 1llignemens convenus avec les PropriŽtaires des maifons , oifi H:"i 'St c.s voyers, fi c'efi dans une ville que vous faites b‰tir , po á , ,te. coure difcuffion. Une fois lespro. c.dcurs de vos fondacioosa1furŽes,il faudra en l'OU!l UN JEUNE ARCHITECT:J™, I2.7 prendre les atcachemens , c'efi:-ˆ-dire me.forer ier h..uteur en concreba5, pour cfi:imer la mac;onnerie qu'on y doit Žlever, vž qu'il ne feroic plus cems aprs l'achevement du b‰timent. Pour cet effet vous vous nivellerez audeffus du rez-de-chauffŽe avec quelqueeobjec remarquable, de maniere ˆ avoir un repaire immuable ,&qu'on ne puiffe changer, rel qu'une retraire ou un appui de croifŽe d'une maifan voifine, oubien avec un corps de rna<:onnerie fait exprs. Vous prendrez de longues regles que vous mettrez bout ˆ bouc bien de ni-. veau, depuis la retraite en q uefi:ion ju f qu'audeffus des fondations, {i le repaire efi: proche, ou bien un niveau d'eau, s'il efl: ˆ une certaine di.fl:ance; delˆ vous jetterez un plomb jufqu'au fond defdites ri ... gales. Aprs avoir mefurŽ cette hauteur exaŽl:ernent, de concert avec l'Encrepreneur, vous en ferez un Žcrit double dont il fignera l'un qui vous demeurera, & dont vous lignerez l'autre qui lui refcerae, pour fervir de jufiificacion lors du rŽg1e;nenc des mŽmoires & des vŽrifications du roifJ. Si lcfdircs profondeurs font ˆ redens, & non uniformes, vous apporterez fucce!Iivement la mme attention ˆ conHarer toutes leurs diffŽrentes mefures. Les tranchŽes des fondations ayant ŽtŽ Žtablies bien de niveau, il conviendra de pofer la premiere a!life en bons libages de pierre dure, Žquarris , fans mortier, & audj!ffus d'Žlever le mur en gros moilons durs, bien ŽbouzinŽs, ˆ bain de mortier de chaux & fable, juf qu'ˆ trois pouces audeffous de l'aire des cavi;s, ˆ laquelle hauteur on Žtablira une affife de pierre de raille dure, faifanc toute l'Žpaiffeur defdits n1urse, piquŽe du c™tŽ des terres, &. & en parement du c™tŽ des ca vcs; le toue ˆ lirs & joints quarrŽs.' Cette affže doit tre 'pofŽe de niveau & de hauteur Žgale, ˆ trois pouces de retraite fur celle de defl'ous , tant par dedans que par dehors. Il faut furcouc s'arracher ˆ ne lai.lfer aucuns vuides entre les pierres, qui ne foient remplis de claufoirs enfoncŽs avec force, & ˆ couler tous les joints de mortier d'une con!ifiance affez liquide, pour qu'il puiffe les remplir bien exaŽtement. La plžparc des ArchiceŽtes varient beaucoup fur l'Žpailfeur que. n.8 I N s T Jt u c T r o N s l'on doit donner aux murs de fondations. Vitruve & Philibert de Lorme difcnt que cette Žpaiifeur doit tre la moitiŽ en fus de celle1 du mur hors de terre: Scamozzi veut qu'elle foie le quart : Palladio propofe au contraire de la faire le double dt: l'Žpaiffeur du. mur apparent: ce qu'il y a de fingulier, c'eft que ni les uns ni les: aucres, en fixant ces Žpaiffeurs, n'ont eu Žgard ni ˆ la hauteur des murs , ni aux charges qu'ils doivent porter , comme fi c'Žtoic une chofc indiffŽrence, & comme fi ce n'Žtoit pas ce qui mŽrite la prin .. cipale confidŽracion en pareil cas: c'eft pourquoi les rŽgies qu'ils: one prefcrices ne f..auroienc tre de quelque utilitŽ. Dam les b‰timens ordinaires ŽlevŽs de crois ou quatre Žtages,l'ufage cfi de faire un empattement d'environ trois pouces de chaque c™tŽ de toue mur de refend, de face, ou mitoyen, tant au fol de la rue qu'a celui des caves; ainfi., fuppofŽ que les murs de face au rez-de-chauffŽe ayeoc vingt-quatre pouces, & ceux de refend dix-huit pouces, ( Žpaiffeurs qui font les meilleures); les fondations dc.:s murs de face au niveau des caves doivent avoir trente pouces, & au -dclfous des caves trente fix pouces : & celles des murs de refend auront vingt-quatre pouces dans les caves, & au-deffous vingc-huic pouces : donc .. fuivant cette regle, l'Žpaiffeur des plus baffes fondations peut tre fuŽe ˆ peu prs ˆ la moitiŽ en fus de celle des murs apparens. La meilleure q>nfl;ruŽ.l:ìoll eft de faire cous les murs d'un Q..timenceainfi que toutes les vožtes des caves, de pierre de caille ; mais ,. le plus fouvent on fe contente d¥une confl:ruaio n moyenne, qu.e fi prefque Žquivalence pour l;t folidirŽ, 1 orfqu'clle efl: bicnfaice, &qui produit par proportion beaqcoup d'Žconomie; c>eft de cette derniere donc il va trre qucfiion d;tns la fuite de notre infin.\Žtion, o il ne s'agit que de la b‰cilfe d'une rnaifon ordinaire. Suivanc e procŽdŽ, il fuffic de mettre de la pierrede taille dure au bas de tous les murs des cav..s & dans leurs encoignures, aux piedsdroits& aux platebandes des portes, aux abajours, &aux cha”nes des vožtes, en ayant foin que ces cha”nes, pieds ... droics & platebandes des portes faffe.nt coute l'Žp..Ÿfeur du murl & foient pofŽes alccrnati vcmenc p Ou Il u N JE u NE ARC HI TE C T ]!. I 19 vement en carreaux & bouci!fes (a) ,au moins de fix pouces de faillie. On confl:ruic enfuitc toue le refl:e en moitons durs ou en pierr.. de meulicree, pofŽs par affi!s Žgales, maonnŽs avec mortier de chaux & fable, en obfcrvant de fraper chaque moilon a\ cc le marteau, jufqu'ˆ ce qu'il porte ˆ plein & quarrŽmenc fur ceux de deffous; & en faifanc toujožrs en forte de les liaifonncr, de fa(ion qu'il ne fe trouve jamais deux joints l'un fur l'autre, non-feulement du c™tŽ des facese, mais auffi dans le corps des murs (a). On continue de garnir& de monter les murs des caves de la mme manicre jufqu'au rez-de-chauffŽe, avec l'attention que les lon.. gues pierres des cha”nes ayent trois pieds de long, & les courtes deux pieds; &que les plus longues des jambages des portes ayent deux pieds, &les plus courtes feize ou dix-huit pouces. Car il yaaurant d'inconvŽniens ˆ faire les harpes trop longues que tropcourtes:quand elles font trop longues, dles rompent : quand elles font au contraire tropcources,ellcs ne fonrpoincdc liaifon.Lesarcs des vožtes ˆ plomb des cha”nes doivent avoir au moins quinze pouces d'Žpaiffeur visˆ- vis la clef, & tre Žgalement en pierre dure, pofŽs alternativement en carreaux & boutiffcs de la mme qualitŽ & longueur, afin que, tant dans les murse, que dans les vožtes, la maonnerie faffe une bonne liaifon. Les vožtes fe font des mmes confl:ruŽl:ions. que leurs murs de foucien, avec auffi mortier de chaux & fable, malgrŽ l'ufage prefque journalier de les faire en pl‰tree, lequel ne vaat rien danc; l'humiditŽ : enfin on garnit les reins des vožtes jufqu'ˆ leur couronnement lc moitons, avec mortier de chaux & fable. Quand il fe trouve au rez-de-chauffŽe des cloifons de charpente montant de fond & portant plancher, il efl: ˆ propos de preudrc dans les caves des prŽcautions pour les foucenir: fi elles doivent portetá ir la longueur de leurs berceaux, il faut Žlever wi mur au-deifous: (11) C'cfi-l-dire, pofŽe de manicrc que la longueur des unes foie plac..c fŸivant fa face dct $lu, & la longueur des autres fuivaut leur ..pailfcur, I N S T R U C T 1 0 N S 130 &. G. elles doivent porter fur la largeur, on peut fc contenter de praciqucr dans la partie de la vožte corref pendante un arc en pierre¥ Les murs d'une foffe d'aifance , ainfi que fa vožte, doivent tre conll:ruits en moilons durs , piquŽs aux paremens, maonnŽs de mortier de chaux & fable : fi elle efi contre un mur mitoyen, il ne fa.1c pas oublier de faire, fuivanc l'ufagc, un contre-mur de neuf pouces d'Žpai!feur, non compris l'cmpaccemenc du rez-dechauffŽe qui eft de trois pouces, avec un trou dans la vožte de deux pieds fur vingc -un pouces, pour rece\ oir un couvercle de pierre de caille deftinŽ ˆ faciliter les vuidanges. Le ruyau de la folfe montant de la vožte juf qu'au dernier Žtage du b‰timent, doit tre confiruit avec des boiffeaux de terre cuite , bien ver.. ni!fŽs en dedans, fans aucune fonte ou ca1fure : l'e!fentiel efi de les bien joindre les uns fur les autres, d'en mafiiquer les joints avec de bon maftic, de maonner cnfuite leur pourtour avec mortier de chaux & fable, & enfin de rncrcre par-deffu.. un enduit de pl‰tre du c™tŽ apparent. Il eft ˆ obfervcr qu'il faut d'abord entourer de mortier direŽl:ement les tuyaux, parce que le pl‰tre, en les ref{ errant, les feroit cafi'cr. Si c'eH auili contre un mur mitoyen q,u'eft adoffŽ le tuyau, il convient d'ifoler de f on c™tŽ, la maonnerie de crois pouces dans touce la hauteur, cane, afin que l'air puiffc paffer, que pour empcher les marieres qui pourroienc couler par les joints , d'infoaer le mur voifin. Quant au fond de ladite foffe, il cft ˆ propos de la garnir d'un maffif au moins de dix-huit pouces ou deux pieds d'Žpaiffeur, compofŽ de deux rangs de moiIons ˆ bain de mortier , fur lequel on place des pavŽs de grs ˆ chaux & ˆ ciment. Les defcences de caves s'exŽcutent en faifant les ttes des murs d'Žchiffre de pierre dure , & le refte de moitons piquŽs, avec des marches auffi de pierre dure , d'une feule piece & de longue14r fuffifante pour porter dans les murs par les deux boucs, ayant chacune la largeur nŽccffaire pour avoir deux pouces de recou.. vremcnt, Sous lefdices marches, on fa.ic des vožtes rampantes & P D U B. U N J E tY N .. A R. C H I T E C T X.'I 3 Ides 'maffifs en bons moilons, toujours avec mortier de chaux & fable. Pour conftruire un puirs, foie rond, foie ovale, il faut fo.uiller auffi bas qu'il e8: befoin pour avoir de l'eau vive. Au fond on place un rouec de charpente battu ˆ la demoifelle, fur lequel on Žlevc la maonnerie compofŽe de gros libages & moilons piquŽs aux paremens. Au rez-de-chauffŽe de la cour, on pratique un mur d'appui de pierre de raille dure, fur lequel on mec une mardelle s'il fe peut d'une feule piece. Toute cette conftruŽtion fe maonne avec mortier de chaux & fable. En gŽnŽral il convient d'obferver d'Žlever routes les fondations d'un b‰timent quarrŽmenr, autant que faire fe peut, afin que route fa ch,u-ge caffe uniformŽment, & perpendiculai.rcment fur le ter¥ rein. Le devoir d'un ArchiceŽl:e, pendant la conftru&ion des fondations , efl: de veiller ˆ ce que !'Entrepreneur exŽcute fidŽlement fon devise, & fe conforme aux dimen!ions prcfcrices par fcs plans. Il doit prendre garde que les pierres qu'on employe, ne foienc trop nouvellement arrivŽes de la carricrc, qu'elles foient de bonne qualitŽ, fans fils ni moyes, bien ŽbouzinŽes, bien liaifonnŽcs les une.. avec les autres, maonnŽes avec du _mortier foffifammcnc corroyŽ, & dont le fable ne foie pas terreux. Car c'eft dans les fondations que les Ma<:ons cherchent d'ordinaire ˆ introduire, fi l'on n'y prend garde, leurs matŽriaux clŽfeŽtucux, parce que les travaux y foot moins expofŽs eo vue : quelquefois il s'en trouve qui placent des deux c™tŽs d'un mur des carreaux de cinq ou !ix pouces de pierre de taille, & qui rempliffenc l'intervalle avec du moilon : on en voie encore qui, n'ayant pas fuffifamment de pierre d'une certaine hauteur de lie, pour arrafer le de/fus de la premiere affife des fondations, incroduifent des pierres de cro”s ou quatre pouces moins hautes, en garniffaot le deffous de terre & de ..ravois, pour les faire paro”rre de mme ŽlŽvation de cours d'affifes. En vain votre devis fera-c-il bien fait, croyez qu'il n'y aura que R ij P D U B. U N J E tY N .. A R. C H I T E C T X.'I 3 Ides 'maffifs en bons moilons, toujours avec mortier de chaux & fable. Pour conftruire un puirs, foie rond, foie ovale, il faut fo.uiller auffi bas qu'il e8: befoin pour avoir de l'eau vive. Au fond on place un rouec de charpente battu ˆ la demoifelle, fur lequel on Žlevc la maonnerie compofŽe de gros libages & moilons piquŽs aux paremens. Au rez-de-chauffŽe de la cour, on pratique un mur d'appui de pierre de raille dure, fur lequel on mec une mardelle s'il fe peut d'une feule piece. Toute cette conftruŽtion fe maonne avec mortier de chaux & fable. En gŽnŽral il convient d'obferver d'Žlever routes les fondations d'un b‰timent quarrŽmenr, autant que faire fe peut, afin que route fa ch,u-ge caffe uniformŽment, & perpendiculai.rcment fur le ter¥ rein. Le devoir d'un ArchiceŽl:e, pendant la conftru&ion des fondations , efl: de veiller ˆ ce que !'Entrepreneur exŽcute fidŽlement fon devise, & fe conforme aux dimen!ions prcfcrices par fcs plans. Il doit prendre garde que les pierres qu'on employe, ne foienc trop nouvellement arrivŽes de la carricrc, qu'elles foient de bonne qualitŽ, fans fils ni moyes, bien ŽbouzinŽes, bien liaifonnŽcs les une.. avec les autres, maonnŽes avec du _mortier foffifammcnc corroyŽ, & dont le fable ne foie pas terreux. Car c'eft dans les fondations que les Ma<:ons cherchent d'ordinaire ˆ introduire, fi l'on n'y prend garde, leurs matŽriaux clŽfeŽtucux, parce que les travaux y foot moins expofŽs eo vue : quelquefois il s'en trouve qui placent des deux c™tŽs d'un mur des carreaux de cinq ou !ix pouces de pierre de taille, & qui rempliffenc l'intervalle avec du moilon : on en voie encore qui, n'ayant pas fuffifamment de pierre d'une certaine hauteur de lie, pour arrafer le de/fus de la premiere affife des fondations, incroduifent des pierres de cro”s ou quatre pouces moins hautes, en garniffaot le deffous de terre & de ..ravois, pour les faire paro”rre de mme ŽlŽvation de cours d'affifes. En vain votre devis fera-c-il bien fait, croyez qu'il n'y aura que R ij 132. lN S T Il U C T I O N Svotre furveillance qui opŽrera la perfeŽlion de la bAcŸfe: ”ans ccffe vous vous appercevrez que la plžpart des Ouvriers ne manquent gueres de la nŽgliger, ds qu'ils prŽvoyent le pouvoir impunŽ .. ment. La con1huŽlioo des murs moilons efi ce qui mŽritera furto ut votre attention. Autant les Maons s'appliquent ˆ mettre en parement le beau c™tŽ du moilon, aura nt l'intŽrieur de ces fortes de murs eH d'ordinaire peu foignŽ: rarement font-ils arrangŽs en bonne liaifon dans leur Žpai!feur: vous en remarquerez qui, an lieu de pla. cer dans leurs intervalles de bons garnis de tuileaux & d'Žclats de pierre, le: rempli!fenc de mortier pour aller plus v”ce, & quel.. quefois mme de terre ; or, comme il s'en faut bien que la furabondance du mortier Žqu”vale ˆ de bons garnis de pierre, & ait autant de folidirŽ, il s'enfuit que de pareils murs fe dŽgradent en peu de rems, & s'Žcrafenc facilement fous le fardeau : enfin vous verrez des Ouvriers qui ne fe donnent pas la peine d'Žcarir les moitons, comme il convient, d'oŸ il rŽfulce que ne pofanc pas ˆ plat, mais fur des boffes, des angles & des inŽgalitŽs, ils fe dŽrangent aifŽment , lorfqu'ils font comprimŽs par un fardeau fupŽrieur. A R T I C L liQ u A T R I E M E. De la conjlruaion des murs d'une Maifon. LE deffus des vožtes des caves Žtant donc arrafŽ, on pofe ˆ troisepouces de retraite, tant en dedans qu'en dehors, dans toute rŽrendue des faces d'un b‰timent , un cours d'a!Iife de pierre de raille dure, de la meilleure qualitŽ, bien ŽbouzinŽe, atteinte au vif, & dont on coule les joints avec de bon mortier de chaux & fable. Cette affifc doit embra!fer toute l'Žpaiffeur du mur, comprendre la faillie du focle rŽgnant au pourtour du b‰timent, & porter les pieds-droits, foie des portes, foie des croifŽes. foit des p..tits corps faillans du deh,ors & du dedans, fuivant la difiribucion d11132. lN S T Il U C T I O N Svotre furveillance qui opŽrera la perfeŽlion de la bAcŸfe: ”ans ccffe vous vous appercevrez que la plžpart des Ouvriers ne manquent gueres de la nŽgliger, ds qu'ils prŽvoyent le pouvoir impunŽ .. ment. La con1huŽlioo des murs moilons efi ce qui mŽritera furto ut votre attention. Autant les Maons s'appliquent ˆ mettre en parement le beau c™tŽ du moilon, aura nt l'intŽrieur de ces fortes de murs eH d'ordinaire peu foignŽ: rarement font-ils arrangŽs en bonne liaifon dans leur Žpai!feur: vous en remarquerez qui, an lieu de pla. cer dans leurs intervalles de bons garnis de tuileaux & d'Žclats de pierre, le: rempli!fenc de mortier pour aller plus v”ce, & quel.. quefois mme de terre ; or, comme il s'en faut bien que la furabondance du mortier Žqu”vale ˆ de bons garnis de pierre, & ait autant de folidirŽ, il s'enfuit que de pareils murs fe dŽgradent en peu de rems, & s'Žcrafenc facilement fous le fardeau : enfin vous verrez des Ouvriers qui ne fe donnent pas la peine d'Žcarir les moitons, comme il convient, d'oŸ il rŽfulce que ne pofanc pas ˆ plat, mais fur des boffes, des angles & des inŽgalitŽs, ils fe dŽrangent aifŽment , lorfqu'ils font comprimŽs par un fardeau fupŽrieur. A R T I C L liQ u A T R I E M E. De la conjlruaion des murs d'une Maifon. LE deffus des vožtes des caves Žtant donc arrafŽ, on pofe ˆ troisepouces de retraite, tant en dedans qu'en dehors, dans toute rŽrendue des faces d'un b‰timent , un cours d'a!Iife de pierre de raille dure, de la meilleure qualitŽ, bien ŽbouzinŽe, atteinte au vif, & dont on coule les joints avec de bon mortier de chaux & fable. Cette affifc doit embra!fer toute l'Žpaiffeur du mur, comprendre la faillie du focle rŽgnant au pourtour du b‰timent, & porter les pieds-droits, foie des portes, foie des croifŽes. foit des p..tits corps faillans du deh,ors & du dedans, fuivant la difiribucion d11 POUR UN JE'UNE ARCHITECTE. 133 plan. On continue quelquefois de pofer d'autres affifcs femblnbles en bonne liaifon, faifanc coucei. parpins ˆ lies & joints quarr..s jufqu'ˆ la hauteur du premier Žtage; m:iis le plus fouvcnc, aprs crois ou quarre .. !lift.:s de pierre dure, on fe concenre d'Žlever le reHc d'une maifon en pierre! cendre. On place auOE en rerraicc ˆ crois pouces de chaque c™tŽ fur les autres murs des caves, une affife en pierre dure au bas des murs mitoyens & de refend, laquelle doit faire coure leur Žpaiffcur & fe pofer bien de niveau, ˆ lits & joints quarrŽs. On Žleve fur cette aili1c les pieds-droits des portes en pierre! rendre, en bonne & fuffi.. fantc liaifon, avec des place-bandes ˆ claveaux en croffecoes au-def.. fus, & l'on codhuic ces forces de murs en bons moilons, bien ŽbouzinŽs, avec mortier de chaux & fable, en obfrnáanc de faire -en pierre dure coures les jambes fous poutre auOE en bonne liaifon. A la rencontre de tous les murs de face avec ceux de refend & mitoyens , il dl: encore cfreoticl de laifŸ:r dan.. ces premiers, de Jeux affifcs l'une, des harpes fuffifances pour qu'ils puiffent fe lier folidemenc avec les aucres. Sous les cloifons de charpente, qui portent plancher, on pofe des murs parpins de neuf ˆ dix pouces d'Žpailfeur, & d'environ dix-huit pouces de hauteur ; lefquds doivcrr tre ŽlevŽs fur desecorps folidcs , tels que des murs fondŽs dans les caves, ou desecha”nes de pierre, ainfi qu'il a ŽtŽ dit ci-devant.e Si le principal efcalier d'une maifon efi en pierre jufqu'ˆ une certaine hauteur, on Žleve une ou deux affifcs en pierre dure fur le mur d'ch1ffre1 & l'on concinue de cette maniere jufques fous le rampanr, en obfcrvanc coures les faillies marquŽes fur le deffein. Au-deffus de cc mur, on confiruic en pierre cendre les vožtes qui doivent fouccnir les rampes & les paliers; enfuice on pofe une plinthe pour porter la rampe de fer, ainfi que les marches que r on fair de bdle pierre de liais, d'une feule piece , & que l'on place ˆ recouvrement de deux pouces les unes au-de.ffus des - autres,e 1 N S T R U C T I O N S I )4 Il e{l: important d'Žlever ˆ la fois cous les murs apparens d'un. b‰timent autant qu'il cfl: poffiblc, afin que leur poids caffe Žgale .. ment fur fcs fondations. A la hauteur des plan1;.hers du premier Žtage, il faut pofer dos cha”nes de fer plat de dix-huit ˆ vingt lignes de largeur, fur fcpt ˆ huit lignes d'Žpaiffeur, d'un mur de face ˆ l'autre, avec des ancres de quacre pieds de long , d\. bon fer quarrŽ au moins de quinze lignes , entaillŽs & cncafrrŽs prcfque ˆ l'affieuremenc des murs de face, cane ˆ leurs extrmices qu'au droit de cous les murs de refend : de plus s'il y a des poutres, il convient de mettre des ancres & des tirans de deux ou crois pieds de longueur ˆ chaque bout. Lorfque les apparcemens font doubles, & que les boucs des poutres fe trouvent vis-ˆ-vis l'un de l'autre, on pofe des plate¥ bandes de fer de trois ˆ quatre pieds de longueur, que l'on crarn. ponne & cloue folidement fur cous les deux : & s'il n'y a point de poutre, on atc.i1..he c<..s place-bandes fur des foltves ou fur des fabliercs de cloifon, afin q1.l'outn. les cha1nes qui font au droit des murs, le b‰timent foie de coutes parcs fermement retenu, fans pouvoir pouffer au vuidc d'aucun c™tŽ. On Žleve fucceffivement les diffŽrens Žtages en pierre cendre, do la mme faon que le rez-de-chauffŽe, ayant toujours attention que les pierres faffenc l'Žpaiffeur des murs en bonne liaifon ; en force qu'il oc fe trouve jamais de joints l'un fi..r l'autre, & que chaque joint des affifes inf‘ricures foie coofl:amment recouvert par le lit de l'affife fupŽrieure. Les plate-bandes des croifŽes doivent fe faire ˆ claveaux , & leurs appuis en pierre dure : on obferve de iai!fer des boffag1.:s fuffifuns pour les moulures & les ornemeos d'archiceŽl:ure ou de fculpture, marquŽs dans les de1feins: on retient ˆ chaque Žtage comme ci-devant, les murs de cous c™ccs par des ancres & des tirans ; enfin on confrruic l'entablement ou la corni4 die en pierre cendre, de' maniere que les pierres qui doiveac porter, faillie, faOEenc toute l'Žpaiffcur du mur, & ayenc uno ..ueue fuffifanrc pour porter lcu.c ba.1fecule. POUR UN JEUNE ARCHITECTE, 13. S'il arrivait que les Ouvriers mi!fenc dans un cours d'affife .une pierre de deux carreaux , il faudrait que ces carreaux fu!fent d'Žgales longueurs, & qu'ils eulfenc a!fez d'Žpai!feur pour former enfemble celle du mur : car fi l'un faifoir les trois quarts, & l'autre environ le quart, ce ne ferait pour lors qu'un plaquis non recevable : encore pour admettre cette conflruŽtion fe4 roit-il nŽcdfaire que les deux carreaux, faifanc enfemble par moitiŽ l'Žpai!feur du mur, fu!fent pofŽs fur une a.ffifo d'une piece, qu'il y ežt ˆ c™tŽ des deux carreaux, deux parpins, & qu'on pof‰c en l'affife de ddfus auffi un parpin qui, non-feulement recouvrlc les carreaux, mais f”c encore liaifon fur les c™tŽs. En fuppofanc que les pierres ne puffent faire toute l'Žpaifl'eur d'un mur ,il faudroic les arranger des deux c™tŽs en liaifon entr'elles, ide faon qu'il y en ežt de longues &de courtes qui s'encrela!fa:!fent .alternativement: car fans cette at.tention on fcroic un mur en deux parties capables de fe fŽparer, & donc la conl'huŽtion feroit con.. traire ˆ la folidicŽ. Il dl d'ufage d'Žlever les murs de face ˆ plomb du c™tŽ de l'intŽrieur d'une maifon , & de leur donner depuis le fol de la rue ou de la cour jufques en haut, un peu de calud ou fruit par dehors , lequel doit tre au moins de crois lignes par toife : de plus il efi ˆ propos de lai!fer une retraite d'un pouce par de¥ hors, au droit de la plinthe de chaque Žcage : aiofi, fuppofons que les murs de face ayent deux pieds d'Žpai!feur, & huit toifes de hauteur avec quatre Žtages , il s'enfuit qu'ils auront, fuivant ces diminutions fucceffivesevis-ˆ-vis l'entablement, dix-huit pouces, ou foc pouces de mo.ins qu'au rez-de-chauffŽe : c'eft une rŽgie qu'obfervent les meilleurs ConfuuŽl:eurs. Quant aux murs de refends & mitoyens, auxquels on donne dans 1 e bas communŽment dix-huit pouces, il y en a qui les Žlevc:nc ˆ plomb, & d'autres quie laiffeut un demi-pouce de retraite de chaque c™tŽ ˆ la hauteur dese planchers, c'ell-ˆ-dire, qui diminlient ces mmás d'un pouce ˆ cha que tage: ce fecond procŽdŽ vauc mieux qe le premier.e 136 I N T R U C T [ o N S Lorfque l'on veut exŽcuter une b.”.rilfe avec une certaine propretŽ, on Jai!fe des mains aux parcmens ex:frieurs, afin que ks Ouvriers, en pofanc leurs pierres, puif”cnt aif..mcnt les remuer, fans cre obligŽ de fe fcrvir de pinces qui alccron veut qu'ils foient!"ecouverts ou apparens. JI y a encore une autre force de cloifons crs-lŽgeres, appellŽe ˆ claire-voye, que l'on fair de planches de chne , aOEemb!Žes baut & bas dans des coulifres pratiquŽes dans les fablicres , encre lcfquelles on laiffe quelque efpace. Si ces cloifons one une ccruine hauteur, on met des liernes dans le milieu, folidemenc ent:retenues par chaque bout dans les murs. En confrruifant coures fortes de cloifons , lors de la rencontre d'une d1eminŽe, il faut toujours laiifer foc pouces de difraoce entre le bois & Je dedans oeuvre du tuyau. Dans la diHribution de,s folives des planchers, on doit avoir principalement Žgard aux ‰tres des cheminŽes & aux paffages de leurs tuyaux. Il efr d'ufage de lai!fer au droit de tous les ‰tres, au moins trois pieds :fix pouces de difiance, depuis le mur oi'1 efl: adoffŽ une cheminŽe jufqu'au chevtre qui porte les folives de rernplŸfage; & entre les deux folives d'enchevtrure, un efpacc d'un pied de plus que le dedans-oeuvre des jambages d'une cheminŽe. Le paffage d'un tuyau doit avoir quarre pieds encre les deux folives d'enchevtrure, & dix-huit pouces depuis le mur auquel il eil: adoffŽ, jufqu'au devant du chevtre. Quand il fe trouve deux tuyaux l'un ˆ c™tŽ de l'autre, on laiffe fept pieds trois s ij 140 1 N S T ll U C T I O N S pouces de largeur encre les deux enchevtrures, & toujours te mme ef pacc de dix-huit pouces depuis le mur jufqu'au chevtre. Si les tuyaux font engagŽs dans le mur, au lieu d'tre adoffŽs, alors on tient le chevtre plus prs, afin que dans tous les cas , il y ait une diH:ance de fix pouces encre le devant d'un chevtre & l'intŽrieur d'un ruyau, conformŽment au.x Ordonnances. Pour la fo. liditŽ on Žvite de faire un chevtre commun ˆ trois tuyaux; & on doit laiffer la place nŽceffaire aprs deux tuyaux, pour fceller dans le mur do!Iier une folived'enchevtrure, de faon qu'il puiffe y avoir toujours Gx pouces de difl:ancc jufqu'au dedans-oeuvre de chacune des deux cheminŽes, comme ci-devant. Les folives d'enchevtrure , ainfi que les chevtres & les linoirs, Žtant les principales pieces des planchers, & celles qui fatiguent davantage, vti qu'elles portent les ‰tres des cheminŽes & la plžpart des folives, il convient de leur donner au moins un pouce d'Žcari.lfage fur leurs faces de plus que les folivcs, lorfqu'elles embraffenc un ‰cre & un paffage ; & jufqu'ˆ deux pouces de g!os , lorf qu'elles embraffent ‰tre & paffage ˆ la fois , ou deux paffages. La groffeur des bois d'un plancher doit tre toujours en relation avec leur longueur & leur charge, c'efi-ˆ-dire, qu'il efi nŽcelfaire d'augmenter les groffeurs des [olives ˆ proponion de leur longueur : ainfi, depuis fix pieds jufqu'ˆ neuf pieds, les bois de rempliffage peuvent avoir quatre & fix pouces de gros ; depuis neuf jufqu'ˆ douze, cinq & fept pouces de gros ; depuis clouze juf qu'ˆ quinze, fix & fept pouces de gros ; depuis quinze jufqu'ˆ dix-huit, fix & huit pouces de gros ; & les autres ˆ proportion. Au-deffous de quinze pieds de portŽe, on fait quelquefois les folives de rempliffage , de bois de fciage ; mais il vaut mieux les faire toujours de bois de brin, ainfi que les folives d'enchevtrure, pour lefquelles on doit employc:r du bois de brin, dans cous les cas. Lorfque les chevtres & linoirs ont plus de foc ou fept pieds ..e longueur, pQur fortifier leurs tenons, il faut cou jours les fo.. J> O U ll U N J E U N E AR CHI T p; C T E, 14I tenir ˆ. leurs extrŽmitŽs par des Žtriers de fer qui les embraffenc par-deffous, & fe clouent fur les enchevtrures. Dans le cas que les folives, ˆ caufe de la grande Žtendue d'un plancher,auroienc trop de porcŽe, on place au milieu une poutre avec une lambourde, de chaque c™tŽ, bien boulonnŽe& foucenue par des c:cricrs tiui l'embralfcnt : ces lambourdes fervent ˆ recevoir les folives du plancher par affemblage, & difpenfent d'affamer la poutre ˆ cet e.ffec. Comme on arrafe les folives par-de!fous la poutre, on mec au-deffus des fourures pour atteindre fon Žpaif.. feur & pouvoir Žtablir de niveau l'aire du carreau. Afin d'empcher les foli ves de ployer ,lorf qu'elles ont une longueur confidŽrable, on les lie enfemble pour ne faire qu'un mme corps, foie en mettant e;ncr'elles des bouts de bois, appellŽs Žcrefillons, dans de petites rainures qu'on y pratique exprs pour les recevoir, foie en pofam par-deffus des pieces de bois qu'on nomme liernese, enraillŽes de la moitiŽ de leur Žpailfcur au droit de chaque folive. Il feroit bien ˆ fouhaiccr qu'on en uf‰t ˆ l'Žgard de tous les murs d'un b‰timent, comme au droit de rous les murs mitoyens, c'efl:-ˆ-dire qu'on n'y fcell‰c que des folives d'enchevtrure & des corbc:aux de fer, pour foucenir des lambourdes qui recevraient par affemblage coures les folives des planchers : par-lˆ les murs de face & de refend ne feroient pas dŽcoupŽs ˆ chaque Žtage par les tranchŽes que l'on fait pour loger les bouts des folives, ce qui ferait beaucoup plus folide. Il y a des Archice&es qui prŽtendent qu'il faut nŽcelfairement fcier une poutre en deux fuivant fa longueur, & mettre dos-ˆ-dos ”on Žc.1riffage pour laiifer Žvaporer l'humiditŽ de fon intŽrieur; mai:, fi on rŽflŽchit fur la texture du chne, on verra que c'eft lui ïter une grande p:ucie de fa force que de rŽduire. une poutre en deux morceaux de fciage, dont tous les fibres n'ont plus de liai{ on, & font coupŽs ou interrompus. Quand une poutre eft employŽe vŽricablemcnc fechc, comme elle doit l'tre , l'humiditŽ qu'elle para”t enfo.ite receler, n'a plus d'autre principe que celle r41 IN s T Ru c TIo N .. des murs,o fcs bouts font placŽs, laquelle s¥infinue avec d'autant plus de facilitŽ, que la pofition de la piece de bois eft horifonrale, Le vrai moyen d'empcher cette humiditŽ, c'c{t d'envelopper exac¥ cernent de plomb les bouts de chaque poutre qui doivent porter oans les murs : on fc ferc depuis long-tcms de ce procŽdŽ avec fuccs dans le pays de LiŽge & dans quelques camons de l'Alle., magne. Les fermes & demi-fermes portant panes & faitages doivent toujours tre ŽlevŽes fur des corps folides, & non porter ˆ faux fur des vuides, vž qu'elles foucicnnenc toue le fardeauá des combles, On peut les efpacer de dix ˆ douze pieds & mme plus.Toutes leurs pie<.:es de bois doivent avoir, comme dans les prŽcŽdens ouvrages de charpente, une groffeur en rapport avec leur longueur & leur ufage. Par rapport au feue, il convient d'obferver d'Žloigner les chevrons, des tuyaux de cheminŽes, & de n'en ado!fcr aucua contre lefdits tuyaux fans tre affemblŽs danc; des linoirs efpacŽsy trouve obligŽ, il dt e.lfcncicl de les faire monter ˆ plomb fans les dŽvoyer jufqu'au delfus des combles , fans quoi le mur, au-dclfus du dŽyoicmem, porrcroit en l'air & :n"1turoic aucune foliditŽ. Lorfqu'on veut engager les tuyaux feulement de fix pouces dans les murs, il cfl: encore ˆ propos de ne les pas dŽvoyer chacun dans toute leur hauteur au-delˆ d'un pied & demi, c'cH-ˆ-dire, de plus de moitiŽ de la longue..r d'un ruyzu. -¥ ..ou a N' , E t1 w ! A 1t t nt t .t c: t z. 147 ¤. II. Des Planchers, IL fe faifoic autrefois des planchers de bien des faons: aujourd'hui du moins ˆ Paris & dans fes environs , on n'en confrruit plus gures que de deux manieres. Les uns font ˆ foŸves apparences par-deifous, & lattŽs ˆ lattes jointives clouŽes par-deffus ; for cc lattis, on Žtend un aire de pl‰tre de trois pouces, o l'on pofe du carreau ; & par-deffous les encrevoux, encre les folives, on fait un enduit en pl‰tre. Les autres font creux, lactŽs par-deff us & par-deffous ˆ lattes prefque jointives: on Žtend fur le lattis fupŽrieur une air.e de pl‰tre d'environ trois pouces, fur lequel on pofe auOE du carreau, ou bien l'on fcelle des lambourdes ˆ augets, fi l'on veut revtir le plancher de parquets ; enfin par-deifous le plancher on plafonnee, & l'on pouffe au pourtour les moulures des corniches avec des calibres, fuivanc les profils que l'on deftre, Il e!l: ˆ remarquer que, pour qu'il encre moins de pl‰tre dans la confl:ruŽl:ion de cette feconde ef pece de plancher en ufagc pour les appartemcns , les Ouvriers affeŽl-ent fouvent de placer leurs lattes les plus joncives qu'ils peuvente, du c™tŽ du plafond; d'o il s'enfuie que le pl‰tre ne faifanc qu'un plaquis fur les lattes, occaftonne dans les plafonds la plžparc des gerures qu'on ne ceffe de raccommoder: auOE efl:-il important de recommander aux Maons, de laiffer toujours ˆ-peu-prs un demi-pouce d'intervalle entre les lattes, afin que le pl‰tre paffant encre leurs joints, & les embraffanc, donne plus de f ourien & de confi.Hance au plafond. Mais pour Žviter coure gerure, en fuppofant que la Jacte foie >eil arriveroic fi l'on ne metcoit le pl‰tre que fucccffivemenc ;e,, cela fair des carreaux moulŽs qui deviennent en trs-peu de jourse" d'une duretŽ furprenaocc, & dont l'intŽrieur Žtant bien plein cfi:e" confŽquemmenc ftable : on employe ces carreaux ápour Žrigere"ádes murs qui ne font point expofŽs ˆ l'humiditŽe, reis que dese" murs de refond ou des murs ŽlevŽs au-defi'us de neuf ˆ dix piedse" de terre ; on les place de rang en rang & on les coule, en rŽ" pandant encre les affifes , du cuilloc concalfŽ ; enfin on crŽpie &e" on enduit lefdics murs (a). J'ai beaucoup rŽflŽchi fur cette maniere de b‰tir, qui ne fera cer- . tainement pas du gožt des maons, vž qu'il n'y a pas de fortune pour eux ˆ fe fcrvir d'un pareil procŽdŽe, & je me fuis convaincu qu'en l'employant avec difcrŽcion dans la b‰tiffe des rnaifons ordinaires&. peu ŽlevŽes, on pourrait en effet opŽrer une Žconomie confi.dŽrable, fans avoir rien ˆ craindre pour leur foliditŽ. Par exemple, en fuppofant qu'une vieille ma.ifon fžt demolie avec les prŽcautions expliquŽes ci-devant, cane par rapport aux pierres de caillee, que par rapport aux moitons , ,ˆ la charpentee, aux gros fers, &c. qui empcheroic de faire reffervir gŽnŽralement tous les matŽriaux quelconquesqui ne fe trouveroient ni pourris ni dŽfeŽueux? La plžpart des pierres, en les retaillant, pourroienr cr..remployŽcs ˆ la reconftruŽl:ion des fondernens, du rez-de-chauffŽe, & d'une partie des murs de face; on ajožceroic feulement en pierres nouvelles, les jambes fous poutre , les angles & los pFinci paux points d'appui d'un b‰timent : pour roue le refi:e il n'y auroic qu'ˆ prendre les gravois, les pierrailles, les recoupes de pierres , les petits morceaux de tuilee, de brique, &!,'.., enfin tout ce qu'on a coutume d'envoyer aux champs , pour les encaiffer ou moulere, comme il a ŽtŽ expliquŽ ci-devant: on employeroic ces carreaux moulŽs dans les endroits qui ne font pas fujecs ˆ l'humiditŽ , dans les murs de .i:efend , mitoyens, de clotu re, & enfin dans coutes les parties qui V. ' - l'OUR UN 1 ! UNE Alt C 1-T I T E C TE. I S J >>eil arriveroic fi l'on ne metcoit le pl‰tre que fucccffivemenc ;e,, cela fair des carreaux moulŽs qui deviennent en trs-peu de jourse" d'une duretŽ furprenaocc, & dont l'intŽrieur Žtant bien plein cfi:e" confŽquemmenc ftable : on employe ces carreaux ápour Žrigere"ádes murs qui ne font point expofŽs ˆ l'humiditŽe, reis que dese" murs de refond ou des murs ŽlevŽs au-defi'us de neuf ˆ dix piedse" de terre ; on les place de rang en rang & on les coule, en rŽ" pandant encre les affifes , du cuilloc concalfŽ ; enfin on crŽpie &e" on enduit lefdics murs (a). J'ai beaucoup rŽflŽchi fur cette maniere de b‰tir, qui ne fera cer- . tainement pas du gožt des maons, vž qu'il n'y a pas de fortune pour eux ˆ fe fcrvir d'un pareil procŽdŽe, & je me fuis convaincu qu'en l'employant avec difcrŽcion dans la b‰tiffe des rnaifons ordinaires&. peu ŽlevŽes, on pourrait en effet opŽrer une Žconomie confi.dŽrable, fans avoir rien ˆ craindre pour leur foliditŽ. Par exemple, en fuppofant qu'une vieille ma.ifon fžt demolie avec les prŽcautions expliquŽes ci-devant, cane par rapport aux pierres de caillee, que par rapport aux moitons , ,ˆ la charpentee, aux gros fers, &c. qui empcheroic de faire reffervir gŽnŽralement tous les matŽriaux quelconquesqui ne fe trouveroient ni pourris ni dŽfeŽueux? La plžpart des pierres, en les retaillant, pourroienr cr..remployŽcs ˆ la reconftruŽl:ion des fondernens, du rez-de-chauffŽe, & d'une partie des murs de face; on ajožceroic feulement en pierres nouvelles, les jambes fous poutre , les angles & los pFinci paux points d'appui d'un b‰timent : pour roue le refi:e il n'y auroic qu'ˆ prendre les gravois, les pierrailles, les recoupes de pierres , les petits morceaux de tuilee, de brique, &!,'.., enfin tout ce qu'on a coutume d'envoyer aux champs , pour les encaiffer ou moulere, comme il a ŽtŽ expliquŽ ci-devant: on employeroic ces carreaux moulŽs dans les endroits qui ne font pas fujecs ˆ l'humiditŽ , dans les murs de .i:efend , mitoyens, de clotu re, & enfin dans coutes les parties qui V. ' J N s T R u C T I O N s I S4 ne font que de rempli{fage, ou qui ne portent pas direŽ'temenc les Pour donner encore plus de confiOEancc ˆ ces carreaux, & los.mettre en Žtat d'tre employŽs en cous lieux, quelle difficultŽ y auroit-il de les maonner, au lieu de pl‰tre, avec de bon mortier de chaux & fable ? Il ne s'agiroic que de les prŽparer d'avance, & de les laiffer fŽcher quelque-rems dans leur encaiffement avant ,de les mettre en oeuvre ; de pareils matŽriaux feroient Žvidemment prŽfŽrables pour la foliditŽ a la pHipart des moilons d'ufage : on feroit enfuite le haut -des murs & les murs doiliers des cheminŽes avec les gros pl‰tras provenans auffi des dŽmolirions, comme il fe pratiqu.. ordinairement. Par ce moyen, une nouvelle maifon fe crouveroit .ch‰tie avec la dŽmolition d'une vieille; les Entrepreneurs n'auroient que peu de matŽriaux ˆ fournir ; la plžpart de leurs travaux. ne leur feroienr; payŽs que pour faon ; en un mot il rŽfulteroic un profit rrs-confidŽrable de cette maniere de traiter la confuuŽl:ion eu bien des occaftons. A R T I C L E s E p T I E M E. De la coupe des Pierres. LA connoi1fance du trait de la coupe des pierres n'efl: pas moins jmporcance pour un Archire8:c jaloux de favoir ce qui confrirue effenciellem cnt fa profeffion. Elle apprend ˆ ŽlŽgir les b‰timens; elle mec en Žtat de donner des confeils aux Appareilleurs pour dirjger la coupe des pierres le plus avanrageufoment, & reŽl-ifier les angles aigus qui fondi vicieux, furtout dans les vožtes compofŽes; elle cnfcigne ˆ dŽrober arcificieufement les pou1fŽes des v,,ožces & ˆ les rŽpartir vers les endroits capables de mieux rŽfifl:er; e11fi.n dle l'inftruic ˆ fentir Ja poffibilitŽ de l'exŽcution de ce qu'il ordonne, & !t ne rien propofor que de faifable, ou dom il ne pui1fe rendre raifon. p O u R u N J E u N E AR C H I T E C T E. I 5 5 Mais pour rŽullir dans cette Žrude , l'e.lfenriel efl: de s'en inftruire par jugement, & de ne point imiter cous les AppareiHeucs qui ne font que d'aveugles routiniers, incapables de raifonner ce qu'ils opŽrent; c'efl:d'apprendre ˆ faireles dŽveloppemens, par paneaux, d'une f phre, d'un c6ne & d'un cylindre, foie droite, foit oblique, & ˆ tracer les courbes que produifenr les pŽnŽtrations diffŽrentesd'un c™ne dans un cylindre, d'un cylindre dansune fphere, & d'une fphere dans un c™ne, ou bien de tous ces corps l'un dam, 1' aurre en coures fortes de fens. Ds que vous faurez ces opŽrations,qui n..e.xigent qu'une legŽrc teinture de GŽomŽtrie, il n'y a plus qu'un pas ˆ faire pour opŽrer coutes forces d'Žpure. Il ne s'agit pour cet effet que de fe reprŽfencer le rapport que la piece que l'on veut confuuire, peut avoir avec les dŽveloppemens des corps en que!l:ion ou avec leurs pŽnŽtrations: fi, par exemple,c'efiune porte en talud&en tour ronde,vousobfervcrez qu'elle n'e!l:que la pŽnŽtration d'un demi-cylindredansun c™ne; fi c'e!l: une vožte d'arrte, vous verrez que c'efl:la rencontre de quatre perni-cylindres; fi c'efr une dcfcence de caves, vous remarquerez que c'efi la coupe d'un demi-cylindre oblique &c. En vous rendant: .ainfi attencif ˆ quelle courbe geornŽtrique, ou portion de courbe, c11aque piece de traie peut appartenir, vous ferez en peu de rems en Žtat de vous eo rendre compte, pour les opŽrer en grand dans l'occafion, d'en raifonner avec les ouvriers, & d'Žclairer leur routine. Frefier a donnŽ des dŽcailsrrs-favans fur la coupe des pierres, que pref que aucun confrruŽl:eur n'Žtudie, faute de connoi.lfances prŽliminaires pour les comprendre. A R T I C L E H u I T I :r;: M E. Des ab1ts qui fa font introduits dans la Conjlruaion des B‰.timens . .JNotPENDAMllfENT des mal-fae:ons qui influent plus ou moins fur la b‰ti.lfe , il y a une multitude d'abus confacrŽs en quelque force pa.r l'ufage, qui empchent les maifons de durer autant qu'el"'! V ij I S6 lN S T R U C T I O N S les devroicnt, & qui feroienc fingulieremenc cITentiels ˆ reformer pour l'intŽrt public. Quoique j¥en aie touchŽ dŽja quelques-uns en paffanc, il ne fera pas inutile de les raffembler ici fous un mme point de vue. Un des abus les plus prŽjudiciables ˆ la foliditŽ d'un b‰timent eft l'ufage du pl‰tre pour faire les mortiers des gros murs, des muu de fondations, des vožtes de caves , en un mot, pour opŽrer les travaux eofcvelis fous terre. Autant fon emploi rŽuffic dans les intŽrieurs, pour faire des ruraux de cheminŽes, des plafonds avec leurs corniches, & coures fortes d'ornemens ˆ l'abri des injures de l'air , autant cft-il pernicieux pour la b‰ciffe dans les lieux bas & fofcepriblcs d'humiditŽ. La raifon en efrfonfible; le pl‰tre n'Žtant qu'un corps faŽice par lui -mme, ne fauroit produire qu'une apparence de liajfon ;. jamrus il ne pŽnŽrre les pores des pierr-es pour les unir indiffolublement; il ne fruc que remplir leurs intervalles, & voilˆ toue. En confidŽranc comment le pl:”rrc agit lorfque l'on pofe une pierre, on apperoit qu'il fait fa prife, qu'il renfle , & fŽche prefque au!Iit™t , mais qu'ˆ mefure que l'on Žleve les murs, principalement lorfqu'il dt employŽ en fondations, les aOEfes de pierre que l'on place au-deffus jufqu"a la hauteur d'un b‰timent, comprimant par leur charge le pl‰tre enfermŽ dans leurs joints, dŽfuniffent fes parties, & le pulvŽrifenc au point que des murs ainfi confl:ruits ne font pas plus liŽs que {i l'on s'Žcoit avifŽ de les maonner avec de la pouffiere & de !'ou. MalgrŽ cerce expŽrience journaliere, rien n'efl: plus commun dans Paris,ainfi que dans la plžparc des endroits o l'on peut fe procurer du pl‰tre avec facilitŽ, que d'en voir tnaonnes retraites, & de 111api..re ˆ fe prter de mutuels foutiens, pans les b‰timens Jnoderpe,$ o l'on fe pique fur-tout de rafine.r, fu,r la diftril:mcion , tout eft fans ceffe coupŽ, incerro.m p., rien 11e Jy {rOijV.. a;™tŽ; &: il n'y !J nulle liaifon ntre la plžp?rt l.. lTIUrs,e Oq .. POUR UN JEUNE ARCHITECTE, I6r On voit des H™tels ou les Archiceaes fe font cru obligŽs de lailfer un plan particulier des confiruŽlions focrettes aux PropriŽtaires, afin que, lors des rŽparations, on fe gard‰t bien de toucher ˆ certains endroits qu'on ne pouvait foupc;onner tre des points capitaux, fous peine de jetter bas la maifon. Ce font pour aiofi dire des cfpeces de quatre de chiffres : ici c'eft un gros mur ŽlevŽ au premier Žtage, donc il n'y a nul veH:igc au rez.de-chauffŽe, & qui eft foucenu en l'air par artifice; lˆ cc fonc des cheminŽes ŽlevŽes au milieu d'un plancher, adoifŽcs ˆ des cloifous, & donc les fauches font foucenues par le moyen de cirans monrans jufques dans la charpente ; tant™t ce font des poutres donc les houes portent ˆ faux fur des vuides ; tant™t ce font des cheminŽes dŽvoyŽes dans l'Žpaiffeur des murs, de maniere ˆ les dŽcouper cota¥ lement7 & qu'une partie du mur eft en l'air, fans aucun foucien, &c. Cet expofŽ qu'il feroit aifŽ d'Žtendre beaucoup plus loin, fuffic pour vous convaincre que l'art de la confhuŽtion efl: prefque abfo.. lument livrŽ aux caprices ou aux routines, & que s'il y a voie des loix vŽrirablemenc Žtablies pour rŽprimer les abus qui s'y font introduits, nous aurions des maifons trs-folidcs qui, fans cožter davantage ˆ ceux qui les font b‰tir, dureroicnc autant que coutes les conHruŽtions antiques & gothiques: car les Anciens fe fervoienc des mmes matŽriaux que les n™tres; ce n'eft don.c que la m c'e!l-ˆ-dire , ˆ la hauteur CD 1 des figures 5 & 6. h, h, Mur du pourtour de l'Eglife, rŽduit ˆ fept pieds & demi d'Žpaitfeur, & faifanc retraite d'affife en aOEf e depuis le bas des. fondations jufqu'au fol de la rue. i, i, Piliers de fondations des colonnes, qui font les mmes qu.. ceux marquŽs d, fig. I. le, k, Murs cohtinuŽs en libages fous les colonnes du ponail. l, l, [, Caves pratiquŽes fous la uef, fŽparŽcs par des murs s, s, con1lruits en rnoilons avec des piliers i en pierres, corref pondans ˆ cc::ux des fondations des colonnes, & donc les porces y one des piŽdroits en pierre 1 defcendant iufques fur les quatre ..fes gŽnŽrales: m, m, Caveaux pratiquŽs fous les bas-c™tŽs. n, n, Murs-moilons fervant de liaifon aux piliers de fondationt des colonnes. du d™me. q, Maffif-libage triangulaire montant jnfqu..au fol de l'Egli-fe, o il porte un des piliers du d™me. r, Ca..e tou..nance de quatorze pieds de: largeur, pratiquŽe fous le d™me t, Grande cave pratiquŽe fous le porche.. u, u, M..rs moilom de q?arre pieds d,Žpaiffeur avec cha”nes ae y DE :FONDER LJ!:S æDil"lCES. 189 pierre , vis -ˆ-vis les colonnes du portail , foutenant une vožte rampante pratiquŽe fous les marches de l'cfcalicr. x, Emplacement de l'efcalier autour de la ch‰ffe. Nous avons ponŽl:uŽ for les fig. 1 6á 2 le plan du rez-de-chauffŽe, afin que l'on s'apperoive mieux de leurs rapports. La Figure troijierm reprŽfence le plan de la moitiŽ du rez-dechauffŽe de l'Eglife. a, Mur du pourtour de l'Eglifc, rŽduit ˆ trois pieds huit pouces d'Žpaiffcur. h, b, Colonnes de l'intŽrieur de l'Eglife, lefquelle, ont 'trois pieds fept pouces de diametre & quacorze pieds d'axe en axe. c, Pilier dcfŸnŽ ˆ poncr la coupole qui doit avoir onze toifes un pied de diamecre : il efi: ˆ obfcrver que cc pilier n'a vŽritablement que trois pieds cinq pouces d'Žpailfeur en retour fur la longueur de la nef. d, d, Colonnes du portail qui one cinq pieds cinq pouces de diametre, & vingt-un pieds d'axe en axe. L'examen de ce plan fera voir fes corrcfpondanccs avec Je9 prŽcŽdents. La Figure quatrieme reprŽfcnte les plans & profils tle diffŽrens puits quelconques trouvŽs dans le fol des fondations. a, Portion de plan o l'on voie plufieurs puits. b, c, DiffŽrences excavations faites ˆ l'orifice de plufieurs puits voifins, pour les relier enfcmble. d, Puits ifolŽ. t, e, Profils de puits de diffŽrentes profondeurs remplis d'affifes de libages placŽes alcernacivement encre des maffifs rooilons de quatre ˆ cinq pieds de hauteur. f,f, Affifos de libages faifant une plate-forme commune pour relier les trous des puits, lorfqu'il s'en efi trouvŽ pluficurs ˆ c™tŽ l'un de l'autre. g, Coupe d'un puits ifolŽ dont le haut efi auffi boochŽ pu uAe affifo de libages. r90 D l!! r. A M A N r n R. E La Figure cin'Juëeme reprŽfence la coupe des fondations fuivant la ligne X Z des plans, fig. i, .:z. , 3. A B, efl: une ligne de niveau ˆ la quatriemc affife des fonda-. tions. CD, efr une ligne qui reprŽfente le niveau de l'aire des caves; Il faut faire acrencion que nous fuppofons, rant dans cette fi gure que dans la fuivance, la terre enlevŽe d'entre les murs au-def.. fous du niveau CD, afin de dŽcouvrir leur confiruŽl:ion. E, Profil de la vožte rampante fous les marches du portail. F, Caveau pratiquŽ fous le porche, donc les murs font ŽlevŽs en retraite d'aOEfe en affife depuis les plus baffes fondations. G, Porte d'une des caves, ceincrŽe en pierre., & dont les piŽdroits, qui foot auffi en pierre, prennent nailfance fur la quatrieme a!Iife: G exprime enore la conftruŽl:ion des murs-moitons defdites caves qui ope pour fondemens les quatre affifes du platea.u gŽnŽral. H, Pilier de libages fervanc de fondemens aux colonnes, & moncanc ˆ-plomb jufques fous le pavŽ de l'EgŸfe. I, Colonnes du porchc,portŽes fur des maffifs de libages, ŽlevŽs depuis les plus baffes fondations , & unis entr'e\.lx par des murs¥ moilons. V, Colonnos de la nef. Nous nous fommes difpeofŽ d'Žtendre cette coupe jufqu<:$ fous le d™me , attendu que les murs des caves n'offrent qu'une confi:ruŽHon uniforme , faifant rŽpŽtition avec la partie marquŽe G. La Figure fixienu reprŽfcntc une coupe des fondatiQns fuivant la ligne YY des plans, fig. t, .:z. & 3. Ë B, Niveau de Ja quatrieme affife, CD, Niveau de l'aire des caves. L; Mur du pourtour de l'Eglife ayant prs de douze pieds dans les plus ba.tfes fondations , & rŽduic ˆ trois pieds huit pouces a.. iez-de-chauffŽe. t” = r.. 1 ¥ ' ¥¥ Iá -a ..f..l.. ..l' . llE .. { .. ¥ ., .... ( . [f .. ,_...,, ., ..._ D E !' 0 N D E R L E S ƒeD I F I C ES. 19 I M , Pilier de fondations des colonnes per1ant la voŸte avec des retombŽes ˆ fa nailfance. N, Deux rangŽes de claveaux, appareillŽes en arc renverfŽ, & placŽes au-deOEus de deux ailifes de libages au pied de rous les murs de liaifon. Il eft ˆ remarquer que nous avons fuppofŽ ˆ l'un de ces encaiffemens le petit maffif moilon enlevŽ, pour faire voir le bas de la conftrud:ion des murs de liaifon. 0, 0, Coupe des claveaux pratiquŽs fous les bas-c™tŽs, dont les vožtes fonc de deux pieds plus ŽlevŽes que celles confiruices fous la nef. PP, Trois berceaux de cave, prac.iquŽs fous la nef, & conftruirs en moilon. Q, Profil des deux affifes en arc renverfŽ d'un des petits murs de liaifon qui rell:enc ˆ cette hauteur, & ne font point ŽlevŽs comme Jes autres marquŽs O. K, Deux affifes de libages placŽes dans les intervalles des murs de l.iaifon, & au-delfus defqu.elles font de petits maffifs-moilons jufqu'ˆ l'an-afe de la quatrieme atftfe, c'eH:-ˆ-dire, des arcs renverfŽs. R, Niveau de la rue. S, Sol de la nef dont le ddfous eft arrafŽ avec moilons, au droit des reins des vožtes de caves. T, Sol des bas-c™tŽs. V, Colonnes de l'intŽrieur de l'Eglife, DE LA MAeNIEReE A R T I C L E T R O I S I E M E, Defcription des procŽdŽs employŽs pour fonder l)Eglifa de la Mac¥ dclžne de la Ville.-[' EvŽque, ˆ Paris; PLANCHE V. PAR l'examen du plan du rez-de-chauffŽe de cecte Eglife (fig. 2),eon peut juger de fes dimenfions. Elle aura h-peu-prs trois censefoixante pieds de longueur, fur deux cens quarante pieds de lar-.egeur : fa nef qui a quarance-deux pieds de large, efl: dŽcorŽe deecolonnes ifolŽes , faifant pŽrHtile , ayant quarre pieds de diametre, & dix-fept pieds d'axe en axe : chacun des piliers de la coupole, o fera placŽ le Ma”tre. Aurel, efl: corn pofŽ de crois colonnes ifolŽes , derriere lefquelles cfl: un large paffage de vingt¥ehuit pieds, communiquant avec la nef & les bras de la croix !eles Autels des Chapelles font placŽs en face de la nef, & ado!fŽseˆ un patfage par o les Prtres peuvent y communiquer des diffŽ.erentes Sacrifl:ies fituŽes dans les angles rencrans de la croix (a).ePour l'intelligence de cette conftruŽtion , & l'envifager fous leepoint-de-vue onvenable, il efl: important d'obfcrver, que touteefa force doit rŽfider furcout dans deux points capitaux ; 1 o danseles murs de fŽparations des chapelles qui font defŸnŽes h contreventer , non-feulem-ent les plate-bandes corref pondanres des colonnes de la nef au mur des bas.c™tŽs, mais encore h fupporterel'effort des arcs-boucans qui doivent contenir la pouffŽe de laegrande vožte de l'Eglife ; 2.0¥ dans la maniere dont font placŽe5eJes facriilies dans les angles rencrans de la roix , afin quoeleurs ma1fes puŸfent s'oppofer h l'effort de la vožte tournante derriere les pende.cifs, & faciliter en oQfŽquene l'exŽcution dued™me.e(a)e[)aos notre Ounagc dt$ Monumtn1 lri&ls ˆ la 1wirt dt louis XY, non, noos infŽrŽle deffeio de cette EghCe, comme devant faire point de vže ˆ la Place du Roi ; & nous avonsJefla11d1 avec ju fiicc ˆ Ca compofŸion, mais fans parler de fa coafiruŽ\ion qui n'itoit pas alonfl'Ct &v111cŽc poUF en pouvoil' juger. Avant DE LA MAeNIEReE A R T I C L E T R O I S I E M E, Defcription des procŽdŽs employŽs pour fonder l)Eglifa de la Mac¥ dclžne de la Ville.-[' EvŽque, ˆ Paris; PLANCHE V. PAR l'examen du plan du rez-de-chauffŽe de cecte Eglife (fig. 2),eon peut juger de fes dimenfions. Elle aura h-peu-prs trois censefoixante pieds de longueur, fur deux cens quarante pieds de lar-.egeur : fa nef qui a quarance-deux pieds de large, efl: dŽcorŽe deecolonnes ifolŽes , faifant pŽrHtile , ayant quarre pieds de diametre, & dix-fept pieds d'axe en axe : chacun des piliers de la coupole, o fera placŽ le Ma”tre. Aurel, efl: corn pofŽ de crois colonnes ifolŽes , derriere lefquelles cfl: un large paffage de vingt¥ehuit pieds, communiquant avec la nef & les bras de la croix !eles Autels des Chapelles font placŽs en face de la nef, & ado!fŽseˆ un patfage par o les Prtres peuvent y communiquer des diffŽ.erentes Sacrifl:ies fituŽes dans les angles rencrans de la croix (a).ePour l'intelligence de cette conftruŽtion , & l'envifager fous leepoint-de-vue onvenable, il efl: important d'obfcrver, que touteefa force doit rŽfider furcout dans deux points capitaux ; 1 o danseles murs de fŽparations des chapelles qui font defŸnŽes h contreventer , non-feulem-ent les plate-bandes corref pondanres des colonnes de la nef au mur des bas.c™tŽs, mais encore h fupporterel'effort des arcs-boucans qui doivent contenir la pouffŽe de laegrande vožte de l'Eglife ; 2.0¥ dans la maniere dont font placŽe5eJes facriilies dans les angles rencrans de la roix , afin quoeleurs ma1fes puŸfent s'oppofer h l'effort de la vožte tournante derriere les pende.cifs, & faciliter en oQfŽquene l'exŽcution dued™me.e(a)e[)aos notre Ounagc dt$ Monumtn1 lri&ls ˆ la 1wirt dt louis XY, non, noos infŽrŽle deffeio de cette EghCe, comme devant faire point de vže ˆ la Place du Roi ; & nous avonsJefla11d1 avec ju fiicc ˆ Ca compofŸion, mais fans parler de fa coafiruŽ\ion qui n'itoit pas alonfl'Ct &v111cŽc poUF en pouvoil' juger. Avant D! FONDER LES ƒDIFICES, 193 Avant de fonder cette Eglifo, il fut fait plufieurs pu ics dans l'emplacement o il s'agiffoic de l'Žlever, afin de conno”tre la nature de fon fol. On trouva ˆ feize pieds de profondeur, une couche de terre-franche ou terre ˆ four, d'environ quatre pieds & demi d'Žpailfeur, & au-deffous un gros fable. M. Contant, ArchireŽl:e de cec Edifice, fc dŽtermina ˆ prŽfŽrer la terre-franche pour affeoir fes fondations, cane ˆ caufc de l'Žconomfo qui lui parue devoir en rŽfulcer, que parce qu'il jugea cette couche de terre fuffifamrnent folide. Il dl: ˆ remarquer que , fous les nouveaux b‰timens en colonnades de la Place de Louis XV, qui font dans le mme quartier, quoiqu'on ežt rencontrŽ un fcmblable fol, on avoir pris au contraire le parti de lui prŽfŽrer le gros fable pour plus de fžretŽ. Aprs les fouilles ordinaires des fondations qui n'embraffenc encore que le chevet de cette Eglife , la croifŽe & les deux bras collatŽraux de la croix , on plaa ˆ fcize pieds de profondeur fur cette terre -franche, une prcmierc affifc de libages de vingt-deux pouces de hauteur, bien cramponnŽe fous coute l'Žtendue des murs continus/, g, h, l, (jig. 1) qui font leepourtour de l'Eglifc, & les fŽp:iracions des diffŽrens caveaux i, i, pratiquŽs fous les chapelles & les facri!l:ies. Au-dc!fus de cette affifo qui foc pofŽc ˆ fec, on Žleva ces mmes murs f, g, h, l, foie en moitons durs, foie en pierres de mculiere, en affeŽhnt de n'employer de la pierre que dans les endroits capitaux, comme aux ttes des murs de fŽparacions des cavaux , ˆ cous les angles rentrans & fa,llans & aux autres places , que nous avons dif.. tinguŽs, dJns la figure 1, par des lignes diagonales , tandis que routes les parties en moilons font exprimŽes par un petit gri gnotage. Les piliers des fondations a, b, c, d, d, ( fig. I ) , dcftinŽs ˆ porter les colonnes A, B, C, D, reprŽfcntŽes dans le plan du rez-de-chauffŽe (fig. 2. ) , font confiruits depuis le fol jufqu'au parŽ de l'Eglife tous en libages, & n'onc prefque aucune liaifon, Bb I94 D E L A M A N I E R Ee foie entr'eux, foie avec les fondemens des autres parties de l'Eglife, comme il eft aifŽ de le remarquer en A, 13, C, D, dans la fig. '> qui exprime leur Žlevacion. Le pilier a, fcrvanc de maffif ˆ un des groupes de colonnes qui doit porter le d™me, a de dimenfions vingt-deux pieds de longueur en deux fens , fur feize pieds d'Žpaiffeur , avec un pan coupŽ du c™tŽ de PincŽrieur: il fait recraicc d'affife en aOEfe en s'Žlevant, de-forte qu'au rez-de-chauffŽe de la nef, il cfr rŽduit ˆ quatorze pieds de longueur auffi en deux fens, fur ˆ-peu-prs huit pieds d'Žpaiffeur, avec encore un pan coupŽ. Le pilier h qui doit porter la premiere colonne de la nef a environ dix pieds en quarrŽ, & dt: ŽlevŽ ˆ-plomb avec deux murs de liaifon en moilon c, e, de chacun trois pieds d'Žpailfeur, qui l'unilfent d'une part au pilier de la feconde colonne c, & de l'autre avec le mur des bas-c™tŽs. Les autres piliers c, d, d, fervant de foucren ˆ diffŽrentes colonnes , tant de la nef que des bras de la croix , ont cha.cun fix pieds fept pouces en quarrŽ, & font ŽlevŽs fans aucun fruit depuis le fol jufqu'au pavŽ de FEglife , o ils font un cmp:utemcnt de fix pouces de tous c™tŽs fous le focle de chaque colonne. Les figures '> & 6 qui reprŽfontent deux diffŽrences coupes des fondemcns de cet Edifice, font vofr l'arrangement de fa confiruŽbon (a). Comme les piliers A, B, C, D, (fig. S ) font indŽpendans les uns des autres, & n'ont pas d'inhŽrence avec les autres parties des fondations , on n'a pas cru devoir s'alf ujecrir ˆ la hauteur des mmes cours d'aOEfe, & l'on a conframment employŽ les libages des Žpaiffeurs de lies celles qu'elles fe font trouvŽes , en obfervant feulement de les arrafer au niveau, foie de l'Eglife, foie de la rue. (a} Vž qu'il ne s'agit ici que de l'cCpric de la conlhull:ion des fonde mens de ccrte Eglifc ¥ qui fera la mme dans route Con Žtendue, il cfr ˆ obfervcr que nous avons expnn,Ž mdiffŽrcmmem une partie du _plan de la nef fŸr notre delfeio, au lieu de celle du chevet qui cft dŽja exŽcutŽe : ainii cc que nous difons dts fondcmcns de la nef doit s'cmcndrc ..gaiement de ceux des bras de la crou. DE FONDER. LES ƒDIFIC!S, Toutes les pierres -libages employŽes dans cette conll:ruŽhon ont ŽtŽ Žquarries & ruHiquŽes fur leurs Urs, fans y pratiquer de renfoncemens pour le mortier: on les pofoit d'abord fur de gros coins de bois, enfuite on couloit entre ces pierres force mortier avec 'une pelle : quand cet intervalle Žcoit bien rempli , on reciroit doucement les coins pour faire repofer la pierre fur le mortier , & on leur fubfiituoit des calles ; en.fin on fini.ffoit par bien battre chaque pierre avec une demoifelle pour la faire taffer fuffifamment , & par remplir les intervalles qui fe trouvoient entre les pierres , de bons claufoirs enfoncŽs avec force. Il a voit ŽtŽ rŽfolu, & m..me on commena ces fondations avec le projet de cramponner coutes les affifes de pierres; mais pour diminuer la dŽpenfe, on fe reHraignit enfuice ˆ ne cramponnet chaque affife que de deux l'une, c'dt-ˆ-dire qu'au-deffus d'une affife cramponnŽe, il y en a une qui ne l'e.fr pas, mais Ja fui vante l'efr. Les crampons dont 011 s'efi fervi ont ˆ-peu-prs dix-huit pouces de long fur quinze lignes de large, avec fix ou fcpt lignes d'Žpaiffeur, & font recourbŽs ˆ chaque bouc en forme de crochet. Chaque crampon efi pofŽ de champ, entaillŽ de fa profondeur for le lit de deu,t pierres o il cfl: fcellŽ en pl‰tre. On voie ta reprŽfenration, ˆ part d'un de ces crampons fur notre dellein en C, (fig. 4 ) , ainfi que leur arrange.ment dans un cours d'afftfes en A ( fig. 3 ). Tous les murs-tnoilons qui font reprŽfetitŽs par utt grignotage fur le Plan ( fig. 1 ) , ainfi que nous l':wons dit, out ŽrŽ faits de moitons dure;, ŽbouzinŽs au vif avec mortier de chaux & fa. ble, & one ŽtŽ ŽlevŽs perpendiculairement de toute leUT Žpai.ffeur aux diffŽrens fols, foit de fa rue, foie de l'Eglife. ArrivŽ au niveau de la rae, fur le mur pourtour de l'Eglife h, qui a dans fes fondemens quatre pieds d' Žpaiffeur, il a ŽtŽ fuie feulement une retraite en dehors d'un pied , fans en laiffcr du c™tŽ des chapelles : on a fait encore une retraite ˆ -peu -pr5 B b ij '196 D E L .. M A N I E R !: femblable fous les murs des bas -c™tŽs en dedans de Ja nef, l fa hauteur du pavŽ de l'Eglife; & enfin fous les murs de fŽparations des chapelles on en a Žgalement pratiquŽ une ˆ la hauteur fufdire. Tous les libage,; employŽs dans cette confl:ruŽl:ion font dt.: pierres d'Arcueile, ainfi que toute la pierre parementŽe de l'intŽrieur de l'Eglifc: celle au contraire donc on fc fcrc pour confiruirc les murs extŽrieurs efi: du cliquard de la plus dure qualitŽ, tirŽ des carrieres de Vaugirard. On n'a pas encore laiifŽ de mains aux paremens: en effet lorfqu'il n'y a qu'une face apparente, avec un peu & le vuidedpratiquŽ dans la pierre pour les loger, Au-deifus cfile profil de la mme colonne & de fon entablement, o l'on voie fernblablement les deux rangs de tirans c, f, ˆ la hauteur de la frife & de l'ardlicrave, ave::c le vuide g, li, qu'il y faut pratiquer pour les recevoir. Nous n'iufillerons pas ”ur quantitŽ de petits dŽtails , inutiles pour le but que nous propofons, qui efr d'expliquer feulement: l'cf prie de la cooftruŽHon de cet Ždifice. AeR T X C L E Q u A T R I s J\I B lruaion des fondations de l'Eglifi Paroijfiale Difcripžon de la conj ' de Saint Germain-en-Laie ; PL A N c HE VI. L 'EcLisE Paroiffiale de Saint Germain-en-Laie, que l'on exŽcuteeaŽl:uellcment fur les deffeins de M. Potain, ArchitcŽl'e du Roi, a auffi une nef en colonnade. Que l'on fc reprŽfcncc une longue galerie divifŽe en trois parties avec des Chapelles ˆ droite & ˆ gauche, prŽcŽdŽe d'un porche formŽ par fix colonnes y on aura ˆpcu- prs une idŽe gŽnŽrale de la diftribucion du plan de ccc Ždifice. 20G DeE L A M A N r E R E 11 a environ dix-fcpt toifes de largeur: fa nef a trence-fix pieds: fes bas.c™tŽs ont dix-huit pieds: les colonnes qui fouciennent la grande vožte one quinze pieds d'axe en axe, & de diamecre crois pieds neuf pouces : enfin les colonnes du portail one cinq pieds de dia .. mctre, & feront d'ordre dorique, ainfi que celles de la nef. Sous toute cette Eglife, il a ŽtŽ pratiquŽ des caveaux difpofŽs foivanc fa largeur , de force que fes fouterrains font divifŽs en autant de parties qu'il y a d'entre-colonnes dans la longueur de la nef. Les figures I & 2, , font voir toute cette dif poficion. Lorfque l'on fit les fouilles des fondations de cette Eglife, on trouva ˆ huit ou neuf pieds un bon fable fuffifamment compaŽl: pour les affeoir; mais comme on y vouloic des caveaux, au-de1fous dcfquels il eft toujours nŽceifaire de donner au moins quarre pieds & demi de fondemens, pour empcher les fo.ffes d'inhumation de fe trouver pl\ls bas que la prcmiere affife,il fuc dŽcidŽ d'excaver de trois a quatre pieds le bon terrain fous la plus grande partie de la I)ef : il n'y eut d'exceprŽ que le c™tŽ du portail o le fol s'Žtant trouvŽ vicieux, on fut obligŽ, pour att..indre le bon fond, de defcendre les fondemcns jufqu'ˆ dix-huit & vingt pieds de pro .. fondeur. On pofa ˆ foc fur le fable en queftion , la premiere affife corn .. pofŽe d'un cours de bops libages fuivant la diihibutiQn du plan (figure I ). Audeffus, on laiifa une retraire de trois pouces de chaque c™tŽ des murs qui furent ŽlevŽs ˆ-plomb jufqu'au-deffous de J'aire des caves. Les uhs els q.... C & D , qui ne font que de liaifon, furent confiruics en moilons, & les aucres tels que A & B . qui fo trouvent tant au-de.ffous des colonnes que des murs de rEglife1 furent exŽcutŽs en libages: le toue maonnŽ avec mortier ..e chaux & fable tirt de.. dŽcombres des fondations, & pa.ffŽ ˆ J4 claye. Quand on fut parvenu au niveau du fol des caveaux S S(fig. 4), on lai1fa encore une retraite de trois pouces de chaque c™tŽ fur ls .iurs prŽŽiepcs ./1, Il, ‚, D (fig. I ) , & l'on plaUtre ces puits , des fondes avec des rarrieres , principalement fous les endroits capitaux des fondations; par-lˆ on s'aifurera de l'uniformitŽ ou des variŽtŽs de l'intŽrieur d'un fol, & l'on jugera ˆ n'en pouvoir douter d'avance de routes fes circonftances locales. Si Bramante avoir pris cette prŽcaution, le d™me de Saine P.ierr.c C¥) Cinquicmc pnnic, page 6..1¥ DE FONDER LES ƒDIFICES. 2.lt de Rome etic ŽtŽ plus foŸdement fondŽ, ainfi que nous l'avons vž, & il fe fer™it apperu que la confifrance du fol o il vouloit b‰tir, o'Žtoit que faŽl:ice ; fi Franois Manfard, en fondant l'Eglife du Vat-de-Grace,ne s'Žtoit pas fiŽ ˆ la fermetŽ apparente du terrain, les murs de cet Ždifice ne fe feroient pas affaiffŽs,cornme il arriva lorfqu'ils furent ˆ peine forcis hors de terre, & il auroit fž qu'il y avoie, au-deffous de l'endroit o il devoit b‰tir, de grands creux: ou des ef peces de carrieres, dont on a voie tirŽ de la pierre anciennement ; en confŽquence, cet ArchiteŽl:e les auroic comblŽs, comme on a fait ˆ Sainte Genevieve, ou bien il auroit ŽlevŽ des piliers fuffifans pour foutenir le ciel de ces carrieres: par ce moyen il ežt fortifiŽ fon fol, & ŽvitŽ les difgraces qui lui arriverent ˆ cette occafion. Le terrain Žtant bien reconnu, c'efl: ˆ la capacitŽ & ˆ l'indufhie de celui qui dirige un ouvrage, de faifir les moyens les plus propres pour remŽdier par art aux difficultŽs, s'il s'en rencontre. Il n'efi: pas pollible de pouvoir prefcrire des rŽgles uniformes pour fonder fur toutes fortes de terrains ˆ caufe de leurs variŽtŽs. Toue ce qu'on peut dire en gŽnŽral, c'efl: que quand le fol efl: aquatique ou marŽcageux , il faut piloter & fuivre pour cette opŽration ˆ-peu-prs les procŽdŽs que nous avons expliquŽ dans le rroifieme Chapitre de cet Ouvrage , page I 2. 5. Si le fol fur lequel il s'agit de fonder un b‰timent efl: une couche de cerre-glaife, aprs avoir mis le bas des tranchŽes bien de niveau, la meilleure mŽthode efl: d'y affeoir un grillage de charpente, compofŽ de longues pieces de bois de dix ˆ onze pouces de gros , affemblŽes l'une ˆ l'autre cane plein que vuide, & ˆ queue d'aronde dans couce la fuperficie des fondations : fur ce grillage il convient de placer, auffi de niveau, un cours de place-formes ou de madriers de crois ˆ quatre pouces d'Žpaiffeur, chevillŽs fur toutes les pieces de bois , & pofer au -deffus la premiere affife cornpofŽe de grands quartiers de libages, en obfervant de con!l:ruire les murs ˆ-plomb par dedans, avec de bon- D dij 2I1. D E L A M A N r E R. E nes retraites en dehors jufqu'.. une certaine ŽlŽvation : enfuite il faut continuer d'Žlever fur ces fondemens les murs uniformŽment & toujours de mme hauteur dans coute leur Žtendtte, de celle forte qu'on ce pofe jamais une pierre pour commencer une affife en aucun endroit du pourtour, que celle de deJfous ne foit enciŽrement achevŽe : par ce procŽdŽ, la maJfe du b‰timent prenant fon faix partout , le terrain glaifeux qui efi fous le grillage ne fera jamais plus preffŽ d1un c™tŽ que de l'autre. C'efi de cette maniere que Franois Blondel a fondŽ, il y a environ cent ans , avec le plus grand fuccs, le b‰timent de la Corderie de Rochefort , fur une couche de terre glaife ( a ). Mais en fuppofant que le fol fur lequel on doit b‰tir fofr mouvant , & qu'on ce prŽvoye pas qu'en creufanc plus bas, il foie poffible de s'en procurer un meilleur, on peut employer.Žgalemenc le grillage dont nous venons de parler , en y ajoutant rle part & d'autre un rang de palplanches de douze ou quinz.. pieds de longueur, bien jointives, enfoncŽes avec force, & affemblŽes par le haut dans des longuerines bien boulonnŽes , & folidement entretenues par des encre-toifcs de difiance en difiance-; puis on b‰tirae, comme il a ŽtŽ dit ci-deffus, avec de larges empat.. t:emens & des cours d'affife rŽglŽe ; alors le fol, quoique mouvant , fera concenu de routes parts fous les fendations , & acquerra une folidicŽ qui ne pourra manquer d'augmenter ˆ raifon de la preffion de la ma1Te de l'Edi:fice. Si au contraire l'on rencontre dans un fol diffŽrens puits, il eH: ˆ propos de les remplir de libages & de rnoilons bien maonnŽs : fi ce font des carrieres qui ayenc ŽtŽ fouillŽes , il faut ioucenir leur ciel par de frŽquens piliers, furtouc fous les endroits qui correfpondent aux principaux mailifs du b‰timent; & fi ce font des cavitŽs trop confidŽrables ˆ remplir, pour Žviter ia dŽpenfe , il fuffir, ainfi que le confeitlcnt Alberti, Philibert (a) Cours d'Architeflurc, cinquimu partu, page 6 5 8, bE :FONDER LES ƒDIFICES, 21J de Lorme & Scamozzi, d'Žlever de gros piliers de maonnerie jufques fur le bon fond , difl:ans de quatre ˆ cinq toifcs , & de ceincrer des arcades d'une fuffifante Žpailfeur de l'un ˆ l'autre, pour porter a,áec foliditŽ ce que l'on veut placer au-deffu5. Apres que le terrain aura ŽtŽ bien affermi ou jttgŽ fuffifammenc folide, fi l'Ždifice doit tre d'un grand poids, il ne faut pas tellement compter fur la bontŽ du fond, qu'on ne prenne encore des prŽcautions pour prŽvenir l'inŽgalitŽ des affailfemens, vu que routes les parties d'un Ždifice ne chargent jamais Žgalement, & qu'il cfl: rare auffi qu'un terrain fe trouve uniformŽment compaŽl: ; c'cft pourquoi il cft nŽcelfaire de toujours s'attacher ˆ encha”ner ds le bas les fondations , par de bons murs de liaifon , afin qu'elles s'accoctcnc mucuellcment; & mme pour peu qu'un fol foie jugŽ vicieux, il ne faut pas hŽfirer ˆ faire un plateau continu , afin d'avoir fur coute fon Žtendue des points d'appui d'Žgale rŽfiftancc. La mŽrhode de lier enfernble par le pied les principaux piliers avec des efpeccs d'arcs renverfŽs , tels que le propofc Albeni , & qu'on l'a pratiquŽ ˆ Sainte Genevievc , eft excellence , c'eft un des meilkun rnoycnsd'affurer la durŽe d'un Ždifice. Aprs cerce acrcnrion, l'c!fenricl c!l: de b‰tir par charges Žgales, c'eft:-ˆ-dirc de con.fi:ruire auranr qu'il c.ft poffible quarrŽmenc les fondemens dans coure leur fuperficie, & furcouc de ne point commencer un cours d'affife que l'autre ne foie entiŽremcnc fini : par lˆ cout caffcra ˆ 1a fois & avec uniformitŽ. Pour fentir l'inconvŽnient des procŽdŽs contraires, il ne faut que rŽflŽchir combien un caffement d'un pouce ou deux plus dans un endroit d'un Ždifice que dans l'autre, lo.rfqu'il eft forci de terre , feroit capable d'y caufer du dŽfordrc , principalement s'il Žroit confl:ruic en colonnades. En joignant ˆ ces prŽcautions , celle d'Žlever ks fondations d'un monument avec de bonnes retraites, de larges empattcmens en dehors, & de n'employer que des pierres dures des plus'grands quartiers, toujours en bonne liaifon, cou jours bien coulŽes de bE :FONDER LES ƒDIFICES, 21J de Lorme & Scamozzi, d'Žlever de gros piliers de maonnerie jufques fur le bon fond , difl:ans de quatre ˆ cinq toifcs , & de ceincrer des arcades d'une fuffifante Žpailfeur de l'un ˆ l'autre, pour porter a,áec foliditŽ ce que l'on veut placer au-deffu5. Apres que le terrain aura ŽtŽ bien affermi ou jttgŽ fuffifammenc folide, fi l'Ždifice doit tre d'un grand poids, il ne faut pas tellement compter fur la bontŽ du fond, qu'on ne prenne encore des prŽcautions pour prŽvenir l'inŽgalitŽ des affailfemens, vu que routes les parties d'un Ždifice ne chargent jamais Žgalement, & qu'il cfl: rare auffi qu'un terrain fe trouve uniformŽment compaŽl: ; c'cft pourquoi il cft nŽcelfaire de toujours s'attacher ˆ encha”ner ds le bas les fondations , par de bons murs de liaifon , afin qu'elles s'accoctcnc mucuellcment; & mme pour peu qu'un fol foie jugŽ vicieux, il ne faut pas hŽfirer ˆ faire un plateau continu , afin d'avoir fur coute fon Žtendue des points d'appui d'Žgale rŽfiftancc. La mŽrhode de lier enfernble par le pied les principaux piliers avec des efpeccs d'arcs renverfŽs , tels que le propofc Albeni , & qu'on l'a pratiquŽ ˆ Sainte Genevievc , eft excellence , c'eft un des meilkun rnoycnsd'affurer la durŽe d'un Ždifice. Aprs cerce acrcnrion, l'c!fenricl c!l: de b‰tir par charges Žgales, c'eft:-ˆ-dirc de con.fi:ruire auranr qu'il c.ft poffible quarrŽmenc les fondemens dans coure leur fuperficie, & furcouc de ne point commencer un cours d'affife que l'autre ne foie entiŽremcnc fini : par lˆ cout caffcra ˆ 1a fois & avec uniformitŽ. Pour fentir l'inconvŽnient des procŽdŽs contraires, il ne faut que rŽflŽchir combien un caffement d'un pouce ou deux plus dans un endroit d'un Ždifice que dans l'autre, lo.rfqu'il eft forci de terre , feroit capable d'y caufer du dŽfordrc , principalement s'il Žroit confl:ruic en colonnades. En joignant ˆ ces prŽcautions , celle d'Žlever ks fondations d'un monument avec de bonnes retraites, de larges empattcmens en dehors, & de n'employer que des pierres dures des plus'grands quartiers, toujours en bonne liaifon, cou jours bien coulŽes de bon mortier, fans fouffrir de vuides entr'elles qui ne foient exaŽl:c¥ bon mortier, fans fouffrir de vuides entr'elles qui ne foient exaŽl:c¥ D E L A M A N I E ll E ment remplis par des garnis enfoncŽs avec force, il eft ˆ croire qu'on parviendra ˆ donner coute la foliditŽ requife ; & que pourvž que les largeurs des fondations foienc combinŽes relativement avec ce qu'elles doivent porter ˆ la fortie des terres , & avec la pouffŽe des vožtes ou des d™mes qu'elles feront obligŽe.c; de foutenir, on Žlevera des Ždifices comparables pour la durŽe ˆ tous les batimens antiques les plus renommŽs pour l.. conf .. truŽl:ion. C H. A P I T R E C I N Q U I E M E. De la conflruflion des Quais ; P LA N c II E VII. LoRSQUE les rivicres, dans leur paffage ˆ travers les Villese, ont des quais fuffifamment fpacieux, il ne s'agit dans leur exŽcution que de donner ˆ leurs murs de revtement les Žpaiffeurs & taluds nŽce1faires , foie pour affurer leur foliditŽ, foir pour contenir les efforts de la pou1fŽe des terres : il n'y a point d'autres difficultŽs dans ces fortes de confl:ruŽbons. Mais lorfque les quais font re1ferrŽs , & qu'ils abouci1ft..nc furroue ˆ des lieux trs-frŽquentŽs , pour faciliter le concours des voitures,onn'avoitcrouvŽ d'autre moyen jufqu'en 1675,que d'abattre les maifons nŽccffaires, afin de leur donner plus de largeur. Bullet, ArchiteŽc du Roi & de la Ville, ayant ŽtŽ chargŽ alors de confiruire le quai Pelletier, un des phis confidŽrables paffages de Paris, & o il n'auroir pž pa1fer deux voitures ˆ-c™tŽ l'une de l'autre, en le confl:ruifant ˆ. l'ordinaire, propofa pour opŽrer fon Žlargiffement de faire porter le parapet en faillie du c™tŽ de la riviere. On fait les contradiŽl:ions qu'Žprouva cerce nouveautŽ. Plufieurs des principaux ArchiteŽl:es de cc tem.s-lˆ, confulcŽs par le PrŽv™t des Marchands , foucinrent que le projet de .Bullet , quelque ucile qu'il parut, Žroic inexŽcutable, & qu'on s'en trouveroic mal dans la pratique, parce qu'il feroit impoffible de retenir fuffifamment la bafcule des pierres fupŽrieures de l'encorbellement projetŽ du c™tŽ de la riviere. Bullet foutinc fermement le contraire, dŽmoncra par plufieurs mŽmoires la folidirŽ de fa b‰tiife , & enfin obtint d'en faire l'elfai. C'efl: le dŽveloppement de cette conHruŽl:ioo univerfcllement efŸmŽe des gens de l'art, pour fa hardie1fe, fa lcgŽretŽ, fon Žconomie:, & pour les avantages confidŽrables qui en rŽfultcnr, que nous nous propo 116 DE LA CONSTRUCTIO N fans de dŽvelopper ( a ) : nous donnerons enfuite en parallele; fuivant notre .mŽthode , la confrruŽl:ion du quai de l'Horloge auffi ˆ Paris , qui efr cpuce diffŽrente , bien qu'elle procure la. n1me utilitŽ. A R T I C L E p R E M I E R, Conflruaion du Quai Pelletier. L A vouffure de ce quai a environ cinq pieds de faillie, & com_. prend dans la totalitŽ de fa longueur trente-quatre travŽes de douze pieds trois pouces & demi d'axe en axe, fcmblablc ˆ celle reprŽ.. fentŽe (fig. 1 & '-, Pl. VII). Elle a moins de faillie que de hauteur , & efr formŽe d'une portion de cercle de quatre pieds quatre pouces de rayon. Si l'on tire une corde des deux extrŽmitŽs de ec arc, on trouvera qu'elle a fix pieds de longueur. Chaque rra .. vŽc efr compofŽe au-delfous du cordon de deux rangs de claveaux E & D, tendant ˆ un centre commun qui efr le fommet d'un triangle ŽquilatŽral doht le c™tŽ a douze pieds trois pouces : le fuperieur E dt au nombre qe huit , & l'infŽrieur D au nombre de fepc : au-delfous eft Ufl cours d'affife C horifoncal qui tertnine la vouffure par le bas, & fait une faillie for le mur du quai ; de fix pouces. Ces claveaux E & D font retenus ˆ droite & ˆ gauche au bout de chaque travŽe par deux fores fommiers A & B, placŽs l'un au-de1fo$ de l'autre en forme d'ef p..ce de coins renverfŽs. Le premier A eft de deux morcaux Žgaux formant Ia .mme hauteur d'aOEfe, & le focond Bau contraire e!t de deux affifes donc la fupŽrieure efr d'un feul morceau , & l'infŽrieure de deux .morceauxá: ce font dans ces deux fommiers ou couffinecs, qui one chacun crois pieds & demi de largeur dans le bas, que rŽfidenc foute 1<1-fore.. & la folidicŽ de cette conftru&ion, (11) C'cll ˆ M. Moreau, Archircllc du Roi &. de la Ville , que nous JcTons les dŽtails int..pcurs de ccrrc conllruŽl:ion , dont il a bic11 voulu nous faire la ;,;chcrcb.c: d:111s les anciens DcCfcuu de VH™tcl-dc-Yijlc, Aprs 1' .E S Q tt A 1 S, Aprs donc que le mur du quai foc con!huit ˆ l'ordinaire, fuivanc les Žpaiffeurs & talus convenables pour retenir l'effort de la pouffŽe des terres, & qu'il fut arrafŽ au-deff ous de la vou[ure pro¥ jeccŽe, on commena par pofer; r0 ¥ le premier cours d'ailife orifontale C; 2¡ . les Commiers B de chaque travŽe ˆ la difiance de douze pieds crois pouces d'axe en axe, dont chacun dl de deux ailifes, ¡ l'une dcfqueUes eH: de deux morceaux; 3e. les claveaux D; 4¡ . le9 fommie.rs fupŽricurs A qui font chacun fŽparŽs en deux perpendiculairement par le milieu. Pour fol”der fuffifarnment le fommier A , dans lequel rŽfide toute la force de cette confl:ruŽtion, on lui a donnŽ environ fepc pieds de longueur, c'efi-ˆ-dire, la plus longue queue poffible du c™tŽ des terres, fur d”x-fept pouces de hauteur (fig. 2); eafuice on a mis une forte ceinture de fer G ˆ fepc ou huic pouces de fon extrŽmitŽ, laquelle embraffe l'aOEfe fupŽrieure dt1 fommier B ; & dans l'intencion de rendre ˆ fon cour le fommier B inŽbranlable, on l'a retenu vers fa queue par un fort ciran H ˆ deux branches,de neuf pieds de longueur, coudŽes par leurs extrŽ¥ mitŽs I. La figure 2 exprime le profil d'un de ces tirans H, & Ia maniere dont il eft placŽ dans l'Žpaiffeur du mur du quai pour retenir puiffammenc la baffecule du fommier B & par confŽquenc du fomm.ier A, lefqucls ne font qu'un par le moyen de l'embra!Ture G. Les fommiers A Žtanc bien affurŽs dans toute la longueur du quai, il ne fut plus quefŸon que de pofcr les claveaux E, donc la tte fžc fuffifammenc foutenue par la coupe des Commiers, & la queue par les rnoilons. Il n'efl: pas inutile d'obfcrver qu'outre que, tous les claveaux D & E font caillŽs en coupes dirigŽes vers un centre commun, de mme que les fommiers A & B, leurs ttes font encore une petite croffette tendance au centre mme de la vouffure , ainfi qu'il efl: aifŽ de l'appercevoir dans le profil (fig. 2 ). On pcuc encore remarquer que la ceinntrc G &. le tiran H ˆ Ee .. 2.13 D l'ir.eA. C o N s T R u c T 1 o Ndeux branches , ont ŽtŽ l'un & l'autre enclavŽs de leur Žpailrcur' dans le de/fus des fommiers A & B, & placŽs ˆ l'aide d'une tranchŽe quarrŽmenc dans les c™c1.s defdics fornmicrs qui font obliques: dans la figure I ot1 le ciran G eH vu de face avec fc,; deux branches exprimŽes par des lignes ponŽl:uŽes, 011 apperoic quelle a dž C:,rc la direŽl:ion de ces tranchŽes. Pour terminer le qa:ii , au-dc:ifos de cer encorbellement , on plaa le cordon K, & enfŸire le p:u-apcc F; puis on garnit de terre & de fable la hauteur qu'on voulait donner au troroir, & l'on !inir p.1r p.1\'er p..r-ddfus. Toute la maonnerie de cc quai a ŽtŽ coulŽ au n1orticr de chaux & ciment. L'inf peŽl:ion du deffein (fig. I & 2) fait voir la difpofi.tion & proportion de coutes les parties de cette conO:rudion, qui depuis prs dl. c..;nt ans, ne s'efr point ciŽmcncic : nous a\áons attŽh: les mmes lt.:ttres de rcmáoi, tant dans la coupe que dans l'ŽlŽvation, pour mieux .indiquer la correfpon&.1nce des mme,; objets. A ll T I C t .E S J; C O No. Conjlruai.on du Quai de l'Jlorlog.. . . LE quai de l'Horlogc fc trouvant auffi extrmement rdli.::rrŽ, en le rccon!l:ruifant il y a une trentaine d'anm'...s, il fut rtfolu dc fouccnir femb!lblcmcnt le troroir en encorbellement du c™tŽ de b rivicre, mais l'on s'y prit tout diff<.,rcmment qu'au quai Pelletier, & l'on ne fui v”t ni fa courbe ni fa conUruŽl:ion. La courbe qui termine ce quai eH beaucoup plus :11longŽc, fans a,áoir pourtant davantage de faillie ; il dl auifi confuufr par travŽes de douze pieds trois pouces de milieu en mi1icu des fommiers ; au lieu de deux rangs de claveaux , il n'y en a qu'un feu!, ou du moins les fc:conds font prolongŽs .:n liaifon ::i,áec les premiers jufqu'au-deflous du cordon ( fig. 3 ..á 4 ). Sa ,áeulrurc dt porcŽi..: par une cfpccc de rnloo couronnŽ par uuc plinthe P,& 2.13 D l'ir.eA. C o N s T R u c T 1 o Ndeux branches , ont ŽtŽ l'un & l'autre enclavŽs de leur Žpailrcur' dans le de/fus des fommiers A & B, & placŽs ˆ l'aide d'une tranchŽe quarrŽmenc dans les c™c1.s defdics fornmicrs qui font obliques: dans la figure I ot1 le ciran G eH vu de face avec fc,; deux branches exprimŽes par des lignes ponŽl:uŽes, 011 apperoic quelle a dž C:,rc la direŽl:ion de ces tranchŽes. Pour terminer le qa:ii , au-dc:ifos de cer encorbellement , on plaa le cordon K, & enfŸire le p:u-apcc F; puis on garnit de terre & de fable la hauteur qu'on voulait donner au troroir, & l'on !inir p.1r p.1\'er p..r-ddfus. Toute la maonnerie de cc quai a ŽtŽ coulŽ au n1orticr de chaux & ciment. L'inf peŽl:ion du deffein (fig. I & 2) fait voir la difpofi.tion & proportion de coutes les parties de cette conO:rudion, qui depuis prs dl. c..;nt ans, ne s'efr point ciŽmcncic : nous a\áons attŽh: les mmes lt.:ttres de rcmáoi, tant dans la coupe que dans l'ŽlŽvation, pour mieux .indiquer la correfpon&.1nce des mme,; objets. A ll T I C t .E S J; C O No. Conjlruai.on du Quai de l'Jlorlog.. . . LE quai de l'Horlogc fc trouvant auffi extrmement rdli.::rrŽ, en le rccon!l:ruifant il y a une trentaine d'anm'...s, il fut rtfolu dc fouccnir femb!lblcmcnt le troroir en encorbellement du c™tŽ de b rivicre, mais l'on s'y prit tout diff<.,rcmment qu'au quai Pelletier, & l'on ne fui v”t ni fa courbe ni fa conUruŽl:ion. La courbe qui termine ce quai eH beaucoup plus :11longŽc, fans a,áoir pourtant davantage de faillie ; il dl auifi confuufr par travŽes de douze pieds trois pouces de milieu en mi1icu des fommiers ; au lieu de deux rangs de claveaux , il n'y en a qu'un feu!, ou du moins les fc:conds font prolongŽs .:n liaifon ::i,áec les premiers jufqu'au-deflous du cordon ( fig. 3 ..á 4 ). Sa ,áeulrurc dt porcŽi..: par une cfpccc de rnloo couronnŽ par uuc plinthe P,& J1 E S Q V A I S, ..I, de plus fa pren1iere affife O elt horifonrale: ˆ l'extrmitŽ de chaque travŽe, il n'y a qu'un grand fommier MM qui comprend trois affifes de hauteur. Ce ne font pas des tirans qui retiennent la queue des pierres qui font l'encorbellement, on a prŽf‘rŽ de faire fous une partie du quai une efpece de plateau de plufieurs cours d'affes de libages Tbien cramponnŽes (fig. 4), lefquels formenc des efpeces de cha”nes qui retiennent efficacement la baffecule des pierres avancŽes en faillie fur la riviere. La vt1c du de1fein (fig. 3 & 4) rend palpable toue cet arrangement, & nous difpenfe d'en dire davantage. A R T I C L E T R O I S I E M .E. RŽflexionsfur ces deux Conjlruc1ions. Po UR juger ˆ laquelle des deux confiruŽl:ions on doit donnerela prŽfŽrence , nous remarquerons qu'il nous paro”c que l'arrangement du quai Pelletier ,. o les deux rangs de claveaux font abfolumenc diftinŽl:s , a”nfi que les deu.x fommiers , efl: infŽrieur ˆ celui du quai de l'Horloge, o les claveaux au contraire, ainfi que les fommiers ne font qu'un, & font prolongŽs en bonne liaifon. De plus les cha”nes de libages, cramponnŽes pour retenir fucceffivemenc cous les claveaux, nous fernblenr auOE prŽfŽrables aux cirans qui ne fervenc qu'ˆ contenir fimplcmenr les fomrniers. La confiruŽl:ion de Bullet e{l: peut-rre plus favance, plus hardiee., plus Žconomique , & fa courbe plus agrŽable ˆ la vue, mais celle .du quai de !'Horloge a certaiocmenc l'avantage d'..cre plus folide, mieux liŽe, & mieux conftruite pour la durŽe; bue qu'il faut cou-. jours fe propofer dans de femblables travaux. E eij J1 E S Q V A I S, ..I, de plus fa pren1iere affife O elt horifonrale: ˆ l'extrmitŽ de chaque travŽe, il n'y a qu'un grand fommier MM qui comprend trois affifes de hauteur. Ce ne font pas des tirans qui retiennent la queue des pierres qui font l'encorbellement, on a prŽf‘rŽ de faire fous une partie du quai une efpece de plateau de plufieurs cours d'affes de libages Tbien cramponnŽes (fig. 4), lefquels formenc des efpeces de cha”nes qui retiennent efficacement la baffecule des pierres avancŽes en faillie fur la riviere. La vt1c du de1fein (fig. 3 & 4) rend palpable toue cet arrangement, & nous difpenfe d'en dire davantage. A R T I C L E T R O I S I E M .E. RŽflexionsfur ces deux Conjlruc1ions. Po UR juger ˆ laquelle des deux confiruŽl:ions on doit donnerela prŽfŽrence , nous remarquerons qu'il nous paro”c que l'arrangement du quai Pelletier ,. o les deux rangs de claveaux font abfolumenc diftinŽl:s , a”nfi que les deu.x fommiers , efl: infŽrieur ˆ celui du quai de l'Horloge, o les claveaux au contraire, ainfi que les fommiers ne font qu'un, & font prolongŽs en bonne liaifon. De plus les cha”nes de libages, cramponnŽes pour retenir fucceffivemenc cous les claveaux, nous fernblenr auOE prŽfŽrables aux cirans qui ne fervenc qu'ˆ contenir fimplcmenr les fomrniers. La confiruŽl:ion de Bullet e{l: peut-rre plus favance, plus hardiee., plus Žconomique , & fa courbe plus agrŽable ˆ la vue, mais celle .du quai de !'Horloge a certaiocmenc l'avantage d'..cre plus folide, mieux liŽe, & mieux conftruite pour la durŽe; bue qu'il faut cou-. jours fe propofer dans de femblables travaux. E eij ..10 DE LA CoN..TRUCTION DES QUAI.!, EXPLICATION DES FIGURES De la Planche VII. LË Figure premiere reprŽfcnte une travŽe du quai Pelletier, \'UC en face , & la figure 2., le profil de la mme travŽe coupŽe au milieu des fommiers. A, Sommier fupŽrieur. B, Somncr inf‘rieur, compofŽ de deux affifcs. C, AOEfc horifoncale. D, Rang des claveaux infŽrieurs. E, Rang des claveaux fupŽrieurs. F, Parapet. G, Embraffure de fer qui lie les deux fommiers A & B. H, Tiran. I, I, Coudes du t”rao. L , l\for du quai. Le.s Figures croifi,:mc & quatrieme reprŽfencenr l'une la face d'une travŽe du quai de !'Horloge, l'autre fon profil. Jl,f, M, Sommier. N, Claveaux. 0, AlUte horifonral. P, Talon couronnŽ d'une plinthe. Q, Parapet. S, Mur du quai. T, Cha”nes de pierre, cramponnŽes pour retenir la baff'ecufc de l'encorbellement. V, Efpece de crche ou d'empattement au pied des murs dn quai, qui font b‰tis fur pilotis. '--..====------------===J'--..====------------===J r. 1 t r- "_._ "' t 11I CHAPITRE SI XIE ME. De la nou'Velle mŽchode de fonder les Ponts fans batardeaux ni Žpuifemens , employŽe avec fucces au Pont de Saumur fur la Loire, laquelle produit une Žconomie de pr..s de moiciŽ fur ces for tes d'ouvrages. Des procŽdŽs ufitds pour fonder dans l'eau. LES travaux hydrauliques {one de tous les ouvrages ct'archirec¥etureles plus difficiles, & ceux o il forenconrre d'ordinaii-e les plus gtands obll:acles dans l'exŽcutio11. La mŽthode uficŽe pour fonder dans la ,mer ˆ de grandes profondeurs , eG: de b‰tir ˆ pierres perdues , c'eft-ˆ-dire , de jetter au hafard de gros quartiers de pierre les uns fur les autres en grande quantitŽ & fans mortier: c'dl: ainfi que font fondŽs la plžparc des m6les , des risbans, & des jetŽes que l'on avance dans les ports de mer. Mais, outre que ce n'c!E qu'ˆ force de multiplier les dŽpenfes & les amas de pierre que l'on vient ˆ bout de pareils travaux, il cft aifŽ de s'appercevoir du peu de folidicŽ que peuvent avoir des ouvrages ŽlevŽs fur des fondations corn pofŽes de pierres cntaffŽes confufŽmenc, fa11s liaifon, & ˆ travers le( quelles les eaux filtrent fans ceffe. La fameufc digue de la Rochelle, de fopc cens quarante roifes de longueur, vantŽe comme le plus bel ouvrage qui aie ŽtŽ fait en ce genre, ne fur pas confrruicc autrement. Aprs avoir enfoncŽ de part & d'autre dans la mer de longues pomrcs de douze pieds en douze pieds , liŽes par d'autres poutres miles en traverse, on jccta dans leurs iucervalles des pierres fŽches, fans autre mortier que celui que la vafe pouvoir porter encre leurs vuides. Cet ouvrage a voit par le bas douze coifose, & feulement quatre toifes par le haut , c'cft-ˆ-dirc que fos deux c™tŽs Žcoiem difpofŽs en taluc. 2.22. D E L A N O U V .E L L B 'MƒTHODE On laiffa au milieu une ouverture de quatre toifcse, fur laquelle on fic un pont de bois, pour donner un libre cours ˆ l'eau de la mer (a). La digue qu'Alexandre le grand fit confiruire, lorf qu'il affiŽgea Tyr, ˆ laquelle a ŽtŽ comparŽe la prŽcŽdente, quoique exŽcutŽe diffŽremment , n'coic pas plus folide. Pour combler le bras de mer qui fŽparoit cette Ville de la terre-ferme, on y jecra des arbres cociers avec coutes leurs branches que l'on chargea de groffes pierres, & ˆ force d'entaffcr fucceffivement des arbres & des pierres, bien entrelacŽs les uns dans les autres jufqu'au-deffus de la mer , on parvinc ˆ faire un corps du cout, & l'on finit par couvrir de terre graffc & de fortes planches route cerce fuperficie. Le pont celŽbrc, que Trajan fic confiruire fur le Danube, lequel a voie, au rapport des Hifioriens, vingt arches hautes de cent cinquante pieds, fur cent foixance-dix de largeur chacune, fut fondŽ de cette maniere ; on fc 1.onrcnra de jeccer dans le lie du Beuve, ˆ l'endroit dt!s piles, une prodigieufe quantitŽ de divers matŽriaux, ˆ l'aide defquels on vine ˆ bouc de former des manieres ™.'empatcemcns, qui furent ŽlŽvŽs Jufqu'ˆ la hauteur de l'eau. On prŽtend qu' Adrien fucceffeur de Trajan, fic abattre cc pont do crainte que les Barbares ne s'en fcrviffent contre les Romains, mais il c(. ˆ croire qu'un pareil ouvrage ne pouvoir tre d'une longue durŽe , vž que fes fondemens n'ayant pas une certaine liaifon, devoient tre fans ceffc ŽbranlŽs par le mouvement des vagues ou l>ien minŽs par le courant de l'eau. Quand on veut b‰tir dans l'eau plus folidemenc, on fc fcrc d'or¥ dinaire de caiffes faites de bois de chne, bien ferrŽes, remplies de pierres & de ma1ronnerie; on dcfcend ces encaiffcmens avec prŽ., caution, & on les place autant de niveau que l'on peut, foir ˆ-c™tŽ, foie au-deJfus les uns des autres en liaifon comme des cours d'affife de pierres de caille: mais cette confiruŽHon, quoique meilleure quo , (,) Toucc l'armŽe de Louis XHI employa environ cicq mois ˆ ccuc conlltuŽlion qui OfŽq¥ '¡111mc 1'1111 f..ait, la rŽdut\ion de 1a Rodt..... DF. FONDER LES PoNT.$. .1z3 les prŽcŽdentes , ne fauroic non-plus avoir beaucoup de confiCrnnce, par la raifon que ces caiffes ne peuvent faire corps enfcmblc, & que le mortier qui y efr renfermŽ, ne peut fc lier avec le bois. Lorf que l'eau n'a pas une grande profondeur, on place quelque¥ fois les fondemens des ouvrages !ur de fores grillages de charpente, que l'on fourienc ˆ la furface de l'eau avec des c:iblcs & des ' machines. Sur ces grillages , on arrange de larges quartiers de pierre cramponnŽs cnfcmble, conHruits bien uniformŽment dans cour le pourtour, & maonnŽs avec de bon mortier de chaux & ciment ou de pozzolane : cette maffe de pierre Žtant fuffifamJ1H! nt ŽlevŽe pour dominer au-dc!fus de l'eau, on la fait dc!:cndre ˆ l'aide des mmes cab les & machines dif pofŽes ˆ cet effet, doucement & bien de niveau jufqu'au fond : cc procŽdJ a ŽtŽ fui\ i pour les jetŽes du porc d'OfŸe du rems de }'Empereur Claude, & c'efr auffi de cerce manicre que Draguer Reys fonda ˆ Confcancinoplc, le fiecle dcrniLr, une mofquŽe au n,ilieu de la mer (a). Vitruve rapporte (h) que, pour b‰tir dans l'eau des m™les ou faire des jetŽes pour des porcs, les Anciens pr:mquoicnc une enceinte t1 :rns l'endroit o Ion vouloic les placer avec une !impie file de pt lors rainŽs, donc ils garniffoient l'intervalle de forts madriers; & que fans vuidcr l'eau ils jcttoienc dans cerce enceinte du mortier de pozzolane avec des pierres, de force que ces m:irŽriau]!: occupant la place de l'eau & la chaff..1nt p:1r leur rŽfanreur, emplilfoient l'efpacc renfermŽ par les pilots rainŽs. Ccr Auteur dir auffi qu'ils faifoienr fouvenc des efpcces de batardeaux avec deux rangs de pilots , encre lefquels ils jetcoienc des facs faits d'l1crbes de marais remplis de terre gralfc, & qu'enfuitc aprs avoir \UidŽ l'eau comprife c.ncre ces batardeaux par des machines hydrauliques, fuivant que le terrain Žroit jugŽ folidc, on b,hiffoit d..ffus; ou bien l'on y cnfonoic des pilotis. (a )TraitŽ du Ponr, &-C/iau.ffs dt G.1111hitr, pai;c S,-, / ( r) livre V, tr.1fod1on de Peuaulr, 12.4D E L A N O \J V E L L .E M t T H O D :! Il efr ˆ prŽfumer que les Anciens n'ont pas pouffŽ la perfeŽl:ion des travaux hydrauliques auffi loin que les modernes, & qu'ils n'ont rien exŽcutŽ de comparables, pour la difficultŽ & la foliditŽ, ˆ plufieurs de nos grands ouvrages en ce genree. A t-il rien exifl:Ž de plus folide & d'auffi bien entendu, entr'autres, que les travaux qui furentefaits en dernierlieu ˆ plus deefoixancepieds fous l'eau, pour la confhuŽl:ion des jetŽes du port de Cherbourg en Normandie? On fc fervit ˆ cet effet de bacea.ux dont les bords Žtoienc prŽparŽs de maniere ˆ. pouvoir fe dŽmonter aifŽmenc , & dont le dcffous des avants & arrieres becs Žtoit de niveau avec le fond: aprs les avoir foucenus & bien amarŽs fur l'eau par de fores cablcsattachŽs ˆ plufieurs vaiffeaux, on les rempliffoic de mae:onncrie arrangŽe en liaifon avec d.e bon mortier; enfuiteon defcendoit chaque bateau bien quarrŽmertt au fond de la mer, ˆ-c™tŽ l'un de l'autre, de maniere que leurs becs fe croifalfent en forme de lozanges: ˆ mefure qu'un bateau Žtoit placŽ, on enlevoit d'en-haut fes bords pour qu'il n'en refl:‰c que le fond. La fuperficie du fol de la mer que devoir occu:. per la jettŽe , ayant ŽtŽ couverte d'une rangŽe de bateaux, on en plae:a une feconde au-deffus , puis une croifieme , une quacricme, & ainfi jufqu'au-dc1fus de l'eau , en obfervant fans ceffe de pofer chaque rangŽe fupŽrieure ˆ recouvrement fur les joints de celle infŽrieure , c'efr-ˆ-dire de faon ˆ recouvrir les pecirs vuides que laiffoit l'enlevemenc des bords des encaiffemencs infŽrieurs. Sans nous arrter ˆ l'examen de ces forces de travaux dont plufieurs ont ŽtŽ dŽcrits ailleurs, nous nous bornerons ˆ parlerfeulement de la confl:ruŽl:ion des ponts, qui a fait de nos jours les plusgrands progrs, & ˆ faire voir comment l'on eit parvenu ˆ les fonder fans batardeaux n1y Žpuifomens. Il dt confl:anc que, de cous les procŽdŽs pour b‰tir dans l'eau , il n'y a que la con!huŽtion fur pilotis qui foie vŽritablement re.. gardŽe comme folide; mais pour l'opŽrer, il fauc d'ordinaire pouvoir dŽtourner le cours ..e l'eau ; en confŽquence il cfl: d'ufage de faire un batardeau d'el'1ceinte qui enveloppe une o. deux piles, & 12.4D E L A N O \J V E L L .E M t T H O D :! Il efr ˆ prŽfumer que les Anciens n'ont pas pouffŽ la perfeŽl:ion des travaux hydrauliques auffi loin que les modernes, & qu'ils n'ont rien exŽcutŽ de comparables, pour la difficultŽ & la foliditŽ, ˆ plufieurs de nos grands ouvrages en ce genree. A t-il rien exifl:Ž de plus folide & d'auffi bien entendu, entr'autres, que les travaux qui furentefaits en dernierlieu ˆ plus deefoixancepieds fous l'eau, pour la confhuŽl:ion des jetŽes du port de Cherbourg en Normandie? On fc fervit ˆ cet effet de bacea.ux dont les bords Žtoienc prŽparŽs de maniere ˆ. pouvoir fe dŽmonter aifŽmenc , & dont le dcffous des avants & arrieres becs Žtoit de niveau avec le fond: aprs les avoir foucenus & bien amarŽs fur l'eau par de fores cablcsattachŽs ˆ plufieurs vaiffeaux, on les rempliffoic de mae:onncrie arrangŽe en liaifon avec d.e bon mortier; enfuiteon defcendoit chaque bateau bien quarrŽmertt au fond de la mer, ˆ-c™tŽ l'un de l'autre, de maniere que leurs becs fe croifalfent en forme de lozanges: ˆ mefure qu'un bateau Žtoit placŽ, on enlevoit d'en-haut fes bords pour qu'il n'en refl:‰c que le fond. La fuperficie du fol de la mer que devoir occu:. per la jettŽe , ayant ŽtŽ couverte d'une rangŽe de bateaux, on en plae:a une feconde au-deffus , puis une croifieme , une quacricme, & ainfi jufqu'au-dc1fus de l'eau , en obfervant fans ceffe de pofer chaque rangŽe fupŽrieure ˆ recouvrement fur les joints de celle infŽrieure , c'efr-ˆ-dire de faon ˆ recouvrir les pecirs vuides que laiffoit l'enlevemenc des bords des encaiffemencs infŽrieurs. Sans nous arrter ˆ l'examen de ces forces de travaux dont plufieurs ont ŽtŽ dŽcrits ailleurs, nous nous bornerons ˆ parlerfeulement de la confl:ruŽl:ion des ponts, qui a fait de nos jours les plusgrands progrs, & ˆ faire voir comment l'on eit parvenu ˆ les fonder fans batardeaux n1y Žpuifomens. Il dt confl:anc que, de cous les procŽdŽs pour b‰tir dans l'eau , il n'y a que la con!huŽtion fur pilotis qui foie vŽritablement re.. gardŽe comme folide; mais pour l'opŽrer, il fauc d'ordinaire pouvoir dŽtourner le cours ..e l'eau ; en confŽquence il cfl: d'ufage de faire un batardeau d'el'1ceinte qui enveloppe une o. deux piles, & .. D E F O N D E R L E S p O N 'I .. ¥-) & qui coupe toute communication avec la riviere : ˆ l'aide d.: pompes ˆ chapelets on parvient ˆ Žtancher l'eau de cette enceinte, & l'on entretient ˆ grands frais, Jours & nuirs, ces Žpuifcmens pendant cout le tems que dure la fondation de la pile, & jufqu'ˆ ce qu'elle fo trouve fuffifammenc ŽlevŽe pour dominer au-deffus de l'eau. On f E F O N D l:. R L 1: S p O N T S. former une enceincc de ,áingt-cinq pieds de largeur. Ces pieux avojent au moins dix pouces de gro!feur rŽduite, & furent efpa-. cŽs de dix-huit pouces de milieu en milieu fur leur longueur, de maoiere que depuis le pieu qui fe trouvait fous la c:tpirale co, 10 du projet jufqu'au centre de celui d'Žpaulement 2., il ravoir de parc & d'autre vingt-quatre pieds fix pouces de longueur. Sur ce pieu d'Žpaulement fut formŽ en amonr(a) feulement avec la file parallele ˆ la longueur de la pile un angle de rrcnce-cinq degrŽs, fuivanc lequel furent battues, de parc & d'autre, les files qui fe rŽuniffcnc fur la pointe des avant & arriere-becs : chacune de ces files Žtoir compofŽe de onze pieux, fans comprendre ceux d'Žpaulemens & de la pointe, lefqucls furent Žgalement battus ˆ dix-huit pouces d'axe en axe. Au-dehors de cette premicrc enceinte, & ˆ huit pieds de diHance parallelc, on battit une feconde file de pieux 3 des mmes dimenfions , mais cfpacŽs encr'cux de fix pieds de milieu en milieu. L'une & l'autre files forent enfuice recŽpŽes ˆ-peu-prs de niveau ˆ trois pieds & demi fur le plus bas Žc”age ( b) fixŽ pour la pile prŽcŽdemment fondŽe avec Žpuifemcnr. Il faut obfcrver que tous les pieux 1 o ne furent cf pacŽs de dixhuit pouces , comme il vient d'rre dit, que lors de la con{truction des premieres piles ; car par la fuite on les efpaa de fix pieds, c'cfl-ˆ-dire qu'on fe concenca d'en faire feulement de corrcfpondans ˆ ceux d'aponremenc 3. On dragua les fablese, le plus qu'il fut poffible, de la place que devoienc occuper les pieux de fondation; & afin de les empcher de combler par la fuite cette excavation , ou de s'amaffor dans cet emplacement pendant l'exŽcution de la pile, on remplie de fafcines liŽes enfcmble l'intervalle encre les pieux d'enveloppe 1 , & ceux d'enceinte 3; lcfquellcs fafcincs furent folidŽes, en pla..anc des pier. (,,) Amont ligná'ic cc qui cil :au ,!dTus d'une cho(c; :iinli l':ivant-..c d'une pile dl l':ivanrbcc d'amont; & l'nrricrc-btc qui dl au,ddfous du pont ..n celui d'aval. (..) Sar le plus b:lS Žtiage, c'cfi-ˆ-d1rc, :iu-dclfos des plui b,dfcs caui rcconnncs da .. s l'tto:. DE L .\ NO u V E r. L E MƒT HO D E 232. res dans leur intŽrieur , & en les couvrant de terre graffe & de pierrailles , de maniere ˆ ne pas permettre le moindre pa!fagc aux: fabks. Ces deux files de pieux 1 & -' furent enfuirc reliŽs par des craverfcs, pour former un Žchaffaud, au moyen duquel & des pieux d'aponcemens placŽs fuivant le befoin dans le centre de la pile, on baccic au refus d'un mouton de deux mille li\'rcs, & d'un chaffepieux folidement armŽ de fer, tous les pieux de fondation 4 de ladite pile, qui a voient au moins quinze & feize pouces de greffeur en couronne fur vingt-quatre & cronce pieds de longueur: on ef paa les pieux 4, fur fix rangs paralleles fuivant la longueur de la pile, ˆ la difrance d'une part de crois pieds neuf pouces d'axe en axe, & do l'autre de crois pieds: par ce moyen les pieux des rangs extŽrieurs furent ŽloignŽs de dix-huicpiedsfi.. pouces les uns des autres de milieu en milieu ; ceux d'Žpaulemens 2, 2, fe trouvcrcnt auffi ˆ quaranrefepc pieds fix pouces difians les uns des autres ; enfin ceux des avant & arriere becs furent dif pofŽs conformŽment au plan, pour que ceux des pointes fuffenc ŽloignŽs encr'eux de foixante-fix pieds fur la Ligne 9, '), travcrfanc la longueur de la pile. Tous <.:es pieux -4-Žtant battus au refus du mouron, on enleva les pieux d'apontemcns, & les Žchaffauds du centre qui avoienc fervi ˆ cerce manoeuvre, ainfi que les Žchaffauds, traverfes & chapeaux; de Pcnceinte pour en recŽper de nouveau cous les pieux 1, 3, bien de niveau ˆ crois pieds feulement fur l'Žtiage, non compris un ce .. non qui foc refervŽ fur partie de ceux du rang intŽrieur I de l'en ... ceinte, pour recevoir un chapeau 7 de huit pouces d¥ŽpaiEeur, dont on les co‘ffa fur le pourtour de ladite enceinte, exceptŽ dans la pointe d'aval donc les pieux furent foiŽs le plus bas poffible, afin de laiffer une encrŽe libre, non-feulement pour l'inrroduaion de la machine ˆ fcier, mjlis encore pour ceUe du cailfon par la fuite. Lorfque ce chapeau 7, & le fcmblable dont foc co‘ffŽ le rang ex .. tŽrieur des pieux de l'enceinte, eurent Žc reconnus de niveau & J?ien a.ffujettis, ils fureQt reliŽs enfemble par des traverfes 6 afft!m .. blŽc;s DE PONDE R. t ES p ONT s: 1]3blŽes fur l'une & l'autre ˆ queue d'aronde. Ces pieux t & 3 ainfi reliŽs, furent defiinŽs ˆ porter un nouvd Žchaffˆud bien de niveau qui fubfifia pendanc tout le tems de la fondation de la pile, & qui fut trs-utile pour les diffŽrentes manoeuvres donc il fera quefiion par la fuite. Nous remarquerons que, de crainte que la grande ŽlŽvation des pieux t & 3 hors de l'eau , ne fžr un obfl:aclc ˆ leur foliditŽ, on avoic pris la prŽcaution de les relier par des enrre-toifes ˆ la hauteur des eaux ordinaires. Expliquons maintenant comment on efi parvenu ˆ fcicr de niveau ˆ crois pieds fous les plus baffes eaux les pieux d'enceinte de la pointe d' Aval, & fucceilivement ceux de la fondation de la pile donc nous avons parlŽ plus haur. Cc rŽcepage ne fut defccndu pour les premieres piles que juf qu'ˆ fcpt pieds fous l'Žtiage; mais vers le milieu de la riviere il fut pouffŽ jufqu'ˆ quinze pieds, pour pouvoir, dŽduŽlion faite de l'Žpaiffcur du grillage, fonder ˆ fix ou quatorze pieds fous l'Žciage. On y parvint ˆ l'aide d'une m:ichine exrrmemenc ingŽnieufc, de l'im cncion deM.dc Voglie, donc nous allons donner d'abord une defcription circonllanciŽe, & enfuirc nous parlerons de la maniere donc elle peut manoeuvrer fous l'eau, pour y rŽccper les pieux ˆ la profondeur que l'on dcfire (a). A R T r c L E S E c o N o. Defcription de la Machine ˆ rŽceper les pieux fous l'eau; PLANCHES X & XI. LES principaux avantages de cerce machine font tels, que les pieuxpeuvent tre rŽccpŽs dans l'eau ˆ la profondeur qu'on juge nŽccffaire, & d'un parfait niveau ; que la force de quatre hommes (a)Qu0;quc nous d1!ions que ccttt foc fo11 de M. de Voglic, cependant la prcmicrc id.led'une Cc1e ˆ receper les pieux Cous l'eau, cil duc ˆ .\!. Pcronct, a111fi qu'on peut le remarquer, ..nt dans Je qu:micmc u>mc de J'Archittllurt HyJr.wl-,;.u,de Bdidor, que d:tr< la Calle de Marine de l'AcadŽmie des Sciences , ou l'on en voit deux d1tt‘rcns modcks 11.:s-mJufŸic:ux, comrof.:s ..r cet AcadŽmicien. Gg DE PONDE R. t ES p ONT s: 1]3blŽes fur l'une & l'autre ˆ queue d'aronde. Ces pieux t & 3 ainfi reliŽs, furent defiinŽs ˆ porter un nouvd Žchaffˆud bien de niveau qui fubfifia pendanc tout le tems de la fondation de la pile, & qui fut trs-utile pour les diffŽrentes manoeuvres donc il fera quefiion par la fuite. Nous remarquerons que, de crainte que la grande ŽlŽvation des pieux t & 3 hors de l'eau , ne fžr un obfl:aclc ˆ leur foliditŽ, on avoic pris la prŽcaution de les relier par des enrre-toifes ˆ la hauteur des eaux ordinaires. Expliquons maintenant comment on efi parvenu ˆ fcicr de niveau ˆ crois pieds fous les plus baffes eaux les pieux d'enceinte de la pointe d' Aval, & fucceilivement ceux de la fondation de la pile donc nous avons parlŽ plus haur. Cc rŽcepage ne fut defccndu pour les premieres piles que juf qu'ˆ fcpt pieds fous l'Žtiage; mais vers le milieu de la riviere il fut pouffŽ jufqu'ˆ quinze pieds, pour pouvoir, dŽduŽlion faite de l'Žpaiffcur du grillage, fonder ˆ fix ou quatorze pieds fous l'Žciage. On y parvint ˆ l'aide d'une m:ichine exrrmemenc ingŽnieufc, de l'im cncion deM.dc Voglie, donc nous allons donner d'abord une defcription circonllanciŽe, & enfuirc nous parlerons de la maniere donc elle peut manoeuvrer fous l'eau, pour y rŽccper les pieux ˆ la profondeur que l'on dcfire (a). A R T r c L E S E c o N o. Defcription de la Machine ˆ rŽceper les pieux fous l'eau; PLANCHES X & XI. LES principaux avantages de cerce machine font tels, que les pieuxpeuvent tre rŽccpŽs dans l'eau ˆ la profondeur qu'on juge nŽccffaire, & d'un parfait niveau ; que la force de quatre hommes (a)Qu0;quc nous d1!ions que ccttt foc fo11 de M. de Voglic, cependant la prcmicrc id.led'une Cc1e ˆ receper les pieux Cous l'eau, cil duc ˆ .\!. Pcronct, a111fi qu'on peut le remarquer, ..nt dans Je qu:micmc u>mc de J'Archittllurt HyJr.wl-,;.u,de Bdidor, que d:tr< la Calle de Marine de l'AcadŽmie des Sciences , ou l'on en voit deux d1tt‘rcns modcks 11.:s-mJufŸic:ux, comrof.:s ..r cet AcadŽmicien. Gg DE L A NO U V ELLE Mt T R O lJ E 2.34 au plus, cfl: fuffifante pour faire mouvoir la fcie avec libertŽ & auffi aifŽment qu'une fric ordinaire; & qu'enfin coutes les parties de cccre machine font a!fez folides, pour ne point Žprouver de ruptures frŽquences & prŽjudiciables ˆ l'avancement des travaux. ¡ Les objets les plus difficiles ˆ vaincre font, 1eque la tte des pieux peut tre cachŽe fous l'eau, huit, dix ou quinze pieJs plus ou moins, au moyen d'un chaife..picu qui les conduit au refos du mou con dans le terrain folide; 2 ¡. que cette fcic, pour ope::rer fremence, doit tre fi bien attachŽe ˆ chaque pieu pendant fa manoeuvrc , qu'elle n'en puiffe jamais tre fŽparŽe par le mouvement du fciage; 3¡ . qu'il faut avoir la facilitŽ de faire engra”ner uniformŽment les dents de la fcie, autant,& fi peu qu'on le jugera ˆ propos, felon la duretŽ du bois ou le diamtre des pieux , & qu'il faut mme la pouvoir faire rŽtrograder, aprs lerŽcepage du pieu, ou lorfqu'elle rencontre des obfiacles ˆ fon avancmenr; 4¡ . qu'enfin, en cas d'accident, ou que la feuille de fcie vienne ˆ fe ca!fer , toute la machine puiffe tre relevŽe ˆ l'affieuremenc de l'eau avec facilitŽ, pour y remŽdier par une fcie d'Žchange prŽparŽe ˆ cet effet. Cette machine dt compofŽe d'un grand chaffis de fer horifonral A Pl. X & XI, qui doit porter la foie B. Cc chaffis a huit pieds de longueur , & cinq pieds fix pouces de largeur ; fon Žpaiil'eur dl d'un pouce & cfl: compofŽe de traverfes qui fupportcm foliderncnc fes diverfcs llarties. Sur ces traverfes font quatre plaques de t™le aux endroits marquŽs O, 0, qui facilitent fon jeu. CechaOEs cfl: foutenu de niveau ˆ l'apontemcnc fupŽrieur par quatre moncans de for C, C, portŽs par des crics. Au milieu & en avant du chaffis A, efl: une craverfe de fer qu'on peut nommer piecc de garde D, faillanced'un pouce au-dela des dents de la fcieen fon repos, & defl:inŽe ˆ lui fervir de dŽfenfe ˆ la rencontre des pieux qu'on voudra fcier. Dans le milieu de cette avance du chaffi, fervanc de piece de garde, & ˆ quatre pouces de di!l:ancc l'un de l';iutre , font placŽs deux autres moncans de for E,E, qui craverfcnt , dans des canons de cuivre, le plafond en emicr, ainfi que l'affemblage fupŽricur D E F O W DE R L 1!: S p O N T S." 2 3 ') de charpente a, a, Pl. XI: ces moncans E, E, ont un coUet avec une bafe qui porte fur le chaffis A, prs la piece de garde, & leur extrŽmitŽ infŽrieure eft quarrŽe, pour recevoir par affemblage deux efpeces de demi-cercles F, F, ou grapins de dix poucrs de longueur, Pl. X, fixŽs folidemenc ˆ leurs bouts par des Žcrous. Le haut cft ajuftŽ Žgalement comme le bas, pour recevoir deux: clefs de quatre pieds de longueur b, b, Pl. XI, qui ,en faifanrrourncr les deux montans E, E, fur leur axe, facilitent d'ouvrir & fermer les grapins F, pour faifir le pieu G qu'on veut fcier avec une force proportionnŽe ˆ la longueur des deux clefs du haut b, h, que l'on ferre par une vis de rappel pendant le fciage. A douze pieds au-deffus du chailis A, Pl. X & XI, efl: un affemblage de charpente a, a, Pl. XI, fur lequel doit fe faire la manoeuvre de la fcie , & auquel il efl: fufpendu par quatre monrans de fer C, qui ont jufqu'ˆ dix-huit pieds de hauteur, portant chacun un petit cric f dans le haut, pour l'Žlever ou l'abai!fer_foivanc le befoin; lefquels montans ont des dents dans leur longueur, qui fonc divifŽes de rnaniere que chacune peut relever ou bai!fer la fcie d'une demi-ligne. Ce chaffis de charpente a de la machine, eH portŽ fur des citindres c, c, Planche XI, qui roulent for un autre grand chaOEs d, rraverfanc coute la largeur de la pile, d'un c™tŽ ˆ l'autre du grand Žchaffaud d'enceinte g, g; lequel chailis d, eft foutenu lui-mme fur des rouleaux e, e, pour le faire avancer ˆ mefure qu'on veut fcier les pieux. Pour rendre la concinuacion de notre defcripdon plus claire, nous croyons devoir la lier avec ceUe du jeu de cette machine. G g ij D E F O W DE R L 1!: S p O N T S." 2 3 ') de charpente a, a, Pl. XI: ces moncans E, E, ont un coUet avec une bafe qui porte fur le chaffis A, prs la piece de garde, & leur extrŽmitŽ infŽrieure eft quarrŽe, pour recevoir par affemblage deux efpeces de demi-cercles F, F, ou grapins de dix poucrs de longueur, Pl. X, fixŽs folidemenc ˆ leurs bouts par des Žcrous. Le haut cft ajuftŽ Žgalement comme le bas, pour recevoir deux: clefs de quatre pieds de longueur b, b, Pl. XI, qui ,en faifanrrourncr les deux montans E, E, fur leur axe, facilitent d'ouvrir & fermer les grapins F, pour faifir le pieu G qu'on veut fcier avec une force proportionnŽe ˆ la longueur des deux clefs du haut b, h, que l'on ferre par une vis de rappel pendant le fciage. A douze pieds au-deffus du chailis A, Pl. X & XI, efl: un affemblage de charpente a, a, Pl. XI, fur lequel doit fe faire la manoeuvre de la fcie , & auquel il efl: fufpendu par quatre monrans de fer C, qui ont jufqu'ˆ dix-huit pieds de hauteur, portant chacun un petit cric f dans le haut, pour l'Žlever ou l'abai!fer_foivanc le befoin; lefquels montans ont des dents dans leur longueur, qui fonc divifŽes de rnaniere que chacune peut relever ou bai!fer la fcie d'une demi-ligne. Ce chaffis de charpente a de la machine, eH portŽ fur des citindres c, c, Planche XI, qui roulent for un autre grand chaOEs d, rraverfanc coute la largeur de la pile, d'un c™tŽ ˆ l'autre du grand Žchaffaud d'enceinte g, g; lequel chailis d, eft foutenu lui-mme fur des rouleaux e, e, pour le faire avancer ˆ mefure qu'on veut fcier les pieux. Pour rendre la concinuacion de notre defcripdon plus claire, nous croyons devoir la lier avec ceUe du jeu de cette machine. G g ij .13b DE LA NO u V ELLE MƒT HO D :r. A R T I C L E T R O I S I E lit E, A1aniere dont opŽre la machine. ˆ ri!ce.per le.s pieux ; PL. X & XL † N doit difiinguer dans cette machine deux mouvcmens prjncipaux: le premier, que nous appellcrocs latŽral, dt celui du fciage; le fccond, qui fc porte en avant ˆ mefure que le bojs fe coupe, & peut nŽanmoins revenir fur lui-m&mc , cfl: ccloi de cha:!Te & de rappel. Le mouvement lacŽrai s'exŽcute par deux leviers par quarre hommes h, h, appliquŽs ˆ des bras de force i, i, arrachŽs ˆ des leviers inclinŽs le, donc le bas eft arrtŽ fur le clu!Tis de fer A, & au milieu defquels efl: fi:..Že la bafe d'un triangle ŽquilatŽral P, Pl. XI, donc le fommer efi: au!Ii fixŽ au milieu d'une traverfo orifomalc, Q. Cerre craverfo Q qui ernbraffe les extrŽmitŽs des bras de leviers de la fcie, s'ernbreve dans une couliffe de fer R, entaillŽe dans le chaffis A, ot't portant for des rouleaux, c!lt.: \"l & vient, & procure ainG ˆ la fcie le mouvement latŽral ponŽl:uŽ S, S, S, Pl. X. au moyen DE FONDER t. ES 'PO '.NT S, 137 des ouvertures ovales T, pratiquŽes ˆ l'autre extrŽmitŽ defdits bras d.:! leviers, qui leur permettent de s'allonger & de fc raccourcir alternativemenc fuivanc Jcur difrance du centre de mouvement L. Ces ouvertures ovales T, crnbraffenc des pivots V, fixŽs fur le demi-cercle ]{, l{ de la fcie donc nous avons parlŽ, & portent dans le haut, au morcn de plufieurs rondelles de cuivi-c intermŽdiaires, 1es extrŽmitŽs du fccond demi-cercle X, inhŽrent par des renvois Y, ˆ des tourillons roulants Z, Z, Z, placŽs au.milieu d'une grande couliff,: /, l, qui reoit le mou\'ernenc de chaffe & de nippe!. Le fecond mouvement coofif!edans l'effet d'un grand cric l10rifonral m,m,placŽ :t-peu-prs au deux-tiers du plateau donc les deux branches font folidement arrachŽes fur les couliffes M, 1H, dont il a ŽtŽ rion plus haut. C'efr par le moyen des deux branches de ce cric, qui s'engrai11ent dans deux roues dentŽes n, & o, que la fcie B, lors de fon mouvement latŽral S, S, conferve fon panllŽlifme avec la couliffe l, l, preffc par un mouvement lent& uniforme le pieu G ˆ mcfure qu'elle le foie, & revient dans fa place par un mouvement contraire lorfqu'elk l'a fciŽ. Tout le mouvement de ce cric m, m s'opŽre de deffus l'Žchaffaud fupŽrieur par un levier horifoncal p, qui s'cmbo‘ce quarrŽmenc dans l'exrrŽmicŽ d'un arbre q,q,placŽ au centre de la roue ode communicŽ du cric qui dl: vŽritablement le rŽgulaceur de toute la macl1ine. Pour empcher le ma”rre ouvrier qui tient le rŽgulateur de fe trornper,il y a fur l'Žchaffa:.1d fupŽrieur, a, a, un cercle w femblable ˆ celui que parcourt le bouc du rŽgulateur pendant l'opŽration du fciagc de cl1aque pieu. Le rapport encre le cric & le cercle efi tel, qu'un cour entier du dgulaceurenon-feulement corref pond ˆ un tour entier du cercle, mais encore ., efr capable d'opŽrer le fciage d'un pieu de dix-huic pouces de gro!: four, qui efl: la plus confidŽrable qu'on ait cožcume d'employer. Nous avons oubliŽ de dire que lors du mouvement de chaffe & de rappel, le bouc de la couliffe l, qui ci1 fouten..1 par une petite faillie, fc meut dans une rainure prariquie le long du corps t, t, a l'aide d'un tourillon s. 238 DE r. A NOUVEI.tE MƒTHODE Relativement ˆ la defcripcion de cerce machine , il efi aifŽ de concevoir comment on fcie les pieux: la principale difficultŽ de fa manoeuvre confifie ˆ dcfcendn: la fcie ˆ la mme profondeur fur les pieux, pour les couper bien de niveau l'un aprs l'autre. Lc'fuccs de cette opŽration dŽpend de la prŽcifion du nivellement de l'Žchaffaud d'enceinte g, Planche XI, donc nous avons parlŽ cidevant ,attendu que la machine ne pouvant fe raccourcir ni s'allonger par rapport aux monrans C, C, armŽ des petits crics f, f, qui l'afljecciffenc au plancher a auquel elle cil adaptŽe, elle fuivra nŽceffairemenc dans le bas, un plan parallele ˆ celui d'en haut. AinG donc pour faire ufage de cette fcie, on prŽpare un Žchaffaud mobile a, a, defi:inŽ ˆ porter la machine bien de niveau dans toute l'Žtendue de la pile ; cela pofŽ, lorfqu'on vem fcier le pre¥ mier pieu , on defcend le chaffis de fer A qui porte la fcie B ˆ la profondeur que Pon juge convenable, on faicáavancer l'Žchaffaud mobile jufqu'ˆ ce que la piece de garde D , ou le devant du chaOEs A rencontre le pieu en quefŸon ; alors on faifit ce pieu par les grapins F,F, ˆ l'aide des deux bras h, h , au-ddfus de l'Žchaffaud , & on les ferre par la vis de rappel. Enfuitc le ma”creouvrier prend la conduite du rŽgulateur q du grand cric m, m, & fait avancer la foie qui Žtoit retirŽe fous la piece de garde, & enfin quatre ouvriers IL, la fonc jouer. Pendant couceácette opŽrrcion , le ma”tre-ouvrier gouverne le cric de maniere ˆ faire avancer la fcie convenablement, afin que fcs dents mordent ˆ proportion. En parcourant le cerle w donc le cour, comme il a ŽtŽ dit ci-devant, doit opŽrer le fciage entier d'un pieu , il juge, de delfus l'Žchaffaud, de l'.1Žl-ion de la fcie par l'endroit du cercle o il fe trouve; il apprŽcie s'il efl: ˆ la moiciŽ du fciage ou ˆ la fin, & en con!‘quence il modŽre ou itccŽlere le mouvement des ouvriers. Lorfqu'un pieu e{l fciŽ, on de!ferre les deux bras du g'l'apin; puis le ma”tre ouvrier, par un mouvement de rappel , retire la fcie fous la piece de garde , & enfin l'on fait roukr la ma ... DE FONDER LES PONTS, 2-39 dune vers un autre pieu pour opŽrer Žgalement fon fciage. Comme on s'cH apperc;u que le balancement du fciage faifoic vaciller les grapins autour des pieux, furrout !or/qu'on vouloic les rŽceper a une grand.. profondeur, pour y remdier oo fic des vanages compofŽs de voliges ou planches lŽgeres, unies l'une ˆ l'autre avec de groffes ficelles. Ces va.nages furent arrachŽs ˆ droite & ˆ gauche de la machine , fuivanc fa longueur, dans coure la hauteur des moncans C, C, a\ec des cordes.&,&, (fig. 4) reprŽfcnce leur difpoficion. Vouloir-on relever le chaffis de for? on dŽlioit ˆ mefurc les cordes des extrŽmitŽs de ces voliges attachŽes aux dents des monrans, alors ces planc'--es fe reployoicnc fucceffivcmenc : vouloir-on au contraire rcdefcendre le chaffis ? on rattachoic l'une aprs l'aurre ces voliges aux montans jufques en haut : ce moyen a parfaitement rŽuffi pour empcher l'effet du balancement. On a ŽprouvŽ au pont de Saumur, que cerce fcie pouvoir fcier , ingt pieux de fondations en un jour , par rapport aux fujŽtions de niveau, & quarante d'enveloppe qui n'exigent aucune:: fujŽrion pour le niveau : le fciage de chaque pieu s'opŽrait ordinairement en crois minutes; & la difforcnce du niveau, du plus haut au plus bas des pieux fciŽs , n'a jamais ŽtŽ de rrois lignes. Elle m:inoeuvroit avec une telle prŽcifion , qu'on a repris aprs coup des pilots coupŽs ˆ quarre lignes trop haut ; & la fcie enlcvoic facilement cette cale de quarre lignes d'Žp.iiffeur. Huit hommes fuffifenc pour roue le jeu de cette machine : quatre font le fervice des Žchaffauds; & les quarre autres font fans peine mouvoir la fcie. Les pieux ayant depuis douze jufqu'ˆ quinze pouces de diamtre, les ouvriers faifoienc communŽment un pouce de fc”age par minute : mais on a obforvŽ qu'en travaillant avec un peu plus de v”ceffe , jls doubloient fans peine le travail , & que la fe8:ion des pieux en Žroic plus Žgale, plus belle & moins fujette ˆ fe gauchir; parce que par un mouvement lent , la moindre inŽgalitŽ dans les bois, ou le plus pccic dŽrange 140 D .P: t A N O U V E L t .! M ƒ T H O D E ment dans les manoeuvres peuvent occafionner un faux engra1nement, qui ne fc;auroit tre furmonrŽ que par une v”cdfe uniforme, Auffit™t que tous les pieux de la pile furent fciŽs de niveau ., on enleva la fcie ainfi que le chaffis de charpente, qui avoic fervi ˆ fa manoeuvre , pour y introduire un cailfon donc nous allons parler, A R T I C L E Q U A T R I E M E. Conflruaion du Caiffon; PLANCHE VIII. PENDANT que cout ce que nous venons d'expliquer ci-devantes'opŽroic, on confhuifoic fur les bords voifins de la rivicre dans un endroit commode , & fur un apontemenc ŽlevŽ , un grand caiifon ˆ-peu-prs de la longueur & largeur de la pile projettŽe, ˆ deffein de le conduire enfuite dans cette enceinte, de le charger par la confl:ruaion de la pile & de le faire Žchouer fur les pieux de fondation defiinŽs ˆ le fupporter, en l'a!fu jecciffanc avec la plus grande prŽcifion aux lignes de dircŽl:ion principales , rant fur la longueur que for la largeur du pont. Ce cai1fonA,(P/. Vlll,.fig. 2,3 &4 ),avoicequarante-huit pieds environ de longueur de corps quarrŽ, vingt pieds de largeur de dehors en dehors, & environ feize pieds d'ŽlŽvacioQ de bords, parce qu'oQ. fuppofe deux pieis & demi de haureur d'eau fur l'Žtiage. Les deux extrŽmitŽs B,B, Žcoient terminŽes en avant-becs, ou en triangles ifocles donc la bafe faifoic la longueur du corps q u11rr; & comme les deu.. c™tŽs pris de dehors en dehors , avoienc ch..cun treize pieds, il rŽfulte que le cailfon a voit en totalitŽ foixanrecinq pieds de longueur: il Žroit compofŽ d'un fond plein C, tcnan lieu de grillage, & confhuic de la maniere foi vante. Le pourtour du fond de e caiffon A 1 ( fig. z. ) , Žtoit formŽ par un cours qe chapeaux D, onforme aux longueurs gŽnŽrale..equi ¥u D P: F' 0 ND E Jl L E S p ™ N T S, 14t qui viennent d'tre prefcrices : il avoic quatorze pouces de largeur fur treize pouces de hauteur, affemblŽs fuivanc l'arc ˆ la rencontre des pieces qui le compofent. Ce cours de chapeauxD, fut en outre reliŽ d'un c™tŽ ˆ l'autre par trois barres de fer E, qui craverfcnc la largeur du caiffon , & font encafrrŽcs de leur Žpailfeur dans un racinal, avec un gros anneau F, ˆ chacune de leurs extrŽmitŽs. Le fond de cc caiffon fut enfuice formŽ par des racinaux jointifsG, d'un pied de largeur & de neuf pouces de hauteur, donc les uns Žcoienc affemblŽs vis ˆ-vis des monrans ˆ queue d'aronde J, & tous les autres ˆ pomme graffe K, quarrŽmenc en dcffous fur le chapeau D, afin de l'affieurcr cxa8:emenc, & de rendre fa fupcrficie inf‘rieure la plus plane poffible. Tous ces racinaux G, furent unis enrr'cux fur le c™rŽ par de forces chevilles de bois pour ne former qu'un mme corps; & comme ils n'ont que neuf pouces de haureur & que le chapeau D, d, a treize pouces, cc dernier fut enraillŽ de quatre pouces de hauteur fur quatre de largeur dans roue fon intŽrieur, pour recevoir une longuerinc l,, {, de pnrcillc longueur & de huit pouces de hauteur fur dix de largeur , laquelle recouvrir toutes les queues d'aorndc l, & les pommes graffes des racinaux K, & fut chevillŽe de di!l:ance en diftance avec de forts boulons m, craverfant toute l'Žpaifleur du chapeau D. Pour mieux concevoir cous ces dŽtails, il faut avoir recours ˆ la figure S, o nous avons dŽveloppŽ cous les principaux a1femblages des figures i , 3 & 4, avec des lettres iraliques correfpondantes aux lettres capitales de ces mmes :figures. Contre la piece L, l du c™tŽ de l'intŽrieur fut placŽ un autre cours de longuerines N, n, de huir pouces de largeur fur un pied de hauteur pour excŽder de quarre pouces le premier cours L,t;lequcl Žcoit pareillement boulonnŽ avec la folidirŽ requifc. Toue l'intervalle du fond du caiffon entre ce fecond cours de longuer”nes ayanc quinze pieds dix pouces de largueur, fi,t enfuice garni de madriers O, o, de quatre pouces d'Žpaiifeur biea Hh 242. D E L A N O u V .E L L E M ƒ TH O D E jointifs& pofŽs fui vanc la longueur du fond pour couper ˆ angles droits les joints des racinaux G, fur lefquels on les chevilla. L'Žpaiffeur totale du fond avoic par ce moyen treize pouces , & le fecond cours intŽrieur de longuerines N, n, fe crouvoic ŽlevŽ.de huit pouces au-deffus des madriers O, o. Ona voie prŽmŽditŽ, en confi.ruifanc le fond du caiff on, ain!i que les bords dont il fora quefiion ci-aprs, de bien calfater, gaudrorler, garnir de moul”es & pala!hes, cous fes joints, afin que l'eau nsy pžt pŽnŽtrer ; attention qui doit faire toute la fžretŽ d'un fernblable ouvrage; mais lors de l'exŽcution, on fe contenta de fe fervir defŽries, fuivant la confiruŽtion ordinaire des bateaux. Ces feries fe font en pratiquant unecfpcederainurep(fig. S), d'environ un demi-pouce de hauteur fur tous les joints de l'intŽrieur du caiffon, ayant ˆ-peuprs pareille profondeur, & terminŽe en triangle dans l'Žpaiffeur da joint. Cette rainure fe remplie cnfuice de mouffe chaffŽe avec force par des cifeaux ou coins de bois ˆ coups de marteaux. Sur cette mouire s'applique une efpce de latte que les Ouvriers nomment gavet : elle a neuf lignes de largeur, crois d'Žpaiffeur, & efl percŽe ˆ diitanccs Žgales pour recevoir ks clous fans s'Žclater, & on a foin de la conferver humide en la laiffant tremper dans l'eau jufqu'ˆ ce qu"on l'emploie. Ce gavet efi .fixŽ fur tous les ioints intŽrieurs garnis de moufi avec des clouds ˆ repique, qui entrent dans la rainuree, l'un ˆ droice, l'autre ˆ gauche alternativement, C'cfr ainfi que les bords & le fond du cai!fon furent ŽtanchŽs. Avant cette derniere opŽration, on avoie ŽlevŽ fur dix pieds -f de hauteur, les bords P, p du cailfon qui doivent tre pofŽs fur le cours exrŽr ieur des longuerines L, l dont nous avons parlŽ, & formŽs de pieces ou poutrelles de fix pouces de groff eur & des plus grandes longueurs poffibles, bien droites , dreffŽt!s ˆ la befique, & :tffemblŽes entr'elles ˆ mi-bois dans tous leurs abouts. Ces piŽces furent pofŽes horifoncalement les unes fur les autres; bien reliŽes entr'elles deffus & deffous par des chevilles de bois en .roix, &placŽes ˆl'affieurement du parement extŽrieur des longue.. .. .E PONDE R. t ES p ONT S.' 143e rines L, l, pour qu'il refte quatre pouces de vuide entre te pa.rement intŽrieur & celui du dehors du fccond cours de longuerines 1V, n. Ce vu ide a voit ŽtŽ mŽnagŽ pour retenir le pied des madriers jointifs de quatre pouces d'Žpaiffeur & d'un pied de largeur, qui devaient tre placŽs debout & chevillŽs contre les poucrelles pour en croifer les ioincs ˆ angles droits; mais la folidicŽ des bords par les feules poutrelles ayant paru fuffifance , on s'efi: dŽterminŽ ˆ fupprimer les madriers, & ˆ y fubfŸcuer de fimples piŽces R, R en Žcharpe, tant dans les faces que dans les avant & arriere-becs: en confŽquencc ce vu ide rŽfcrvŽ pour tenir le pied des madriers, foc rempli par une piŽcc de bois T, c. Pour empcher le devers des bords du caiffon, & pouvoir en rome-tems leur faire abandonner le food C, lorfqu'on le jugerait ˆ propos, il fut placŽ des mamans 1-1, li au nombre de dix-huit pour le dehors, & de quatorze pour le dedans, lcfquels furent efpacŽs fuivant qu'il efr indiquŽ fur les plans & profils(fig. 2., 3 & 4 ). Ces moncans H, li furent affcmblŽs ˆ demi-queue d'aronde dans le chapeau D, d pour l'extŽrieur, & dans la longuerine N, n pour l'intŽrieur, c'efi:-ˆ-dirc, qu'ils avoient un de leurs c™tŽs coupŽ ˆ refcrvŽe dans la morco•fe X, x du chapeau D, la place d'un coin de On a reliŽ enfuite fur les bords & dans le haut du cai1fon les arrtŽes vers les c™tŽs par trois rangs de courbes & , pofŽcs l'une fur l'autre dans les angles d'Žpaulement; & les poucrcllcs desfaces & des bois Y, y qui pouvoir s'enlever facilement cout feul en frappantfur les rnontans H, h, lefquels alors s'eofonc;oient de deux pouces D E L A N O u V E L L E M ƒ T H O D Ee c™tŽs furent encaftrŽes les unes dans les autres ˆ mi-bois dans leur placŽ de maniere que la ligne-du centre de gravitŽ fe trouvoit d'en.. rencontre, afin que lorfqu'il faudra dŽmonter les bords, les face.. & c™tŽs d'une moitiŽ du caiffon, ne forment en s'abattant qu'une feule piŽce en s'ouvrant par les angles des pointes, pour fe relever fur l'eau , & pouvoir tre ainfi conduites ˆ flot dans le cl1aocier. A R ár I c L E C 1 N Q: u I E M E. Defcription de l'apontement fur lequel fut conjlruit le caŽjfon, & de:. la maniere dont il fut Lan.ci ˆ l'eau;. PLANCHE IX. Co MME 1a pefanteur & la grande (uperficie du caiffon pouvoicefaire naitre beaucoup de difficultŽs pour le mettre ˆ flot, il fut conftruit dans un lieu commode fur le bord de la ri viere, & Žtabli fur diverfes files de poteaux & de chapeaux 'o il fut chevi1lŽ deffus: & dif pofŽ de maniere ˆ pouvoir tre lancŽ ˆ l'eau par le travers : voici quel Žcoic l'arrangement de cet ap,onrement ou Žchaffaudagc. Le cai!fon A (Pl. IX. fig. 1.) qui pouvoir pefer ˆ-peu-prs deux cens milliers, foc Žtabli fur trois files de pieux B, C, D paralleles, dont deux Žcoienc placŽe:. for les bordsfuivant fa longueur, & l'autre au milieu. Chaque file Žcoir co‘ffŽe d'un chapeau E,F, G, bien chevillŽ, dont le de!fus Žcoit ˆ. trois pieds fur l'Žtiage. CeluiF de la .file du milieu. Žcoit arrondi en efpce de genouil, & le cai1fon ('}ouze milliers. Sur ces chapeaux Žtoient de grand"espicesH d'un pied dcgroffeur, devant fcrvir de chanciers ou couliffes, & que pour cet effet on avoit eu foin d'enduire de foif ou de favon. Le ca-iffon ayant ŽtŽ d'abord Žtabli de niveau, ainfi qu'il efl: exprimŽ, pon8:uŽ a, a, fur les chantiers h, h; lorfqu'il a ŽrŽ quefiion de le lancer ˆ l'eau ,, <>n a commencŽ par des retraites 1 fur le chapeau B de la file de,. DE FONDER LES p ONT S, 145 pieux B d c™tŽ des terres : tous les abouts des grands chantiers FI one enfuite ŽtŽ rŽcepŽs ˆ lahauteurdel"eau, ainfiquerousles pieux de la file incŽrieure D qu'on a reco‘ffŽs du mme chapeau G. Ce travail fait, on a dŽchargŽ par de petits potaux ou chandelles fur ce chapeau tous les abouts des grandes couli1fes H qui one ŽtŽ enraillŽes eu-de1fous, de maniere ˆ pouvoir en les abattant foi¥ mer une pente de trais pouces par pied, & ˆ les faire bntter fur ce chapeau G, afin de les empcher de couler avec le cai1fon. On avoic en outre, pour plus grande frecŽ, pris la prŽcaution de les tetenir par des chantignolles K contre la file de pieux du milieu, & on a voie reliŽ chaque file de pieux eucr'eux par une entre-coi"". fe L. Sur te chapeau G, pfacŽ ˆ l'affieuremenc de l'eau, furent che..il.. lŽs dix autres grands chantiers M, d'un pied d'Žpaiffeur , p-laeŽs dans l'eau, fuivanc une mme pence, pour donner la direŽbon all cai fion, lorf qu'il abandonnerait les grands chantiers H, fur lef quel!È il avoic ŽtŽ conllruic. Pour lancer le cai1fon ˆ 1..eau, on fic partir de de1fous le chapeau G cous les Žtaies qu'on y avoir placŽs; on enleva enfuite avec.plufieurs grands abattage,._ 0, 0, le 1;..iiffon, en chargeant ˆ propor., tion fur les retraites J. Pendant cette opŽration, ˆ quime coifes, dans la riviere & parallefement au caiffon , il y avoir un grand baceau amarŽ pn des ancr'cs fur fequel on avoir placŽ un tour qui.fervoit ˆ attirer le caiffon par un cable N pris fur l'anneau du milieu: ˆ l'aide de cous ces fecours, le caiffon s'abattit trs.lentement: fur le chapeau G, fans aucune fecouffe, & dans l'infrant il fe dŽ.tacha & fe mir ˆ flot fans fouffrir la moindre rupcure1 en prenant: deux pieds & demi d'eau environ. 146 D E L A N O u V E L L .E M ƒ T H O D E A R T I C L ,: s I X I E M E, ..OpŽration pour placer le Cai.Jfon fur les Pilotis, & enlever fes bords aprs la conjlruaion de la Pile. L ORSQ.UE le caiffon fut mis ˆ flot, on le conduifi.c en aval duepont ˆ l'entrŽe de l'enceinte dont nous avons parlŽ, aprs avoir fciŽ les pieux d'enveloppe ˆ trois pieds fous l'Žtiage dans cet endroit ˆ l'effet de l'introduire: on fe fervit pour cela de treuils ou palans que l'on plaa fur l'Žchaffaud de la pointe de l'enceinte en amont?, dont les cordages furent attachŽs aux anneau x des angles d'ŽpaulemensF qui avoieot prŽcŽdemment fervi ˆ le lancer ˆ l'eau. Le caiffon ayant ŽtŽ introduit dans l'enceinte, on s'occupa des opŽrations nŽcdfaires pour le placer dans la direŽbon des capitales 9, 9 & 10, 10 (fig 1, Pl. VIII.) de la longueu r & largeur du pont. On y parvint, tant par des cordages arrachŽs aux diffŽrcns anneaux du grillage, que par des moifes ou couliffcs G ( fig. 2, . Pl. IX), fixŽs fur les angles d'Žpaulemens des bords du caiffon > pour recevoir le bouc 'uoc autre piece faillance B, placŽe horifonralemenc fur l'Žchafaud d'enceinte C. Ct!s pieces B affujetties aux repaires convenables, tant pour leur faillie que pour leur dire8:ion avec les capitales , retenant ainfi toue le caiff'on dans la pofi.cion o l'on voulait le fixer, lui permirent de defceudre fans s'Žcarter, ˆ mefure qu e l'on confrru ifoic par charge Žgale la nu ch..viUe.., puis il fc h‰ta ci'ajožter affcz de mae;onneric dans le ca,1fon pour l'affujercir , & enfin il fic pomper l'eau q¥1'il avoit ”ncro pour le diriger bien de niveau lorfqu'il Žchoue, C, ƒchaffaud. D, Ma..onnerie de la pile. E, Pieu d'enceinte. P, Fafcines. G, Montant du cailfon. H, Bords du cailfon. La Figure rroi.fieme reprŽfente une moitiŽ de la pile, lorfque les bords du caiffon font enlevŽs. L, Corbeauxde pierre rŽfervŽspourplacer les cei ntrcs de charpente pour conftruirc l'arc de la pile. 1, Sable qui remplit le petit vuide refiŽ entre les pieux. K, Gros moilons dont on environnela pile pour l'accotter de toutes parts. M, M, P icux rŽcepŽs. N, N, Hauteur de l'Žtiage. O, Hauteur de l'eau. Les PLANCHES X ET XI reprŽfentent la machine ˆ fcier les pieux en plan ,J>rofil & ŽlŽvation, ave des lettres capitales corrcfpondanrcs pour les mmes op jets, A, Chaffis de fer qui fupporte le mouvement de la machine, B, Feuillede fcie. C, C, Montans pes petits crics defŸuŽs ˆ Žlever ou baiifcr le rb.,ulis de fer q.ui porte la fie. Dt bB FONDJfll LES PoNrs. 2...7 'D , A van ce du chaffis fervant de piece de garde ˆ la fcie. E, E, Montans de fer fervanc ˆ .ferrer les grapins. F, F, Grapins. G, Pieu ˆ demi fciŽ. H, R, LŽviers horifoncaux fervant ˆ procurer le mouvement latŽral ˆ la fcie. 1, I, ExtrmirŽs des !Žviers H. K, K, Demi-cercle portant la fcie, L, L, Pivots reliŽs par une double entre.toife, & ayant leurs cxtrmitŽs infŽrieures encafi-rŽes dans une couliffe M N, Pecire ŽlŽvation fervant de points d'appui au centre des !Žviers H (fig. 2, Pl. X). 0, 0, Quarre rouleaux de cuivre roularu: fur autant de plaques (!} e .ou, Ili¥ ¥ ..o ¥ "'-.; .. Cl Il o. ' ¥ l)Q ri tf \ ë' ti [...: .. ' ..f '"'¥-,p ,._1 há ..- ft "'t f . ¥ 1 ¥ ¥ ¥ ,1. u 1 ¥ I t 1: Jif 1 1- f 1! l ¥ trr.. ¥i t: t , f .. f i' ,._-¥ t t :.. t-'f ' lt . . .. "' ¥ .. .... " 1 '<'-( ' .. ” .. ¥ f .. ' t 1 1 .. :l:t J1 t .. f .. 1 1¥tr” ¥. lë . -. 1 .. .. 1 rt .. " ij ..¥ ' ¥ P,q 3.¥ 0 C___..&T1T.:tt;,...,;J LJ:r5-:•fr_..:_;--r i----f5.á.r1't .... 1-------------------.... _.. :1 ...J_--,_, .. J. á... -........==.. . 1.t.. .. ..¥-M: /11<1 J" {;11..rt1n J'llr J'lJ/l apanleme11I. ¥ tf... ' - ¥ tf... ' - C H A P I T R E S E P T I E M E. Para.llele des meilleurs moyens ufitŽs jufqu' ici, pour conflruire les Place-bandes, & les Plafonds des Colonnades. ARTICLE PREMIER.. ProcŽdŽs des Anciens pour opirerce(conjlruaions. PLANCHE XII. DANS la haute antiquitŽ , il paroic qu'on ne connoiffoic pointl'arc des vožtes & de la coupe des pierres. Toue cc que les Egyptiens, qui paJfenc pour avoir ŽtŽ les inventeurs de cet Arc, comme de beaucoup d'autres, imaginereot ˆ cec Žgard, fc borna ˆ faire porter de longues pierres par leurs extrŽmitŽs fur les murs des falles de leurs Ždifices, pour former des planchers. Quand ils jugeaient que les pierres pouvoient rompre ˆ caufe de leur trop grande portŽe, ils les foucenoienc par des piliers ou colonnes ordinairement fort matŽriels. Avant le fiŽcle d'Alexandre,on n'employoicdansla Grece aucune C H A P I T R E S E P T I E M E. Para.llele des meilleurs moyens ufitŽs jufqu' ici, pour conflruire les Place-bandes, & les Plafonds des Colonnades. ARTICLE PREMIER.. ProcŽdŽs des Anciens pour opirerce(conjlruaions. PLANCHE XII. DANS la haute antiquitŽ , il paroic qu'on ne connoiffoic pointl'arc des vožtes & de la coupe des pierres. Toue cc que les Egyptiens, qui paJfenc pour avoir ŽtŽ les inventeurs de cet Arc, comme de beaucoup d'autres, imaginereot ˆ cec Žgard, fc borna ˆ faire porter de longues pierres par leurs extrŽmitŽs fur les murs des falles de leurs Ždifices, pour former des planchers. Quand ils jugeaient que les pierres pouvoient rompre ˆ caufe de leur trop grande portŽe, ils les foucenoienc par des piliers ou colonnes ordinairement fort matŽriels. Avant le fiŽcle d'Alexandre,on n'employoicdansla Grece aucune ,¥ožce dans la confrru&iondcs b‰rimens. Tous les linteaux des portes &descroii‘es Žtoicnt de bois. Les plafonds ainfi que les architraves des colonnades, Žcoicnr auffi futs avec des poutres & des folives que l'on revtiffoic par magnificence, d'yvoirc, de plaques de cuivre ou d'argent , & quelquefois mme d'or: il efi die dans 1¥Ecricurc, que le plancher du Temple de JŽrufalem Žcoic de bois de cŽdre couvert de lames d'or. Ce fut feulement vers le tems donc nous parlons, que les Grecs commencerenc ˆ fubfiitucr des efpeces de poutres de marbre d'un feul morceau, porcant d'un axe de colonne ˆ l'aurre ,aux pieces de bois qui formoicnc les architraves : en confŽquence, au lieu de faire les entrecolonnes fort larges, comme ils l'a voient pratiquŽ jufqu'alors, ils Kk ij 260 DE LA CONSTRUCTION DES PLATE-DA:NDES affeŽterent au contraire de les tenir trs-ferrŽs, afin de foulagcr la portŽe de ces blocs de marbre, & de faciliter ˆ la fois leur ŽlŽvation fur les colonnes , dont l'Žcarremenc excŽdoit rarement deux: diamtres. Ces fortes de place-bandes, Žranc d'une feule piece, n'avoierrc Žvidemment point de pouffŽe , mais feulement de la portŽe d'un mjlieu de colonne ˆ l'autre; auffi les Grecs a voient-ils contraŽtŽ ˆ cette occafion , l'ufage de ne point accoupler les colonnes, mais de les placer toujours une ˆ une , mme dans les angles cane intŽrieurs qu'excŽrieurs de leurs b‰timens ; procŽdŽ qui foc adoptŽ enfuice par les Romains. Pour affurer la foliditŽ des plate-bandes , les Anciens fe contentaient de contenir le haut & le bas de leurs colonnes, qui 1ouvent Žcoienc coures d'une piece: pour cet effet ils plaoiemt deux mandrins de fer, l'un dans l'extrŽmitŽ infŽrieure du fžt, c'eH-ˆ-dire vers la bafo , & l'autre dans l'extrŽmitŽ fupŽri..ure pŽnŽtfant le chapiteau, l'architrave , la frifc, & fou vent la corniche. Ce mandrin fupŽricur Žtoit faifi au-deffus du chapiteau, par un ciran qui , en paffanc par-deffous l'architrave o il Žcoit entaillŽ de fon Žpaiffeur, liait enfemble le mandrin des colonnes voifines. Perfonnc n'a remarquŽ, s'ils mecroienc encore un autre riran entre l'archicravc & la frife, mais cela efi trs -vraifemblable: quoi qu'il en foie, pour maf quer la vue de ces tirans pa:!fanc par-deflous les plate-bandes, ils re,áciifoienr l'cncafiremenc de Huc ou de mafiic , ou bien lorfqu'ils vouloienc dŽcorer avec beaucoup de magnificence un Ždifice , ils plaaient fous lesarchirraves des rofertes de bronze arrachŽes ˆ vis dans ces tiritr.s: ce qui les dŽroboir abfolumenr ˆ la vue, &'fervoit mme ˆ contenir folidcment ces orncmens. Pour mieux faire concevoir ces conH:ruaions, nons avons reprŽfcnrŽ ( Pl. X Il. fig. 1 & 2) l'cncrecolonnement des crois coloones de Campo-vaccina, qui faifoient autrefois parcie du Temple de Jupiter Stator ˆ Rome, & qui fonc un des plus beaux extm .. T D E s p L A F O N D s D E s C O L O N 1'f A D E s 26 .[ ples de l'anciquirŽ. Le diamtre des colonnes efl: de quatre pieds fix pouces par le bas, & il y a d'axe en axe feulement onze pieds rrois pouces. Chaque ffac eH: compofŽ de quarre affifes de marbre blanc pofŽes ˆ fec fans mortier, & leurs lies font polis au grs. L'architrave A, eH: d'un feul morceau de marbre, portant d'une colonne ˆ l'autre: la frife efl: compofŽe de trois parries B, C, C, c'efl:-ˆ-dire de deux efpeces de fommiers ou couffinets C, C, ˆ-plomb de chaque colonne, raillŽs de maniere qu'ils foucicnnenc un grand claveau de marbre B d'un feul bloc, lequel efl: un peu bombŽ dans fa partie infŽrieure, afin de l'empcher de pŽfer fur l'architrave, & de rejetrcr roue fon poids fur les colonnes ; arrangement qui dl: trs-ingŽnieux. Les Anciens cependant n'exŽcutaient pas toujours leurs plate.bandes de cette maniere: quelquefois ils faifofrnc la frifo & l'architrave d'un feul morceau pofŽ d'un axe de colonne ˆ !.'autre ; quelquefois auffi ils p!a..oienc au-deifus de l'frchicrave un autre bloc pareil pour former la frifc. C'efl: fuivanr cc dernier procŽdŽ que fonr confhuircs les place.-bandes du porche du Panrheon & de la Bafilique d'Anronin. Relativement aux dŽtails que MM. Vood & Dawkins nous one donnŽ des ruines du Temple de Balbec en Coelo-fyrie , l'architrave des porciques de ce monument Žcoic auOE fait d'un feuJ ..loc-7 pofŽ d'axe en axe de colonnes , & la frife d'un aurre bloc femblable. Les plafonds des cncrc-colonnemcns Žraient Žgalement conflruits de larges pierres D { fig. 3. ) placŽes l'une ˆ-c™rŽ de , l'autre, & pof..es d'un.. parr fur l'architrave n.:gnant fur toutes les colonnes du portique , & de l'autre for les murs du Temple. Ces larges pierres Žtoienc ŽvidŽes par-dcifous pour diminuer leurs poids, & avoienc neuf pieds de portŽe : elles Žcoicnt fculptŽes de rofecces & de routes fortes de compartimens chargŽs d'ornemens. Il Žcoic rare cependant que les Grecs & les Romains confl:ruifiifonc de cette manicre le haut des portiques : le plus fouvcnc au contraire, ils les ,áožcoient en briques , ainfi qu'il 2,G2. DE LA CONSTRUCTION Dl!<; PtATl! .. .BANDRS eH exprimŽ dans la fig. 4, qui reprŽfemc un profil du portique de la Eafilique d' Antonin, ou bien ils fe concenroient de les terminer en charpente, comme on le remarque au-deffos du porche du Pantheon. Perrault nous a confervŽ dans fa craduŽl:ion de Vitruve une confl:ruŽbon de place-bandes faites de plufieurs clavaux, laquelle n'a point d'exemple dans l'anriquicŽ, & efi cirŽe d'un ancien Ždifice qui foc dŽmoli ˆ Bourdeaux il y a environ un fiŽcle. Les colonnes de ce b‰timent avoient quatre pieds & demi de diamtre , & n'Žcoienc diftances l'une de l'aurre que de fept pieds : elles Žtaient coofhuices d'affifes de pierre dUie de deux pieds de hauteur, pofŽes fans mortier ni plomb, donc les joints Žcoient prefque imperceptibles: au-deifus de ces colonnes Žtait un firnple architrave fans frife ni corniche,lequel Žtoit compofŽ d'un fommier F,(fig S) pofŽ fur chaque colonne & d'un claveau G au milieu, appuiŽ fur les Commiers. Pour ŽlŽgir cet architrave, il avoir ŽtŽ fait un reffauc d'environ fix pouces ˆ.-plomh de cha<=Iue colonne, au-de!fus duquel on voyait des car.iatidcs en bas-relief de dix pieds de hauteur. Il efl: ˆ prŽfumer qu'on n'en ufa aimfi pour la confl:ruŽl:ion de ccc architrave, que, parce qu'Žtant en pierre & non en marbre, il n'y auroic pas eu de fžretŽ ˆ employer en pareil cas, une pi..rre toute d'une piece , d'un axe de colonne ˆ l'autre. Cet Auti!Ur ne die pas s'il y avoic des gougeons de fer pour lier enfemble les tambours des colonnes ; rarement les confl:ruŽl:ions antiques one ŽtŽ examinŽes attentivement : on fe conrence d'ordinaire de ren1arquer leurs profils & leurs proportions ; voilˆ pourquoi nous avons fi peu de reofeignemens ˆ cet Žgard. Il a ŽtŽ die plus haut que les rambours des colonnes de Campovaccino, ain!i que ceux de l'exemple prŽcŽdent , avoient ŽtŽ pofŽs fans mortier, c'Žcoit en effet une pratique des Anciens. Ils fe con.cencoient quelquefois de frotter les lits de leurs pierres les uns contre les autres jufqu'ˆ e que coutes leurs parties fe touchaifenc exaŽhm)ent, d.. forte que ne fc trouvant point d'air E T Dl! S p LA F O ND S D E S CO LO N N A DE S. 26 j entre les affifcs , cela Žquivaloir au meilleur mortier. Perrault, lors de l'cxŽcucion du magnifique arc de triomphe du Tr™ne ˆ Paris, rcuou vella cette merveilleufe con!hullion ; il affeŽl:a de ne fe forvir que de grandes pierres dont les moindres avoicnt foc pieds de longueur, & ˆ l'aide de machines qui foutenoient chaque pierre au-deffus de l'affife o elle devoit tre placŽe, & qui facilitoient leur frottement, on parvenoit ˆ les unir,en y introduifant du grs, au point de ne former qu'un mme corps. Il faut que cerce maniere de lier les pierres foie bien fupŽrieure ˆ celle du mortier, car il eft dit que lorfque l'on entreprit, il y a environ quarante :tns, de dŽtruire cet arc de triomphe qui n'avoit , comme l'on fc; aic, ŽcŽ exŽcutŽ en pierre que jufqu'au piedefial, il fut impoilible de dŽfunir les affifcs fans les brifer & les mettre en piece. Lorfque les Anciens dŽcoroienc leurs Ždifices de colonnes de marbre, ˆ moins qu'elles ne fuffent d'une groffcur confidŽrable l ils fˆbriquoient communŽment leur fžt tout d'une piece. On en remarque de cette maniere de cinq & fix pieds de d.amtrc. La diminution de leurs colonnes fc faifofr, ou ˆ l'irnirarion des arbres, c'cfi-ˆ-dirc, depuis le pied jufqu'au haut du ft uniformŽment, ou bien , cc qui Žroit plus rare, elle commenoic depuis le rie rs infŽrieur du fc jufqu'en haut de la colonne. Quoique Vitruve dife qu'on les tenoit de fon rems quelquefois plus grolfe vers le tiers inf‘rieur que par le bas, jufqu'ˆ prŽfcnt on n'a point encore dŽcouv1:rt d'exemple de ce renflement dans aucune colonne antique. Il cfi ˆ croire que l'on cranfportoic, des carricrcs dans les Villes, les fžts des colonnes cout taillŽs, & rn..me qu'on en prŽparoit d'avance dans ces endroits un nombre de routes forces de diamtre , de maniere qu'au premier ordre il n'y avoit plus qu'ˆ les transfŽrer : ce qui accŽlŽroit l'exŽcution des b‰timens. De-1?\ dcnnenc les inŽgalitŽs des grolfeurs de colonnes fous un mme entablement, que quelques -uns ont voulu attribuer ˆ de> rai-. Cons d'optiq 1c, & qui n'ont vŽritabkm<.nt d'autres caufos que la n..g1igcncc des ouvriers, & le peu d'am.:ntion qu'ils apportoient 164 DE LA CONSTttUCTION DJ!S PLATE-BANDES fouvenc ˆ les tailler. Au portique de la Rotonde, on remarque des colonnes qui ont jufqu'ˆ trois ou quatre pouces de diamtre de moins que les autres. Il y a encore des Ždifices oi'i. quelqueuns des fžts s'Žtant trouvŽs trop courts, tels qu'aux Thermes de DioclŽtien & au Temple de la paix, l'on a ŽtŽ obligŽ de mettre une efpece de couffinet entre le chapiteau & l'entablement, afin de les faire atteindre ˆ la mme hauteur que les autres. Quoiqu'il ne foie pas fait mention dans les e..oemples prŽcŽdens d'axe de fer pour lier emr'eux les divers tambours qui formoient quelquefois le fžt des colonnes , il Žtoit pourtant ordinaire de les contenir ˆ. l'aide de gougeons qui encroienc de quelques pou-. ces , cane daos le lie fupŽrieur que dans le lit inf‘rieur. Les Anglois ont obfervŽ dans les ruines du Temple de Balbec, donc jJ a ŽtŽ queili.on ci-devant, que les fžts des colonnes qui avoienc ˆ-peu-pres fuc pieds & demi de diamtre , Žtoinc compofŽs de trois rambours trs-Žtroitement unis fans le fecours du iment , & affermis par des gougeons de fer , pour lefquels on avoie creufŽ des trous dans chaque pierre. La plžpart des camboun a voient, difenc-ils , deux de ces trous , l'un circulaire , & l'autre quanŽ, qui rŽpondoicnc ˆ deux trous de la mme forme, & des mmes dimenfions , pratiquŽs dans l'affife fur laquelle chacun avoit ŽcŽ ŽlevŽ. Par la mefurc de quelques-uns des plus grands trous circulaires , les Anglois trouverent que le gougeon de fer qu¥ils recevoienceJ devoic avoir un pied de long, & prs d'un pied de pourtour (a). Comme ils apperurent, dans cqus les dŽbris de ces colonnes , de pareils trous , cda prouve que chaque affife ou rroncon de colonnes avoir ŽtŽ affurŽ de cecce marere. ' IndŽpendammcnc du for donc les Gre..s & les Romains fe fer (a)oIl c:lt dit dllllS les Ruintt d, 81Jlbte que chaque gougon :ivoit un pic!i de diammc:, c¥dl: Žvidcmm Cl\t de pour1our que l'on a voulu dire; car un gougcoo de pareille gro!fcur fcroit trs-dit:oi”cile ˆ forger : d'ailleurs qunnd bien memc ks trous pour les recevoir cu!fcnt cž un pied deodiamccrc , 11 ue s'cnfuivroit r35 que: l..s gougcons dulfcnr avoir la mme: dimcnttot1 , atq:odu que: l"ufagc dt Je Faire cc, 1rous bc..ucoup plus IJrgcs q11o¡ il ni: f.tur, tanr ˆ ..rc dt:o ,cnllcmc;nt du fer par la rouille 1 ..uc ponr y iutrodl†.r du monir,o vo1enc ¥ á" J l"J --f m > ;.. .. -.. ¥ _j > .. -- .. 1 ET nEs PLAFoNos D:!s coLoNNA.oEs. 26s vojent pour lier Jeurs pierres , ils emploroient auffi ˆ cec u fage beaucoup de cuivre , par la raifon qu'il n'cft pas auili fujec ˆ la rouille qui paffe pour le dŽtruire. Ils avoienc, ˆ cc qu'on prŽtend, le fecrec de donner ˆ ce mŽtal une trempe particuiiere qui le durciifoit ˆ l'Žgal du fer; & ils en fabriquoienc, foit des gou_ geons , pour lier les tambours des colonnes , dans lefquels on les faifoit encrer avec force, foie des crampons pour unir enfemble les .cours d'affifes de marbre ou de pierre, dans lefquels on les fcelloic avec du plomb. Lors d'un tremblement de terre qui arriva ˆ Rome au commencement de ce fi.Žcle, il tomba quelques pans de muraille du ColifŽee, o l'on trouva des crampons de cuivre plombŽs par les bouts. 1\-fais ce qui paraitra furprenanr, c'efl: que l'on fe fervoic au.fil de crampons de bois pour lier les pierres dans ces cems reculŽs; on en a rrouvŽ dans plu1icurs b‰timens anciques: Saint JŽr™me, dans fes commentaires fur Habacuc, C/Lap. 2. fr. t t, parle des crampons de bois qu'on infŽro”c de fou rems dans les murailles, au milieu die leur {tru&ure , pour les rendre plus folidcs. M.eLe Roi, dans fon livre des Ruiizes de. la Grece, die, qu'ayantefait fauter une affife d'une colonne trs-ancienne au pied de la. montagne du Laurium, il trouva qu'elle Žcoic liŽe avec des clefaeˆ queue d'aronde, d'un bois rouge affez dur, qui s'Žtaie bien confervŽ : les trous pratiquŽs dans cette affife Žcoienr de crois poucesede largeur & de quatre de profondeur.e Qulnc ˆ la maniere donc les Grecs & les Romains cranfportoienc, ou ŽlŽYoicnc des fardeaux auffi confidŽrables que les architraves toue d'un fcul bloc au haut de leurs Ždifices, on faic qu'ils a,áoienc des forces mouvantes &: des machines merveilleufes pour cec effet. Combien d'obelifquese, de coloffes, d'aiguilles, de colonnes d'une feule piece, & enfin de pierres d'un volume prodigieux ne tranfporroienc -ils pas fouvenc des pays fore ŽloignŽs, pour les Žlever enfulce ˆ des hauteurs furprenantes? Dans le foubaffemenc du grand Temple de Balbec, les An- L 1 \ 2.66 DE LA CONSTRUCTION DES PLATE-BANDES glois , qui one lc,Ꭰcet Ždifice , rapporrcoc qu'on y voit des pierres de plus de foixante pieds de long fur douze de large , & treize de haut. On prŽtend que la maniere la plus uficŽe d'Žlever les architraves fur les colonnes , Žcoice, ˆ l'aide de cerralfes dif pofŽes en plans inclinŽs , & formŽes par des facs remplis de fable. Lorfque c-::s pierres Žmient parvenues au-delfus des colonnes , & placŽes dans la dire8:ion qu'on vouloir leur donner , on peroit quelques-uns des facs fupŽrieurs , de force que le fable , en s'Žcoulant , focilicoic ˆ l'architrave de defcendre & de fc placer comme de lui-mme: Pline die que Ctefiphon fe fcrvit de ce moyen pour pofer les pierres des grands architraves du Temple de Diane ˆ Ephfe. Lors de la dŽcouverte de l'AmŽrique, on trouva auffi que les PŽruviens fe fervoienc ˆ-peu-prs d'un femblable procŽdŽ pour Žlever des poids extraordinaires, ˆ la l1auceur qu'ils vouloienc. ARTICLE SECOND. ProcŽdŽs des Modernes pour conflruire les Plate-bandes & les plafonds des Colonnades. † N fc;aic que les ArchiteŽtes Goths 11'exŽcuroienc point de platebandes dans leurs Ždifices, mais qu'ils affc8:oient au contraire de les Žviter, & de confrruire ˆ leur place des arcs ogives d'une colonne ˆ !'autre. Quand les Modernes, lors de 1a renailfance des Arts en Europe, travaillerent ˆ relfufcicer les proportions de l' Architecture antique, foie par la difficulrŽ de fe procurer du marbre dans de certains pays , foie par Žconomie, foie enfin ˆ caufe de la facilitŽ du travail , ils crurent devoir prŽfŽrer la pierre, & change1enc en confŽquence les procŽdŽs des Grecs & des Romains, pour exŽcuter les plate-bandes des colonnades. Comme la pierre n'efi pas une ma:iere auffi dure que le marbre , qu'elle cH divi¥ l!: T DES p LAFONDS DES COLONNADES, 16] fŽe par lits qui ont communŽment peu de hauteur, & que d'ailleurs elle efi fujette ˆ prendre l'humiditŽ qui la fait quelquefois fe fendre dans les gelŽes, ils penferent avec raifon qu'il n'y avoic pas de foliditŽ ˆ l'employer d'une certaine longueur en architraves qui ont communŽment un poids ˆ fupporter, tel qu'une frifc, une corniche , une balu{hadc & fouvenc mme une vožte. Ces conftdŽrarions fondŽes fur la diffŽrence des matŽriaux obligerent donc .. confl:ruire nŽcelfairement les plate-bandes par claveaux : mais comme ces claveaux forment des efpeces de coins , qui, vž leur pofition horifonrale, ont beaucoup de pouffŽe, cc changement de confuuŽHon parue d'abord , contre l'ufage antique , nŽce{fŸer d'accoupler les colonnes, principalement dans les angles & dans les retours extŽrieurs des Ždifices, afin de donner plus de force ˆ ces endroits, & de le.. rendre capables de mieux rŽfiflcr ˆ l'afŸon des claveaux. Auffi pendanc long-cems avonsnous vž en France qu'on n'ofoic confiruirc de plate-bandes -ˆ moins de placer des colonnes accouplŽes dan.. les angles. Souvent mme on engagcoic les colonnes pour leur donner plus de force , ou bien l'on faifoit reffauter les entablcmens ˆ-plomb de leur ft, dans la crainte de oc pouvoir affez efficacement contenir l'effort de la pouffŽe des plate-bandes. De Broffe, au Palais du Luxem bourg, & au portail Saine Gervais, en a ufŽ ainfi : Le Mercier, au portail de la Sorbonne du cotŽ de la cour, a groupŽ quatre colo!1nes ˆ chaque extrŽmitŽ, & les a accouplŽ ˆ celui de la place au retour de l'avant-corps : Perrault a fait de-mme au PŽrifcile du Louvre: Le Vau, au porrail des quatre-N atioas, a pouffŽ la dŽfiance jufqu'..l ne pas croire une colonne affez folide ˆ l'excrŽmicŽ de l'avanc-corps , & il y a placŽ un pilafl:rc quarrŽ qu'il a de plus, par prŽcaution, engagŽ dans le mur. En effet les colonnes accouplŽes dans les retours extŽrieurs des tdifices donnent la facilitŽ de placer au-delfus de leur ˆ-plomb de fores fommiers compofŽs de Jarges quartiers de pierre, capables L l ij 2.68 DE LA C( NSTRUCTION DESe0 PLATE-BANIJES d'arrter plus folidemcnc la pou.ffŽe d'une place-bande ˆ claveaux qu'une colonne folitairc. Il efr vrai que depuis , on efr deveno moins circonfpcŽt, & qu'on a placŽ des colonnes feules fur les angles des b‰cirnens , ainfi qu'on le verra par la fuite. Lespremiers pas en cout genre font toujours un peu timides ; ce n't:fr que par rŽflexion & fucceffion de rems, que l'on parvient ˆ connoicre ce que l'on peut hafardcr au-delˆ de ce qui a ŽrŽ fait prŽ..: cŽdemmenr. Tout ce que je viens de remarquer ne regarde que les place-. bandes qui vont d'une colonne ˆ l'autre & qui font voifines des murs , car ds qu'il y avoit une certaine difrance juf qu'aux colonnes, c'efl:-ˆ-dirc , lorfqu'elles formoienr portiques, alors ˆ l'exemple des Anciens on vožr:o•c le haut de cet intervall , foit en pierre, foie en brique. C'Žcoit ain!i qu'on l'avait pratiquŽ aux colonnades qui enrourenr le parvis de Saine Pierre de Rome, au portail de la Sorbonne du c™tŽ de la cour & ailleurs. Jamais on ne s'Žcoic hafardŽ ˆ faire porter en l'air des plafonds horifonraux tout en pierre d'une certaine Žtendue au-deffus des portiques, avant la confrruŽl:ion du pŽri!lile du Louvre. Au!Ii cette nouveautŽ , lorfqu'elle foc propofŽe, parut-elle alors ˆ tous les ArchireŽl:es une tŽmŽritŽ ; les plus expŽrimentŽs, ainfi qu,on le verra dans la defcription de cet Ždifice, foudnrenc qu'un pareil projet Žcoir inexŽcural>le , ˆ caufe de la grande profondeur du pŽrifŸlc ; & ce ne for, en effet, qu'aprs que Perrault eue produit un modle de cette conflru8:ion , pouce pour pied , avec de petites pierres de taille de mme figure, & au mme nombreque l'ouvrage en grand, que l'on demeura convaincu de fa folidicŽ. Je me pro pole de dŽrailler dans ce Chapitre ; 1 ¡. cette conf. rruŽl:ion d'aprs l'examen le plus fŽrieux que j'en ai fait; 2 ¡. celle des plafonds & place -bandes des colonnades de la place de Louis XV. ˆ Paris ; 3¡. celle du Porche de Saine Sulpice; 4 ¡. comment one l!tŽ exŽcutŽes les place-bandes du portail des ThŽatins, & des nouveai..x b‰timcns du Palais Royal ; 5 ¡ . en.fui ET DES p LAFONDS DES COLON lf AD!: S. 20:) la maniere donc on b‰cic les colonnades en Ruffie; le/quels paralleles je terminerai par des rŽflexions , for les moyens d'opŽrer avec folidirŽ ces fortes de coofiru&ions, qui font les plus difficulrueufes de toutes celles que peuvent offrir les travaux d'ArchiteŽl:urc. .A R T I C L E T R O I S I E M E. Conjlruaion des P !au-bandes & des Pla fonds du pirijlile du Louvre; PL ANCHE XIII. LA colonnade du Louvre efi dŽcorŽe d'un ordre corinthien, ŽlevŽefur un foubaffemenc donc les colonnes font accouplŽes & ont crois pieds fept pouces de diamtre par le bas : leur Žcarcemenc d'axe eri axe au droit de l'encre-colonnement efi de quinze pieds cinq pouce.. & demi: la diftancc encre cJ1aque couple de colonnes efi de cinq pieds quatre pouces fix lignes; l'Žloignement du mur du pŽri!l:ile au nud des colonnes Je la faade efi de . douze pieds : enfin l'cnrablemenc qui couronne cet Ordre, dt le quart de fa hauteur. La difficultŽ de l'exŽcurion du pŽri{ble du Louvre ne confiftoic pas dans les plate-bandes qui rŽgnent fuivant la longueur de cet Ždifice , on a voie des procŽdŽs reconnos pour cela, & d'ailleurs toute la pouffŽe de ces plate-bandes pouvoir tre facilement concrevemŽe , tant par les gros pavillons des extrŽmitŽs-, que pa:r l'avant-corps du milieu. Ce qui mŽricoic la principale attention Žcoit , non-feulement l'aŽl:ion des place-bandes des arrierescorps formant un portique de douze pieds de profondeur, lefquelles allant du mur aboutir fur les colonnes 7 devoiem nŽceffairemenc pouffer au vu”de par leur pofition , mais encore le poids des larges plafonds en pierre, qui devaient remplir l'inrervalle des entn:-colonnemens ; lefquels plafonds, par la coupe de leurs claveaux, ne pouvoienc manquer d'a-gir ˆ leur cour dans cous les fens , contre les architraves placŽs au -deffus des coloá.cme-s '-70 Dx LA coNSTRUCT-ION DES Pt'\TE-BANDES le long de la faade du b‰timent, en les prenant foie par le flanc, foie par les angles. Perrault compris avec raifon que tout le fuccs de fa conftruŽl:ion dŽpendoic de folider le plus poffible fes points d'appui, &: de les rendre en quelque forte immuables. A cet effet il accoupla fes colonnes pour acquŽrir plus de force , & les fic confuuire ˆ bas appareil d'affifes de pierre dure , .dite de Saine-Cloud. Il n'excepta que les chapiteaux qui furent fair, de deux affifes de pierre de Saine-Leu, c'cft-ˆ-dire de pierre cendre , dans la vue fans douce de facilicet la fculpture de leurs ornemcns , & de la rendre moins difpendieufe. Dans le milieu de chaque colonne il plaa un axe de fer d'environ trois pouces de gros, divifŽ en trois parties entŽes l'une dans l'autre , dans coute la hauteur (a). On prŽtend ( car on ne le fait que par tradition ) qu'encre chaque affife du fžt des colonnes, il y a une croix de fer plat qui e.mbra1fe le mandrin d'axe, dont deux branches cramponnent pareleurs extrŽmitŽs l'affifc fupŽrieure, & les deux autres l'affife infŽ.eneure.e Quoi qu'il en foie , les affifes des colonnes ainfi que celles des murs de cet Ždifice, furent pofŽes fur cales, & coulŽes avec mor¥ tier de chaux & fable. A-plomb de chacune, il fut placŽ un fort f ommier M, ( fig. 6. ) de toute la hauteur de l'architrave , ˆ travers lequel paffe la continuation du mandrin de la colonne A: on pofa enfuice tous les claveaux des architraves caillŽs ˆ cro!fettes par le bas , rant fuivant la longueur du pŽrillile que fuivantfa profondeur ; entre les joints defquels il fut placŽs de grands Z de fer K, d'environ quinze pouces de long, cramponnŽs par le haut dans l'un des claveaux, & par le bas dans l'autre : ce qui leur don ( 4) Quoiqu'on ne pujlfe :>p..rccvoir la grolfcur des fcrc enfcrmis, riant dans l'intŽrieur deel'entablement que dans les colonnes, il cCl: pourcanc aifŽ de les cllimcr: en voyant que les ti¥ rans apparcns clans le vuide de l'cntablcmcnc one deux pouces un quart, on peut conclure f..nt crainte d'erreur que les aucccs font d'6galcs grolfeurs, a.: ca1u1lˆ le m..drin ,!l'a..c des o!Qnnci\llëles conticat, doit avoir i:,icorc plus de force, ET DES PLAFONDS DES CoLONNADES, 27r ne une inhŽrence parfaite, & les empche de pouvoir defcendre en contre-bas. Sur la tc-! des cl:náeaux de l'architrave , il foc fait dans le milieu une tranchŽe pour recevoir detlx rirans hor”foncaux H, I, (fig. 2..) ouB & C, (fig. 6.) d'environ deux pouces un quart de gros, donc l'un fcrc ˆ }i(.r enfemblc les deux axes des colonnes de l'entre- colonncrncnc , & l'autre ˆ concenir les deux axes des colonnes accouplŽes (a). Perpendiculairement ˆ ces cirans H, & I, (fig. 2. ), il en foc placŽ ˆ la mme hauteur, vis-ˆ-vis chaque couple de colonnes , crois aucres, K,K, L, dont les deux premiers K, K, font fixŽs chacun par une de leurs extrŽmitŽs dans le mandrin d'axe G,( fig. 2.) de chaque colonne, & par l'autre dans un ancre M, placŽ der¥ riere le mur du pŽrifŸle. Le troifieme tiran L, interrnŽdi,1irc, efr accroohŽ d'une parc au milieu du riran I, & cl! aulli retenu de l'autre par un ancre M, placŽ entre les deux prŽcŽdens. Lafig. 8 fait voir en S, T, S, la coupe de ces tirans & leur fitu:icion. Aprs cette opŽration on continua d'lle\crnla frife R, (fig. 7), ou /1.', l., ( fig. 6. ) fu”vant la longueur du b‰timent: quand on eur pofŽ les fommicrs Q ou N, ˆ-plomb des colonnes, en les faihnr toujours pŽnŽtrer par le mandrin .A, on plaa les cbveaux, en mettant encore entre leurs j o”nrs de grands Z , L, ( fig. 6 ) , femblables 11 ceux qui avoienc ŽtŽ employŽs prŽcŽdemment pour l'architrave ; cnfuitc on conHru”fit les plafonds donc les vouffoirs furent difpofŽs de la mme maniere, & des di men.fions reprŽ.. foncŽes dans les figur .. s x, 2. & 3 : enfin l'on finie par pofer le bouchon U, fcrvanc de fermeture au plafond , lequel efl: d'une feule pierre de fix pieds de diamtre par le l1aut , & de cinq pieds & demi par le ba-s: encre fes joints il foc placŽ, dans l'Žpai1four du plafond , des T rcnverfc:s C, (fig. t ) & X, (fig. 3 ) , (.:) rour ™:cr couic Ž UI\O']UC, fa1 :ilfcctŽ dans roue cc Chapitre de toujour.. nommer 1ir,w1 <, k .. ¥ t :-.. ' ¥ ;:- ... , :,. :- ¥ ¥ 1 r .. ¥ i ái! .., ¥ ¥ .,.. ET DES PLAFONDS DES CoLONN ADES, '-77 par le milieu, fuivant la ligne W, W, (fig. 1, 2, 3) de la longueur du pŽri.fl:ile. S, S, Tirans perpendiculaires placŽs ˆ la hauteur de l'archi trave. T, Autre tiran perpendiculaire. "' U, Coupe du bouchon. V, Tirans perpendiculaires ˆ la hauteur de la frifc. X, Tirans diagonaux. Z, Vuide pratiquŽ derriere l'entablement. Y, Dalles de pierre formant le plancher de la tcrraife qui cou.. vre le pŽrifŸle. &, Mur du fond du pŽri.fl:ile. La Figure neuvieme efi un profil fur la largeur du pŽrHHle. a, Coupe de l'architrave o l'on voit exprimŽ en lignes ponc tuŽes le mandrin d'axe. h, b , Tu-an perpendiculaire placŽ ˆ la hauteur de l'architrave. c, Tiran horifonral de l'encrc-colonnemcnr. d, Bout du petic ciran horifontal encre les colonnes accouplŽes. t, Tiran horifontal placŽ ˆ la hauteur de la frife. f, f, Tiran perpendiculaire amc prŽcŽdents. g, ExcrmicŽ du petit ciran horifoncal liant les axes des ..olonnes. h, Ancres communs ˆ deux cirans. i, Coupe d11 bouchon. k, T renverfŽ. l, Affifes placŽes e.n encorbellement pour donner plus de queuáe aux pierres qui formenc la faillie de la corniche. m, Grande dalle de pierre de la terra.ffe. n, Vuide entre le plafond & la, terraifc. z.78 DE LA CONSTRUCTION DES PLATE-BANDES. AeR T I C L Ji Q U A T R I E M B. Conflruaion des plafonds & plate-bandes des Colonnades de la Place de Lou I s X V, ˆ Paris; PLANCHES XIV & XV. L E premier Žragc des deux grands b‰cimens de la place du Roi eft dŽcorŽ de colonnes corinthiennes difpofŽes une ˆ une , mme dans les angles, ˆ la maniere des Anciens, & formant un pŽriftile. Cette ordonnance ft ŽlevŽe fur un fouba/femenc qui a environ les deux tiers de l'ordre. Les colonnes ont trois pieds de diamecre, trente pieds d'ŽlŽvation, & font diftantes de rreize piedi quatre lignes d'axe en axe. L'cncablement eft le quart de la hauteur de la colonne, & la largeur des architraves qui vont, foie d'une colonne ˆ l'autre, foie d'une colonne aboutir fur un pilafire, n'ont Žgalement que deux pieds fix pouces ; c'eft.ˆ-dire, qu'ils ont parde!f ous les plafonds par-tout uniformŽment la mme largeur que le diametre du haut de la colonne. E11fu1 les plafonds compris encre les archirraves font exaŽl:emenc quarrŽs dans toute l'Žtendue du pŽrifiile. La confiruŽt.ion de l'entablement & des plafonds de cet Ždifice qui efi: l'objet de cet article, a ŽtŽ exŽcutŽe fous les ordres de M. Gabriel, premier ArchiteŽl:e du Roi, par un nommŽ Befoard, Ap. pareilleur de rŽputation, qui avoit dirigŽ prŽcŽdemment la b‰tiife du grand portail de Saint Sulpiceá, & de la tribune de cette Eglife, ainfi que celle de l'Ecole -Militaire. Comme j'ai ŽtŽ tŽmoin de toutes les attentions que l'on a apportŽ pour opŽrer la pcrfoŽtion de cecce conftruŽl:ion, j'ef perc qu'on me fc;aura grŽ d'encrer dans tous les dŽtails de fes procŽdŽs fucce!Iifs, afin de guider ceux qui peuvent tre chargŽs par la fuite de femblables rra\'aux. Il y avoic dans l'exŽcution des plate-bandes & plafonds de la place du Roi, plus de difficultŽs que dans celle du pŽriftilc du Louvre, vž que les colonnes Žtant feules & non accouplŽes, il ne pou-- ET DES PLAFONDS DES CoLO.NNAD.Es. voir y avoir autant de rŽfifl:ance ˆ efpŽrer de Ja parc des points d'appui. Les colonnes font confiruires par affifes de bas appareil de neu f pou ces de hauteur de pierre dite de Mont-Souris, prefque Žquivalenre pour la duretŽ au liais-forau. On doit fenr”r combien il Žtoit e.OEeuriel d'employer ˆ ces colonnes folicaircs des pierres de la meilleure qualitŽ, vž la pouffŽe & le fardeau con. fidŽrable qu'elles devaient avoir ˆ foutenir. On Iailfa ˆ chaque tambour des mains de pierre pour pouvoir les remuer plus facilement lors de leur pofe, fans rifqu er d'Žcorner leurs artes en fe fervant de la pince. Ces tambours furent pofŽs for cales bien de niveau, ˆ bain de mortier de chau x & fable, & entretenus eufemble par des gougeons de for quarrŽ d'environ vingt lig;1cs de gro.OEcur fur huit pou ces de longueur ; c'efi-ˆ-dire, qu'il y a autant de gougeons que d'affifes. Ce n'efi: cependant que dans la colonnade qu i efl: du c™tŽ des Champs-'.ƒli(Žes que l'on a infŽrŽ de petits gougeons au rniljeu des colonnes, car dans la feconde on a mis des efpeces de mandrins de quatre ou cinq pieds de longueur, qui embraifent plufieurs tambours ; ce qui vaut beaucoup mieux. Les chapiteaux font de deux affifcs de pierre dite de Conflans , dont les carrieres font ficu Žes dans le voifinage de Saine Germain¥ en.-Laie, laqu elle efi un peu plus fol ide qu e le Saint Leu, & d'un plu s beau grain; c'cit par Žconomie, ainfi qu'il a dŽjˆ ŽtŽ obfervŽ ˆ l'occafion du pŽriflile du Louvre qu'on en a ufŽ de cette maniere, & afin de faciliter leur fcuplture: l'axe de ces chapiteaux efl pŽoŽ .. rrŽ par un mandrin de onze pieds de long, & de deux: pouces neu f lignes de gros, lequel craverfe l'architrave, la frifc, & une partie de la corniche. La derniere afl”fe fupŽrieure du ft de chaque colonne, de rn..rne qu e la premiere aOEfo infŽrieure au-deffus de la bafe ont ŽrŽ pof..ese avec leurs cannelures route caillŽes : on affeŽl:a de les placer bien d'ˆ-plomb les unes fur les autres, & de leur donner Ja correfpon dance la p!us exaŽe, afin de guider leur coocinuarion ˆ faire par !a 180 D.E LA CONSTRUCTION DES PtATE-BANDES foire, aprs le ragrŽment, le long du fžt. J c remarquerai ˆ cette occafion que, pour Žviter la fujŽcion de placer bien perpendiculairement les unes fous ks aurrcs les cannelures des excrmicŽs , beaucoup de Confl:rull:eurs prŽfŽrcnc avec raifon de lai/fer ces boucs de cannelures ˆ cailler en mmc--tems que celles du refte du fžt (a). Lorfque les colonnes furent ŽlevŽes ainfi que les murs du fond du pŽriftile, on fe dif pofa ˆ faire l'entablement, les plafonds & la baluftradc, lefquels font conftruits de la mme pierre que les chapiteaux, c'efr-ˆ-dire, de pierre de Conflans, ˆ l'exception de la cimaife. Aprs avoir ŽlevŽ un Žchaffaud fuffifamment folide & bien de niveau fous coutes les plate-bandes de chaque encre-colonnement, on commenca ˆ confuuire les architraves, donc chacun eft corn , pofŽ de onze claveaux formant coute fa hauteur , lefquels font taillŽs ˆ crofetces par le bas pour ™ter l'aiguitŽ des angles , & leur donner plus de foliditŽ. Ces claveaux par leur coupe tendent au fommec d'un triangle ŽquilatŽral donc la bafe eft la longueur de l'architrave. On plaa d'abord les deux fommiers Y (jig. S Pl. XIV) ˆplomb des colonnes, ˆ travers defquels on av oit prŽparŽ un trou fuffifanc, pour tre enfilŽ par le mandrin A, en mme-rems que le chapiteau & une partie de l'cnrablemenc: enfuite on mit les oncre-fommiers, puis les deux claveaux adjacens, enfin on finit par pofer la clef. En pla..ant chaque davcau , il foc obfervŽ de mettre par-de/fous ,"fur PŽchaffaud prŽparŽ bien de niveau, une calle ou raffeau d plus au moins haut, & nivellŽ fuivanc un petit h?mbement d'ˆ-peu-prs fix lignes que l'on vouloir donner au .inilieu de chaque platt:-bande. L'objet de ce bombement eft de faciliter le ragrŽmeqc dans le cas de caffemenc de la part de quel-, (a) 'Au/li a r-il rUulrŽ l'incoovŽnicnr que les Pofcurs s'Žtant trompŽs, &0'3yant pas fait rŽpondre cxaŽ\cmcnt le milieu des ca.nnclures du haut & du bas, on a ŽcŽ obligŽ de dŽmolir le .c 4'une des c.olonm:s, ac de le refaire aprs-coup. q.'un plŽa, en mctcanc de chaque c™tŽ, deux Z de fer D, qui la lientplŽa, en mctcanc de chaque c™tŽ, deux Z de fer D, qui la lient ET DES PLAFONDS D.ES COLONNADES. 281 qu'un des claveaux du milieu qui font les feuls capables i'en occafionner, ainfi que j'en donnerai la raifon plus bas. L'Appareilleur apportoic la plus grande attention pour que les claveaux de ces places-bandes, dont les moulures Žcoieoc refiŽes exprs en maffes, fuffent bien caillŽs, & fe joignifTenc exaŽlement, tant par les c™tŽs de l'architrave, que par-deffous. On plaa, comme il cH: d'ufage , de la filaffe entre les bords de ces joints apparens pour empcher le mortier de s'Žchapper en le fichant par les joints fupŽrieurs, encre lefquels on avoir laiffŽ aprs la plumŽe, environ un pouce ou deux d'inrervaUe, ainfi qu'il fe pratique. A vanr de pofer la clef & les deux contre-clefs, il fut paffŽ de chaque c™tŽ, ˆ travers le milieu des claveaux & dans des trous qui y avoient ŽtŽ prŽparŽs en les taillant, un linteau K (fig. S &7), de dix-huic lignes en quarrŽ. Chaque linteau aboutit d'une part dans le fommier Y, & de l'autre dans la contre-clef D (fig. S ). Il e!l: fourenu de deux en deux claveaux, par des Žtriers C, qui furent fixŽs par des clavettes, ainfi qu'on le verra plus bas, fur le tiran B defrinŽ ˆ unir les deux axes des colonnes; & comme il n'Žcoic pas poffible de foucenir la clef ˆ l'aide du mme linteau K, on y fup colonne, quelque attention qu'on y apport‰t, fon fžt faifoic toujours des vibrations, & forroit de fon ˆ-plomb quelquefois jufqu'ˆ quatre ou cinq pouces ; mouvement qu'on doit attribuer ˆ l'aŽlion du lŽvier qui agie ˆ raifon de fa longueur. Il efr mme ˆ croire que, fi la colonne Žcoic d'une feule piece, elle produirait lors de cette pofe, encore plus d'effet, attendu que les tambours des colonnes, quoique bien liŽs enfemble, tant par les mandrins qui les pŽnetrent que par le mortier, ne laiffenc pas de faire perdre, d'affife en aflife, une partie de cette aŽlion. Quand cous les architraves, cane ceux qui font fuivant la face du b‰timent que ceux qui font fuivanc fa profondeur, forent poN n 282. DE LA CONSTRUCTION DES PLATEáBAND:!S fŽs, on pratiqua au milieu du fommct des claveaux une tranchŽe fur le ras avec des fcics ˆ mains & des cifeaux,pour recevoir ˆ l'aife les cirans B & M, defrinŽs ˆ lier cnfemble les axes des colonnes encre eux & avec le mur-doilier du pŽriftile; je dis ˆ l'aife, parce qu'on Žvite de faire porter les claveaux fupŽrieurs fur les tirans, & qu'en confŽquence on pratique des tranchŽes fuffifammenc profondes : on voie dans la figure 2 qui reprŽfentc un plan au niveau du haut de l'architrave la difpoficion des tirans B & MencafirŽs dans la ttes des claveaux. Aprs qu'on eue placŽ l'oeil de chaque tiran dans le mandrin des colonnes , on arrta avec des clavettes les Žtriers C (fig. 2 & 'S ) qui f outiennent le linteau K dont il a ŽcŽ quefl:ion ci-devant, de manierc que les cirans B & M , outre leur fonŽl:ion d'..ntrerenir fermement les axes des colonnes, aideor encore ˆ foucenir en grande partie le poids des claveaux de l'architrave. On remarquera que les tirans, les mandrins , les Žtriers, & gŽnŽralement cous les fers qui one fcrvi ˆ cette con{huŽl:ion , a voient ŽtŽ peints, deux ou trois mois avant de les employer, de plufi.eurs forces couches de noir ˆ l'huile, ˆ deffoin finon d'empcher, du moins de recarder les effets de la rouille que conrraŽte lefe1 á renfermŽ dans la pierre qui recele toujours une cerraine humiditŽ. Les cirans & les Žtriers ayant ŽtŽ fuffi fammcnt bandŽs ˆ l'aide des clavettes & des petits coin de fer, avant de couler les joints des platebandes, on travailla ˆ .refferrer les ttes des claveaux, afin de les empcher d'agir abfolumenc en contre-bas. Pour comprendre cerce opŽration, il faut fe rappellcr qu'il a ŽtŽ die ci-deffus, qu'on avoi:t tenu les joints du c™tŽ apparent le plus jufl:e poffiblc, mais qu'on avoir laiffŽ, au-de!fus des claveaux au-delˆ de la plumŽe ou partie liffe jointive, un ou deux pouces de vuide. Ce fut dans ce vuide que l'on enfona de petits coins de bois, pour bander les claveau:,r. D'abo.rd on cornmen..a par mcctrc entre chaque joint fopŽrieur.un premier coin que l'on obfcrva d'infŽrer par la tte, en frap- ET DE3 PtAPONDS DES CotONNAD!'.5, 2R3 pant fur fon bouc pointu, enfuite il fut placŽ un autre coin ˆ c™tŽ, que l'on fit encrer, au contraire, par le bout pointu en frappant fur fa tte. Par ce moyen fimple, les claveaux fe trouverenc beaucoup mieux bandŽs, que fi l'on avoit enfoncŽ les coins ˆ l'ordi naire. Il fut placŽ deux ou trois rangs de ces coins fu1vant la longueur de chaque claveau. Le mieux, fans douce, ežt ŽtŽ de les faire frapper cous enfcmble ˆ chaque place-bande, afin de refferrer cout l'ouvrage plus uniformŽment ; mais comme il ežt fallu pour cette opŽration autant d'ouvriers que de claveaux, on fe contenta de deux ouvriers pour chaque plate-bande, lef quels obfervoienc de frapper cous ˆ la fois les coins des claveaux corref pondans, c'efi-ˆ-dire, d'abord les coins des deux conrre-fommiers, enfuite ceux de deux claveaux voifins, & fucceffivement ceux plaplacŽs dans les joints ˆ droite & ˆ gauche de la clef. La tte des claveaux ayant ŽtŽ fuffifamment refferrŽs, les intervalles qui fe trouverent dans les joints encre les coins , furent remplis ˆ bain de mortier de chaux & fable, mlŽ de pl‰tre, & garnis de morceaux de tuileaux enfoncŽs avec force, ˆ l'effet de fupplŽer aux coins de bois, lorfqu'ils viendroienc ˆ pourrir par la foire. Cc que je viens d'expliquer ne regarde que les architraves qui vont d'une colonne ˆ l'autre fuivanc la face du b‰rimcnr, donc la pouffŽe peut tre conftdŽrŽe comme retenue fuffifamment par les pavillons qui flanquent fcs extrŽmitŽs ; car pour les plate-bandes qui , du mur du pŽrifl:ile, viennent aboutir fur les colonnes, en pouffant au vuide , il fallut ufer de prŽcaution, de crainte de forcer l'axe de la colonne en dehors, en frappant les coins. Pour obvier ˆ cer inconvŽnienr, il fut placŽ dcbour deux forrs madriers de huit pieds de long fur quinze pouces de large, l'un en face du fommier de chaque architrave , l'autre ˆ l'oppofire derriere le mur de la colonnade : on fic paffcr ˆ travers des trous prŽparŽs dans ces madriers, un fort ciran dans les yeux duquel on mie des Nu ij z84-DE LA CONSTRUCTION D.ES PLATE-BANDES mandrins de fer qui, en les a1fujettiflint comprimerent ferme111ent le haut de.; claveaux : cela Žtant fait, on enfonun tiran.n t, Coupe de Parc doubleau en pierre,n La Figure huitieme exprime une coupe prife fur la largeur d'unen sn"tre-colonne, & dans fon mjlieu. B, Coupe d>un riran horifonral. E, Axe fervant ˆ conrenir les ciraos H & P. H, Petit tiran. L, Petit gougeon dans le haut de chaque balu.OEre. 1.V, Coupe du linteau. P, Coupe d'un tiran qui croife l'autre tiran P , fupporcane le bouchon par le moyen des Žtriers O. T, Coupe d'un cirao. e, Profil de l'arc doubleau. f, Lunette. g, Coupe de fa vote en brjque. lt, Ouverture pour parvenir dans le vuide de la vožte. La Figure neuvieme faic voir les dŽtails particuliers des diffŽrens fers employŽs dans cette conftruŽl:ion, tels que les Žtriers, mandrins , rirans , crampons, &c ; ils font chacun dŽlignŽ par des Jerrres correfpondantes ˆ celles qu'ils ont dans les figures prŽcŽdentes. A, Mandrin d'axe plac..á dans le haut de chaque colonne & pŽnŽc, ant l'architrave, la f fe, & une partie de la corniche ; il anenviron onze pieds de long fur deux pouces neuf lignes en quarrŽ. B, Tiran horifontal de deux pouces de gros, fervanc ˆ contenir les axes. des colonnes fuivant la longueur de la colonnade. C, ƒtrier ˆ doubles branche, vž de face & de profil, & exŽcutŽ dans la premiere colonnade. C*, ƒtrier ˆ branche /impie, exŽcutŽ ˆ la feconde colonnade. D, Efpece de crampon fait en Z, fervant ˆ fourenir la clef de thaque plate-bande. E, Petit axe dont l'ufage dl de foutenir les cha”nes qui portent le plafond. l'i -..¥¥ i"'. ¥ ¥ . .. ¥ : 'Y"-" l . 1-1'= ¥ ¥ -. i H < ¥ .--. :r ¥ > ¥ ¥ i.; .. " .. j-J] t ¥ ¥ ¥ .:, -. ,0 ]á J ¥ ¥ i.; .. " .. j-J] t ¥ ¥ ¥ .:, -. ,0 ]á J J:T DES PLAFONDS DES Co.r.ONNADES. 1.93 G, Gougeons de huit pouces de long, & de vingt lignes de gros, placŽs entre chaque tambour des colonnes du premier b‰timent. H, Peric tiraa pa1fŽ dans l1axe E, pour foucenir le plafond, I, Forme des crampons placŽs encre les vouffoirs du plafond. L, Petit gougeon defŸnŽ ˆ contenir les balulhes par le haut. M, Tiran perpendiculaire placŽ encre la frife & l'architrave : il y a encore un dran femblable , placŽ encre la frife & la corniche. N, Linteau. 0, ƒrrier v.. de face & de profil, fer11ant ˆ fou tenir le bouchon ¥ du plafond. P, Un des tirans placŽs en croix pour aider ˆ fupporter le ptafond. Q, Aucre ciran liŽ au prŽcŽdent pour le m..me ufage. Outre rous ces fers, il y en a un marquŽ F (fig. 7) dans chaque acrotere de la balufirade, qui n'a pas ŽtŽ exprimŽ ˆ part, ainfi qu'un grand ciran T, placŽ dans l'Žpa.iifeur du mur adolfŽ au pŽriftile dans couce fa longueur ... A R. T I C L E C I N Q. u I E M E. ConjlruŽlion des Plate-hanaes au Portail tle Saint Sulpice; P L A N c H E XVI, ( Figures 1 , 2 & 3 ). S urv ANT les premiersdelfeinsqui fonc gravŽs du grand portail dee Saint Sulpice , il Žtoic queilion de confuuire deux portiques, l'un au rez-de-chauifŽe, l'aucre au premier Žtage , ce qui devoic beaucoi1p augmenter la difficultŽ de l'exŽcution de cet Ždifice; auffi dans la vue de lui donner coute Ja force nŽce1faire, indŽpendamment des tours placŽes ˆ l'exrrŽmicŽ des colonnades, pour retenir les pouffŽes latŽrales, Servandoni jugea-c-il E:onvenable d'accoupler fes colonnes fuivarn la profondeur du po-rcfle , cc-qui lui 2.94 DE LA CONSTllUCTXON Dl!:S PLATE-BANDES procura fur le devant du portail des butŽes capables de contreventer l'effort, foie des plate-bandes , foie des plafonds , aboutiffant du mur pignon de la nef fur les colonnes. Je n'ai pu voir conftruire l'entablement du premier ordre ; roai.1 j'ai ŽtŽ tŽmoin de l'exŽcution de celui du fecond, dont le procŽdŽ fut vraifemblablemenc le mme. Comme ces plate-bandes font b‰ties diffŽremment des prŽcŽdentes, & que d'ailleurs cet Ždifi.ce eft coloffal, il eft important qe dŽvelopper ce qui a ŽtŽ pratiquŽ pour aEurer leur foliditŽ. Deux coupes, l'une prife par le milieu de l'axe de l'entre-colonnement, & l'autre fur la largeur du porche, fuffiront pour faire conno”cre ce qui incŽreffe dans cette confiru8:ion. Les colonnes doriques qui dŽcorent le portail de cette Eglife , ont environ cinq pieds ,de diamtre, font efpacŽes au droit de l'entre-colonnementede diJc,..neuf pieds trois pouces d'axe en axe,&: les plafonds du porche font exaŽtement quarrŽs entre les architraves : elles furent confhuitcs en pierre dure de haut appareil, & celles du premier Žtage qui font •o1Ÿques ˆ de1fein d'ŽlŽgir leur fardeau , ont ŽtŽ au contraire b‰ties en.Saint-Leu, c'eft-ˆ-dire en pierre cendre. On commen..a l'exŽcution des place-bandes de cet Ždifice, par placer d'abord un fort f ommier B, ˆ-plomb de chaque colonne, lequel fut traverfŽ, comme de coutume, par un mandrin d'axe A; puis on pofa les deux contre-fo-mmiers, & fucceffivemcnt les autres clavec1.ux voifins jufqu'ˆ la clef. Chaque claveau fut taillŽ ˆ croffettespar le bas,& percŽ d'un trou pour recevoir les linteaux C, C, qui yfurent paffŽs, avancde pofer laclefE. Un des bouts de ohaqlle linteau C, efi encaftrŽ dans le fommier, & l'autre, qui efl: recourbŽ, aboutie encre le joint de la clef & de la contre-clef. On pla..a de deux en deux claveaux, des Žtriers D ˆ double-branches qui em .. bra1fent les linteaux C chargŽs de leur poids ; & pour fourenir la clef qui dl: cou jours le difficile de ces forces de confiruŽt:ions, il fut: employŽ u1-i moyen qui mŽrite d'tre remarquŽ. ET DES pLAFONDS DES COLONNA DB S. 29') Cette clef ayant ŽtŽ travcrfŽe par un gougeon E, terminŽ par &haque extrŽmitŽ en forme de T, dont la figure eH rc:prŽfencŽe ˆ parc en E, (fig. 3 ) , on placa les deux Žtriers le long du joint montan des contre-clefs , en retenant leur parcic infŽrieure dans le crocher du linteau C; on fic paifcr en fuite entre les deux branches de chaque Žcrier, loriqu'il fallut menre en place la clef, les cres des T du gougeon E, & en ramenant les Žtriers parnllelcmenc par le haut , fuivanc la direŽbon pooŽl:uŽe dans la figure. r, pour lors il ne fut plus quef!:ion que de laiffer gliffer doucement la ..lef encre les contre-clefs, ce qui fic ranger de lui-mme ch0que Žtrier le long du joint. Par cette opŽration les ttes du T du. gougeon fe_crouverenc appuyŽes fur le bo'ttt recourbŽ des linteaux,. & foutenucs ˆ la fois par les Žtriers trs-folidemenr .. Encre la frife & l'architrave on plae;a cnf uice un tiran Eorifon:... cal G, pour lier enfemble les axes des colonnes ˆ cette hauteur: il en fut placŽ encore un autre G'" perpendiculaire, cane pour unir les colonnes accouplŽes fur la profondeur du porche, qu'avec le mur qui lui efr adoifŽ. On affura fermement fur ces tirans Gt, G 1, ˆ l'aide de clavettese, les Žtriers ˆ doubles branches D; enfin aprs avoir bandŽ les ttes de ces claveau;.: avec des coins de bois T 011 coula leurs joints avec mortier de chaux & fable. Il eft ˆ obferver que cous ces tirans ont des yeux quarrŽs & fermŽs , que cous les Žtriers font ˆ doubles branches, & que gŽnŽralement tous les fers employŽs dans cette confi:ruŽbon furent peints d'avance de plufieu.. couches de noir ˆ l'huUe, & d..plusfurent entortillŽs de .filaife gaudronnŽe, par rapport ˆ la rouille. Aprs avoir pofŽ les claveaux de la frife, comme on avoit fait ceux de l'architrave, il fuc mis auffi des cirans horifontaux J,, & perpendiculairement ˆ ces derniers d'autres cirans J \ pour contenir. encore l'axe des colonnes, fuivanc la profondeur du porche ... A di..huic ou vingtpoucesdc chaqueexcrŽmicŽ, c'efl-ˆ ¥ .dire,. vers le bouc de chaque tiran, il fut fait un redent E, deftinŽ ˆ recevoirle pied d'un autre tiran ceincrŽ K, placŽ en dŽcharge .au ..deff'us-á 296 DE LA CONSTRUCTION DES PLATE-BANDES ˆ la di fiance de huit ˆ neuf pouces. Cet intervalle fut garni d'un petit mur M, de briques de la meilleure qualitŽ, pour lier les tirans K & I, & ne faire cnfemble qu'un toue parfaitement inhŽrent. On fic fupporter par cette dŽcharge les quatre grands Žtriers R, qui foulagcnt, de deux en deux vouffoirs, le ciran infŽrieur G, & qui a voient ŽcŽ placŽs prŽcŽdemment en mme rems que lefdics vouffoirs. L'objet de l'arrangement des tirans K & I, eft non-foulemenc de leur donner plus de folidicŽ pour porter efficacement le poids des claveaux de la frife, & mme de l'architravee, mais encore de procurer ˆ cet endroit la plus grande rŽfi.fiance, pour contenir l'effort des vouffoirs des plafonds. Par l'examen de la fig. 2 , il efi aifŽ de s'appercevoir qu'au-deffus de l'architrave il a ŽtŽ pratiquŽ intŽrieurement une vouffore O, qui Žleve le plafond , de manicre que fa pouffŽe fe trouve au niveau de la dŽcharge I, K, M, qui, au moyen de cette liaifon , a une trsgrande force QŽl,ns fon milieu : ce qui me paro”t ˆ la fois folide & bien entendu. Il feroit inutile de s'appefantir davantage fur cette defcripcion, d'autant que le deffein la rend crs-fenfible, & que j'aurai d'ailleurs occafion, dans le dernier Chapitre de ce Volume, de parler encore de cette conltruŽtion , en traitant de l'achevement de ..et Ždjfice, EXPLICATION DES FIGURES x, .. &. 3 d, la PL4 NCH li XVI. LA Figur, premre reprŽfente la coupe d'un entablement duegrand portail de Saint Sulpice, prife au milieu des axes d'un entrceolonnemenc. A,exprime la coupe de la colonne avec fon mandrin qui a trois pouces de groff eur. /J, Sommier de l'archicravo. 296 DE LA CONSTRUCTION DES PLATE-BANDES ˆ la di fiance de huit ˆ neuf pouces. Cet intervalle fut garni d'un petit mur M, de briques de la meilleure qualitŽ, pour lier les tirans K & I, & ne faire cnfemble qu'un toue parfaitement inhŽrent. On fic fupporter par cette dŽcharge les quatre grands Žtriers R, qui foulagcnt, de deux en deux vouffoirs, le ciran infŽrieur G, & qui a voient ŽcŽ placŽs prŽcŽdemment en mme rems que lefdics vouffoirs. L'objet de l'arrangement des tirans K & I, eft non-foulemenc de leur donner plus de folidicŽ pour porter efficacement le poids des claveaux de la frife, & mme de l'architravee, mais encore de procurer ˆ cet endroit la plus grande rŽfi.fiance, pour contenir l'effort des vouffoirs des plafonds. Par l'examen de la fig. 2 , il efi aifŽ de s'appercevoir qu'au-deffus de l'architrave il a ŽtŽ pratiquŽ intŽrieurement une vouffore O, qui Žleve le plafond , de manicre que fa pouffŽe fe trouve au niveau de la dŽcharge I, K, M, qui, au moyen de cette liaifon , a une trsgrande force QŽl,ns fon milieu : ce qui me paro”t ˆ la fois folide & bien entendu. Il feroit inutile de s'appefantir davantage fur cette defcripcion, d'autant que le deffein la rend crs-fenfible, & que j'aurai d'ailleurs occafion, dans le dernier Chapitre de ce Volume, de parler encore de cette conltruŽtion , en traitant de l'achevement de ..et Ždjfice, EXPLICATION DES FIGURES x, .. &. 3 d, la PL4 NCH li XVI. LA Figur, premre reprŽfente la coupe d'un entablement duegrand portail de Saint Sulpice, prife au milieu des axes d'un entrceolonnemenc. A,exprime la coupe de la colonne avec fon mandrin qui a trois pouces de groff eur. /J, Sommier de l'archicravo. X 'I' D X S p LAPON l> S D .E i COLONNADE s; ác, Linteau de deux pouces de gros, traverfant les claveaux deel'architrave. D, ƒtriers ˆ doubles branches. E, Gougeon traverfanc la clef avec un T ˆ chaque extrŽmitŽ; les lignes pon&uŽes perpendiculaires font voir la direŽl:ion qu'il convient de donner aux deux Žtriers adjacens, pour pouvoir y introduire les ttes des T du gougeon. F, Sommier de la frife. G, Tiran horifontal d'environ deux pouces & un quart de gros; liane les axes des colonnes. G2, Tiran perpendiculaire au prŽcŽdent,auffi de deux pouces&: nn quart de gros, liane enfemble les axes des colonnes accouplŽes & le mur doffier du porche. R, Grands Žtriers auffi ˆ doubles branches. I, Tiran liant ˆ 1a hauteur de la frife les axes des colonnes, avec un redent L vers chaque extrmirŽ. I", Autre tiran banc auffi les axes des colonnes accoupl8ei & le mur doffier. K, Tiran ceintrŽ, retenu par Ie pied dans le redent L pratiquŽ au bout du tiran J. M, Rang de briques garniffanc l'intervalle entre les tirans I &K. N, AOEfes horifontales de la corniche. La Figure deuxieme offre la coupe d'une encre-colonne foivant la profondeur du porche. On y remarque les mmes objets que dans la figure prŽcŽdente, avec des lettres correfpondances. 0, exprime Ja coupe du plafond du porche faifanr vouifure au-deffus de l'architrave; on apperoic que l'Žpaiffeur de ce plafond eft au droit de la dŽcharge I KM. La Figure. troifie.me reprŽfenre les dŽtails de quelques-uns des prirl.cipaux fers employŽs dans cerce confrruŽl:ion. Leur correfpondance avec les figures prŽcŽdentes elt manifefrŽc par les mmes lettres de renvois. Pp 298 DE LA CONSTRUCTION DES PLATE-BAND!S A R T I C L E s I X I E M E, Conflruaion des Plate-bandes clu Portail des ThŽatins ˆ Paris; QUOIQUE les plate-bandes fimples, placŽes le long defa face d'urreb‰timent, ne foienc aucunement ˆ comparer pour la difficultŽ deel'exŽcution , ˆ celles qui font fur le devant d'un pŽrifrile, & d'obligation de foucenir de larges plafonds en pierre qui pouffent au vuide ; cependant comme elles font d'un frŽquent ufage, je crois, fans fortir de mon fojete, pouvoir en propofer en paralIele deux exemples rŽcens d'une confiruŽl:ion totalement diffŽi:ente. Les p”ate-Bancf cs du portail d"e l'Eglife des ThŽatins, exŽcutŽes i1 y a une vingtaine d'annees, mŽritent d'tre cirŽes pour leur folidicŽ : elles font foutenues par quatre colonnes ifolŽes & accouples, rant au rez-de-chauffŽe qu'au premier Žtage, lcfquellcs ont treize pieds fi.x pouces d'axe en ax;e au droit de l'entre-colonnement, & quatre pieds deux pouces entre chaque coople de colonne aulli d'axe en axe. Ces place-bandes ne pouvant tre accoctŽes par aucun corps vers leurs extrŽmitŽs, & la plus ŽlevŽe devant foutenir un fronton , M. Defmaifons , ArchfreŽl:e du Roi, fous la direŽl:ion duquel a ŽtŽ confl:ruit cet Ždifice , crut devoir prendre les plus grandes prŽcautions pour rendre fes colonnes en quelque faon immuables : en confŽquence il les fit exŽcuter en pierre ™ure , & plaa vers le haut un fort mandrin de trois pouces de gros, pŽnŽtrant depuis les deux premiers rambours au-deffous du. chapiteau, ˆ tra\!'ers l'encablcmenc jufq.'ˆ la cymaife. Dans ce mandrinA (.fig. 4, 1 &6, Pl. XVI) fut fixŽe, prŽcifŽment au-tˆeffus du chapiteau, quatre tirans d'environ deu:x pouces de gros. Le premier riran l10rifontal C unit cnfemble les axes des colonnes :au. droit d.. l'enrre-colonnement ; le fecond D auffi horifonral: !lli.eá les axes de c:h:ique couple de. colonne ; le troŸicme E pet.-á ET DES PLAFONDS DES COLONNADES. 2.99 pendiculaire aux prŽcŽdens, qui efl: fixŽ d'une parc dans le mandrin, & de l'autre par un ancre placŽ d1uriere le mur B, ferc ˆ contenir les colonnes fuivanc cette direŽl:ion; enfin le quatrieme tiran placŽ diagonalemenc & recenu par un talon derriere le mur B, a pour objet d'empcher le devers de l'axe des colonnes. Outre ces tirans, il en fut encore placŽ un autre G ˆ cette mme hauteur , dans l'Žpai!feur du mur ado!fŽ B, lequel efl: fixŽ vers fes extrŽmitŽs par deux ancres M, ˆ delfein de rendre inhŽrences entr'elles coutes les parties de ce mur qui, ˆ caufe de fon peu d'Žpa”ffeur , fut confi:ruit au droit de l'entablement par des claveaux femblables ˆ ceux des place-bandes , & prolongŽs en liaifon dans toute fon Žtendue. Tous ces tirans ayant ŽcŽ difpofŽ9 comme on le voie dans la figure 4, on plaa les claveaux de la plate-bande qui embraffenc dans leur hauteur la frife & l'architrave, en obfervanc de pratiquer une tranchŽe de quatre ou cinq pouces de profondeur fous ces plate-bandes, au droit de cous les rirans, pour les y loger. Au-deffus de la tte des claveaux, c'efi-ˆ-dire, au-deifus de la frife, il foc encore placŽ des rirans horifontaux K & L, & deux cirans perpendiculaires I,co.rrefpondans aux prŽ<:ŽdensE, & fixŽs dans le mme ancre H: il fut Žgalement infŽrŽ dans l'Žpaiffeur du mur un autre tiran N, contenu par l'ancre commun M ; enfin il n'y eue d'cxcepcŽ ˆ cette hauteur que les cira os diagonaux. L'entablement du fecond ordre de cc portail fut confl:ruircomme celui du premier, avec des tirans femblablement difl:ribuŽs : il n'y eue d'autre diffŽrence, fi ce n'efi: qu'au-deff'us de la frife il fut pla cŽ des cirans diagonaux comme au-deffous de l'architrave, ˆ def fein de contenir par-lˆ plus puiifammcnc la pouffŽe du fronton plein qui couronne cet Ždifice , & donc roue l'effort eR: dirigŽ vers cet endroit, fans efpŽrance de pouvoir tre autrement con crevenrŽ. Les place-bandes de cet Ždifice furent con{huices en pierre de p pij JOO DE I. A CONS TRUC TI ON DES p LA._ T EáB ANI> ES S.Leu , avec des joints perpendiculaires fur la face & dŽrobŽs dansel'Žpaiffeur de leurs coupes , qui tendent ˆ un centre commun..el'ordinaire : elles furent ma ET D.E.. PLAFONDS DES CotONNADEs. 305 bande, pour foulager par le milieu le riran D, & les linteaux F.. F. Quand cela efl: arrangŽ ainfi, on pofo fur le grillage D, F, F deux rangs de briques ˆ plat & en liaifon pour former le deffous de la plate-bande, lefquels on maonne avec mortier de chaux & fable, en obfcrvant d'y encaftrer de Jcur Žpaiffeur le tiran D, & les linteaux F, F, de forte qu'il n'y a d'apparent que la traverfe G. La dernierc opŽration coofifte ˆ pofer (fig. Ir ) au niveau du .nud des colonnes, le long de la face de l'architrave & de la frife, un rang de briques ˆ plat, qui monte jufqu'au-deffous de l'arc M:on en fait autant du c™tŽ oppofŽ, & par ce moyen, il refic un vuid.. ou co.ffrc qui corn prend la hauteur de la frife & de l 'archi rra ve. Lorfque les colonnes font ˆ quelque difl:ance des murs, pout" lors on fair, depuis la plate-bande jufqu'au mur, un arc O auffi de briques pofŽes de champs, lequel rejette de parc & d'autre le poids qui efl: au-deffus. Enfin on confuuit les corniches N Žgalement en briques, & lorfque le tout e.ft terminŽ, on r..valc l'ouvrage avec un enduit ou cfpece de fiuc compofŽ de chaux, de fable & de pl‰tre, qui cache rous les linteaux & les cirans : dans cet enduit on mle de la couleur de badijon, qui donne ˆ cet ouvrage un ton de pierre, lequel produit, ˆ ce qu'on prŽtend, un a!fez bon effet.eIl efl: evidcnt que cette confiruŽl:ion de plare-baude, malgrŽ !amultiplicirŽ des fers, ne fauroit avoir autant de folidicŽ queeles prŽcŽdentes , & doit tre trs-fu jette ˆ rŽparations, attendueque fes moulures, oruemens & enduits ayant pour bafe du pl‰tre,edoivent tre facilement altŽrŽs par les injures de l'air : auffi,ec1efl: plut™t comme une ftngularitŽ que comme un modele, que j'ai rapportŽ cette h‰tiffe, & pour faire voir comment fans le fecours de la pierre, on peut quelquefois parvenir ˆ opŽrer des colonnades. Qq ET D.E.. PLAFONDS DES CotONNADEs. 305 bande, pour foulager par le milieu le riran D, & les linteaux F.. F. Quand cela efl: arrangŽ ainfi, on pofo fur le grillage D, F, F deux rangs de briques ˆ plat & en liaifon pour former le deffous de la plate-bande, lefquels on maonne avec mortier de chaux & fable, en obfcrvant d'y encaftrer de Jcur Žpaiffeur le tiran D, & les linteaux F, F, de forte qu'il n'y a d'apparent que la traverfe G. La dernierc opŽration coofifte ˆ pofer (fig. Ir ) au niveau du .nud des colonnes, le long de la face de l'architrave & de la frife, un rang de briques ˆ plat, qui monte jufqu'au-deffous de l'arc M:on en fait autant du c™tŽ oppofŽ, & par ce moyen, il refic un vuid.. ou co.ffrc qui corn prend la hauteur de la frife & de l 'archi rra ve. Lorfque les colonnes font ˆ quelque difl:ance des murs, pout" lors on fair, depuis la plate-bande jufqu'au mur, un arc O auffi de briques pofŽes de champs, lequel rejette de parc & d'autre le poids qui efl: au-deffus. Enfin on confuuit les corniches N Žgalement en briques, & lorfque le tout e.ft terminŽ, on r..valc l'ouvrage avec un enduit ou cfpece de fiuc compofŽ de chaux, de fable & de pl‰tre, qui cache rous les linteaux & les cirans : dans cet enduit on mle de la couleur de badijon, qui donne ˆ cet ouvrage un ton de pierre, lequel produit, ˆ ce qu'on prŽtend, un a!fez bon effet.eIl efl: evidcnt que cette confiruŽl:ion de plare-baude, malgrŽ !amultiplicirŽ des fers, ne fauroit avoir autant de folidicŽ queeles prŽcŽdentes , & doit tre trs-fu jette ˆ rŽparations, attendueque fes moulures, oruemens & enduits ayant pour bafe du pl‰tre,edoivent tre facilement altŽrŽs par les injures de l'air : auffi,ec1efl: plut™t comme une ftngularitŽ que comme un modele, que j'ai rapportŽ cette h‰tiffe, & pour faire voir comment fans le fecours de la pierre, on peut quelquefois parvenir ˆ opŽrer des colonnades. Qq 306 DE LA CONSTRUC'l'ION DES PtATE-DANDES EXPLICATION DES FIGURES 10,1r&x.. de la PL.åNCHE XVI. LA Figure di.xieme rcprŽfente le plan de la plate¥ bande vue par-deffous. A, Colonne en briques. B, Tailloir en pierre. C, Mandrin d'axe. D, Tjran borifontal, liant' enfemble les axes des colonnes. E, Autre ciran perpendiculaire au prŽcŽdent. F, F, Linteaux pour foucenir les rangs de briques formant 1.. de:ffous de la place-bande. G, G, Aucre linteau foutenant par deffous les linteaux F. 1 R, FI, ƒtriers. 1, 1, Linceamc perpendiculaires aux prŽcŽdens. 0, Arc depuis la place-bande jufqu'au mur. La Fi re otitieme exprime la cope d,e l'entablement, pr.ife fur gu l'axe de l'encre-colonncment . .A., Coupe de la colonne. B, Tailloir en pierre. C, Mandrin d'axe. D, Tiran horifonral liant les axes des colonne$. E, Tiran perpendiculaire. G, Traverfe qu.i foutient les linteaux par -delfous la plate- . bande . J{, Tiran horifontal, liant auOE. les a..cs des colonnes. L, Traverfc foucenant les Žtriers H. M, Arc portant du nud d'une colonne ˆ l'autre. N, Coupe des moulures exŽcutŽes en pl‰tre. La Figure dou1iemefaic voir la coupe de l'entre-colonne fuivant fa largeur. ""'"' . :ET DES p LAFONDS DES COLONNADES, 307 La correfpondance des lettres de renvois fait dillinguet leur telation. 0, eft u_n arc qui va de la place-bande au mur, pour dŽcharger le poids qui etl au-dc1fus vers ces endroits. A 1t T I c L E N E u v r E 1t1 .E. Obfirvations fur la conflruflion des Plate-bandes & des Plafonds des Colonnades. AvANT de fairo voir d'o dŽpend la foliditŽ de ces fortes d'ouvrages, il eft ˆ propos d1examiner quelle efi la pouffŽe des plate-bandes , & quelle cil la rŽfiftance que peuvent oppofcr les cuans. ¤. I. De la pouj[ des Plate-bandes. TouTES les votices ont nŽceff:-iiremeot des pouffŽes relatives ˆ leurs courbes & ˆ leur pcfanccur ; plus dies font furmonrŽes , moins elles agilfeoc cancre leurs fupporrs ; plus elles font furbaiffŽes, plus au contraire il efr befoin de leur oppofcr de la rŽfifi:ance. Il y a des reg les, au moins de pratique, pour dŽccrn1incr les Žpaif.. feurs de mur, qui conviennent depuis l'ogive jufqu'ˆ l'ancc de panier le moins ŽlevŽ. Il efr ˆ obfervcr que dans 1a confiruaion des vožtes en pierre, dont la coupe doic fuire la bafc de la fermetŽ , on a en gŽn<.;rat peu d'Žgard ˆ la liaifon que le mortier cil capable d'opŽrer cnrre les vouffoirs, parce que fon aŽl:ion eft d'ordinaire trop doignŽe pour entrer en confidŽration ean pareil cas. En effet, quand les affifos font horifoncalcs , les pierres rcpofant alors fur leurs lits, le mortier avec le rems peut ˆ la bonne-heure parvenir ˆ les uniJ-; niais en faic de vožte!:, il ne fauroit alfurcr de femblablcs Oll\;ragcs qu'aucanc qu'ils font compofŽs de petits macŽria.ux, tels que des briques ou du rnoilonag1.;. Les Goths faifoit.nr pour c1..rte raifon leurs vožtes avec de petites pierres ŽquJrries qui n‘toicnt Q q ëJ JO 8 D E L A CON S T 1l U CT I O N DE S p t A T E -B A ND E S g ures plus groffes que de double briques. Auffi le feul moyen c{e procurer de la folidirŽ aux vožtes en pierre, c!l:-il de les foutenir.par leurs coupes en prolongeant leurs vou!foirs ˆ proportion de la force donc on a befoin, & d'oppofer des contre-forts ou des Žpaiffcurs de mur en raifon de leurs pouffŽes. Si ces confidŽracions influent dans la confrrnŽl:ion des vožtes ordinaires , ˆ plus forte raifon ue doit-on pas fe fier fur la liaifon du mortier pour affurer les claveaux d'une place-bande , qui font comme autant de coins placŽs vercic:i.lemenc ˆ c™tŽ les uns des autresdan, la pofirion la plus dŽfavorable. Pour y fopplŽcr, il faut donc prolonger la tte dt:s claveaux, ˆdeffe”n de les foucenrr par leurs ct>upes qui oendcnc d'ordinaire au fommec d'un triangle ŽquilatŽral renverfŽidonc la bafe efr la largeur de l'entre-colonne,& cnfuicecomenir leur pouffŽe, foie par des corps de maonnerie, foie par des tirans. L'aŽl:ion de la pouffŽe d'une place-bande peut tre confidŽrŽe toujours comme fc con.fondant avec celle de fa pefanceur; & fans erreur fenfible , on peut apprŽcier l'une ˆ l'Žgal'e de l'autre. En fuppofant qu'une plate-bande pefe trente milliers , il faut a1.1 moins lui oppofer une rŽfiil:ance de trente milliers, plut™t au delˆ qu'en deˆ. Pourvu qu'on parvienne ˆ contenir l'effort des plate-bandes , leur poids fur leurs fupports ne fauroit erre corn.. munŽment un obfl:acle ˆ leur exŽcution ; car on voie des piliers foureoir des poids prefque incroyables. M. Perronet a calculŽ que dans le RŽfe&oire de Saint Martin-des-Champs, il y a de petites colonnes gothiques qui portent jufqu'ˆ deux cents trente fois la fupedicie de leur diametre (a). (a)eLe m..me AcadŽmicien a fair de$ expŽSuivant ces obCŽrvacions, il s'enfuir que pour riences fur les fardeaux que pcuvcot foutenir conno”rrc le poids que peur porter une colonne, ks diffŽrentes qualn.!s de pierre, &-a trouvŽ il faut chercher la fuperficic de fon diamcrrc qu'un pied qmmŽ de fupcrficic peut au moins au-ddfus de la baCc, & cllimcr combien ccne fourenir, fans s'..crafcr fous le fau,cent foixanre Cupcrficic, fuppoCŽc d'un pied d'c!pailfcur, confois ”a foliditŽ , c'cft-ˆ-d1rc , qu'un pied cube tient de folidirŽ; puis multiplier cc produit par reur pon:r cent foixantc fois Con volume, & cent foixantc, & l'on aura le fardeau qu'elle :11c cc rapport pouvoit c:1 áe confid.ŽrŽ ˆ-pcupeur fupporicr fans s'Žcrafcr. Suivant cc c..kul i,.:s comme con..a.nt de ,1uelqlte nature quepon :rouvc q,ic k bas..c chaque colonne ,lonf. i5ent les picrrcs , attendu qu'il eU probablepc:pic du mih..tl du portail de Snint GetT..is, qui ..c l.::.1r ,1 nfŸŽ cf.. c.ara1Con de l;ur .l.'d..mc-.,. .,:11.er,:mi r,ci.. uni:cs lkvŽ.s l'á;n :111:d JL.. k. l:T DES PLAFON'DS DES COLONNADES. 309 Comme l'on oppofe d'ordinaire des tirans de fetˆ la pouifŽe des plate-bandes, & vu qu'il n'y a pas d'autre moyen de les retenir lorfqu'elles font ifolŽes, il efl: important de conna”tre jufqu'ˆ quel ¤. I I. ExpŽriences far la rififlance de.s fors. 0 N trouve dans l 'Art du SerrTJ.rier, pages 8 & 9, des expŽriences: que M. de ]Buffon a faites pour conna”tre la force du fer. Cet AcadŽmicien ayant chargŽ de diffŽrens poids perpendiculairement f uivant fa longueur un fer de dix: -huit lignes & t!emi de gros, dont la boucle ou l'oeil avoic environ dix pouces de largeur fur treize de hauteur , ne put parvenir ˆ le faire rompre qu'aprs un fardeau de vingt-huit milliers, & remarqua que cette rupture fe fit au milieu des deux. branches, verticales de l'oeil. Suivant cette expŽrience que M. de Buffon rŽpŽta avec un fe1.r de mme force, qui rompit une feconde fois avec un femblable poids & auffi dans l'oeil, il s'enfuivroit que chaque barreau d'une ligne quarrŽe ne pourroit fupporcer que quarante livres,. ( car chaque montant de cette boucle ou oeil avoit trois cens.quarante-huic lignes quarrŽes, ce qui fait pour les deux fix cens. quatre-vingt feize lignes quarrŽes ) ; cependant cet AcadŽmicien ayant mis enfuice ˆ l'Žpreuve un fil de fer d'une ligne de dia-á .tntre un peu fort, cc fi 1 qui n'a voit pas une ligne de foliditŽ ,á n'a rompu qu'Žtant chargŽ de quatre cens quatre-vingt-quinze; livres, aprs avoir fopportŽ quatre cens quatre-vingc deux livres- l'autre, ne porte q,ue cem vingt fois fa fup..rdeux colonnes d'Žgale hauteur, mais donc l'unende. aura un diametrc double de-l'autre, la premi..rc Au Curplus, cette confidŽrntioo ,les fardeaux doit porter c.lvidcromeot un fardeau quatruplcˆ l'Ž:;ard des colonnes, ir.algr.. cc qui vient de ln dcrn1erc.Tous ces rappom rcfpcd1 fs des d:tre dit , ne C..auro1c .:tre uniforme, mais fardeaux avec leurs Cuppo:t, ne peuvent qu'tro: cloic coujours rre relative ˆ la combinaifon cxnememcnr intŽrclfams pour la pratique, &. de leur longueur par leur grolfcur. Eorre deux l'on dott detirer qu1: M. Pcrront-r faH'i: p...-i:. cr-!onnes de mme diaructrc, ccUc qui fera une att plli:<ër au Pubhc des rŽfo.1,a(s de fts ei.. fo:s plus haute, do:c roncr ccrnmcmcnt un 11:11,ts a c:c fu;1á.c. _[llltil eft, ˆ caufe du prŽjugŽ que l'on ne peut empcher l'humiditŽ de la rouille de tranfpircr ˆ travers le mortier qui recouvre l'encafrrement : prŽjugŽ qui cfr faux; car pour un Ždifice que l'on peut citer , tel que la Chapelle de V erfailles , o la rouille du ciran fe fair effeŽl:ivemenc remar (}Uer ll travers le recouvrement, il y a nombre de place-bandes, ..omme au portail du Val-de-Grace, des Invalides, des ThŽatins -& aur.res, o l'on a parfaiccmcnt rŽuffi ˆ les cacher, fans que !: T DES p LAFONDS DES COL O 11' NAD B S. 3 I S Pon apperoiveaucune indice ferrugineufo fous l'encafrrement (a). Pour fortifier le riran, qui doit paffer par-delfous les plate-bandese, il y a bien des confidŽrarions ˆ avoir. Je voudrois re0 , qu'au lieu de faire un oeil quarrŽ, on le fit ˆ crochet courbŽ en S avec prŽcaution, fans brufquer le fil du fer, & en ne lui donnant prŽcifŽmcnt que le degrŽ de chauffe nŽceffaire pour cet objet; 2¡. que dans le dcffein d'affermir le bouc du crocher & de l'empcher de s'ouvrir contre cout ŽvŽnement , on le li‰t fermement avec fa tige par une embraffure de fer; 3 ¡. qu'au lieu de peindre le cirao, ce qui ne fait que fufpendre l'effet de la rouille, on l'Žtam‰t a chaud avec du plomb, aprs l'avoir limŽ rudement; procŽdŽ qui, en bouchant les pores du fer & en l'empchant d'tre pŽnŽtrŽ par l'humiditŽ, prolongeroic vraifomblablemenc fa durŽe, & exempteroic confŽquerncnt de taac affamer les pierres pour le loger. Le tiran Žtant ainfi difpofŽ, feroit placŽ au deffus du chapiteau, & encafrrŽ dans la plate-bande ˆ un pouce prs par deffous; ou Žviceroic de le faire fervir ˆ fupporcer les da veaux, ain!i que le pratiq uenr prefquc tous ceux qui placent les rirans de cette maniere; mais on lailferoit au contraire un demi-pouce d'intervalle encre le haut de l'encafrrement & le deffus du ciran, afin que ce dernier, cmbraffanc par fes extrŽmitŽs le mandrin d'axe, ne f”t exaŽtemenc que la fonŽl:ioa de tirer, pour produire la plus grande rŽfifrance. Quoique les claveaux pui.ffent tre rŽputŽs foffifammenr contenus par la longueur de leur coupe, ˆ deffein de les mieux affurer & deá les empcher de faire aucun mouvement en contre-bas, on pourroic mettre des Z entre leurs joints, qui les lieroieoc enfemblc de fac;on ˆ ne former qu'un roue. (a)eLors de la conflrufŸon des plate-ban-ronde, & de la faire gli1fer de cbvcamc co clades de la Place de Louis XV, il me Cou-vcauuvancdcpoferlaclef: &vuquecencbandc vient quáon voulut aufii placer les cirans par¥ ne pouvoir ˆ fun rour uc contenue dans la clef dtlfous les plate-bandes, & qu'on agica beau-ˆ queue d0aronlic, 11 fut projctrŽ tincipalcment efiimcr, ainfi que je l'ai dit , dans 1., rŽparution de Ces fors , c'ell qu'ils ne fone cous que la fonfŸon de tirer dans (es plan:baodcs, fans ncn Cupponer; & qu'en fuppolant les ycu.. de r..s drms bien Colidcs & que la rouille ne les pu1ffc d..truire , fa conllruŽHon doit avoir la plus grand le4t1el ce q_ui av,oit ŽtŽ b‰ci ,. ne peur entrer que pour l!ne. petite ,eartie, il fit. D E L A CeO L O N N A D E D ueLeO ueV R E.3 2. .. ,, jecrer ici les fonde mens de ce foperbe Ždifice, l'an de grace M. D C. LX V, le ,, dix fepcieme jour du mois d'Ot2obre. Me/lire J ean-Baptifte CoLBERT, Mi nif. Ètre d'Etat & TrŽforier des ordres de Sa MajellŽ, Žcanr alors Surintendant d-.: Èfes b‰rimens. La fcconde n'Žroic en quelque force que la traduŽtion de la prŽcŽdente. LUDOVICUS XI V, Francorum & Navar1, Rex Chri.flianij/i.mus., florence u,ue, confommac‰ virtu.u, devi.Žlis hoflihus, fociis defenfis, fini!JUs produŽlis, pacc Ja11cicfi, affirt‰ religione, navigacione injlaurac‰. REGI.AS ..DES, fuperiorum principurn .tvo inchoatas 6¥ ab ipfo juxta prioris exemplaris form-llm magna ex parte conjlruŽfas, tandem pro majori tam faa. quam imperii dignitate IOflge ampliores acque editlores excitari jujfit ; earumque fundamenta pofaic anno R. S. M. D C. LX V, Oaob. operi promovendo folercer ac fedulo invigilante Joan, Baptijla C0LBER.T, Regi. ..dif. Pr1,felo. A R. T I C L E T R O I S I E M E. DŽpart du Cavalier Bernifl. MALGRƒ ce que nous a.vorrs rapportŽ prŽcŽdemment des altrcai. rions qu'a voie eu le Cavalier Bernjn , ds fon arrivŽe, & quoique M. Colbert s'apperuc qu'on s'Žtoic mal adreffŽ , il affeŽl-oit cependant en public la mme di!l:inŽl:ion pour lu.i , & il en parloic toujours avec beaucd,upd'Žlog-es. NŽanmo-ins quelque tems aprs. la pofe de la premiere pierre, au grand Žtonnement de tout le monde, cet Arrifte de.manda ˆ s'en retourner, ne pou vanc, dif-oicil, fe rŽf.oudre ˆ paffer l'hyver dans un climat auffi froid que le 11™tre. La vŽritable caufe, fans doute, fut la crainte qu'il eur devoir diminuer fa confidŽration, d'autant qu'il ne pou voie ignore.r ies critiques que l'on faifoic de fon projet, & les mŽconcentÛ-mensfecrecs du Miniftre. Quoi qu'il en foit, on lui offrit crois mille louis d'or par .m.,, !-'il voulait refier, fix mille livres pour fon. fils, & une pareil!.. D E L A CeO L O N N A D E D ueLeO ueV R E.3 2. .. ,, jecrer ici les fonde mens de ce foperbe Ždifice, l'an de grace M. D C. LX V, le ,, dix fepcieme jour du mois d'Ot2obre. Me/lire J ean-Baptifte CoLBERT, Mi nif. Ètre d'Etat & TrŽforier des ordres de Sa MajellŽ, Žcanr alors Surintendant d-.: Èfes b‰rimens. La fcconde n'Žroic en quelque force que la traduŽtion de la prŽcŽdente. LUDOVICUS XI V, Francorum & Navar1, Rex Chri.flianij/i.mus., florence u,ue, confommac‰ virtu.u, devi.Žlis hoflihus, fociis defenfis, fini!JUs produŽlis, pacc Ja11cicfi, affirt‰ religione, navigacione injlaurac‰. REGI.AS ..DES, fuperiorum principurn .tvo inchoatas 6¥ ab ipfo juxta prioris exemplaris form-llm magna ex parte conjlruŽfas, tandem pro majori tam faa. quam imperii dignitate IOflge ampliores acque editlores excitari jujfit ; earumque fundamenta pofaic anno R. S. M. D C. LX V, Oaob. operi promovendo folercer ac fedulo invigilante Joan, Baptijla C0LBER.T, Regi. ..dif. Pr1,felo. A R. T I C L E T R O I S I E M E. DŽpart du Cavalier Bernifl. MALGRƒ ce que nous a.vorrs rapportŽ prŽcŽdemment des altrcai. rions qu'a voie eu le Cavalier Bernjn , ds fon arrivŽe, & quoique M. Colbert s'apperuc qu'on s'Žtoic mal adreffŽ , il affeŽl-oit cependant en public la mme di!l:inŽl:ion pour lu.i , & il en parloic toujours avec beaucd,upd'Žlog-es. NŽanmo-ins quelque tems aprs. la pofe de la premiere pierre, au grand Žtonnement de tout le monde, cet Arrifte de.manda ˆ s'en retourner, ne pou vanc, dif-oicil, fe rŽf.oudre ˆ paffer l'hyver dans un climat auffi froid que le 11™tre. La vŽritable caufe, fans doute, fut la crainte qu'il eur devoir diminuer fa confidŽration, d'autant qu'il ne pou voie ignore.r ies critiques que l'on faifoic de fon projet, & les mŽconcentÛ-mensfecrecs du Miniftre. Quoi qu'il en foit, on lui offrit crois mille louis d'or par .m.,, !-'il voulait refier, fix mille livres pour fon. fils, & une pareil!.. 3 16 DE s C ll l p T I O N n J: r, A. (' 0 N s T a V C Tt O N fomme pour fon principal Elve, ainfi que de payer les gages de fcs dome!l:iques ; cnais rien ne pu.. le faire changer de rŽfolucion. La veille de fon dŽpart, Charles Perrault, premier Commis des b‰timcns, lui porta foixance-douze mille livres de la part du Roi, le brevet d'une penfion de douze mille livres pour lui , & une autre de douze cens livres pour fon fils. Il laiffa feulement fon principal Elve, pour conduire l'exŽcution de fes deffeins (a). A R T t C L E Q u A T R I .E M .E. Raifons qui firent abandonner l'exŽcution du projet du Cavalier Bernin; & comment celui de Claude Perrault fut prifirŽ. LoRSQ.UE le Cavalier Bernin fut parti , les critiques fe dŽcha”nerenc ouvertement contre lui. On adreffa des mŽmoires ˆ M. Colbert o l'on faifoit voir que fon projet ne pouvait ..tre exŽcutŽ qu'au dŽtriment du Louvre : oo y dŽmontroit qu'il flloir abattre pour cet a effet la plus grande partie de ce que les Rois prŽdŽceffeurs avoiendait confi:ruire; que cet Artifi:e ne s'Žroic affu jŽti ˆ aucune des conditions qu'on lui avoit effentiellementimpofŽes; quel'apparcemcntdu Roi feroit d'ailleurs, enfuivant fon plan, difi:ribuŽ fans aucune des com.m oditŽs d'ufage; & qu'enfin, malgrŽ l'immcnficŽ de cecce maifonroyalee, il n'y auroic pas de logemens pour la .moitiŽ des Officiers. Ces raifons ayant frappŽ le Miniftre, le dŽcerminerent ˆ abandonner le projet du Cavalier Bernin, pour jetter les yeux fur quelqu'autre qui n'eut point fes inconvŽniens. Le choix feul l'embarra[. foit; qtioiqu'il n'ignor!t pas l'applaudi!fement gŽnŽral qu'on a voie donnŽ au deffein de Claude Perrault, lors du concours, il hŽfitoic ˆ l'adopter : il lui paroiffoit fingulier 'de prŽferer le projet d'un homme qui n'Žtoit connu dans le monde que pour un favant MŽdecin & une perfonne de gožt, ˆ routes les penfŽes des Ma1tres de l' Art. Ds les commencemens mme que le bruit fe rŽpandit (,s) MŽmoim cle M. Chad.es Perrault, pages 11.0 1k fuivantc D E L A C O L O N N A D .E D tJ L Ou V R x. 32.7 de la prŽfŽrence de cc Miniftre, les gens ˆ bons mors n.. maoquerent pas d'en plaifanter , en difant qu'il falloit que l'ArchitcŽhue fžt bien malade, puifqu'on Žtoit obligŽ d'avoir recours ˆ un MŽdecin. NŽanmoins pour n'avoir rien ˆ fe reprocher en pareille circonf.tance, M. Colbert fit faire un rnodele en bois du projet de Per .. raulc, ainfi que de celui de Levau , & les prŽfenca cous deux ˆ Louis XIV, qui Žcoit alors ˆ Saine Germain-en-Laie avec toute fa Cour. Le Roi avant que de s'expliquer fur le choix, demanda au Sur”ncendanc fon fenc”ment fur ces deuxmodeles; celui-ci ayant rŽpondu que s'il en Žtoit le m..”cre, il donneroit la prŽfŽrence att projet dŽcorŽ en pilafires qui Žcoic celui de Levau ; & moi, rŽpliqua Louis XIV, je choifLS celui ˆ colonnade, la penfŽe en ejl bien plus no ble ,plus majejlueufe, & plus digne enfin d'annoncer l'entrŽe de mott Palais. Il efi ˆcroire que ce Minifhe _a voit agi dans cette occalion en Courcifan, pour lai/fer cout l'honneur du choix ˆ fon ma”tre ; car perfonne n'ignoroit fon inclination pour le projet de Perrault. Afin de ne rien donner au J1afard pour la parfaite exŽcution d'un femblable Ždifice dontela confhuŽl:ion paroi/foie excrmemenc difficulrueufe, M. Colbena/fociaˆ Perrault, Levau, qui avoir la plus grande expŽrience , & Lebrun, premier Peintre du Roi, qui en rendoic trs¥ bien l'ArchiceŽture, & qui Žcoic un des plus beaux gŽnies que ia France air produit. Ces Artifies eurent ordre de ..'alfembler deux fois la femaine pour cojnfŽrer fur les difficultŽs qui pourroienc fur venir dans la b‰ci/fc de ce monument; & potJr les engager ˆ travailler de bonne foi, le Miniftrc dŽcida qu'aucun des trois ne pourroir fe dire , en parciculier, l'auteur du projet. MalgrŽ touces ces prŽcautions , il y eut entre ces Anifl:es beaucoup de difcuffians qui rranf pirercnc dans le public. Lev au & Lebrun difoieac fans ceffe que le deffein de Claude Perrault ne pou voit tre beau qu'en peinture; mais que l'exŽcution en Žroit: jmpoffible, attendu que le pŽri Hile avoir trop de profondeur, & qut les architrJ.ves qui alloienc du mur corref..ondrc !..1r les .. 328 DE S CR 1 PT 1 0 N DE LA CONS TRUC T ION lonnes, ayant douze pieds de longueure, poulferoienc nŽceffai rement au vuide, fans efpoir de pouvoir les retenir. Pour lever toutes les difficultŽs & les inquiŽtudes que M. Colbert paroiffoit avoir au fujet de la conA:ruŽl:ion de cet Ždifice, Perrault fit un modle de la grandeur de pouce pour pied, cornpofŽ de petites pierres de caille de mme figure, & au mme nombre que l'ouvrage en grand en devoit avoir : lorfqu'il fut achevŽ & qu'on eut fait attention comment Žroit retenue la pouflle des archicraves, par de petites barres de fer d'une greffeur proportionnelle ˆ celle qu'elles devoicnc avoir dans l'exŽcution; quand on eut remarquŽ furtout l'arrangement des tirans dif pofŽs en diagonale, dans l'Žpaiffeur de l'entablement, o Žcoic menagŽ un vuide d'o il feroit aifŽ de remŽdier en cous rems aux inconvŽniens qui pourraient furvenir par la fuitee, tout le monde fut convaincu de la fermetŽ de cette confh-u8:ion, & que rien ne pouvoir tre plus folide. Cec Ždifice qui avoir ŽtŽ interrompu depuis le dŽpare du Cavalier Bernin, fut recommencŽ fur le nouveau plan en 1667, en faifant toutefois ufage d'une partie des fondations du projet de l'ArchiceŽl:e Italien. On travailla fans interruption jufqu'en 1670 , tant ˆ la faade du c™tŽ de l'entrŽe qu'h. celle du c™tŽ de la .riviere, & ˆ l'autre oppofŽe du c™tŽ de la rue Saine HonorŽ. Il fcroit fuperflu de fe rŽpandre en Žloges fur la compofition & l'Ordonnanae d'Archite8:ure de la colonnade du Louvre ; il y a pc;u de monumens qui jouiffenc d'une rŽputation auffi difiin-. guŽe & dont les Etrangers faffenc gŽnŽr:ilemcnc plus de cas. C'eH un de ces Ždifices qui fera dans tous les cems le plus grand honneur au rŽgne fous lequel il a ŽtŽ ŽlevŽ. Pareoure2 coute l'Europe, vous ne trouverez nulle-parc aucun Palais, ni aucune Maifon- royale qui offre un af pe8: plus noble, plus recommandable, & peut-tre mme, malgrŽ coutes les defcriptions pompeufes qu'on nous a laiffŽ du Paiais des CŽfars & des demeures des anciens Rois de_Perfe, n'a t-il poim_exifrŽ de froncifpice d'Ždifice au{fi magnifique D E LA CO!. 0 N N AD E D u L O u V R E, 329 n1agnifique & auffi -bien entendu dans fon enfemble. Ce n'efl: pas que cec Ždifice foie abfolumenc fans dŽfaut, nous ne pouvons diOEmulcr que bien des connoiifcurs paroiifent .Regretter que .la galerie ne rŽgne pas dans l'avant-corps du milieu, & qu'auffi cet avant-corps foie coupŽ par une grande arcade qui femble tre aifommŽe par Je plein Žnorme qui fe trouve audeffus : d'autres ont encore dŽfirŽ que les pavillons des extrŽmitŽs euffent ŽtŽ dŽcorŽs de colonnes , comme le refre , au lieu de pilafrres ; & qu'enfin pour donner un air moins froid , moins bas-relief, ˆ la faade vis-..vis la riviere, Perrault ežt du moins dŽcorŽ fes avants-corps de colonnes. Au furplus , s'il fe trouve quelque chofe ˆ redire dans quelques-unes des parties de ce monument, fon enfemble, la beautŽ de fes proportions, de fes pro fils, & de fa confuuŽbon, mŽritent les plus grands applaudiffe mens : on en jugera par les dŽveloppemens que nous donnerons aprs l'article fuivanc, lefquels nous avons levŽs & deOEnŽs avec la plus fcrupuleufe exaŽbcude, A R T I C L E C I N Q. u I E M .E. Preuves que nul autre que Claude Perrault n'tjl l' Auteur de. la compojition de la Colonnade du Louvre. QuorQ_UE nous ayons dit prŽcŽdemment que Lebrun, Levau & Perrault a voient ŽtŽ chargŽs con jointemenr de veiller ˆ la confrruc ¥ rion du Louvrc,l'on ne fauroitdourer que l'honneur de l'invention nefoie dž encierement ˆcedernier.Cenefut qu'aprs la mort dePer¥ rault, c'efi-ˆ-dire, vingt ans aprs la confl:ruŽbon de cet Ždifice, que Defpreaux, dans fes remarques fur Langin, s'avifa de dire queDorbay, Elve de Levau , Žtoit en Žtat de dŽmontrer, papier fur table, que la faade du Louvre Žcoir de fan ma”tre. Une feule remarque fuffit pour dŽtruire cette allŽgation. IndŽpcndammcnc de ce que coute la Cour avoic ŽcŽ tŽmoin des deux projets prŽ¥ Tc 330 D E S C ll l P T I O N D .E L A C O N S T R U C T I O N fcncŽs ˆ Louis XIV, & de ce que tout Paris les avoit vž expofer. en concours a\'ec les deifeins des aucres ArchiceŽres, pourquoi auroic -on aifociŽ ˆ Levau , Claude Perrault ? Ce n'Žcoir certainement pas pour lui donner des leons de conftruŽl:ion ; car Levau pa:ffoic pour l' ArchiccŽl:e le plus expŽrimentŽ de fon cems ; ce n'Žraie pas non -plus pour lu.i digŽrer fes de!fcins, car il Žraie accoutumŽ ˆ tous ces dŽr:ls, vž les grands travaux qu'il avoit fait exŽcuter de coutes parcs. Il cfi roue narurel de penfer qu'au conrraire on l'avoir aifociŽ ˆ Perrault, ranc parce que celui-ci n'Žmit pas cenfŽ , quoiqu'il eut beaucoup Žtl1diŽ l'ArchiceŽl-nre ancienne, avoir l'acquis nŽce{faire pour diriger, fans quelque confcil ŽclairŽ, la confuuŽl:ion d'un Ždifice de cette importance, que parce qu'il Žcoit dans l'ordre que le premier Ar< hiceŽl:e du Roi eut une forte d'infpeŽl:ion fur toue ce qui fo confl:rnic dans les rnaifons-royales. Si cette rŽflexion ne fuffit pas, il dt aifŽ de citer des tŽmoins irrŽprochables qui dŽpofem contre toue ce qu'on pourroi:: objeŽl:er dorŽnavant ˆ cet Žgard. Ceux qui, d'aprs les ennemis de la rŽputation de Perrault, ont rŽpŽtŽ que le pŽrifl:ile du Louvre, l'Obfervatoire, l'arc-de triomphe du Tr™ne, ( car ds qu'on voulait lui ™ter la gloire de l'un , il fallait nŽcdfairement lui ™ter celle des dt!UX autres ) font du de!fein de Levau , ont fait voir beaucoup de malignitŽ, ou qu'ils fe connoiffoient bien peu au gŽnie & aux talents des Arrifl:es, puifqu'ils ne s'appercevofrnt pas de l'Žnorme diffŽrence qu'il y a entre legožc de ces deux Arc.:hireŽl-es par la comparaifon de leurs ouvrages. Si quelqu'un venoic dire qu'un tableau de Rapha‘l dt de Rubens, qu'une figure du Puget cfr de Girardon, qu'une fimphonie de Rameau efl: de Lulli, il ne rrouveroic a!furŽmenr aucune crŽance, puce que chaque Ameur a une maniere caraŽtrifl:ique , qui eH telle que le<: ouvrages de l'un ne fauroicnc tre actrlbuŽs ˆ l'aurre, fam bleffer le jugement de ceux qui onr du gožt & des connoiflnces clans les Arcs. De mme auffi ddns l' Archicc8:ure, la maniere de DE LA COLONNADE DU LOUVRE. 33t Desbroffes n'eft point celle de Ma.1,1fard, de Lemercier, ou de Buller. Si le pŽriftile du Louvre, l'Obfervatoire & l' Arc-de-triomphe du Tr™ne font de Levau , il faut nŽceffaii-ement lui attribuer la compoficion des deffeins de la rraduŽl:ion de Vitruve que l'on n'a point conte.fiŽ ˆ Perrault ; il faut Žgalement que tous les ouvrages connus pour tre vŽricablcmenc de ce premier ArchiteŽl:e du Roi, cels que les Ch‰teaux de Vaux-le-vicomte, les deux grands corps de b‰ti mens de Vincennes du c™tŽ du parc, les H™tels de Lionne , & du PrŽftdcnc Lambert ˆ Paris , enfin le Collge des quarre N arions, foient compofŽs dans le mme efprit & dans le mtme caraŽre d'ArchireŽure que les trois autres; mais c'efr prŽcifŽrnent cout le contraire : il ferait mme difficile de trouver deux: manieres de traiter l'Archicell:ure, plus oppofŽes. Autant Levau e.ft lourd dans fes proportions gŽnŽrales , & mefquin dans fes profils ; autant Perrault eH: ŽlŽgant, noble, & pur dans les dŽtails comme dans l'ordonnance de fes Ždifices: ce dernier s'Žcoit frayŽ une route dans l'ArchiceŽure, qu'il ne tenait que de fon gŽnie , & que Levau ne connut jamais. En voilˆ certainement plus qu'il ne faut pour dŽmontrer qu'on ne fauroit conrcfi:er, fans inju!lice, ˆ Perrault la gloire d'avoir donnŽ le deffein de la colonnade du Louvre ; & fi nous avons inft.ftŽ , c'eH: afin qu'il ne puiffe y avoir dŽformais le plus lŽger douce fur ce qu'on doit penfer ˆ cet Žgard. AeR T I C L E $e1 X I E M E. Defcription des proportions & profils de la Colonnade du Louvre, cottis & numŽrotŽs ; PL. XVII, XVIII , XIX, XX, XXI, XXII, XXIII, XXIV & XXV. LA Planche XVII reprŽfence le plan gŽnŽral du vieux Louvre,epour donner une idŽe de l'cnfemble de cet Ždifice. Au-de.ffus efr une peticeŽlevation deela principale eurrŽe de ce Palais qui a environ quatre-vingt-huit toifes de longueur, fur quatorze coifcs .fix pieds Tt ij 332eD E s c RI P T r o N DE LA c o N s T R u c TI o r:r deux pouces de hauteur. Son ordonnance d'ArchireŽl-ure cfl: corin,; thienne , & confifl:e en trois avants-corps fŽpa.rŽs l'un de l'autre par deux colonnades ou pŽrifiiles donc les colonnes font accouplŽes : elle cH ŽlevŽe fur un fonbaffemenc tour lice & i‰ns ornement, qui la fait valoir; enfin elle cfl: terminŽe par une rcrraffe bordŽe d'une balufrrade , dont les piŽdefl:aux devaient porter des trophŽes & des vafes. La Planche XVIII offre dans le bas le plan d'une entre-colonne des arriere-corps du pŽrifiile du Louvre, & vers le haut le plan des plafonds de la mme encre-colonne. 11 y a quatre manieres diffŽrentes d'arranger les place-bandes d'un pŽrifl:ile, lorfqu'ellcs vont d'une colonne aboutir fur un pilaHre, dom on voit des exemples dans les b‰cimens antiques. Cette diffŽrence provient de ce que le pilafl:re n'ayanc pas d'ordinaire dediminurion comme la colonne, il efl: difficile que la largeur de l'architrave puiffc rŽpondre ˆ plomb de l'un & de l'autre. La premicre confifre ll faire l'architrave d'une largeur Žgale ˆ la diminution de la colonne, comme on l'a pratiquŽ au Pantheon ; c'efl: ˆ-dire, de faire porter l'architrave fur Je nud de la colonne, & de le faire retirer de toute fa diminution fur Je pilafrre. La fcconde, h f.tirc porter l'architrave h plomb for le nud ˆu pilafl:re, & ˆ faux fur la colonne, ainfi qu'on le remarque au. Temple de la Concorde ˆ Rome. La troifieme, ˆ diminuer le pila{he Žgalement comme la co lonne : ce qui efi: obfervŽ au Temple d'Anronin & de FauHine. La quatrieme enfio..efl:: de faire paffer l'architrave, en forteequ'iI porte ˆ faux fur 1a colonne feulement de la moitiŽ de fa di rni nurion & qu'il fc retire fur le pilafl:re d'autant, comme au I'l-1archŽ Avant d'aller plus loin, il efl: 1 -r1portant d'obferver, pour l'intelligence des cotres des planches, 1 ¡. qu'ˆ caufe du peu d'efpace qui n'a pas permis d'exprimer les noms des coifcs, pieds, pouces & lignes, au-deffus des mefures, nous avons defignŽ les toifcs par toi. au-deffus du nombre ; les pieds, par un petit trait :iuffi au-de/fus ; les pouces par deux petits traits , & les lignes fans aucune marque : ainfi 2 toi. 3 '. 4''. 5. veulent dire deux roifs, trois pieds, quatre pouces , cinq lignes ; 2 ¡. que par pieds 011 doit entendre le pied de Roi ou le pied parifien; 3". que jie fuppofe le module divifŽ en trente parties, & chaque partie en quarante- crois autres, ˆ caufe du diamtre de la colonne qui eH de quarante-trois pouces , & que, par abrŽviation, nous avons cxprrm. Ž le mot module par m aprs le nombre,& le mot partie, par deux points placŽs l'un au-dcJfous de l'autre; parconfŽqucm 4 m 2: t, figuifiera quarre modules , deux parties & quatre quarance-troifiemes de partie ; 4¡ . qu¥afin d'Žviter la confufion qu'auroiem apportŽ for chaque pbnch:;, les mefures cortŽcs en coifcs, pteds,, & en modules en mme cerne;, nous ,wons placŽ ˆ la fin de ce Chapitre une Table .. l'aide de laquelle on pourra trouver ˆ route rigueur les rapports des coifcs , pil:ds, &c. avec le module & fe,s. parries ; SO¥ que tomes les failli.:s des profils doivent rrc cou D E $ CR. I P T I O N D E L A CO N S T R U C T I O N 334 jours comptŽes, foie du nud de la colonne, foie du nud du v:1ur auquel ils font ado.lfŽes. La Planclze XI X rcprŽfente l'Žlevarion & le profil d'une entre-colonne. Toutes les proportions des parties principales de cet Ždifice y font cotcŽes en toifes, pieds, pouces, ainfi qu'en modules. On remarquera que le foubaffemenc cfr les deux tiers moins un 14m.. de l'ordre corinthien qu'il fopportc, y compris le focle, '.& qu'il efr un des moins ŽlevŽs de ceux qui font exŽcutŽs dans la plžpart des meilleurs Ždifices; car le fouba.lfemenc de la Place des ViŽloires, celui du Ch‰teau de Saine Cloud, & celui de la Place de LouisXV ˆ Paris, font les deux tiers jufre de l'ordre qu'ils fupporcent: le foubaffement de la faade du Ch‰teau de V erfailles du c™tŽ des jardins, a les deux tiers plus un cinquieme de l'ordre ; enfin celui de la Place de Vend™me les deux tiers moins un quarante-neuvieme. Une autre attention ˆ faire, c'eft que les colonnes forcent de la proportion ordinaire affignŽe p:ir les plus cŽlebrcs Auteurs; ar elles one vingt-un modules quatre parties de hauteur. Perrault en a ufŽ ainfi , foie par la raifon que les colonnes cannelŽes , & furcout accouplŽes, ont toujours coutume de paro”tre ˆ la vue plus gro.lfes que lorf qu'dles font li.lfes & une h. une, foie parce que le grand exhautfcrnenc de cec ordree, ˆ trente-trois pieds de terre, lui a fait juger qu'il devoir tre autrement proportionnŽ pour produire fon effet , que s'il Žcoit placŽ au rez.. de-chauffŽe; quoi qu'il en foie, cette proportion gŽnŽrale rŽuffit parfaitement. De plus, les colonnes .renflent au tiers infŽrieur de leur ft1t de deux pouces fur la totalitŽ du diamtre, ce qui efr contre toue exemple antique; car les Grecs & les Egyptiens diminuoient leurs colonnes depuis le bas jufqu'en haut, au lieu que les Romains ne commenaient cette diminution qu'au tiers iQfŽricur de leur fžt. On ne trouve que ces deux maniere des diminuer les colonnes dans l'antique ; & comme elles font toujours confiances , D E L A CO LO N N A DE D u L O u V R E. 33 su il efr ˆ croire qu'elles proviennent de la diffŽrente pracique que les ouvriers employoient pour les tailler dans les can-ieres de marbre, foie de Grece, foit d'Egypte, foie d'Italie, d'ou on les tranf porcoir dans chaque Ville route raillŽes, ainfi qu'il a ŽtŽ dit au cornmencemc:nt du Chapitre prŽcŽdent. Vitruve ˆ la vŽritŽ, parle du renflement qu'on peut donner aux: colonnes vers le riers ˆ la fin du fecond Chapitre de fon rroifieme Livre ; fur quoi il eG: ˆ remarquer que Perrault, en commentant cette opinion parricuJjere ˆ cet ancien ArchireŽte, dit dans fcs noces, page 82, qu'indŽpendamment qu'il n'y a point d'exemple de cc renflement , il elt dŽfapprouvŽ par la plžpart des Auteurs. Ils oppofenc , continue t-il, h Ja comparaifon que l'on veut faire des colonnes avec le corps de l'homme qui efi plus gros au milieu que Yers Ja tre & les pieds , celle du tronc des arbres qui one ŽtŽ le premier & le plus naturel modle de 1a tige des colonnes. De plus, ils difcnt qu'il efi nŽceffaire que les colonnes qui font faites pour fouceoir, aycnt une figure qui les rendent plus formes, relie qu'eH cclJe qui, d'un empattement plus large, va toujours en fe rŽtrŽcilfant. Il eH fans doute fingulier, qu'aprs ces remarqu es, Perrault ne nous ait pas fait parc des raifons q11i l'ont portŽ ˆ faire renfler les colonnes de l'Ždi fice 41uc nous dŽcrivons. Quanr ˆ l'accouplement des colonnes qui rŽgnent le long de la faade du Louvre, quoique les Anciens ne foffenc pas communŽment dans cet ufage , ce foot certainement des ra-ifons de folidirŽ qui ont engagŽ cec Archicelti:: ˆ cec arrangerne:nr. Comme il n'a voit point ŽcŽ exŽcucŽ jufqu'alors, dans ce pays-ci, dt pŽrifl:ile, & que l'on paroi!fort effrayŽ de la hardie!fe de l'exŽcution de ces larges plafonds en pierres, foucenus fur des colonnes ŽloignŽes de douze pieds du mur, il crue devoir multiplier les poinrs. fl'appui : une preuve que ce for cette raifon qui en-gagea, Perrault. h l'accouplcmcnc, c'eH qu'ˆ la p.-1ge 79 de la deuxieme Edition. de Vitruve, en entreprenant de rŽfuoer Fran<;_ois Blondel, qui DE S CR 1 PT I O N D E I. A CONS T lt U C TI ON a voit avancŽ dans les dixiemc, onzicmc & douzieme Chapicrcs du premier Livre de fon Cours d'Arclticeaure, que l'ufage d'accoupler les colonnes Žcoit une licence, cet Archiceae n'oppofe d'autre raifon, fi ce n'efi que le bouc d'un architrave qui pofe fur une colonne entiere, lors de l'accouplement, efi mieux affer. flli que quand il ne pofe que for la moitiŽ de la colonne, & qu'il plie plus facilement , quand il efi fupporcŽ par fon extrŽmitŽe, que lorfque cerce extrŽmitŽ paffe au-delˆ de la colonne qui le foutient ; car, dit -il, ce bout qui palfe par -delˆ la colonne au droit du petit entre -colonnement a une pelˆnteur qui rŽfi.fl:e au pliement de la partie oppofŸe, qui e.fl: au droit du grand entre -colonnement. Depuis l'exŽcution du pŽriftile du Louvre on eft devenu plus hardi, & l'expŽrience a fait voir par les exemples de la Chapelle de V crfailles , & des b‰ti mens en colonnade de la Place de Louis XV, que l'on pouvoir Žgalement fans rien craindre , folider ces forces de c;onfl:ruaions avec des colonnes folicaires. Quoi qu'il en foie, l'accouplement produit, ˆ l'Ždifice que nou, dŽcrivons , un bon effet ˆ Poeil ; outre que cet arrangement affure la folidicŽ des angles d'un b‰timent , il permet auffi d'efpacer davantflge les colonnes pour donner de plus grandes ouverrnres aux portes, aux croifŽes, & de pouvoir les orner de chambranles, de confollcs, de fronton ; au lieu qu'en plaant les colonnes une ˆ une fuivanc l'ufage antique, il faut de touce nŽceffirŽ tenir les entre-colonnes ferrŽes, fi l'on veut qu'elles ayent de la grace ; ce qui n'efl: pas le plus fouvent auffi commode ni au!Ii avantageux. L'intŽrieur du porriq ue, aiofi. que l'ex prime le profil , forme un plafond horifontal fupportŽ par un fimple architrave : le pue de cet arrangement efl: , non -feulement de dimjnuer la grande charge des plate-bandes qui vont des colonnes aboutir au mur du pŽriftile, mais encore d'empcher les plafonds de paro”cre trop enfoncŽs , comme U feroit arrivŽ fi l'on y avoic nus D E L A C O L O N N A D E D u L O u V R. E. 337 mis au-de1I'us une frife & une corniche. D'aifŸmrs , l'ufage des corniches Žtant de dŽfendre le haut ,des murs & des colonnes de la pluie, il efl: certain qu'elles font inutiles dans les lieux cou¥ verts, & qu'elles ne fervent qu'ˆ derober le jour des fentres qui font au-deffus. Nous nous difpenfons d'inGfrer fur les dŽveloppemens des proportions de cet Ždifice, attendu que l'examen de nos deffeins iofiruira plus ˆ cet Žgard, que coutes les defcriptions les plus Žtendues. La Planche XX fait voir les dŽtails de l'ordre Corinthien, La hauteur de l'entablement efr un peu moindre que le quart de la colonne : celle de la bafe a plus d'un module : celle du chapiteau a deux modules dix-huit parties de haut /1 , proportion qui a trs-bonne grace, & qui rŽuffic furrout parfaitement pour les pilaftres , lef quels n'ayant pas de diminution par le haut comme les colonnes, ont coutume de paro”cre bas & ŽcrafŽs. Perrault a dž avoir d'autant plus d'Žgard ˆ cette raifon, que la facade en retour du c™tŽ de la riviere, efr encierement dŽoorŽe ¥ en pilafues. On remarquera que , dans le chapiteau , les volutes angulaires pŽnŽtrent de quelques lignes dans le tailloir, que celles dlt milieu fe couchent fans laiffer aucun intervalle, & qu'enfin la colonne n'efi: diminuŽe par le haut que d'un feptieme. Cet ArchiteŽte n'a point fait de denticules dans la corniche de fon entablement, ˆ l'exemple de ce qui efr pratiquŽ au Pantheon. La vraie raifon, ˆ ce qu'il paro”t, efr parce que les modillons Žrant enrichis de feuillages & d'ornemens, auffi-bien que le quart de rond & les autres moulures, au milieu defquelles fe trouve le membre quarrŽ du denticule, il a craint que, s'il l'ežt taillŽ parmi tant de moulures ornŽes de fuite, cela n'ežt opŽrŽ de la confufion. Quoique dans le plan de l'entablement l'efpace fous le plafoud du larmier encre les modillons ne foie pas quarrŽ, cet Ar. Vv 338 DESCRlPTION DE LA CONSTRUCTION' chite8:e a fait enforcc de le faire paro1rre tel, en laiffant un champ inŽgal autour du quarrŽ ,qui renferme les rofecces, ce qui d.. bas de l'Ždifice ne s'apperoit pas. Ceux qui font inH:ruics que Perrault a fait un TraitŽ des cinq ordonnancesde colonnes, doivent tre portŽs ˆ croire qu'il n'aura pasmao.quŽ de propofer pour modle, fon corinthien du pŽriftile du Louvre, qui .rŽu!Iilfoic fi bien mais tout au contraire, les proportions qu'il propofe ne s'acco1:deut nullement avec celles de cet Ždifice ; il ne don-11e ˆ fa colonne que dix-huit modules, c'efl:¥ ˆ-dire , qu'il fait fon fžt beaucoup plus coure qu'ˆ 1:ordinaire 7 aprs l'avoir tenu au pŽriH:ilc plus long qu'on 11e le remarque .. dans aucun ouvrage antique. Il n'eil: que trop commun de voir ainfi les ArchitcŽes en comradiŽnon avec eux-mmes : les Anciens , ˆ ce qu'il paroic, n'Žtaient pas plus d'accord que .nous; ˆ peine rrouve-t-on deux exemples o ils aycm fuivi les mmes proportions: nous l'avons prouvŽ dans le deuxieme Chapitre de cet ouvrage. La Plane/te XXI reprŽfence les proportions de la niche qui dŽcore le bas de l'eutre-colonne du pŽrifŸle. La feule remarque qu'il y ait ˆ faire regarde la faillie linguliere du quart de rond qui couronne la confole , au-delˆ du larmier. Les devcloppeme11s des diffŽrentes parties de cette nid1c ne laiJfent rien ˆ defirer pour en donner une connoi!fance cornpletce. La Planche ){XII exprime le dŽtail du mŽdaillon avec les profilsde la plinthe ou de l'impofte qui rŽgne le long de la fa..ade de cet Ždifice, & du chambranle de la niche. On y trouve auOE le profil de l'archivolte de la grande arcade du milieu , & eofia. celui de la baluflrade qui ter.mine ce b‰timent. La J'lanclie XXIII fait voir tes dŽveloppemens d'e diffŽrence.s parties du fouba.ffoment. La Planclze XXI V reprŽfonrc le dŽc:l d'un enrrc-pilafue de la fa'iadc du Louvre, du c™tŽ de la riviere. ' , ./!:_ .-.,. -á1. ., ..-.. 1;' ..-..i ?-[ 1 - .r;::_ 1 --.. - ." :l-- ¥ <:;¥ j ¥ ' . t;, ~ i ! ... ' -á:::- ¥ ] i ... . Q.;.. g__ ' " á- ..á1P¥ ¥ ..I t ¥ .. 1 .. J~1t* ' J-. . ,. ::,-! '< J., ["[" L,k t'Elllli!-,},/.11m.: l'i Pr,111,,,.(t;11.., .. ..r.'/1<.'IHk,á .le. /}:fllr<'-<'¥'/.,,111e if// Ju Ptnsl,ì.., Ju Pert,1ált.h .la Lt¥ta11á,¥ ' ' ,'7. ----....-.,. ,.r¥ ----....-.,. ,.r¥ J;U '" !a ¥ ., . -6......á .. ' 1 If .. ..I .. . ...., 1ii ..- ..'.1á..... .. !'\ é..t----::-~l.. :.. ;---1: :::.. f.. I';'-¥"' .¥. =--, ... ......máá ..,. 'r '., ..-..,.. 1 1¥ 1 -.- ._;;,..-¥ -"' ......,,_.... (')á 1\. f :.. I ... ' .. L, ..-\. .. , ,? i. .. .... ,:.1 .. ?.. .. l!1 ,;- .. c-:,: "!:--' I"' ¥, . .... . .¥ ri¥ ,,,.,,., r ..I .. . ...., 1ii ..- ..'.1á..... .. !'\ é..t----::-~l.. :.. ;---1: :::.. f.. I';'-¥"' .¥. =--, ... ......máá ..,. 'r '., ..-..,.. 1 1¥ 1 -.- ._;;,..-¥ -"' ......,,_.... (')á 1\. f :.. I ... ' .. L, ..-\. .. , ,? i. .. .... ,:.1 .. ?.. .. l!1 ,;- .. c-:,: "!:--' I"' ¥, . .... . .¥ ri¥ ,,,.,,., r l' á , á, j _,,, '/' ..u.i 'f' l'iá;,., -. ¥ . Lt ' l....-., .--' . ' . . .,., . r l....-., .--' . ' . . .,., . r ¥ ¥ .. .;.;© .. .¥. .. .;.;© .. .¥. ,. -,....:, . .-" l.. -t..... r---. -.. ;:,--...~ ,.._ ..á.. - ::: . D E L A CO L O N N A Dl!! DU Lo U V R E. 33, La Planc/ze, XXV exprime les proportions d'une entr..olonne du premier Žtage de la cour du Louvre, dont l'ordonnance qui eft d'ordre compofite, a ŽtŽ exŽcutŽe fous Henri II. Nous l'avons rapportŽ ici , parce qu'indŽpendammenc de ce que cerce croifŽc eft de la plus grande beautŽ, ce delfcin fcrt ˆ faire voir que la propordon de l'ordre compofice qui environne cet intŽrieur , a quelque rapport avec celle de l'ordre corinthien du pŽriftile. Sa colonne a vingt-un modules & quelques partie¥ d'Žlevacion, & elle renfle au tieis : de plus le profil de la corniche qui couronne la croifŽe reffcmble beaucoup , tant par la faillie de la confole au-del.. du larmier, que par les autres membres dont elle eft compofŽe , ˆ celui des niches du pŽriHile. vraifemblablement Perrault en a ufŽ ainfi, afin de donner une force d'unitŽ entre l'intŽrieur & l'extŽrieur de cet Ždjficc. Nous avons donnŽ dans le Chapitre prŽcŽdent les dŽtails de la conf.truŽl:ion des plate-bandes & plafonds de ce b‰timent, & nous ef pŽrons donner encore par la fuite parciculiŽrerncntles dŽveloppemens de la confiruŽl:ion de fon fronton, par ce moyen il ne manquera rien pour avoir une connoilfance complette de ce monument. TA.BL• DE COMPARAISON de la toi.fa, du pied, du pouce, & de la ligne,, avtc le module dt l'ordre Corinthir,n du Perijlile du Louvre, divift en 30 p..rtics. Co r,i 1\1 E les Planches qui expriment les dŽtails de cet Ždjficeene fonc cottŽes pour la plžparc que par tojfcs, pieds & pouces, pour avoir ces mefures ˆ coute rigueur, relativement au demi diamtre de la colonne, c'efl:-ˆ-dire en module & parties de module , ainž qu'il e.R: d'ufagc en ArchiceŽl:urc, nous avons fait une Table de cornparaifon entre les coifes , pieds, pouces, & lignes, avec le module & fcs fubdiviftons. Afin de former cette Table, qui peut fervir de modle dans cous )es cas , pour trouver cou jours en modules les rapports d'une ordonnance quelconque d'ArchiccŽl:ure, dont on ne connoit les rocfures Vvij 340 D E S C R l P T I O N DE L A C O N S T R U C T I O N qu'en pieds , pouces & lignes, nous avons fair une rŽgle de proportion , en difant 2,1 pouces 6 lignes, demi diamtre dcla colonne, efi ˆ 30, nombre de parties que nous fuppofons le module divifŽ, comme I pouce eft ˆ X; puis rŽduifanc en lignes les deux a nrŽcŽdens 21 pouces 6 lignes, & 1 pouce, puis faifanrl'opŽration, nous avons trouvŽ que 258 lignes dl ˆ 30 parties, comme 12 lignes eft ˆ X= I ....; c'efl:-ˆ.dire qu'un pouce Žgale 1 .., de partie de modules. En ajoutant 1 :! valeur d'un pouce ˆ lui-mme, nous avons eu la valeur de 2 pouces : ˆ la valeur de deux pouces ajourant un !;, nous avons eu celle de 3 pouces ; & ainG de fuite nous avons pouffŽ cette Table jufqu'ˆ la hauteur de l'Ždifice. Lignes. Pieds ligne -L de pmie P¥r1¥Ç 1 ¥¥¥¥¥¥¥¥¥¥¥¥¥¥¥. ¥d ...., Pied .. c mowuc¥ 1' ¥¥. ¥ ¥ . . . 16:. , ¥ .. de p¥rtie 1 ¥.¥.¥ ¥¥¥.¥. .¥ TT ¥¥ M,-dulc .. , .. 1, .1 ¥ ¥ á ¥¥ ¥ 1 ¥ ¥ '"3 : ¥¥ ¥TT ; .¥ ¥ ¥ .¥. ¥ ¥ ¥.¥¥. ¥TI ¥ 1 0 3 ¥¥.¥¥. 1 ¥¥ 10: ¥¥. TT 44................ TI¥ ¥ , ... 21 4 .¥....1.¥¥¥6 : ¥¥¥TI' C ¥ ..... ¥ ¥ ¥¥... TI , . , 1 ¥ j¥¥á¥ááz¥¥.13: ¥¥¥TT ' . . . . . .. . ...... n H 7 ¥¥¥¥¥¥¥¥¥¥¥ á ¥¥á áTT 4¥ Toifis. ¥ ¥¥¥.¥¥¥¥ ¥ ¥ ¥¥¥¥. TT . Parti ToŸc Module,, .. 9 ....... .. t: ¥¥. :1 J ¥¥¥¥¥¥¥ ;¥¥ J o:. .. :; 7 10 ¥¥¥¥¥¥¥¥¥¥ 1:¥¥¥ ,. } 2: ¥¥¥¥¥¥¥6 . .zo: .. á* 11 .¥¥¥¥..¥.¥1: ¥¥¥.... 3,. ¥ .. ,JO ... 1:.¥...... 'I¥¥áá ¥. 13 .¥ 11:¥¥ ..; 5 .. ¥... r6¥¥1.1:.¥¥;; , ¥¥¥.¥¥10.¥¥1:..¥* 7¥.¥... 2.;¥.Jt:....... 8¥¥¥.¥.2.6 ¥¥ 1;:..¥t; 9¥¥.¥¥.;o ...-4:¥¥.¥11 10 ¥¥¥¥¥¥ ; .. ¥¥ 14 ¥¥¥¥ ..) II¥.¥¥¥ .36 .. i5:. ¥ :>- 1 l.¥¥¥¥..40. 1 ¥ 5 : ¥.. :! 13¥¥¥¥¥¥4,.. 16:..¥.\ 14......46 .¥ 26: ¥¥¥ :; 15 . ¥.¥. . 50.. . .il publia depuis de ce portail. Sur le point de paffer ˆ l'exŽcurion de ce fronton fi effenciel pour la majefiŽ de ce froncifpice, on prŽtend que cet ArchiceŽl:e en fut dŽtournŽ par la confidŽration du fardeau confidŽrable qu'opŽreroit ce grand morceau fur le fccond ordre, qu'il avoit fait inconfidŽrŽment exŽcuter en pierre de Saint-Leu, c,efiˆ- dire , en pierre tendre. Au dŽfaut de la foliditŽ des colonnes ioniques, cet Artifte auroit dž , fans doute, tenter de fe procurer des forces de quelques- unes des parties adjacentes; mais les reffources de fon gŽnie l'abandonnerent. Des idŽes compofŽes fe prŽfenterenc ˆ fon imagination ; & ainfi qu,il arrive le plus fouvent, le fimple lui Žchappa. Il ne trouva rien de mieux que de former dans le tympan un arc en dŽcharge, capable, en effet, de foulager les trois entre-colonnes du milieu, mai, qui auroit rejettŽ le fardeau for les deux autres , au rifque de les accabler (a); ce qui fit, avec raifon, abandonner ce projete, comme impraticable, au jugement de toui les gens de l'Art, & confŽquemmenc renoncer au fronton. AeR T I C L E SeE C O N D. Pre.uves de l'irnpojfihilitŽ de la conjlruaion du fronton propof. par Servandoni. P ouR ne laifferáaucun doute fur ce que nous avangons, & mettreeen Žtat d'apprŽcier cette confiruŽl:ion, ádont l'Žpure efl: reprŽfentŽe, Planche XX V II (fig,S), il y a un raifonnement bien fimple. Une voute quelconque a nŽce!fairement deux aŽl:ions, l'une latŽrale qui efi relative ˆ fa courbe, l'autre perpendiculaire qui di: (a) On voit encore l'Žpure d11 grand fronton ¥ t<:ll<: que Servandoni l'avoir imaginie , tracŽe {w: le mur du SŽmilliue ¥ CQ f;i d" PQrtail, relative ou Po 1t T A x L D E S A r NT Sur. P c E. 34áS relative ˆ fa pefanteur. Tout l'art du ConfiruŽl:eur co ..ifre ˆ faire cnfortc de rendre leurs effets indivifiblese, & de les confondre en-. femble, en les conduifant de faou ˆ pouvoir les rŽunir vers les mmes point:, pour leur oppofer une rŽfifiance commune. Il n'y a pas de vožte qui ne foie con{huite fuivanc ces principes. Or dans l'Žpure de Servandoni, ces deux aŽrions re!l:enc fŽparŽcs. Celle qui efi latŽrale, peut ˆ la bonne-heure tre contenue par les tours ; mais celle de la pefanteur ce!fant ˆ fon arrivŽe fur la corniche d'tre dirigŽe, comme elle ledevroic, par la coupe des vou!foirs, ˆ trave-rs l'entablement jufques contre les cours, ( direŽl:ion que nous avons exprimŽ par une ligne pon&uŽe), agira nŽce!fairemenc commetous les corps pefans , c'efi-ˆ-dire, perpendiculairement fur la placebande au hafard de l'Žcrafer, ainfi qu'il a ŽtŽ dit plus haur. Cerce force de confiruŽtion eft fi vicieufe, que les loix des b‰rimens la profcrivent, & ordonnent qu'un mur ou qu'une vožte portant ˆ faux far une autre. vožte, doit e"tre dŽmoli, & l'Entrepreneur ˆ l'amende. Or c'efr prŽcifement le cas dt: l'Žpure de Se.rvandoni, car le point A porte bien manifeftement ˆ faux fur le milieu de la plate-bande. Mais allons plus avant , & examinons fi la place-bande qui doit recevoir l'arc, ˆ l'aide des cha”nes de fer ou tirans renfermŽs dans l'entablement, dont on voit les dŽtails Planche X VI clu fepcieme chapitre de cer: ouvrage, n'aurait pas par hafard la force fuffifance pour le fupporter. La force principale de cette plate-bandeconfifie en deux rirans de deux pouces . de gros, placŽs, l'un encre la frife & l'architrave, l'autre entre la frjfe & la corniche: Suivant les expŽriences de M. de Buffon fur la rŽfi.fiance des fers, .ileft confiatŽ qu'un fer de dix-huit lignes & demi de gros, ne pe.c fopporcer en tirant, un effort au-delˆ de vingt-huit milliers, fans fe rompre ; donc par approximation , chacun des deux rirans ayant deux pouces. en quarrŽ, & Žtant employŽ feulement pour tirer, ne peut gurcs foutenir un effort au-delˆ de rrenrefoc milliers, c'efi-ˆ-dire, enfcmble au-delˆ de foixante-douze Xx 346 M ƒ M O I R E S U 'R L'A C H E V E M E N T milliers. Mais comme ces deux fers, outre leur fonŽtion de tirer; font encore employŽs ˆ porter par des Žtriers les claveaux de la frife & de l'architrave de l'entre-colonnement, il s'enfuie que cette double aŽbon doit Žnerver beaucoup leur force, & qu'il s'en faut bien qu'ils puiffent en effet opŽrer une rŽfiHaoce de foixante-douze millit::rs. Quoi qu'il en foie, fuppofons le dŽgrŽ de force le plus favo. rable ˆ l'exŽcution de l'Žpure dont il s'agit , & voyons quel cft le poid du grand arc, & de la partie d'entablement que ces tirans feront d'obligation de porter. En calculant la moitiŽ du poids de l'arc jufqu'ˆ fon arrivŽe fur l'entablement, y compris la partie correfpondat1tc de la corniche rampante, on rrouve quinze cent pieds cubes, ou cent foixante & douze milliers pefant, ˆ raifon de cent quinze livres le pied cube de Saint-Leu : en calculant uuffi la partie de la place-bande portŽe par des Žtriers fur les tirans au droit de l'encre-colonne, on trouve encore que c'eH un objet de plus de quarante milliers :ces deux fardeaux font donc enfernble deux cent douze milliers. Or comme nous l'avons fait voir dans le cas le plus favorable, les deux tirans ne fauroienc fupporrer plus de foixante¥ douze milliers, d'o il rŽfulce qu'il y aura un poids de cent quarante- quatre milliers, au-delˆ de la rŽfiftance qu'ils peuvent oppofer. Mais, peut-tre, dira-t-on que l'entablement par lui-mme, indŽpendamment des tirans, peut avoir la force nŽcelfaire pour fupporter cette charge du grand arc. Il efl: encore aifŽ de prouver le contraire : cet arc qui n'aura que trois pieds & demi d'Žpaiffeur, ne f..auroit, vž qu'il agit en forme de coin, & que cout l'effort de fa pefanteur fe dirige vers le point A, opŽrer fon effet fur l'entablement, que fur une bafe au plus de cinq pieds de fupedicie: en appliquant dans toute leur firnplicitŽ les expŽriences de M. Perronet , donc il a ŽtŽ dŽjˆ quefl:ion page 308, fc;avoir qu'un pied cube peut feulement porter, fans s'Žcrafer fous le fardeau, jufqu'ˆ ent foixante pieds cubes, on verra qu'en divifant le nombre des pieds cubes de l'arc, c'efl:-ˆ-dirc, quinze cent par cinq, on aura D U p O ll T A I L D E S A I N T S U L P I C E. 347e trois cens au lieu de cent foixante. Donc on aura cent quarante pieds cubes de plus qu'il ne faut par chaque pied de fuperficie de la bafe o s'opŽrera l'effort de la pefanteur. Donc l'arc ˆ fa retombŽe A fur l'entablement ne peut manquer de l'Žcrafer, & d'oc¥ Žafionner une rupture dans la place-bande, feulement ˆ caufe de fon poids, & quand bien mme, ce qui n'efl: par vrai, c9mme on l'a vu ci..dcvant, les cha”nes de fer ou tirans feroient capables d'opŽrer une rŽfifl:ance fuffifante. Par ces preuves de fait, on peut juger combien l'on a eu raifon ,'_ il y a vingt ans , de condamner cette confl:ruŽion, & quel danger il y auroit eu de l'adopter pour l'exŽcution du fronton en quefiion. å R. T I c L E T R O I S I E M E, Moyen de conjlruire le Fronton d'une maniere folidc. CEPENDANT l'exŽcution d'un fronton fur les colonne3 du feconde ordre, efr d'une fi grande confŽquence pour la perfeŽl:ion de ce Monument , que j'ai cru important de rechercher s'il Žcoit vrai qu'il ne fžt pas poffible, ˆ. l'aide des reffources de l'Art, de don ner ˆ fa confrruŽl:ion une lŽgeretŽ qui, fans faire de tort ˆ la fo liditŽ , fžt capable d'™ter toute inquiŽtude par rapport ˆ la fur-:. charge , tant fur les colonnes , que fur l'entablement ionique. Je puis traiter d'autant plus pertinemment cette matiere, que, quoi que jeune lors de l'exŽcution du fecond ordre, j'en ai fuivi cou, les dŽtails de la confl:ruŽl:ion , que j'ai confervŽs. Comme je me propofe de ne rien avancer que je ne le prou ve, je prie les Leaeurs de ne rien nier, qu'ils ne le rŽfutent par des raifons de fait, & motivŽes; car ce ne font pas les gens Žclai rŽs & de bonne foi qui font ˆ craindre, mais ceux qui , fans avoir rien ˆ objeŽter, affeŽtenr , par malignitŽ, de ne fe point rendre ˆ l'Žvidence, de peur d'applaudir aux produŽl:ions d'autrui. X X ij 348 MƒMOIRE SUR. L'ACHE V.EME NT J'ai donnŽ dans l'article V du fepciemeChapicre de cet ouvrage le.. dŽvcloppcmem de la con(huŽl:ion des place-bandes du fecond ordre de ce portail, lefquels ont dž convaincre de leur folidicŽ, & que de la maniere dont le fer y eH: employŽ & mme prodiguŽ, leur entablement Žcoit en Žtat de foutenir une furcharge , pourvu qu'elle ne fžt pas cxceffive ou du moins qu'elle ft rŽpartie avec prŽcaution. Cela Žtant, pour parvenir ˆ l'exŽcution d'un fronton, & fo procurer une faillie fuffifante pour amener naturellement fon profil.. il n'e!l: queHion que de refouiJler de cinq ou fix pouces feulement la partie a (.fig. 2, Pl. XXVI,) de la frife, de l'architrave & de la corniche du dernier entre-colonnemenc au droit des cours : ce qui eft faifable, vž qu'il n'y a point de rofettcs taillŽes fous l'architrave de ces plate-bandes , comme fous les autres ; & qu'il ne pourroit y avoir aucun changement dans les modillons, ˆ caufe du peu de faillie du profil, qui Žlifpenferoit d'en placer un dans chaque retour. La cimaife qui termine l'entablement au droit du fronton, n'offriroit pas plus d'obHacles; fans la fupprirncre, il fuffiroic, au-deffus du fi.let qui couronne le larmier , de la tailler en champfrein vers le tympan, en manierc de revers d'eau. La hauteur du fronton projcttŽ h, jufqu'ˆ fon fommet, fera de vingt-cinq pieds , & fa longueur d'environ vingt toifes. Son plan eft reprŽfencŽ au bas de la fig. 2, ( Pl. XXVI, ) ainfi que fon ŽlŽvation & profil dans les fig. 2, 3 & 4. (Pl. XXVII). Suivant ma penfŽe, fon exŽcution fer oit de la plus grande firnplicirŽ; il s'agiroit d'Žlever, ˆ-plomb du mur adoffŽ au:x colonnes ioniques , un mur en pierre de Saint-Leu de deux pieds dix pouces d'Žpaiflur par le basf, (fig. 2, Pl. XXVI,) &a, (.fig 2,3 & 4, Pl. XXYII.) &de la mme forme que le fronton. V ers le haut il feroit a propos de lui donner un peu de fruit, & mme de faire former un petit encorbellement b, (.fig. 2, 3 & 4, Pl. XXVII,) de trois ou quarre pouces ˆ chacune des dernieres affifes f upŽricures ; de forte que le mur a auro.:.C quinze pouces de plus par le haut D U p O R T A I L D .E S A I N T S U L P I C E. 349eque par le bas. Il conviendroit e!fenciellement de placer les cours d'affifes b d'encorbellement fuivant le rampant du fronton, & de faire les coupes des claveaux ˆ angles droits , de maniere ˆ buter ˆ droite & ˆ gauche contre les tours : procŽdŽ qui, en rejecrant le fardeau, ainŸ qMe la principale pouffŽe vers ces endroits, foulagcroit d'autant les cours d'affifes horifoncales a du mur doffier. Enfin, pour fortifier chaque extrŽmitŽ des affifes rampantes, on pratiqueroic un contrefort i , ( fig. 2, Pl. XX VI, & fig. 3 & 4, Pl. 'XXVII,) prefque ˆ-plomb des colonnes accouplŽes de coure l'Žpaiffeur du fronton, ce qui affurerait beaucoup leur folidicŽe,. & en approchant les points d'appui du fronton, dimioueroic de trois toifes de longueur de chaque c™tŽ la pouffŽe dfeŽtive de ce morceau, lequel fe trouveroic par lˆ, quoi qu'ayant vingt toifes, n'avoir pas plus d'aŽtion que s'il n'en avoir vŽritablement que quatorze. Le bas de la fig. 2, ( Pl. XXVI,) fait voir cette difpoficion.eEnviron ˆ cinq pieds dedifrance, on Žleveroit enfuite fur le devant du fronton un mur tympan de dix-fept pouces d'Žpaiffeure,. fans le boffagc nŽceffairc pour le bas-relief, en retraire fur les colonnes, & difpofŽ de fa(ion ˆ aider, avec le mur doffier, ˆ fup ... porter le poids de la corniche rampante : fon plan efr reprŽfencŽ en g, (fig. 2., Pl. XXVI,) & fon profil en c, (.fig. 2 & 4, PlrXX VII.) Dans l'incencion d'ŽlŽgir le fardeau de ce mur fur les colonnes, il feroic nŽceffaire, ˆ cinq pieds d'ŽlŽvation, de placer dans fon Žpai!fcur un fore linteau de for d,(fig. 3 & 4, Pl. XX VII) & k k, (fig. 2, Pl. XXVI) de la longueur du tympan en cet endroit, lequel feroic fupportŽ par neuf potences de fer, l, l, (fig. 2, Pl. XXVI,) & e e, (fig. 3 & 4,Pl. XXVII,. appuyŽes d'uneá part fur un tiran fi cramponnŽ dans le bas des deux murs a & b,, & de l'autre retenues par un ancre f, (.fig.4.) Il feroit encore placŽ ˆ cinq pieds plus hauc un femblable linteau d, auffi fourenu avec des potences difpofŽes comme les prŽcŽdenres , & qui feroient la mme fonŽl:ion. Quant ˆ la corniche du fronton, elle ferait fopportŽe par-def- D U p O R T A I L D .E S A I N T S U L P I C E. 349eque par le bas. Il conviendroit e!fenciellement de placer les cours d'affifes b d'encorbellement fuivant le rampant du fronton, & de faire les coupes des claveaux ˆ angles droits , de maniere ˆ buter ˆ droite & ˆ gauche contre les tours : procŽdŽ qui, en rejecrant le fardeau, ainŸ qMe la principale pouffŽe vers ces endroits, foulagcroit d'autant les cours d'affifes horifoncales a du mur doffier. Enfin, pour fortifier chaque extrŽmitŽ des affifes rampantes, on pratiqueroic un contrefort i , ( fig. 2, Pl. XX VI, & fig. 3 & 4, Pl. 'XXVII,) prefque ˆ-plomb des colonnes accouplŽes de coure l'Žpaiffeur du fronton, ce qui affurerait beaucoup leur folidicŽe,. & en approchant les points d'appui du fronton, dimioueroic de trois toifes de longueur de chaque c™tŽ la pouffŽe dfeŽtive de ce morceau, lequel fe trouveroic par lˆ, quoi qu'ayant vingt toifes, n'avoir pas plus d'aŽtion que s'il n'en avoir vŽritablement que quatorze. Le bas de la fig. 2, ( Pl. XXVI,) fait voir cette difpoficion.eEnviron ˆ cinq pieds dedifrance, on Žleveroit enfuite fur le devant du fronton un mur tympan de dix-fept pouces d'Žpaiffeure,. fans le boffagc nŽceffairc pour le bas-relief, en retraire fur les colonnes, & difpofŽ de fa(ion ˆ aider, avec le mur doffier, ˆ fup ... porter le poids de la corniche rampante : fon plan efr reprŽfencŽ en g, (fig. 2., Pl. XXVI,) & fon profil en c, (.fig. 2 & 4, PlrXX VII.) Dans l'incencion d'ŽlŽgir le fardeau de ce mur fur les colonnes, il feroic nŽceffaire, ˆ cinq pieds d'ŽlŽvation, de placer dans fon Žpai!fcur un fore linteau de for d,(fig. 3 & 4, Pl. XX VII) & k k, (fig. 2, Pl. XXVI) de la longueur du tympan en cet endroit, lequel feroic fupportŽ par neuf potences de fer, l, l, (fig. 2, Pl. XXVI,) & e e, (fig. 3 & 4,Pl. XXVII,. appuyŽes d'uneá part fur un tiran fi cramponnŽ dans le bas des deux murs a & b,, & de l'autre retenues par un ancre f, (.fig.4.) Il feroit encore placŽ ˆ cinq pieds plus hauc un femblable linteau d, auffi fourenu avec des potences difpofŽes comme les prŽcŽdenres , & qui feroient la mme fonŽl:ion. Quant ˆ la corniche du fronton, elle ferait fopportŽe par-def- 3'50 MƒMO IR. E SUR. L'ACHEVE MENT fous par des efpeces de linteaux g, (fig. 4,Pl. XXVII,) qui lieroient auffi enfemble le haut des murs b & c, conjointement avec un pecitemur fz, ( Pl. XXVI,fig. 2.,) &p, (Pl.XXVII, fig. 3 & 4,) percŽ par une arcade ogive , & placŽ ˆ-plomb des deux colonnes du milieu. Je fupprime une multitude de petits dŽtails de confrruŽtion, qui font le vulgaire de l' Arc, pour ne prŽfenter ici que des rŽfultats, p:1rce.que, quand l'enfemble d'un projet eft bon, toue le refte dl: aifŽ ˆ imaginer, & vient fe ranger comme de foi-mme ˆ la place qui lui appa1tient. Ce feroic une objeŽl:ion futile d'allŽguer que les tours peuvent n'tre pas en Žtat de foutenir l'effort du fronton ; car par l'infpeŽl:ion du bas de la fig. 2., (Pl.XX VI,) on voie que leurs mursone vis-ˆ-vis de cet amortiffement prs de fepc pieds d'Žpaiffeur, & que fuivant la dirc&ion du fronton, ils oppofent une longueur d'environ fept toifes, y compris le contrefort i. Ainfi. ce foot les tours cantonnŽes aux extrŽmitŽs du portail qui produiroient toute la rŽuffice de la conftruŽl:ion du fronton, en lui fervant de points d'appui capitaux. Elles feraient exaŽtemenc la mmefonŽl:ion que des culŽes ˆ l'Žgard d'un pont. Si l'on ajoute ˆ cette confidŽration , qu'ˆ l'aide des linteaux d, placŽs dans l'Žpailfeur du mur c,(.ftg. 4 Pl. XXVII,)&11, (fig. 2,, Pl. XXV 1) les colonnes ne feroienc gueres plus d1argŽes que par une balufl:rade, dont il faudra nŽcelfairement couronner le portail, on ne peut difconvenir que toue concoure ˆ faire voir la poffibilitŽ de mon fronton; & que la foliditŽ de fon exŽcution ne fauroit tre regardŽe comme problŽmatique. Il eft ˆ croire qu& fi la conftruŽtion du fronton qu'avoir propofŽ Servandoni , ežt ŽtŽ imaginŽe fous un point de vue auffi firnple & auffi capable de rŽpartir fon fardeau uniformŽment , on n'ežt pas hŽfitŽ ˆ paffer ˆ l'exŽcution de fon projet. : Pour l'agrŽment de cet Ždifice, & couronner en mŽme-tems fe, ..xtrŽmitŽsd'une maniere relative au fujec, ˆ-plomb des colonnes qui flanquent les tour.s, on pourroit pofer, vis-ˆ..vis les pa11s coupŽs, ou Po1tTAIL DE SAINT Sur.PIC!:, 351 des grouppes de figures c, (fig .. 2, Pl. XXVI,) reprŽfenrant les Peres de l'Eglife Grecque & Larine; lef quels trouveroienc aifŽmcnr place, en fupprimanc le petit empaternent h, (fig. 1) qu'on remarque en cet endroit, & en fubfŸcuanc, comme il dl exprimŽ( fig. 2,, ) une table d, qui produirait un meilleur effet que les guirlandes b, ( fig. I. ) A R T I C L E Q u A T R I E M E, Combien il ejl indifj,enfahle de fupprimer le troifierne ordre. QuANT ˆ l'ordre corinthien ŽlevŽ en arriere-corps fur le mur pi¥egnon de la nef a, (fig. 1, Pl. XXVI & XXVII), autant il y a de raifons qui nŽceffitent un fronton fur le fecond ordre, autant il y en a pour exiger la fuppreffion de cc mur, qui dŽfigure abfo1ument cet Ždifice. Il feroit affurŽment bien difficile de deviner quel efl: le but que l'on s'efl: propofŽ dans fon exŽcution, cane fo11 inutilitŽ efl: parfaite. Ce n'efl: pas pour fourcnir leto”c de l'Eglife r,, (fig. I & l, Pl. XXVII); car il l'excŽde en hauteur de quarante pieds. Ce n'eR pas non plus pour faire valoir les cours; car on auroit opŽrŽ tout le contraire de ce qu'on defiroic. Quelque cbofe que l'qn puilfe a,llŽguer en faveur de ce n:iur, il ne fauroit y avo: qu'une voix pour fa dŽmolition , attendu qu'il produit le plus mauvais effet, en rendant ce portail gigancefque, & en empchant l'ifolement des tours , qui doit faire cout le fŸccs de ces fortes d'ouvtages. C'e.fl: peut-tre pour la pre.miere fois ql\'on a vu endave.r des tours jufqu'en haut. La grace áde ces morceaux d'ArchjceŽture dŽpend cou jour.. d'tre dŽgagŽe & de pouvoir jouir abfolument de leur contour, de leur forme gŽnŽrale, & qu'enfin l'oeil p:iiffe fe promener autour fans contrainte. A jamais on defirera. cette fuppreffioa, fans laquelle il efl: impoffible d'efpŽrer aucune facisfafrion de l'enfemble de ceMonumenc. Que d'avantages ne trouvcroit-on pas ˆ emploier le,s 111atŽ.r.iatlZ\ 3)e1. M t M o r R E s u ReL1 A c 1-t F v t M E N T de ce mur inutile dans le cas de l'exŽcution du fronton! En le dŽn1oliffa11t avec les prŽcautions convenables, & en &:abli1fant, aprs avoir enlevŽ le co”t b, (Pl. XXVII, fig. r,) qui couvre cc portail, un double plancher de charpente, garni de forts madriers, pour y former un chantier, il arriveroic q.e la plus grande partie des pierres , ˆ l'exceptiot1 de celles de la corniche du fronton, fe troll¥¥ veroic routes portŽese, & mme ˆ demi taillŽes. Pour l'ordre de ces opŽrations , il faudroic commencer par dŽmolir les deux parties des extrŽmitŽs du mur a, (fig. 1, Pl. XXVI,) moins ŽlevŽes que le refl:e; &ˆ leur place pofer deux grues moyennes fur le mur pignon de la nef g, ( jig. 2 , Pl. XXVII,) qui a onze pieds d'Žpaiffcur. Ces grues ferviroient ˆ defcendre les pierres ˆ mefure qu'ell..s feraient dŽjoincoyŽes (a), fur le chantier pour les retailler, & de-lˆ ˆ les tranf porter jufqu'aux diffŽrens endroits o ël s'agirait de les placerlors de l'ŽrcŽl:ion du fronton. Toue le fervice, foie pour monter les nouvelles pierres nŽce1faires & le mortier, foie pour defcendre jufqu'en bas celles qui feroient de trop de la dŽmolition du mur en quel.Hon , s'opŽrerait avec faci ... 11cŽ par le vuide des cours. Il y a plus, c'eft que, fuivanc mon pro jet, il ne fer oie pas nŽceffaire d'Žlever un Žchafaud depuis le bas ‰e ce portail pour la b‰tiffe d.u áfronton. Aprs avoir ŽlevŽ des pieces de bois de bouc fous les plate -bandes du fecond ordre , pour les fortifier pendant l'opŽration, il fuffiroic de confhuire un fŽgcr Žchaffaud fur le revers d'eau de la corniche •onique, donc les pieces de bois p, (fig. 4, Pl. XXVII, ) craverferoien.., d'une part , l'Žpaiffeur du fronton, & de l'autre, feroienr foucenues par de petites pieces en dŽcharge, placŽes fur le bout des folives hori{ onrales , formant plancher fous ces plate-bandes : ce qui auroit .. toute la foliditŽ requife pour porter les pofcurs avec leurs outils, & enf uice les Sculpteurs pour opŽrer le bas-relief. (.i) Cc dŽjoin1oycmcnt n'olfricoit aucul)c difficultŽ, parce que le: Saint-Leu Ž1..nt une picrr.c fponi;icufc, qui boit l'eau du morcr avaac qu'il ait &ic fa priCe, il s¥cruun que les coun d'aržfcs font toujo11n nul liŽ, cafmble 1 ec faciles pr confc!quent ˆ ch!lnir, Par I E¥ ¥ "" ¥ f 1.. ,.,_ .. ,. ,.. ,. -t , r :., -- D U p O R T A I L D .J! 5 A I N' T S U L P I C E. 3SJ Par la comparaifoo des deux profil,, (fig. r & z., Pl. XXVII,) on. s'appercevra que la fuppreffion du troificme ordre dŽchargeroi.t le mur de la nef d'un poids d'environ cinquante coifes cubes de pierre; & que de plus, comme mon nouveau co”c pourroic tre bailfŽ, fi l'on vou!oic, de prs de fix pieds, il y auroicencore environ dix coifes cubes ˆ ™ter, t:anc de deffus le mur pignon, que de deffus celui adoffŽ aux colonnes ioniques. On remarquera encore que le volume du grand fronton peut Žquivaloir ˆ trente coifes cubes, lefquelles Žtant ™tŽes de foixante-toifos cubes prŽcŽdentes, il s'enfuit que par mon arrangement le haut du portail de Saint Sulpice feroic ŽlŽgi d'un fardeau au moins de trente toifes cubes de ma9onoerie, c'efl:-ˆ-dire, en fuppofant le pied cube de Saint-Leu, pefanr cent quinze livres, d'un poids de plus de fept cent quarante-cinq milliers. Toutes ces confidŽrarions font fi palpables, foie par rapport ˆ l'Žconomie qui en rŽfulteroic pour la b‰tiife du froncon, puifqu'it n'y aurait en p.arcie que de la main-d'oeuvre ˆ dŽbourfer, foie pour la prompte exŽcution de ce couronnement , que tout doit dŽterminer ˆ la dŽmoLicion du croifieme ordre en que!Hon, & ˆ l'ŽreŽHon du fronton. AeR T I C L E CeI N Q u I E M E, De l' amortijfemmt des Tours LE couronnement des tours n'Žtant point encore fini , demande que l'on s'aOEujetciffe ˆ cc qui eO: dŽja exŽcutŽ, fans forcir du caraŽl:re propre ˆ cet Ždifice. Par toutes les tentatives que j'ai faites, je crois avoir remarquŽ qu'aucun amortiflement n'y peut mieux convenir qu'une calotte un peu furmoncŽe e, (fig. 2 ,Pl. XXVI); toute autre forme parolcra mefquioe, & ne fis dire ˆ ce fujet. C O N C L U S I O N. O IL rŽfulre de ce MŽmoire, I ¥ que la poffib;litŽ de l'exŽcution d'un fronton fur le fccond ordre du portail de Saint Sulpice, n'cfr pas moins dŽmontrŽe que fa nŽcefficŽ pour la grace de cet Ždifice; 2 ¡. Que la fuppreffion du rroifieme ordre eft abfolument indif pcnfable , & mme rrs-avancageufe pour opŽrer avec Žconomie la b‰ti.!fe du fronton; 3¡ . Qu'enfin il eH ˆ crore qu'il n'y a qu'une calotte furmontŽe qui puiife couronner convenablement les cours. Donc relativement ˆ la gloire aŽl:uelle de nos Arcs, & ˆ l'intenrioo. o l'on dt d'achever ce grand ouvrage, il importe qu'il foie terminŽ de la manierc la plus avanrageufc & la plus capable de faire honneur au gožt de notre fiŽcle. Alors tout concourant ˆ laeperfcŽl:ion de ce monument, il mŽritera de tenir un rang difi:inguŽ parmi les autres merveilles qui ferviront a perpŽtuer le fouvcnir d'un ;Žgne o la pofrŽricŽ trouvera cane de chofcs ˆ admirer. EXPLICATION DES FIGURES p L A N C H E X X V I. LA Figure premiere reprŽfenre le plan & l'ŽlŽvation du haut duePortail de Saint Sulpice, rel qu'il eft aŽl:uellcmenr. A B cft une ljgne qui exprime que le plan du bas de ce.tee planche, eft pris au niveau de la cimaife de la corniche. a efl: le troifieme ordre corinthien, qu'il eft que:fŸon de: dŽmo lir entre les deux tours. l,, Boffage pour des guirlandes ˆ fuppr.imer. c, To”t en pierre qui couvre le portail. La Figure deuxieme fait voir le haut du Portail, rel que je pro pofe de le terminer, On y remarque un rc.nfoncemenc a de fa D U p O R. 1l A I L D E S A I N T $ U L P I C E, 3 ') S pouces dans l'entablement ionique, au droit des tours; un grand fronton h, conftruit avec les matŽriaux du croifieme ordre placŽ en retraite fur le mur pignoa de la nef; des grouppes de figures c, cantonnŽs aux angles des tours ; une table faiUante d, fubftituŽe aux guirlande.. ; enfin un amorti!femŽnt e pour les cours, en rap¥ porc avec le cara8:ere de l'Ždifice. Le bas de cette figure exprime la m.o.iciŽ du plan du fronton. f, eft le mur doOEer, g, Mur tympan. h, Petit mur percŽ d'une arcade dans l'Žpaiffeur du fronton. i, Contrefort fait ˆ delfein d'augmenter la force de la confiruc cion du fronton, en diminuant fon Žten<'1ue. l, l, Potences de fer. m, m, Places des grouppes. n, Plan des cours. PL.åNCHE XXVII. La Figure premiere exprime le profil du haut du Portail, tel qu'il fubfifte. a, Profil du troifieme ordre ˆ dŽmolir. /, , T o”t en pierre. r, Charpente au.de!fos de la nef. La Figure deuxieme reprŽfence en parallele le profil du portait ., fuivanc mon projet. a, b, c ,f, expriment le profil du fronton. m, V uide pratiquŽ derriere l'entablement. n, Autre vuide. o, To”t bailfŽ de fix pieds, ou que l'on peut lailfer fubfifter ˆ ,rolontŽ, de la hauteur qu'il eft marquŽ en b fig. r. q, Haut du mur pignon. r, Charpente de la nef. s, Couronnement des cours. La figure troifieme exprime une YUC i.ocŽrieurc de la moitiŽ du L1 M ƒ M O I Il E S U R A C H E V E M E N Tn fronton fuivanc fa longueur, donc le mur tym..an eft fuppofŽ enlevŽ. a, eH le mur doOE.cr, dont les cours d'affifes font horifontaux. b, Quatre affifes eo encorbellemcnsn, donc au contraire les cours ˆ'affifes fui vent le rampan du fronton, avec leurs joints ˆ. angles droirs. d, d, Linteaux dans l'Žpai.ifeur du mur tympan. e, e, Potences de fer. g, g, Linteaux pour foutenir par-delfous les a!Iifcs rampantes de la corniche. i, Contrefort fervanc ˆ fortifier les extrmicŽs des encorbelle mens, & ˆ rapprocher les points d'appui du fronton. p, Coupe du petit mur qui lie en cet endroit les deux murs. La Fi re quatrieme fait voir plus dŽV'eloppŽ, le profil par le gu milieu du grand fronton, pour montrer les dŽtails de fa conftruc tion. a, Mur doffier. h, Affifes en encorbellemens. c, Mur tympan. d, d, L”nc:eau,c placŽs dans l'Žpajffeur du mur tympan, & fupporcŽs par les potences e, e, dont le pied efl: appuyŽ folidernent fur des barres de fer h. f, A..e commun pour les potences. g, g, Linteaux foutenanc le deifous de la corniche, & liant cn femble le haut des deux murs. i, Contrefort. l, Profil de l'entablement. J:, Tiran. m, V uide dans l'Žpaiifeur de l'entablement. n, Autre vu”de entre le co1t du portail o, & le plafond du portique au-deffous. p, Maniere d'Žchaffauder les Pofeurs. La figure cinquieme rcprŽfcnte l'Žpure du fronton propofŽe par D U p O R T A l L S A IN T S U L PI CE; J 17 Servandoni, celle qu'on la voit encore tracŽe fur le mur du SŽminaire en face de cc portail. Il cfl: ˆ remarquer qu'il y a une difl:ance de vingt-un pieds depuis )a retombŽe Ë de l'arc fur l'entablement jufqu'au bord du profil de la cimaife, & qu'ainfi cet arc porte nŽ ceifairernenc ˆ faux fur le milieu de la place-bandt. J18 ƒ C L A I R C I S S E .M E N S ECLAIRCISSEMENS SUR LE M ƒ M QI R .E PRƒCƒDENT. '.M. le CurŽ de Saint Sulpice ayant demandŽ ˆ l'AcadŽmie Royale d' ArchiteEfure, de vouloir bien examiner le Mtmoire prŽcŽdent, fur les moyens d' achevement du portail de fo11. Eglife, cerce Compagnie a nommt Ji.x de f es membres pour procŽder ˆ. cet examm , c' efl ce qui a donnŽ lieu ˆ ces nouveaux dŽtails. SurvANT le mŽmoire p.i:ŽcŽdent, l'achevement du grand portail de Saint Sulpice , fe rŽduit ˆ quarre objets. 1 ¡. A dŽcider fi un grand fronton , fur le feond ordre, dl: nŽcelfaire pour la grace de cet Ždifice. 2¡. A juger fi les moyens que je propofe, pour l'exŽcution de ce fronton, font fuffifans. 3¡. A examiner s'il eft nŽcelfaire de fopprimer le troifieme ordre entre les deux tours. 4 ¡. Enfin , ˆ difcerner quel e.Ct le meilleur couronnement pour les tours. Le premier objet a ŽtŽ fuffifamment difcutŽ dans mon MŽmoire. Tous ceux que le gožt Žclaire, paroiffent gŽnŽralement d'accord qu'un fronton eft eifentiel fur l'ordre ionique, pour terminer avancageufement ce portail, & lier enfemble fes deux: tours. Le deuxienu,, concernant l'exŽcution d'un fronton fur le fecond ordre, demande que j'entre dans quelques dŽtails. Pour jufiifier l'emploi de mes cirans & liens de fer en potence dans l'intŽrieur de mon froncon, j'ai envoyŽ ˆ. l'AcadŽmie les dŽveloppemens de celui de la colonnade du Louvre, par lefquels j'ai fait voir que Perrault s'en eft fervi avancageufement, & dans le mme efprit, J18 ƒ C L A I R C I S S E .M E N S ECLAIRCISSEMENS SUR LE M ƒ M QI R .E PRƒCƒDENT. '.M. le CurŽ de Saint Sulpice ayant demandŽ ˆ l'AcadŽmie Royale d' ArchiteEfure, de vouloir bien examiner le Mtmoire prŽcŽdent, fur les moyens d' achevement du portail de fo11. Eglife, cerce Compagnie a nommt Ji.x de f es membres pour procŽder ˆ. cet examm , c' efl ce qui a donnŽ lieu ˆ ces nouveaux dŽtails. SurvANT le mŽmoire p.i:ŽcŽdent, l'achevement du grand portail de Saint Sulpice , fe rŽduit ˆ quarre objets. 1 ¡. A dŽcider fi un grand fronton , fur le feond ordre, dl: nŽcelfaire pour la grace de cet Ždifice. 2¡. A juger fi les moyens que je propofe, pour l'exŽcution de ce fronton, font fuffifans. 3¡. A examiner s'il eft nŽcelfaire de fopprimer le troifieme ordre entre les deux tours. 4 ¡. Enfin , ˆ difcerner quel e.Ct le meilleur couronnement pour les tours. Le premier objet a ŽtŽ fuffifamment difcutŽ dans mon MŽmoire. Tous ceux que le gožt Žclaire, paroiffent gŽnŽralement d'accord qu'un fronton eft eifentiel fur l'ordre ionique, pour terminer avancageufement ce portail, & lier enfemble fes deux: tours. Le deuxienu,, concernant l'exŽcution d'un fronton fur le fecond ordre, demande que j'entre dans quelques dŽtails. Pour jufiifier l'emploi de mes cirans & liens de fer en potence dans l'intŽrieur de mon froncon, j'ai envoyŽ ˆ. l'AcadŽmie les dŽveloppemens de celui de la colonnade du Louvre, par lefquels j'ai fait voir que Perrault s'en eft fervi avancageufement, & dans le mme efprit, SUR LE I\1MOIRE .PRi.CƒDENl'. 3'), pour folider fa confl:ruŽl:ion. (a) En faifant mžrement attention au parti que je tire de mes fers, on s'appercevra que, non-feule.ment ils produifenc le bon effe de lier enfemble les deux murs de mon fronton, & qu'ils leur donnent une inhŽrence parfaite, en rendant leur force indivifible; mais encore qu'ils fervent ˆ me difpenfer de placer fur les colonnes ioniques, qui font la partie la plus foiblc, un poids auffi confidŽrable que fur le mur qui leur eft ado!fŽ, & en mme rems ˆ rejeccer une partie de fon fardeau vers cet endroit. Il n'efl: pas douteux que fans tout l'avantage que me procurent mes linteaux & mes cirans, au lieu de dix-huit pouces que je donue ˆ mon tympan, je ferois obligŽ de lui donner au moins deux pieds d'Žpaiffeur; mais il s'en faudroic bien qu'alors, j'euffc autant de liaifon qu'auparavant; mon fardeau ne feroic plus rŽparti proportionnellement ˆ la maniere d'tre des fupports: roue fc crouveroit placŽ au hafard, funs jugement, fans diftinaion. Dire qu'il ne faut pas de fer en femblables circonftances, c'efl: avancer une chofe dŽmentie par l'exemple de toutes les grandes confhu8:ions, tant anciennes que gothiques & modernes. Ce n'eft pourtant pas que je prŽtende infŽrer de-lˆ qu'on doive prodiguer les fers, comme oo l'a fait fou vent par le pa!fc; mais je ci-ois que fi l'on doit les mŽnager, lorf9..uc l'on confl:ruic en pierres dures, on ne fauroit fc dif penfer d'en ufer en b‰ciffant en Saine-Leu, comme dans 1e cas donc il efl: ici qucfl:ion, attendu que par leur natwre fpongieufe , ces pierres buvant l'eau tfu mortier , avant qu'il aie fait fa prife, rendent nulle fou aŽl:ion, de forte que fours cours d1aiiifes ne peuvent fc fou tenir en partie que pat leur coupe, leur liaifon, leur ˆ-plomb , & les fers dont on les arme. Cette confiŽration doit certainement demander la plus gra11de arrcmion. En (a) C'dl: par ctreur -qu'il s'tcoit gli/fŽ d:i:n!;. mon Mtmoin:, que Perrault av-oi: employŽ ( es fers Ctulcrncnc il tirer dans le tympan du fronton du Louvre: car, foivant les dellins que j'cG ai produics ˆ l'Acadcmie, ils font employŽs Žg:cm..nt ˆ tirer & ˆ fopporrcr, ainž que Je prouvent les potences de fer dom il a fait uCage, & que j'ai adoptŽ clans mon projet. Dans moll fccond volume je donnerai ks dá!tails ..UR. LE MƒMOIRE PRƒCƒDENT, 3Gr que la maffe de ces diffŽrences colonnes , mon fardeau Žtoic ˆpeu- prs dans le mme rapport; & que fi on ajoute ˆ. cette confidŽracioo tous les avancages que l'ordre ionique pouvoic rirer de fa poftrion entre les deux cours, & de fa proportion plus renforcŽe que la corinthienne, il Žcoic inconcefrable que j'avois plus de f-0rce que moins pour fupporrer mon fronton. Enfin, fi l'on joint ˆ mes raifons les dŽmonfirations confiacŽcs par des expŽriences que M. Pcronet a rapportŽ ˆ l'AcadŽmie, du fardeau que peut porter un pilier de pierre quelconque, rdarivement ˆ fa groffeur, combinŽe avec fa hauteur, lefquclles dŽpofent Žgalement en ma faveur, il s'enfuit que le rapport acadŽmique femble ne pouvoir fe difpenfer de confirmer que mes moyens ont coure la certitude requife en femblable matiere. Pour ce qui dl: de quelques objeŽl:ions parciculicres que l'oa pourrait faire, par exemple, contre l'utilitŽ de mes affifes en encorbellement, il efl: Žvident que par cet arrangement je dŽcharge en partie le mur-doffier du poids ˆe la corniche rampante, & qu'ˆ la fois ces encorbellemens diminuent d'autant la largeur du plafond encre les deux murs. Comme leur faillie n'eR: gures que de quin,ze pouces, & mme pourroic tre moindre fi l'on vouloir, il rŽfulre qu'elle peut tre contenue efficacement par le mur qui dl deux fois & au-delˆ , plus confidŽrable en Žpai1fcur , fans compter les fccours que procureront les crampons, pour affermir enfemble t™uces ces pierres. Il en efr de mme des affifes de la corniche rampante, que quel ques-uns pourroient paro”rre defirer que j'euffe arrafŽ derriere mon fronton. S'il y avoic ˆ apprŽhender que la faillie de la cor niche rampante fžt capable de faire bafculer cette partie , cette prŽcaution pourroit tre nŽceffaire ; mais cela ne pouvant tre, vž que la maffe de la faillie de la corniche rampante eH ˆ celle de fa queue, comme un cfr ˆ crois, il eH Žvident que c'efi propofer defurcharger gratuitement le haut de ce mur. Tout ce qu'on peut demander avec raifon, efr que je difpofe l'extrmicŽ de ces afiifes en revers d'eau, Z z E c I, A 1 R c x s s E M E N s Pour juger encore mieux de la valeur de mon projet, il n'y a qu'ˆ coofidŽrer quelle conHruŽl:ion on pourroic Jui fubfl:icuer. Fera-t-on porter le rampan de la corniche du froncon par une grande arcade de toute fa longueur, confiruite, foit en portion de cercle, foit en ance de panier, foit en tiers-point ? Dans cous ces cas, fi l'on veut que l'arc rŽponde fur les colonnes accouplŽes ˆ fon arrivŽe fur l'entablement, il fera impoffible de donner aux claveaux une longueur folidc fous la moitiŽ de chaque rampan ; ou bien pour fo procurer des longueurs de claveaux convenables, il faudra de toute nŽcc!IitŽ faire tomber l'arc fur le milieu de la platt-b:1nde du dernier encre-colonnemenr (a). Dans cous ces cas auffi, il fera ˆ propos de faire les derniers claveaux de mme que les prernieres affifes de la corniche qui recevra un arc auffi im menfc en pierre dure avec de profonds arrachemens dans les tours. En un mot, une pareille vožte opŽreroic Žvidemment une pollf fŽe confidŽrable contre les cours. Comme j'avois prŽcŽdemment fait des tentatives fur ces divers moyens de confiruŽbon, je les ai fournis Žgalement ˆ l'examen de l'AcadŽmie, afin qu'elle puiff:e juger, par comparaifon, qu'autant le projet que j'ai publiŽ , pa.. roic fans inconvŽniens , relativement ˆ toutes les circonfiances locales, & ˆ la man”ere d'tre de cet Ždifice ; autant l'autre, de ml!me que tous ce¥.1x. que l'on pourroit compofer , fuivanr cet efpric, feraient difficulrneux, compliquŽs & hafardŽs. Le troijie.me objet, concernant les raifons de foppreffion de l'ordre corinthien entre les deux tours , ayant ŽtŽ dŽmontrŽ dans mon MŽmofre , & la conviŽl:ioo de fon mauvais effet paroilfant gŽnŽrale, je me fuis feulement attachŽ ˆ faire voir ˆ l'AcadŽmie, la facilitŽ de cette opŽration qu'on pourroic s'imaginer au premier coup d'oeil, devoir rencontrer les plus grandes difficultŽs; comme (a) C'Žroit le projet dc.,Scnando..i, dom j'ai fait voir la nullitŽ deJa contlrufŸon. Auffi MM. Gabri‘l, de L3ffurancc, at plulieurs aums Membres de l'AcadŽmie Royale d'Ardntcfuu:c ayant ŽtŽ appcltŽs alors, 'pour jllgcr de cette contlruŽtion, dŽcidcrcnt avec raifon , non en fabfencc de Set vandoni, mais en fa prŽf.:ucc, & aprs beaucoup de di(,cu{fions, l'infolfif.uu:e de fes moyeos; cc qui for..a ccr AtchtteŽk '1 renoncer ˆ rc..Žcution Je fou fconum. S U R L E M ƒ M O IR l!: PR ƒ C ƒ D B N T. je n'ai fait qu'indiquer fommaircmenc dans mon MŽmoire ee procŽdŽ de dŽmolition , il eH: bon de le dŽvelopper. Toue fon fuccs dŽpend e!fentiellemenc du concours de deux moyens. Le premier confifre ˆ prendre les plus grandes prŽcautions pour la confcrvacion de cet Ždifice, afin qu'aucune de fes parties ne pui!fe tre endommagŽe par les eaux , & foie ?i. l'abri de tout accident pendant le rems que doit durer cet ouvrage, ainfi que l'exŽcution du fronton. Le fecond, ˆ Žtablir dans ces travaux un tel ordre, & ˆ fc conduire avec une telle prŽvoyance, que, cout agi!fanc de concert, l'un ne pui!fe nuire ˆ l'autre ou le contrarier. On parviendra fans peine ˆ remplir le premier moyen, en Žcabliffanc fur la premiere marche de chaque c™tŽ du vuide pratiquŽ derriere l'entablement du fecond ordre , un plancher ˆ folives de bois bien fec, lattŽ par-de!fus, couYerc d'un aire de pl‰tre, & enfuite de ciment, fur lequel on placera des carreaux, dont les joints feront mafriquŽs. En difpofant ce plancher un peu en pence vers un chenau ficuŽ fur le mur-pignon de l'Eglife, pour porter les eaux en dehors, & en Žlevant au-de!fus un co”t lŽger couvert d'ardoife ou autrement, donc l'Žgožt fera Žgalement dirigŽ vers le mme chencau, il s'enfuivra que ces deux arrangemens venant au fecour.. l'un de l'autre , les eaux ne pourront Žvidemment endommager le haut de cet Ždifice, c'efr-ˆ-dire , les vožtes & plafonds de la. gallerie du fecond ordre. Il fera de plus placŽ un fecond plancher ˆ folives jointives fur la. derniere marche fupŽrieur dudit vuide avec de forts madriers parde! fus, lequel fervira d'Žchaffaud ou de chantier pour recevoles pierres ˆ mefure qu'elles feront enlevŽes, & contribuera ˆ la fois ˆ. garantir, avec le premier plancher, de toue ŽvŽnement. Pour rŽuffir dans le fecond objet, il conviendra de bien Žrayer & Žtrefilloner chaque endroit avanc d'entreprendre d'y coucher, de toujours dŽpofer quarŽmentles parties correfpondances; d'agir continuellement fans prŽcipitation & dans Qn ordre contraire, fur-tO\l z z ij ƒ C L A 1 R C I S S E ?tt E N S bord, il fera quefiion d'enlever les clefs , puis les contre-clefs, les claveaux ad jacens & ainfi de fui ce. On dŽmontera avec la mme circonfpeŽl:ion & uniformŽment les cours d'affifes dans couce leur longeur, en affcŽhnc fans ceffo de prendre deux prŽcaudons pour une, afin d'empcher qu'une pierre puiife jamais Žchapper en l'enlevant. Il fera auOE important de ne laiifer les matŽriaux que le moins de rems fur l'Žchaffaud, pour ne le point trop charg.!r, mais de Les defcendre ˆ mt:fure par le vuide des cours, qui feroic de la plus grande commoditŽ pour favorifer ces opŽrations. Le dŽjoinroyement des pierres ne fauroic non plus produire d'obf.racle. Toute la b‰tiife en queflion Žcanc en pierres de Saim-Leu , avec lefquelles le mortier ne fait ordinairement que peu de prife, comme il a ŽtŽ dit plus haut; il s'enfuie qu'en paffant une fcie ˆ main dans les diffŽreus joints verricaux, & en incroduifanr enfuite le bouc d'une pince entre les joints horifontaux du c™tŽ de l'Žpaiifeur du mur, ˆ l'aid-! riques d11 milic11, de gros. 117 2.5 de: plus. 140 l8 2. t. l4J employŽs. de mmr.. 19J :Z.J niveau. au lóvea.. z.oa IJ 373 A V I S A U R E L I E U R. Pour placer les 'Jlingt{ept Planches de cet Ouwage .. LE s PJanches I & II doivent fe placer en face de la page 70 La Planche III en face de ta page 9,z. La Planche IV en face de la page 190 La Planche V en face de la page 204 La Planche VI en face de la page 208 La Planche VII en face de la page 220 Les Planches VIII, IX, X & XI en face de la page 2 S 8' J.a Planche XII en face de la page 264 La Planche XIII en face de la page 276 Les Planches XIV & XV en face c f e la page 292 La Planche XVI en face de la page La Planche XVII en face de la page 3 1? Les Planches XVIII, XIX, XX, XXI, XXII, XIII , XXIV & XXV en facct de la page Les Planches XXVI & XXVII en face de la page 374 APPROBATION. J J 'Ai lž, par ordre de Monfeigneur le Vice-Chancelier, un Manufcrit imiuilŽ: MŽmoires fut l'A.rtlziteŽlure, & j'en crois l'impreffion trs-utile. A Paris, ce iz. Juin 1768, CO CH l N. P R 1 V 1 L E G E D U R O J. LOUIS, par la grace de Dieu., Roi de France & dcNav:i.rc, ˆ nos amŽs & fžus Confeillers.rles Gens tenant nos Cours de Parlement , Ma”rres des Re41uces ordinaires de noue H™tel¥ Grand¥Confcil , PrŽv™t do Paris , B:žllifs, SŽnŽchaux, leurs Lieurcnnns-Civils, & autres nos 1ufŸciers qu'il appartiendra, Salut: Notre am.., B E N o I T R o s ET, Libraire, Nous a fait cxpofer qu'il deliretoic faire imprimer 8c donner au Public, d,s MŽmoires for rArchiuElurt , conunanl un Paralldt des plus belles Conflruffion.s, tant 1111citnnes que modernes, & des Dijferralion.s fur les objtts les plus importo.. dt ctl Art, par M. PATTI:. Et dts Obfon,ations Philofaplti'J"' S fur l'analogie qu'il y a entre la propagation des ,mimaux & celle des 11lgl1aux, traduit dt l.Anglois p11,r M. Eidous , s'il Nous plaifoic lui accorder nos Lettre$ de Privil..ge pour cc nŽcelfaices. A CES CAus-,;s, voulant favorablemCAt crairer l'Expofantr, Nous lui-avons permis & permettons par ces PrŽfences , de faire imprrmer ledit Ouvrage autant fois que bon lui femblera, & de le vendrer, faire vendre & dŽbiter par tour noue Royaume , pendant le tems de (Q: ann..cs confŽcurivcs, ˆ comprcr du joar de la dace des PrŽ fentes. Faifons dŽfcnfes ˆ tous Impri¥ sneurs, Libraires , & autres pcrfonnes de quelque qualitŽ & condition qu'elles foicnt, d'en introduire d'imprcffion Žtrangcrc dans aucun lieu de notre obŽilfancc : comme auffi d'imprimer ou fuire imprimer, vendre, faire vendre, dŽbiter ni contrefaire ledit Ouvrage , ni d'en faire aucun extrait fous quelque prc!tcxre que ce pui!l'c tre , fans la pcrmiffion exprelfc & par Žcrit dudit Expofanc , ou de ceux qui auront droic de lui, ˆ peine de conJifcacion des Exem¥ ylaircs conccefairs , de trois mille Livres d'amende contre chacun des contrevenans, donc un tim i Nous, un ricrs ˆ l'H‰tel-Oicu de Paris, & l':i.utrc cicrs audit Eipofant, ou ˆ c..lui qui aw:a droir de lui , & de tous dŽpens, dommages & inrŽrrs. A la charge que ces PrŽfcntes (cronc enrcg1!lrŽes toue au long fur le rcg1fhe de la CommunaucŽ des Jmpnmeurs & Libraires de Paris , dans trois mois de la dace d'icelles; que l'imprcffion dudit 0uvrage f.:ra faite dans norrc Royaume & non ailleurs, en bon papier & beaux caraacrcs , conformŽment aux RŽgiemens de la Librairie, & notamment ˆ celui du lG> Avril 17-J.5 , ˆ peine de dŽchŽance du prŽfcnt PrivilŽge ; qu'avant de l'expofcr en vcnre , le Manufcrit qui aura Cervi de copie ˆ l'imprellion dudit Ouvrage, fora remis dans le mƒmc Žrat o l'approbation y ailla ŽtŽ donnŽe, s mains de notre rrs-chcr Ile fŽal Chevalier Chancelier Garde des Sceaux de France, le Sieur d.. Maupeou. & qu'il en l'era enfoirc remis dcull' exemplaires dans notre Bibliothequc publique, un dans celle d notfC Ch”ccau du Louvre, un dans celle dudit Sieur de Maupeou, le tout ˆ peiAc 37, de nullit.. des Prffcntes : do contenu def'qucllcs Yous mandons & enjoignons de faite jouir ledit Expofant & fcs ayant-caufcs , pleinement 8c paižblcmcnt, fans foulfrir qu'il lcUI foit fait aucun uoublc ou cmp..cbcmcnr. Voulons que la copie des PrŽfcnccs, qui fera imprimŽe cour au long au commcnc:cmenr ou ˆ la fin dudit Ouvrage, foit tenus pour ducmenc lignifiŽe , & qu'aux copies collationnŽes par l'un de nos amŽs & fŽaux Confc11lers , SecrŽtaires, foi foit :iiourŽc comme ˆ l'original. Commandons au premier notre Hu!Iicr ou Sergent for cc requis , de faire pour l'exŽcution d'icelles cous aŽks requis 8c nŽcdfaircs, fans demander autre pcrmiffton ; & nonobrl:anr clameur de haro , chant Normande , & Lettres ˆ cc contraiccs : Car tel cl noue plailir, DONNi ˆ Paris le crcnticme jour du mois de Novembre, l'an de gracc, mil fcpc cent fo1xamc-buic, & de noue rcgne le cinquantc-quacricmc. Par lt Roi tn fan ,Conflil. SignŽ' I. 1: B E G u i. R/5.ifl,; f,,, f, Rlgij/u XPil J, (A Cb,m:6r, R¥J¥lt (7 S,¥Ji,./, des Lib7¥ërtJ & Im(!fi,nt¥rJ dt P,qi1, N¡ , S76, /J, S66, confof11ft#unl ,,. S..l&lmun, d, 1713, ,A. P,aiJ ¥ u ., Dirt 1 761. llRlASSON, Synr/i,.